COMPÉTENCE
[1]
Le soussigné a été saisi du grief déposé par le
Syndicat le 28 avril 2005 dont la teneur est la suivante :
« En vertu de la convention
collective de travail, des lettres d’entente, de pratiques passées, entre
autres, nous réclamons le réajustement des taux de salaire pour chacun des
métiers inclus dans le groupe 1 et 2 de l’annexe A de la convention
collective de travail.
Une rencontre
serait grandement appréciée, rencontre qui constituerait la deuxième démarche
de la procédure de grief. »
[2]
Le grief ne fait référence à aucune disposition
de la convention collective. Au début de l’audition, le procureur patronal a
indiqué au soussigné qu’il entendait soulever la prescription de ce grief et
ainsi en demander le rejet pur et simple. Par la suite, la partie patronale a
renoncé à cette objection.
[3]
Par la suite, le soussigné a rendu une décision
interlocutoire afin de délimiter sa compétence et ce, par une interprétation
de l’article 19.04 de la convention collective. Cet article se lit
ainsi :
« 19.04
Si
une nouvelle occupation est établie ou s’il survient des changements
importants dans une occupation existante, un taux temporaire est fixé par la
Compagnie, après discussion avec le Syndicat, en tenant compte des
classifications actuelles de l’Annexe A de cette convention. Ce taux
temporaire est en vigueur jusqu’à ce qu’un taux permanent soit négocié entre
les parties dans un délai ne devant pas dépasser trois (3) mois.
Si, après trois
(3) mois, les parties ne se sont pas entendues, le litige peut être soumis à
la démarche 3 de la procédure de grief et à l’arbitrage. L’arbitre a le
pouvoir d’établir le taux si c’est une nouvelle fonction ou de modifier le
taux actuel prévu à l’Annexe A, s’il s’agit d’une fonction pour laquelle il y
a des changements importants. »
[4]
La preuve ayant révélé que l’Employeur avait
refusé de fixer un taux temporaire tel qu’en fait foi la lettre expédiée par
le directeur des ressources humaines de l’Employeur, M. Denis Villeneuve à M.
Jacques Corriveau du Syndicat des travailleurs des pâtes et papiers. La
lettre expédiée le 5 novembre 2007 se lit ainsi :
« Objet : Grief E-30/28-04-05
Monsieur,
Nos dossiers
indiquent que le grief mentionné en rubrique est toujours pendant.
La présente
confirme la position de la compagnie relativement et en réponse à la
prétention de la partie syndicale en regard du grief.
Après analyse
des éléments factuels qui nous ont été soumis ainsi que des règles
sous-jacentes, soit les principes de la convention et les principes
d’évaluation des emplois déjà utilisés dans le passé dans l’entreprise, nous
en sommes venus à la conclusion qu’aucune modification majeure ou
significative du rôle des métiers n’est survenue antérieurement à l’échéance
de la convention collective, expirant le 30 avril 2005, et qu’en conséquence
aucun ajustement n’est approprié dans les circonstances.
En effet, nous
sommes à même de constater que les différents métiers ont connu une évolution
normale et en tout point comparable à l’ensemble des activités industrielles
au Québec.
Au surplus, nous
nous devons de souligner que ce grief a été soumis tardivement et que nous
entendons soulever, à titre d’objection préliminaire, la tardivité du grief
dans les circonstances.
Espérant le tout
conforme, nous vous prions d’agréer, Monsieur Corriveau, l’expression de nos
sentiments les meilleurs. » (S-63)
[5]
Pendant l’audition, la partie patronale a
effectivement retiré cette objection préliminaire relative à la prescription
du grief.
[6]
Les parties se sont entendues sur la nature des
changements survenus ainsi que la date du début de l’installation et la date
de la fin de l'installation des changements. Les parties se sont entendues
que la période s’étendait du 9 février 1999 au 30 avril 2005. Le contenu de
l’entente ci-avant mentionnée a été déposé sous la cote S-17 et un résumé de
tableau se présente ainsi :
#
|
Changements
invoqués
|
Date du début de
l’installation
|
Date de fin de
l’installation
|
|
Secteur
Finition
|
|
|
1
|
Remplacement de PLC automation step 5 à 7
|
27-07-1999
|
30-04-2001
|
2
|
Remplacement des automates Siemens de
step 5 à step 7
|
16-02-1999
|
21-04-2000
|
3
|
Reprogrammer la cartonneuse PEMCO avec
Intouch
|
08-06-2000
|
13-07-2001
|
4
|
Nouveau palettiseur folio AUTEFA
|
20-03-2002
|
24-12-2003
|
5
|
Remplacement du système SIMADYN
|
09-02-1999
|
30-06-1999
|
6
|
Modification au positionnement des
palettes + système de sécurité
|
31-10-2003
|
09-04-2004
|
7
|
Ajout Photocell
|
15-09-2000
|
17-09-2001
|
8
|
Lazer de positionnement Transtockeur et
pastilles RF
|
11-07-2000
|
25-03-2008
|
9
|
Descendeur de rouleau électro-mécanique
|
09-03-1999
|
13-09-2002
|
10
|
Ajout d’une deuxième rembobineuse
|
06-04-2005
|
12-07-2007
|
11
|
Nouveau VDA
|
07-12-2004
|
09-11-2006
|
12
|
Remplacement des automates GE série 6
|
16-03-2004
|
23-12-2006
|
13
|
Remplacement des imprimantes d’étiquettes
|
16-02-1999
|
25-10-1999
|
14
|
Remplacement du redresseur de bobine 1
|
08-02-1999
|
21-04-2000
|
15
|
Changement PLC série 6
|
18-05-1999
|
08-07-2004
|
16
|
Remplacement du logiciel LM90
|
16-12-2003
|
01-09-2005
|
|
Secteur Vapeur
|
|
|
18
|
Remplacement de PLC TURVCON par le FSC
|
30-01-2003
|
08-07-2009
|
19
|
Ajout de la cogénération
|
29-09-1999
|
21-08-2003
|
20
|
Modification aux contrôles des
soufflantes
|
04-03-1999
|
13-09-2002
|
|
Secteur Machine
|
|
|
23
|
Remplacement des automates programmables
|
|
|
25
|
Améliorer le positionnement des poupées
|
18-10-2003
|
20-12-2006
|
27
|
Dans le cadre du Speed up de la M/C 7
|
8-04-1999
|
15-12-2003
|
27a
|
Implantation de commandes à vitesse
variable « GCE modèle DC 2000 »
|
8-04-1999
|
8-04-1999
|
27b
|
Implantation de commandes à vitesse
variable « GCE AA3000i »
|
8-04-1999
|
8-04-1999
|
27c
|
Implantation d’un PLC de type
« Controlor UC 2000 »
|
8-04-1999
|
8-04-1999
|
27d
|
Implantation d’un logiciel de
programmation « TOOL BOX »
|
8-04-1999
|
8-04-1999
|
27e
|
Implantation d’un logiciel de
diagnostique « CIMPLICITY »
|
8-04-1999
|
8-04-1999
|
27f
|
Implantation d’un logiciel de
programmation « VERSAPRO »
|
8-04-1999
|
8-04-1999
|
28
|
Implantation du PLC GE de type
« 90-70 »
|
12-02-1999
|
27-04-2000
|
29
|
Implantation de commandes à vitesse
variable de type « ALLEN BRADLEY série POWERFLEX »
|
10-02-1999
|
21-04-2000
|
30
|
Implantation du logiciel de gestion
« IMMPOWER »
|
28-07-2000
|
19-12-2002
|
31
|
Implantation des contrôleurs de type
« PRCV »
|
27-07-2000
|
19-12-2002
|
32
|
Ajout des moteurs avec contrôle de
vitesse intégré de type « IMD » pour le contrôle des plaques des
raffineurs Mc#7
|
28-07-2001
|
19-12-2002
|
33
|
Ajout de console d’opération de type
« Quick Panel » comme interface opérateur
|
19-09-2002
|
23-02-2005
|
34
|
Ajout d’un outil de diagnostique de type
enregistreur graphique « ASTROMED »
|
25-04-2005
|
21-06-2005
|
35
|
Implantation du logiciel de programme
« Proficy Machine Edition »
|
16-03-2004
|
23-12-2006
|
36
|
Ajout d’outil de diagnostique de type
caméra infrarouge « FLEXCAM » avec le logiciel d’exploitation
« FLEXVIEW »
|
07-12-2004
|
13-09-2007
|
37
|
Nouveau variateur à fréquence variable GE
pour positionnement des couteaux à la bobineuse M/C 8 avec carte de
communication profibus
|
2005
|
|
|
SECTEUR INSTRUMENTATION
|
|
|
1
|
ORP
|
18-05-1999
|
13-07-2001
|
2
|
Cellules de charge Hardy P/E et Calandre
ABB
|
09-02-1999
|
14-09-2000
|
3
|
FREENESS
|
20-11-2002
|
11-12-2004
|
4
|
Ajout d’un nouveau système KAJAANI
(analyseur) aux machines à papier
|
11-07-2000
|
26-03-2002
|
5
|
Ajout de valve SMART avec communication
HART et logiciel de diagnostic aux machines à papier
|
29-06-2000
|
13-12-2000
|
6
|
Ajout de caméras de bord de feuille à
l’Aquatrol aux machines à papier
|
Plan
(852-19040-01) validé en ingénérie : 09-07-2004
|
7
|
Ajout d’un nouveau contrôle de la caisse
d’arrivée (dilution) à la M/C 7
|
8-04-1999
|
05-12-2003
|
8
|
Honeywell – Changement aux HPM
|
5-02-2001
|
10-05-2005
|
9
|
Réparation des appareils de laboratoire
|
2003
|
|
10
|
Logiciel pour le tuning de boucles
|
2001
|
|
11
|
Ajout d’un appareil pour consistance
micro-ondes aux machines à papier
|
12-07-2000
|
22-03-2002
|
12
|
Ajout d’un actionneur REXA pour valve
hydraulique aux machines à papier
|
12-04-2001
|
02-01-2003
|
13
|
Ajout de caméras haute vitesse pour les
casses aux machines à papier
|
25-04-2001
|
06-01-2003
|
14
|
Ajout du nouveau système ULMA pour
l’analyse et le diagnostic aux machines à papier
|
8-09-2000
|
31-03-2006
|
15
|
Analyseur d’Opacité Rosemount OPM-2001
|
22-11-2002
|
21-08-2003
|
16
|
Analyseur d’Opacité « Durag D-R
290W » à la vapeur/récupération
|
22-04-2005
|
30-03-2006
|
18
|
Turbidité Parthech
|
18-02-2002
|
25-02-2002
|
19
|
Ajout d’un « analyseur d’Alun Milton
Roy » à la vapeur/récupération
|
20-10-1999
|
10-07-2000
|
20
|
Turbidimètre 1720D HACH
|
21-03-2002
|
30-05-2002
|
21
|
Ajout d’un nouvel appareil
« Analyseur de calcium et de sodium Orion et de conductivité
cationique » à la vapeur/récupération
|
19-08-2001
|
17-07-2003
|
22
|
Analyseur de conductivité cationique
|
19-08-2001
|
17-07-2003
|
23
|
Changement de l’analyseur de PH basse
conductivité « Swan » à la vapeur/récupération
|
29-01-2004
|
17-01-2006
|
24
|
Analyseur d’Alkalimètre KAJAANI
|
15-02-1999
|
30-05-2000
|
25
|
Analyseur d’explosivité Controls
Instrument
|
12-02-1999
|
26-01-2004
|
26
|
Actionneur REXA
|
12-04-2001
|
18-03-2003
|
27
|
Ajout d’un analyseur de densité
« Corialis Endress-Hauser » à la vapeur/récupération
|
29-07-2000
|
17-04-2003
|
|
|
|
|
|
LES FAITS
[7]
Le premier témoin entendu a été M. Daniel Langlois, directeur des
ressources humaines chez l’Employeur depuis 2008. La partie syndicale lui
avait fait signifier une assignation à comparaître précisant qu’il devait
apporter et pouvant déposer lors de son témoignage en quatre copies les
documents suivants :
-
Manuel du participant (unité d’affaires machines),
contrôleur PRC-V (électrique), préparé par Jacques Paquette, Michel Rodrigue
et Éric Montmigny, 7 mars 2001;
-
Document de formation préparé par Proaxion Technologies
inc. relativement à la thermographie pour l’usine de Domtar, Windsor, mars
2005;
-
Manuel du participant (usine d’affaires
machines), logiciel Versapro, version 2.11 (électrique), préparé par Éric Montmigny
et Jacques Paquette, 21 décembre 2000;
-
Manuel du participant (usine d’affaires machines)
projet d’amélioration de la machine #7, nouveaux équipements (électrique et
procédé) préparé par Éric Montmigny et Jacques Paquette, 26 avril 2001;
-
Manuel du participant (usine d’affaire machines)
moteur à entraînement intégré IMD (électrique) préparé par Jacques Paquette,
Michel Rodrigue et Éric Montmigny, 7 mars 2001, révision les 14 juin 2001, 3
février 2004 (Michel Rodrigue), 28 juillet 2004 (Michel Rodrigue);
-
Manuel du participant (département de la
récupération), cogénération, manuel d’équipements et procédés : section
1 et 2, instrumentation : section 3, opération : section 4, préparé
par Pierre Poudrier, 4 janvier 2001;
-
Document traitant de cogénération, formation HMI
et Mark VI, préparé par Jeannot Landry, 14 juillet 2003;
-
Manuel du participant (vapeur/récupération)
entretien électrique, entraînement à vitesse variable Allen-Bradley Power
Flex 7000, préparé par Denis Provencher, 31 janvier 2003;
-
Manuel du participant (vapeur/récupération)
cogénération, turboalternateur (principe de base) secteur 292-000, préparé
par Alain Larose, 17 juillet 2001;
-
Manuel du participant (vapeur/récupération),
soufflantes, entretien secteur 136-000, préparé par Alain Larose, 21
mars 2002.
[8]
Le témoin a apporté tous les documents sauf le document de formation
préparé par Proaxion technologies inc. relativement à la thermographie pour
l’usine de Domtar, Windsor, mars 2005. Tous les documents apportés ont été
déposés sous les cotes S-5 à S-16. Le témoin a précisé qu’en principe
l’Employeur conserve tous les documents de formation dans les locaux du
département chargé de cette formation, soit une partie intégrante des
ressources humaines. Il a précisé que parfois des formations sont
décentralisées et la documentation se retrouve ailleurs. Les ressources
humaines de l’Employeur coordonnent toujours le processus de formation. En
principe, tous les salariés visés par une formation reçoivent une copie du
manuel du participant.
[9]
Les formations sont assumées par le service de formation qui remet à
jour ses manuels de formation par le biais des formulaires requis sous la
supervision du service de formation impliqué.
[10]
M. Éric Beaudette occupe un poste d’électricien chez l’Employeur
depuis dix-sept ans. Il a précisé qu’on retrouve quatre départements
chez l’Employeur, soit celui de la cour à bois, la pulperie, les machines et
la finition. Il a précisé que la pulperie est le département où on procède à
la transformation des copeaux en pâte. Quant à celui des machines, on y
procède au laminage de la pâte pour la transformer en papier. Quant au
département de la finition, c’est dans ce département qu’on procède au
découpage du papier pour en produire des feuilles pour entre autres, les
photocopieuses. Il a précisé au cours de son témoignage, après le dépôt d’un
plan de l’usine (S-14), que le secteur Nord de l’usine comprend la pulperie, la
vapeur/récupération et la cour à bois alors que le secteur Sud comprend les
machines, la finition et l’expédition. Les machines portent les numéros 7 et 8.
[11]
M. Beaudette a travaillé au début pendant un an à la pulperie mais
depuis, il œuvre au sein du secteur vapeur/récupération. Il devait préciser
que le poste qu’il occupait exigeait que son occupant soit détenteur d’un
diplôme DEC en électrodynamique. Il fait désormais partie de la classe A
depuis 1999-2000. De mai 1999 à avril 2005, les électriciens de l’Employeur
étaient regroupés en cinq classes. Il a pour sa part fait partie de la classe
AB, soit apprenti B pendant un an, par la suite il a atteint la classe AA,
soit une classe maintenue jusqu’à l’obtention de la licence (C). Il a précisé
qu’il faut réussir l’examen d’entrée après l’obtention de la licence (C),
l’électricien joint la classe (C) et il y demeure pendant deux ans. Par la
suite, il est passé à la classe CB pour finalement terminer au sein de la
classe CA. Cette progression se fait conformément au guide des employés de
métier (S-2, p. 61-62). Les tâches à la vapeur/récupération, il y
travaillait de jour, de 8 h à 16 h du lundi au vendredi. Il devait
entre autres procéder à l’entretien préventif et il devait en plus respecter
les bons de travail à accomplir. Lors de l’entretien préventif, les
électriciens arrêtent des moteurs, en vérifie le filage, la calibration de
même qu’une vérification des sondes de vibration et le cas échéant, voient à
la réparation de tout bris. Il devait préciser que dans les secteurs vapeur,
quatre chaudières produisent de la vapeur, laquelle est utilisée pour la
production d’électricité via la cogénération. En ce secteur, on procède aussi
au traitement de l’eau via des soufflantes avant que l’eau soit retournée à
la rivière.
[12]
Entre mai 1999 et mai 2005, il a précisé qu’en moyenne six
électriciens y oeuvraient sur le quart de jour. Sur les autres quarts, des
électriciens de relève étaient responsables sur un horaire de douze heures,
un de jour et un de nuit. Tout électricien de relève est muni d’une radio
pour permettre au personnel responsable de communiquer avec l’électricien de
relève. Un électricien de jour attitré vient à l’aide d’un autre électricien
de jour au cas de surcharge de travail. Il a précisé que des électriciens de
relève se retrouvent dans tous les autres départements. En ce qui a trait au
mouvement de main-d’œuvre entre les divers départements, il devait préciser
qu’on devait préalablement faire une demande en ce sens. Durant les arrêts
complets de l’usine (que la plupart des témoins qualifiaient de shut down),
les électriciens peuvent être appelés à travailler dans d’autres départements
ou répondre à des appels spéciaux au cas d’urgence. Les électriciens ont
d’ailleurs inscrit sur une fiche leur disponibilité pour répondre à ces
appels d’urgence. Il a précisé que M. Michel Samson était le contremaître des
électriciens pendant la période de 1999 à 2003 dans le département vapeur/récupération
et qu’il a par la suite été suivi de 2003 à 2008 par M. Marco Lavigne. En ce
qui a trait au remplacement PLC TURVCON par le FSC dans le secteur vapeur, le
témoin a précisé que ce changement est survenu en 2003-2004. Il devait
préciser que le secteur contient une chaudière de vapeur/récupération qui est
la plus grosse. Il existe deux façons de la chauffer, soit par l’utilisation
du gaz naturel ou avec de la liqueur noire qui en fait est le résidu des
copeaux. Il a souligné que l’automate (PLC TURVCON) qui gère tous les
éléments critiques liés à la combustion est un automate programmable que l’on
retrouvait partout dans l’usine. Il a souligné que tous les électriciens
savaient le régler puisque c’était le même automate dans tous les
départements. On a par la suite, lors du changement, fait le transfert du PLC
TURVCON vers le FSC. Le FSC, en plus de gérer les éléments critiques de la
combustion, gère également un SP : « Emergency shut down
procedure ». Il dit ignorer si le PLC TURVCON possédait un ESB. Il
souligne que ce changement était tel qu’on partait d’un automate dont le
fonctionnement était connu de tous les salariés. Ces derniers savaient qu’on
entrait la programmation à l’aide d’un ordinateur, d’un logiciel portable. Il
souligne qu’une erreur de programmation des PLC TURVCON entraînait un arrêt
de production dans toute l’usine. Il souligne que désormais le nouvel
appareil, le FSC, contient deux automates superposés avec la redondance entre
les automates, on y retrouve plein de cartes. Il devait souligner que toute
intervention dans le PLC exige plus de précautions et qu’on les retrouve dans
le manuel fourni par le fabricant. Il devait souligner qu’au niveau de la
programmation, la visualisation était inconnue de la part des électriciens.
Il a souligné que les électriciens ont dû bâtir des procédures pour savoir
comment naviguer, connaître les étapes à suivre. Il a personnellement dû en
bâtir quelques-unes des étapes, lesquelles servent également aux électriciens
de relève et aux autres électriciens qui viendraient travailler. Il a reconnu
que récemment les électriciens ont même dû changer une carte et qu’ils ont dû
attendre l’arrêt d’une machine avant de changer ladite carte. Il souligne que
dans un automate programmable, il y a plein de cartes, notamment des cartes
de power-supply, cartes de communication. Il s’agit de cartes électroniques
insérées dans les systèmes et certaines peuvent être enlevées sous tension
alors que d’autres ne doivent pas l’être s’il y a tension. En ce qui a trait
à l’automate série 6, le témoin précise que les électriciens savaient ce
qu’ils pouvaient faire. Il souligne que le changement a contraint l’ajout de
24 valves autour de la fournaise pour respecter la norme CSA (Canadian
Standard Association). Il a précisé qu’au niveau du cadenassage, on force les
valves. La procédure de navigation est beaucoup plus complexe et certains
salariés sont un peu perdus au sein du nouveau système. Il souligne qu’à
l’occasion, il est appelé à aller aider d’autres électriciens. Il souligne
qu’au niveau du travail, c’est plus stressant vu la méconnaissance de la part
des électriciens du fonctionnement du FSC.
[13]
Il était présent lors de l’installation de la mise en marche de cet
instrument, le FSC. Trois électriciens ont participé à son installation et sa
mise en marche. On retrouve huit brûleurs autour de la chaudière et les
électriciens les ont mis à l’essai les uns après les autres à raison de un
par semaine.
[14]
En ce qui concerne l’apprentissage de l’électricien, la formation a
été donnée à tous, soit aux électriciens du département et aux électriciens
de relève et même à tous les électriciens du secteur Nord. Cette formation a
duré une journée et c’est le témoin qui a donné la formation. Il était alors
appuyé par l’ingénieur de système, M. Jeannot Landry. Ce dernier, selon le
témoin, était responsable de la programmation. Il souligne qu’il a mis 16
semaines à apprendre le fonctionnement du système et il a même souligné qu’il
ne le maîtrisait même pas encore. Après l’installation des huit brûleurs, il
devait analyser leur relation avec le nouvel appareil, le FSC. En fait, il
devait relier les brûleurs avec un nouvel appareil de contrôle et ce, à
raison de un par semaine. Il a cependant reconnu que désormais la moitié des
électriciens du secteur Nord sont à l’aise avec ce nouveau système.
[15]
En ce qui a trait à l’ajout de la cogénération en 1999, il souligne
que le début des opérations de la cogénération a été au début des années
2000. En ce qui concerne la cogénération, il s’agissait d’un nouvel
équipement, soit la gestion de la vapeur pour produire de l’électricité.
L’ajout de la cogénération a exigé l’installation d’une nouvelle sous-station
électrique, de même que l’installation de deux disjoncteurs de 13 800
volts différents de ceux que l’on retrouvait à l’intérieur de l’usine. Il a
précisé qu’un automate programmable est lié à la cogénératrice. L’électricité
ainsi produite est acheminée au poste sis à l’extérieur de l’usine. Il
souligne qu’au moment de son installation, les électriciens ignoraient le
fonctionnement de l’automate lié à la cogénération. L’automate programmable,
le Mark VI se retrouve dans un immense panneau avec plein de cartes de
contrôle. Il souligne que ces cartes sont différentes de celles du
département vapeur. La programmation (tool-box) n’était pas utilisée ailleurs
dans l’usine. Le témoin précise qu’on doit savoir, connaître le rôle de
chaque boîte de fonction pour savoir y naviguer, pour entrer dans le logiciel
il y a une multitude de procédures à maîtriser. L’électricien doit aider
l’opérateur à mettre en marche la génératrice. En ce qui concerne les
interventions requises de la part des électriciens et liées à la
cogénération, il a suivi deux formations qui ont duré au moins une journée
avec l’ingénieur du système, M. Jeannot Landry. Le procureur a exhibé au
témoin la pièce S-9 (manuel de l’opérateur cogénération, section 1, 2, 3) et
la pièce S-10 (manuel de formation cogénération) utilisé par l’ingénieur
Jeannot Landry et S-12 (manuel de participant cogénération turbo
alternateur). En ce qui concerne le document S-9, le témoin a reconnu qu’il
ne l’avait jamais utilisé. En ce qui a trait au document S-12, il a reconnu
que le manuel avait été préparé par un électricien, lequel manuel éclaire son
lecteur en l’informant que l’appareil transforme l’énergie mécanique en
électricité. Le témoin a reconnu qu’il l’avait déjà vu dans le cadre d’une
formation reçue. En ce qui concerne la pièce S-10, le témoin a reconnu qu’il
l’avait déjà vue, que le manuel est utilisé par Jeannot Landry lors de la
formation des électriciens. M. Landry explique les diverses cartes et leur
fonction dont le manuel fait état. En ce qui a trait à l’annexe 4, il s’agit
de la procédure pour naviguer à l’intérieur du système, soit la marche à
suivre pour naviguer. Les électriciens utilisent d’ailleurs cet instrument
pour diagnostiquer les troubles.
[16]
Le témoin affirme que la cogénération constitue pour les électriciens
du nouveau à 100 %. Il témoigne d’ailleurs à l’effet que l’usine a dû
être agrandie pour réaliser la cogénération. En ce qui concerne les problèmes
liés à la cogénération, il rappelle que les électriciens doivent
diagnostiquer les problèmes. Lorsqu’il y a un problème, l’opérateur appelle
l’électricien de relève. La plupart du temps, le témoin identifie la source
du problème, sinon on doit alors faire appel à une personne de référence,
soit l’ingénieur du système.
[17]
En ce qui concerne les modifications au contrôle des soufflantes, la
modification est intervenue en 2001. Il précise que non seulement ils doivent
fournir de la vapeur mais en plus être responsable du traitement de l’eau
tant à l’entrée qu’à la sortie vers la rivière St-François. Les soufflantes
servent au traitement de l’eau à la sortie vers la rivière St-François. À
cette fin, elle souffle de l’air dans l’eau dans un bassin de rétention d’eau
pour aller nourrir des bactéries qui sont responsables de l’assainissement de
l’eau. Ces bactéries ne peuvent pas survivre sans oxygène, d’où la nécessité
de souffler de l’eau dans ce bassin. Le témoin précise que si des problèmes
surviennent avec les soufflantes, cela entraîne des problèmes avec
l’environnement, lesquels peuvent entraîner un arrêt complet de l’usine. Les
contrôles sur les soufflantes ont été changés vers la fin de l’année 1999,
début de l’année 2000. Le contrôle est doté d’un panneau de contrôle, à
savoir un panneau de protection de l’environnement. Auparavant, c’était un
grand panneau avec un bouton rhéostat et l’opérateur démarrait les
soufflantes à l’aide de ce contrôle. Depuis la modification, une interface
tactile a été introduite et elle remplace le panneau doté d’un bouton, le
rhéostat (HMI). Le changement a été tel que l’électricien a été appelé en
soutien à diverses reprises. Les opérateurs ne savaient pas trop l’utiliser,
naviguer avec ce nouvel appareil de contrôle. Durant les premiers mois, les
électriciens ont dû intervenir assez souvent, il est cependant incapable d’en
préciser le nombre. Il souligne qu’on devait utiliser un logiciel, un
ordinateur, pour entrer une nouvelle programmation dans le système. Le
contrôle de la protection de l’équipement permet de contrôler tant la
vibration que la température, pour éviter un bris de la machine en raison
d’une vibration trop élevée. Auparavant, chaque soufflante était équipée de
son contrôle « PRD » (contrôle de vibration). Les niveaux d’alarme
étaient ajustés manuellement par l’électricien. On pouvait ainsi déclencher
et arrêter une seule soufflante. Désormais, avec le nouveau panneau
« Bentley-Nevada », un moniteur gère simultanément les quatre
soufflantes. Ce moniteur ressemble à un automate programmable. Pour y entrer
la programmation requise, on doit avoir recours à un logiciel. On doit y
introduire les niveaux d’alarme, de déclenchement et de température, un
élément nouveau, une nouvelle protection. Le témoin souligne qu’au niveau du
travail, c’était de l’inconnu pour les électriciens. Ces derniers devaient
apprendre de nouvelles procédures. Il souligne que si les électriciens
effectuaient une mauvaise manœuvre, cela entraînait l’arrêt simultané des
quatre soufflantes. Il note que cet événement s’est déjà produit.
[18]
En ce qui a trait au contrôle de ces soufflantes, le témoin en a fait
l’installation avec un technicien de Bentley-Nevada qui a d’ailleurs fait le
montage avec le témoin. Le procureur lui remet le manuel participant
soufflante-entretien-secteur 136000. Il le reconnaît, il souligne que cette
formation a été préparée par M. Alain Larose et que la programmation y est
reliée. Cette formation a duré une journée. Il souligne en ce qui a trait à
la page principale de l’interface tactile que les électriciens, pour y avoir
accès, pour communiquer, doivent avoir en mains un portable. Il souligne
qu’auparavant c’était plus mécanique, on est passé du hardware vers le
software. En ce qui a trait au HMI, l’apprentissage a duré environ de deux à
trois jours en raison de la rotation des opérateurs. Il souligne que tout le
monde a appris le fonctionnement sur le tas. En terminant, il souligne qu’à
la sortie des quatre soufflantes, la modification a entraîné l’ajout d’une
valve de pneumatique de protection. Au cours de son contre-interrogatoire, le
témoin a reconnu que les remplacements visaient à remplacer des équipements
désuets vu l’évolution technologique. Il reconnaît que les nouveaux
équipements étaient à la fine pointe de la technologie et la qualité des
produits finis et produits par l’usine reposant sur la technologie, il
reconnaît que les changements visaient à atteindre le sommet recherché dans
la qualité du produit. Il reconnaît que les fonctions de base de
l’électricien, telles que définies à l’article 11.01.01 de la convention
collective, correspondent dans la réalité aux fonctions que lui et ses
collègues électriciens occupaient. Cet article se lit ainsi :
« DESCRIPTION DES MÉTIERS
– GROUPE 1
11.01 Électricien
11.01.01 Fonctions de base
Installer et entretenir toutes sortes
d’équipement électrique tel que lignes de transport d’énergie,
transformateurs, panneaux, panneaux de commande, centres de commandes de
moteurs, équipement électronique, etc. Faire le travail d’établi nécessaire à
la réparation et l’assemblage des pièces requises pour les commandes à
relais, démarreurs et équipements apparentés.
11.01.06 Procédures de travail
a) Reçoit les schémas et
instructions concernant le travail à faire.
b) Interprète
les schémas, planifie les procédures de travail, détermine les outils et
matériaux nécessaires.
c) Exécute
l’ouvrage requis de façon sécuritaire en conformité avec le code de
l’électricité.
d) Analyse
et localise la source de troubles sur l’équipement électrique et fait les
réparations jugées nécessaires.
e) Fait des croquis quand il
n’y a pas de diagramme ou de points.
f) Inspecte,
lubrifie, peinture et fait les réparations mécaniques et électriques des
moteurs ou autres équipements électriques.
g) Nettoie
son endroit de travail et autre chambre électrique tel que postes, centres de
commandes de moteurs, salle des alternateurs. »
[19]
Le témoin a reconnu qu’au moment du dépôt du
grief, son horaire de travail était de 8 h à 16 h. Il consacrait
50 % de son temps à l’entretien préventif, notamment la vérification du
bon fonctionnement des systèmes. L’autre 50 % était consacré à la réparation,
l’amélioration et l’installation de nouveaux équipements pour améliorer le
système. Il reconnaît qu’en ce qui a trait à l’amélioration technologique,
l’électricien est toujours impliqué puisque cette amélioration est constante.
Il reconnaît que lors de l’installation d’un nouvel équipement, si le besoin
s’en fait sentir, la formation ou l’information requise à l’opération normale
du nouvel équipement est toujours dispensée par l’Employeur. Il reconnaît que
lorsqu’il donne de la formation, il est appuyé par la production d’un
document, un manuel et reçoit une prime qui y est rattachée. Il reconnaît que
le changement d’équipement au niveau du secteur vapeur/récupération visait à
améliorer la qualité, la sécurité et la fiabilité. Il reconnaît qu’il doit
analyser et identifier la source des troubles et les réparer. Ça fait
partie de leur travail et que si ensemble ils ne trouvaient pas de
solution au problème détecté, ils faisaient alors appel à l’ingénieur. En ce
qui concerne ce qu’il appelle les « special calls » il reconnaît
qu’il pouvait refuser d’y aller et qu’habituellement l’ingénieur responsable
du système s’en occupait. En ce qui concerne le remplacement du PLC-TURVCON
par le FSC, la désuétude du PLC-TURVCON était évidente et a entraîné son
remplacement. Il souligne que le système FSC pouvait faire planter la
chaudière tout comme le système PLC-TURVCON pouvait le faire. Le FSC a été
installé au cours de l’année 2003-2004. Un grand nombre d’heures par semaine
a été consacré au niveau du système pour permettre l’adaptation, la formation
des usagers éventuels. Le nouvel équipement se retrouve dans une salle où
l’on retrouve de nombreux équipements, soit la salle d’appareillage. Il souligne
que pendant une durée d’environ 16 semaines, il a procédé à l’implantation du
nouveau système FSC, soit le branchement graduel des huit brûleurs. Il
reconnaît que dans le secteur vapeur/récupération, de nombreux équipements
pourraient avoir des conséquences néfastes pour l’ensemble de l’usine au cas
d’un mauvais usage. Il reconnaît qu’à son avis les changements apportés par
la compagnie et auxquels il a œuvré sont visés par l’article 3.01 de la
convention collective qui se lit ainsi :
«
3.01
Le Syndicat
reconnaît que la Compagnie a le droit exclusif de :
…
g) Apporter
dans l’usine des nouvelles méthodes de production et des améliorations
technologiques et opérationnelles pour le fonctionnement de l’usine. »
[20]
Il souligne que l’implantation de FSC résulte
d’une évolution technologique. En ce qui concerne les modifications aux
soufflantes, il reconnaît qu’il ne s’agit pas d’un nouvel équipement, mais de
l’installation de la modernisation d’un nouveau système de contrôle tout
comme pour les nouveaux automates programmables. Il souligne d’ailleurs que
le nouveau système de contrôle des soufflantes permet un meilleur contrôle à
l’opérateur. Il souligne que le personnel a très souvent recours au
parrainage pour la formation des salariés opérateurs ou électriciens. Au
cours du ré-interrogatoire, le témoin à reconnu que les changements
technologiques faisaient partie de leur travail. Il souligne qu’à l’époque,
les écrans tactiles étaient un nouvel appareil dans le département où il
oeuvrait. En ce qui a trait au support émanant de l’ingénieur de système, il
se retrouvait à la salle de contrôle au 3
e
étage. On retrouvait un
ingénieur par département, lequel était présent de 8 h à 16 h. Il
souligne d’ailleurs que lorsque les électriciens sont incapables de résoudre
un problème auquel ils sont confrontés, ils se réfèrent toujours à
l’ingénieur de système. Le recours à l’ingénieur de système était assez
fréquent à l’époque vu la nécessité de l’apprentissage des nouveaux systèmes
de contrôle. Il souligne d’ailleurs que les électriciens pouvaient contacter
l’ingénieur de système même après la fin de son quart de travail via sa
pagette.
[21]
M. Michel Godbout a été entendu. Il travaille
pour la compagnie Domtar depuis 31 ans et voit à la planification, à
l’entretien électrique et de l’instrumentation. Parmi ses tâches, il doit
procéder à la planification hebdomadaire en fonction des demandes de travail.
Partant, il doit gérer les priorités et assigner le personnel à l’exécution
des tâches requises. Il souligne que les bons de travail sont toujours requis
même pour les routes d’entretien. Ces derniers sont d’ailleurs générés de
façon automatique. L’expérience permet de modifier la fréquence, de tenir
compte des besoins particuliers en ce qui concerne les routes d’entretien. Le
système IMMPOWER a été implanté en 1999. Avant, l’Employeur avait recours au
système DMS. Il souligne que les deux systèmes ont un fonctionnement presque
semblable. Qui peut générer des bons de travail à partir de tous ceux qui y
ont accès? Surtout les gens d’entretien, tous les quarts de métier et même
certains opérateurs grâce au système IMMPOWER. Il souligne qu’on doit avoir
un mot de passe pour utiliser le système IMMPOWER tout comme il fallait en
avoir un pour utiliser le système DMS. Il reconnaît que personnellement, à
ses débuts au travail chez l’Employeur, en 1981, il oeuvrait en
instrumentation. En 1984-1985, vu l’implantation de la nouvelle usine, il a
été libéré pour devenir formateur, tant pour les techniciens en
instrumentation que pour les techniciens chargés des opérations dans le
secteur machine. En 1985-1986-1987, il procédait à la vérification des
équipements. En 1987, il y a eu le démarrage de la première machine de
production du papier à partir de la pâte, soit la machine portant le n
o
7, le premier essai a eu lieu de nuit et le jour le personnel a procédé à son
réajustement. Il y a alors eu la mise en place des routes d’entretien. Après
1989, il est devenu superviseur-cadre à l’entretien des machines et de
l’instrumentation et ce, jusqu’en 1998. En 1998, il devient superviseur
machines électriques et ce, jusqu’en 2002. Un autre salarié l’a remplacé dans
le secteur instrumentation. En 2002, il devient superviseur de l’équipe de
relève, soit le secteur électrique (instrumentation et machines), et ce,
jusqu’en 2007. En 2007, il redevient instrumentiste et ce, jusqu’en 2009 où
il devient planificateur.
[22]
Entre 1992 et 2002, à titre de superviseur en
mécanique, électrique et instrumentation, il supervise le personnel syndiqué
et approuve les feuilles de temps. Il n’a pas à résoudre les problèmes
puisqu’un ingénieur d’entretien est responsable de cette facette. Il ne faut
pas confondre le rôle de l’ingénieur d’entretien avec l’ingénieur du système,
lequel est plutôt chargé de la programmation. À l’occasion, il doit
rechercher des remplacements et s’assurer d’obtenir un meilleur service de
relève. Il reconnaît que l’Employeur a procédé à l’installation d’un nouveau
palettiseur et que remplacer un palettiseur ce n’est pas l’entretenir, c’est
mettre en place un nouvel appareil doté d’une technologie plus performante.
Il souligne que le superviseur et le coordonnateur peuvent faire passer un
bon de travail de ouvert à ordonnancé, permettant ainsi aux exécuteurs de
bons d’acheter du matériel relié à exécution.
[23]
M. Vicky Tétrault a été entendu. Il travaille
pour l’Employeur depuis le 28 juillet 1986. Au début de son travail, il était
un apprenti électricien classe B pendant deux ans. Par la suite, il est
devenu un électricien de la classe C vers 1989 et ce, au vieux moulin de la
Domtar. Dans la nouvelle usine, il travaille dans le secteur machine et il a
participé au démarrage de la deuxième machine à papier, la machine portant le
n
o
8 et ce, en 1988. Il souligne que l’entreprise comprend deux
grands secteurs, soit les secteurs Nord et Sud. Dans le secteur Nord, on
retrouve le secteur pulperie et le secteur vapeur/récupération. Dans le
secteur Sud, on retrouve le secteur machine et le secteur finition.
[24]
Il souligne que l’usine fonctionne 24 heures par
jour, 7 jours par semaine. Une équipe d’électriciens de relève couvre l’usine
24 heures par jour, 7 jours par semaine. L’électricien qui œuvre dans le
secteur Nord couvre les deux secteurs, un électricien dans le secteur machine
et un électricien dans le secteur finition. Il souligne que les électriciens
de l’équipe de relève ont des horaires de 12 heures, ils travaillent de
7 h à 7 h, un groupe de jour et un groupe de nuit. Il a été sur
l’équipe de relève en 1992 dans le secteur de la finition et donc à ce
moment-là il ne travaillait plus de 8 h à 16 h du lundi au
vendredi. De 1988 à 1992, il était électricien. De 1992 à 2002, il faisait
partie de l’équipe de relève à la finition sur un quart de douze heures. Il
souligne que les électriciens peuvent postuler sur un autre poste, soit un
poste de relève ou une équipe de jour dans un autre secteur, en fonction de
leur ancienneté d’usine et non de l’ancienneté de secteur. L’électricien de
jour muni de la radio peut aller porter assistance à un électricien de
l’équipe de relève.
[25]
L’employé de relève peut être appelé à assumer la
relève au cas d’absence, de maladie ou de vacances de l’électricien qui
occupe un poste. L’électricien de l’équipe de relève est muni d’une radio et
sur appel, il se rend sur les lieux du problème, l’identifie, le
diagnostique, résout le problème et procède au redémarrage de la machine. Il
souligne que dans chaque secteur un électricien est dédié. Cet électricien
dédié fait les réparations, les modifications, aide à l’installation des
équipements pour que l’appareillage fournisse le maximum de ses possibilités,
la maximisation de la productivité de l’appareillage. En ce qui concerne
l’entretien, il souligne que l’entretien au sein du service de la production
est en lien étroit avec les opérateurs des machines. Ils sont toujours en
contact avec les contremaîtres de la production et le superviseur et en plus,
travaillent étroitement avec l’ingénieur du système. Parmi les employés
d’entretien, on retrouve au sein du groupe électrique les électriciens et les
instrumentistes, au sein du groupe mécanique, les mécaniciens d’entretien, au
sein du groupe opérateurs de monte-charges, on retrouve les huileurs, les
techniciens en analyse de vibration et dans le secteur des
chariots-élévateurs, on retrouve les machinistes et un autre groupe
comprenant des menuisiers, des peintres, des ferblantiers et responsable des
changements de filtres appelés le filtreur. Il souligne que lorsqu’il
travaille de jour au sein de l’équipe de relève, à son arrivée il prend
connaissance du rapport de l’électricien de l’équipe de relève de nuit
concernant le secteur où il travaille. Il note tout problème récurrent et se
dirige alors vers le lieu du problème et s’adresse à l’opérateur de la
machine visée par le problème et interroge l’opérateur sur le problème en
question. Et à partir des données fournies, il procède au diagnostic. À cette
fin, il se fonde sur ses connaissances, son vécu et il prend la tension
électrique et les informations fournies par les automates, tous les
équipements étant reliés à des automates. Il souligne que s’il est alors
impossible de tirer une conclusion, de poser un diagnostic, il doit alors
faire appel à l’ingénieur. Sinon, on doit alors faire appel au corps de
métier dont l’intervention est requise pour régler le problème. Il souligne
que le premier appel fait par l’opérateur est destiné à l’électricien de
l’équipe de relève alors que dans le vieux moulin, l’opérateur faisait
d’abord appel au mécanicien. Dans la nouvelle usine, l’électricien doit aussi
avoir un minimum de connaissances en mécanique, en hydraulique et en
pneumatique. Il souligne qu’à la suite du diagnostic, si le problème exige
l’intervention d’un autre métier, on attend son intervention pour s’assurer
que le problème est réglé. Il souligne que la bibliothèque ISO sert aux
électriciens et qu’on y retrouve les livres de référence fournis par les
fournisseurs. Le témoin reconnaît qu’en plus de répondre aux appels, son
contremaître lui remet un horaire d’une semaine où apparaissent les travaux à
exécuter, les installations à faire, les réparations à compléter. Le
démantèlement, la modification et la programmation d’une machine y sont
identifiés de même que la mise à jour des plans électriques, le suivi des
pièces par équipement par le biais de l’IMMPOWER. L’analyse des projets peut
exiger de remplacer un contacteur de moteur par un contrôleur. On doit alors
faire des plans et analyser la faisabilité du projet. Il souligne que
l’IMMPOWER est un logiciel qui permet de suivre les pièces. Il souligne qu’il
peut même faire des demandes de travail via le logiciel IMMPOWER. Il peut
faire des bons de travail en urgence. Il souligne que l’électricien qui
remplace une pièce doit enlever la pièce remplacée et introduire la
remplaçante via le logiciel IMMPOWER. L’IMMPOWER a servi à remplacer DMS,
lequel système ne permettait pas de commander des pièces via ce système alors
qu’avec le système IMMPOWER, l’électricien peut le faire. Il souligne que
logiciel IMMPOWER est un système répandu accessible partout dans l’usine. Pour
y avoir accès, on doit cependant posséder un mot de passe. Il souligne que
par le biais de ce système, on peut donc retracer toutes les opérations
faites par quiconque y a eu recours. À cette fin, comme les autres salariés
de l’usine qui doivent utiliser le logiciel IMMPOWER, il a reçu la formation
requise.
[26]
Son contremaître immédiat, M. François Messier,
lui cédule des bons de travail pour l’occuper pendant toute la semaine. Il a
alors le loisir de déterminer le moment où il va accomplir les tâches demandées
par les bons de travail qui lui ont été confiés. De 1999 à 2005, il était
toujours en lien avec le contremaître de production, soit M. Mario Durocher
ou M. Michel Vachon. Il a travaillé en équipe avec l’ingénieur de système, M.
Michel Cloutier, M. Valois Santerre et M. Daniel Mercier à la fois. Il
souligne que l’électricien a toujours recours à l’ingénieur de système, ses
connaissances, pour éviter la récurrence des problèmes. Il souligne
d’ailleurs que chaque secteur relève d’un ingénieur de système. Dès qu’il
propose une solution programmable, il la soumet à l’ingénieur de système. En
ce qui a trait aux changements importants de 1999 dans le secteur où il a
œuvré, il souligne ces changements importants, soit l’introduction de
l’imprimante ZEBRA, descendeur de la machine n
o
7, les interfaces
opératoires HMI, l’INTOCH, une autre interface, TRANSTOCKEUR, les VDA
lotomation AUTEFA, les rideaux de sécurité AFFL, TLC-série 6, série RM.
Il souligne qu’il y a sept transtockeurs depuis 1980. Le transtockeur sert à
déplacer les produits finis dans le secteur entreposage. Il souligne que dans
un premier temps, les salariés ont installé une photocell sur le transtockeurs,
qu’il a été testé pour s’assurer que le laser et les pastilles fonctionnaient
correctement. Par la suite, le même système a été installé sur les six autres
transtockeurs. Il souligne que tous ces équipements sont reliés à des
automates. Les électriciens ont procédé au « trouble shooting »
avant et après les changements. Si on notait une erreur de synchronisation
avec l’encodeur, il devait alors procéder à la resynchronisation. En ce qui
concerne la modification au rideau de sécurité, soit la modification du
positionnement des palettes, il a reconnu qu’il en avait eu connaissance. Les
électriciens de finition ont installé ce nouveau rideau par mesure de
sécurité. M. Francis Boulanger avait complété l’étude des risques. Ce dernier
est un ingénieur électrique au secteur de la finition. L’entretien de ces
rideaux de sécurité relève des électriciens. C’était la première fois que les
électriciens étaient chargés d’une telle installation. Il reconnaît que les
électriciens ne savaient pas comment les installer, les enligner, les
« trouble shooter », ni les brancher. Les électriciens se sont alors
référés à l’ingénieur, M. Francis Boulanger. Au moment de la mise en place de
ce nouvel appareil, le témoin faisait partie du Comité santé et sécurité. Le
travail s’était étendu sur des semaines. Il est cependant incapable de
préciser le temps requis pour l’installation de ces nouveaux rideaux de
sécurité. Il souligne que le rideau ne devait pas être relié physiquement au
convoyeur car les vibrations entraîneraient l’arrêt du convoyeur et
déclencherait une mesure de sécurité. Il a appris son fonctionnement par
jumelage. En ce qui a trait au « trouble shooting », il souligne
que le rideau est doté de lumières LED qui indiquent, selon la couleur, s’il
est bien enligné, s’il y a une obstruction du faisceau. Les rideaux sont
branchés à un relai de sécurité qui, selon les codes de couleur, indique aux
électriciens s’il s’est réarmé ou s’il est désarmé. Pour comprendre les codes
de couleur, les électriciens et opérateurs ont recours au manuel fourni par
le fournisseur. Le temps requis pour procéder au « trouble
shooting » lors de la mise à l’essai était d’environ une heure. Il
souligne que dans l’usine on retrouvait deux descendeurs de rouleaux, un pour
la machine 7 et un pour la machine 8. Physiquement, ils se ressemblaient
puisqu’au départ les deux descendeurs étaient hydrauliques. La machine 8
produit de très gros rouleaux qui vont vers les coupeuses. Quant à la machine
7, elle produit de petits formats et à l’occasion, de très gros rouleaux
comme sur la machine 8, d’où la grande variété de poids. Les petits rouleaux
dans le descendeur se retrouvent sur une galette de 8½ pouces de large qui
n’est pas très stable. Les modifications ont été telles qu’on a procédé à
enlever l’hydraulique et à électrifier le fonctionnement du descendeur afin
d’assurer une vitesse constante. On a ainsi augmenté la vitesse du
descendeur. La vitesse du descendeur hydraulique était cependant très
difficile à modifier. M. Pascal Proulx, l’électricien et M. Francis
Boulanger, l’ingénieur électrique, on suivi une formation de trois jours chez
Siemens sur ce type de « drive ». Par la suite, ils ont donné une
formation au sujet de la « drive » aux électriciens de relève et
aux électriciens de jour dédiés à ce secteur : cette formation a duré
environ deux heures. Il rappelle que lorsqu’auparavant on utilisait un
descendeur électrique, l’électricien devait toujours travailler avec le
mécanicien. Il souligne que les rouleaux doivent descendre de façon constante
sinon s’en entraîne un blocage de la chaîne de production. En ce qui a trait
au nouveau descendeur, il précise qu’on peut tout manipuler manuellement, le
technicien s’en charge. On peut ajuster la vitesse en fonction du poids à
descendre. On doit suivre le rythme de production de la machine n
o
7.
Il souligne que le « trouble shooting » du descendeur de rouleau
est un charme. Le manuel d’utilisation, les livres d’informations fournissent
tous les éléments pour réussir le « trouble shooting », lequel
nécessite environ une heure trente. Une nouvelle rembobineuse a été installée
au début de l’année 2005. Lorsqu’il y a une défectuosité dans un rouleau, on
doit effectivement le rembobiner. La rembobineuse JAENBERG exige deux
opérateurs. La nouvelle rembobineuse exige un seul opérateur en raison d’une
plus grande automatisation, soit l’automate : RS LOGIC 5000. Ce
contrôleur est d’un nouveau type, il possède à l’intérieur un PLC, soit un
automate fibre optique. Le mode de communication entre le contrôleur et le
PLC, l’interface opérateur « Allan-Bradley », le premier installé
dans le secteur finition. Concrètement, ça implique pour l’opérateur la
nécessité d’acquisition de connaissances et il en est de même à l’endroit de
l’électricien de relève. Il souligne que tous les électriciens de jour du
secteur finition ont reçu une formation à de nombreuses reprises, environ
deux heures à la fois, pour au total une dizaine d’heures. L’électricien
remplit la même fonction vis-à-vis la nouvelle rembobineuse qu’avec
l’ancienne rembobineuse. Il souligne cependant qu’on a dû installer de
l’équipement pour que l’opérateur puisse l’opérer seul pour aller d’une
bobine à l’autre. À cette fin, il a fallu étudier les plans, les programmes.
Au niveau du travail de l’électricien, une tâche de plus, désormais deux rembobineuses
à surveiller, à en assurer l’entretien et le rodage implique de nombreuses
interventions et l’électricien doit être là en permanence. En ce qui concerne
les VDA, soit les véhicules à déplacement automatisés, il souligne qu’ils
sont utilisés en fonction du matériel à transporter. Il en existe deux types
différents en fonction de la longueur des rouleaux à transporter. Avant 2005,
à l’usine, on retrouvait six VDA et quatre à fourche. Par la suite,
l’Employeur a ajouté deux VDA à rouleaux. C’est ainsi qu’avant 2005, on s’est
retrouvé avec huit VDA. Le témoin souligne que l’arrivée de deux nouveaux VDA
a augmenté la charge de travail puisqu’on doit les réparer, les redémarrer,
les contrôler. Il souligne que tous les éléments des nouveaux VDA, soit les
contrôleurs de motricité des directions sont différents des anciens. Tous
les anciens VDA fonctionnaient à batteries et on doit donc les changer si
elles faiblissent. L’opérateur de l’entrepôt doit enlever les anciennes piles
et remettre une nouvelle pile, ces piles étant très lourdes. Par contre, les
nouveaux VDA sont autonomes et ils s’arrêtent au-dessus d’un sabot qui sert à
recharger les batteries. Il souligne qu’habituellement on stationne le VDA
au-dessus du sabot pour procéder au rechargement de la batterie. Ce
rechargage est d’ailleurs automatisé. Il a fallu procéder à l’installation,
la mise en place des sabots servant au rechargage, lequel a nécessité
l’intervention de mécaniciens, plombiers, soudeurs, électriciens. Un
ingénieur et un électricien ont planifié le tout soit l’ingénieur M. Daniel
Mercier et M. Marc Richard, l’électricien.
[27]
En ce qui a trait à l’étiqueteuse ZEBRA, il
souligne que l’imprimante ZEBRA fonctionne à transfert thermique. Auparavant,
ils avaient recours à l’imprimante CITHO, soit un autre type d’imprimante.
Les fournisseurs de l’extérieur voyaient d’ailleurs à l’entretien de
l’imprimante CITHO. Il souligne qu’il a été jumelé avec un répartiteur pour
apprendre les mécanismes de l’entretien des nouvelles étiqueteuses ZEBRA.
Ainsi, il a appris à entretenir et à travailler avec ce type d’imprimante. Il
souligne que l’Employeur n’avait cependant pas de pièces pour les réparer.
Les pièces se retrouvaient toujours chez le fournisseur, lequel n’avait
d’ailleurs pas fourni de manuel d’entretien.
[28]
Les imprimantes ZEBRA émettent 1 000
étiquettes quotidiennement. Par la suite, l’Employeur a obtenu des manuels
d’installation et d’entretien, même si au départ l’imprimante était supportée
par le fournisseur. Cette nouvelle imprimante a été installée en l’an 2000 à
la section emballage. En fait, on a installé cinq imprimantes ZEBRA. Il
souligne que l’étiquette imprimée par l’imprimante ZEBRA est plus claire et
plus facile à lire pour le lecteur. L’Employeur a vu à l’installation
d’imprimantes sur les trois coupeuses et une à l’entrepôt de matières
premières et d’autres aux entrepôts satellites, soit une dans chaque entrepôt
et une à la rembobineuse et une à la réserve. À la fin, quinze imprimantes
ZEBRA ont été mises en place. Toutes les fois que la ZEBRA liée à la machine
7 et 8 est défectueuse, il doit y avoir une intervention d’urgence. Il
intervient alors avec l’électricien de l’équipe de relève auquel il avait
donné une formation par jumelage. Il souligne d’ailleurs qu’il avait produit
un document expliquant comment régler quelques problèmes avec l’imprimante
ZEBRA. En ce qui a trait à la formation, il souligne qu’on démontait
l’imprimante en expliquant la fonction de chaque pièce, soit la procédure
d’ajustement. La durée de cette formation était d’environ quatre à cinq
heures et il l’a donnée à une quinzaine de personnes.
[29]
Il souligne qu’il était au départ le seul à
connaître la procédure de réparation des imprimantes ZEBRA, lesquelles
comportent trois modèles, soit les modèles 105-S, 105-SE, 105-S-L,
cette dernière étant utilisée uniquement au centre de palettisation et n’est
pas dotée de la même configuration ni de la même programmation, ni même du
calibrage. Il souligne qu’il a mis un an avant d’être à l’aise avec
l’imprimante ZEBRA. Au départ, il ne faisait que de l’entretien. En ce qui a
trait à la fréquence de réparation, l’entretien hebdomadaire, changement de
pièces au mois. Après avoir maîtrisé le fonctionnement de l’imprimante ZEBRA,
il a donné de la formation à ses confrères de jour. Il souligne qu’il est
sollicité à raison de trois à quatre fois par semaine pour l’entretien de
l’ensemble des imprimantes ZEBRA. Auparavant, l’Employeur disposait de trois
imprimantes CITHO vis-à-vis desquelles il faisait de l’entretien de temps en
temps, le nettoyage, puisque les réparations étaient effectuées par le fournisseur,
seul possesseur des pièces. En ce qui concerne les différences entre les
« quick-panels » de l’ancienne et de la nouvelle génération, il
souligne que les liens de communication des nouveaux sont plus perfectionnés.
Ils exploitent désormais beaucoup plus de possibilités du « quick-panel ».
Vis-à-vis l’ancienne génération, il souligne qu’on devait utiliser un
ordinateur, l’y brancher pour changer la programmation. Le nouveau
« quick-panel » permet l’intervention directe des électriciens. On
les modifie à la demande de la production par l’ajout de nouveaux boutons, de
nouvelles alarmes. C’est un outil important pour l’opérateur, pour connaître
les causes de l’arrêt, ça permet de connaître la cause du problème, la source
et de le diagnostiquer. Il souligne que c’est un fort bel outil. Dans le
reste de l’usine, on ne rencontre pas de « quick-panel ». Il
souligne que de 1999 à 2005, des « quick-panels » sont apparus pour
remplacer des boutons mécaniques. Il est d’avis que l’introduction des
« quick-panels » a facilité la tâche des opérateurs. Il souligne
que c’est un changement important qui a facilité la tâche des opérateurs.
[30]
M. Éric Montmigny a été entendu. Il œuvre à titre
d’électricien chez l’Employeur depuis 1988. Il travaille à la nouvelle usine
depuis 1992 et il a œuvré dans le secteur Nord de 1992 à 1998. Depuis 1998
jusqu’à l’an 2000, il a été transféré au secteur de la finition. Depuis
janvier 2000, il œuvre au secteur machine à papier. Il souligne qu’environ
quinze électriciens sont dédiés et que cinq font partie de l’équipe de
relève. L’équipe de jour comprend une dizaine d’électriciens qui oeuvrent de
8 h à 16 h. Il souligne que parmi leurs tâches, ils participent à
l’entretien préventif, à l’ajout de modifications aux équipements, les
réparations majeures, le démantèlement d’équipement à remplacer. Il souligne
que de 1999 à 2005, il était responsable des commandes, il l’est encore au
moment de son témoignage. Il était responsable des outils de diagnostic, soit
la problématique reliée aux opérations et assurait le suivi de leur
utilisation. Il souligne que deux électriciens dédiés dans le secteur des
machines étaient responsables des commandes alors que deux étaient
responsables des bobineuses. Les responsables des commandes étaient M.
Bernard Mercier et le témoin Éric Montmigny. Son supérieur a été Michel
Godbout, par la suite remplacé par M. Sylvain Frappier. Il souligne également
que de nombreux autres électriciens travaillent dans les autres secteurs
représentant un total de quarante-deux à quarante-cinq électriciens. Quinze
travaillent dans le secteur des machines, quinze dans le secteur Nord et
quinze dans le secteur finition. Il est d’avis qu’en raison du boom
technologique, de nombreux projets ont été réalisés, entraînant des
changements importants. Il souligne que les méthodes de travail évoluent,
changent, et que les électriciens doivent s’y ajuster. Il souligne également
que l’informatisation de plusieurs équipements a modifié les outils de
diagnostic qui sont plus poussés et plus complexes. Il souligne qu’un
changement important est l’arrivée d’une nouvelle plateforme de travail, soit
l’environnement Windows qui était alors inconnue des électriciens. Il
souligne qu’il fallait être ouvert aux nombreux changements, notamment celui
du projet d’amélioration de la machine à papier n
o
7 en septembre
2001. L’Employeur a procédé à des investissements majeurs d’au-delà 50
millions. Ces investissements ont entraîné l’installation de la technologie
de pointe qui implique un changement du côté électrique, changements qui ont
entraîné une modification des méthodes de travail. À son avis, on a libéré
deux électriciens pendant une année pour la mise à jour, l’introduction du
système de gestion IMMPOWER. Cette opération a entraîné l’élaboration
complète de la liste des pièces d’équipement à conserver en inventaire de
même que la préparation des formations aux usagers. Trois mois avant
l’installation, une équipe formée de deux électriciens libérés, soit M.
Jacques Paquet et le témoin Montmigny, de même qu’un ingénieur du système, se
sont rendus en Virginie aux U.S.A. pour étudier le nouveau système
d’entraînement de la machine à papier. L’installation du nouvel équipement
s’est étendue sur trois semaines. Pendant cette période la machine à papier n
o
7 est alors en arrêt. Il souligne que les électriciens accompagnent les
installateurs et les surveillent. On reprend IMMPOWER : un logiciel qui
sert à la gestion, il permet aux usagers de rechercher une pièce donnée en
inventaire. Les deux électriciens libérés ont préparé la formation des autres
électriciens et opérateurs pour leur enseigner l’utilisation du logiciel
IMMPOWER. Le contrôleur PRC-5 a été l’objet d’une formation pertinente
préparée par ces deux électriciens libérés. Il souligne que des gens de GE
font partie de l’équipe, ils sont responsables de l’ingénierie du nouvel
équipement. La formation qu’ils ont reçue en Virginie a duré une semaine.
Elle a permis aux personnes présentes de procéder à la vérification des
fonctionnalités du système à partir de bancs d’essai. Pendant toute cette
semaine, ils ont été invités à tester les différentes situations. Le banc
d’essai avait été monté par GE. Pendant toute cette période, la machine 8 n’a
été l’objet d’aucun changement. Il rappelle qu’au départ les machines 7 et 8 étaient
identiques. À la suite de la modification de la machine 7, en raison de
nouveaux équipements, d’une nouvelle technologie, on se retrouve avec deux
machines à papier carrément différentes. Le projet de l’amélioration de la
machine 7 a entraîné l’implantation du logiciel Tool-Box, de même que la
commande DC2000 et l’installation de la station d’opérateur OC2000 et
l’automate principal UC2000 et les commandes AV300I et l’implantation du
logiciel Cimplicity et du logiciel Versa Pro. Il souligne que d’autres
changements importants sont arrivés, soit notamment l’arrivée du nouveau
contrôleur PRC5, le moteur IMD doté d’une nouvelle technologie, de même que
l’introduction d’un nouvel automate PLC9070 et un nouvel outil de diagnostic
ASTRO MED, de même que l’ajout d’une nouvelle caméra à
l’infrarouge : FLEX CAM. En ce qui a trait au logiciel Tool-Box, il
rappelle qu’il s’agit d’un logiciel de gestion d’exploitation. Il est dédié à
la configuration et à la programmation des éléments des commandes de moteurs,
le moteur AC, les stations opérateurs OC2000, les fichiers, de même que les
signaux graphiques de la gestion des alarmes. L’analyse des différentes
données peut se faire par « message viewer ». En fait, il s’agit
d’une page où apparaissent toutes les alarmes de façon chronologique, ça
permet de situer dans le temps les événements ayant affecté la machine en
question. Il souligne que le logiciel Tool-Box sert d’analyse des
graphiques des tensions. Il s’agit du TREND TOOL. Ce logiciel peut faire état
du statut de tous les équipements faisant partie du réseau. Il souligne que
Tool-Box est arrivé avec la nouvelle plateforme de travail Windows alors
méconnue de nombreux électriciens à l’époque. Il souligne qu’à l’époque il
fallait expliquer les fonctions de base aux électriciens, ce qui à son avis,
a ajouté à la complexité de l’apprentissage. Les électriciens du secteur
machine ont reçu une formation de cinq jours. Il souligne que l’Employeur a
refusé la formation de deux semaines destinée à l’électricien responsable des
commandes. Il souligne que lui-même et l’ingénieur de système se sont
auto-formés et que cette auto-formation s’est prolongée sur une période d’une
année à la suite de quoi il a participé à la formation des nouveaux
électriciens ajoutés au département où il oeuvrait. Il a participé à
l’élaboration de procédures de travail par un guide destiné aux électriciens
pour effectuer divers changements. Il souligne que le logiciel Tool-Box a
remplacé trois logiciels, soit le LM6 dédié à la programmation de l’automate
principal, le Maste I POD, de même que le logiciel SP3200. Il s’agissait de
logiciels rudimentaires qui géraient les commandes. Le logiciel Tool-Box peut
enregistrer des centaines de signaux même pendant l’année antérieure par le
biais de son disque dur. Le logiciel Tool-Box est arrivé en même temps que
l’amélioration de la machine 7 en l’an 2000. Le procureur exhibe au témoin la
pièce S-15-29. Le témoin précise qu’après l’installation du logiciel
Tool-Box, il a noté une amélioration des outils de diagnostic et ainsi pu
faciliter l’analyse des problèmes ayant affecté la machine à papier. Le
nouveau logiciel permet de mieux diagnostiquer la source, la cause des
problèmes. Il aide à régler les problèmes récurrents. Les électriciens aident
alors les opérateurs dans leur recherche visant des problèmes. Il a entraîné
des changements de programmation, des paramètres. Il souligne que l’ingénieur
de système est en charge d’établir la programmation requise à cette fin. Avec
le responsable des commandes, il sera chargé de l’entrée des nouvelles
données et qui en fera le suivi. Il rappelle que le logiciel Tool-Box est
toujours en opération de façon quotidienne. Quant au logiciel Cimplicity, il
s’agit d’un logiciel d’interface dédié à la confection des pages de la machine
papier. Ces pages sont diffusées sur le PC de travail du témoin sur tout le
réseau de l’usine. Il souligne que cet élément facilite le diagnostic des
problèmes liés au fonctionnement de la machine. Il s’agit d’un nouvel outil
de travail pour les électriciens dans un nouvel environnement vu
l’utilisation de la plateforme Windows. Ce logiciel dispose de plusieurs
applications en raison des pages interactives qui permettent des commandes à
distance, la visualisation de graphiques tout comme avec le logiciel
Tool-Box, la confection de pages de données disponibles à tous via le réseau.
Il souligne qu’ainsi l’électricien est devenu le premier répondant face aux
opérateurs vu les problèmes liés à l’opération. Il témoigne à l’effet que la
machine 8 quant à elle n’est pas dotée de véritables outils d’analyse. Les
opérateurs de cette machine faisaient appel aux électriciens pour que ces
derniers les aident à régler les problèmes reliés au fonctionnement de cette
machine. Il souligne que les électriciens étaient l’objet d’appels très
fréquents de la part des opérateurs. En ce qui a trait à l’étude du logiciel Cimplicity,
il a participé à une auto-formation à l’aide des manuels fournis par le
fournisseur. Par la suite, il a été responsable d’une formation envers les
autres électriciens à raison de deux jours pour chaque électricien. Il
souligne que le logiciel Cimplicity est toujours en usage. Quant au
contrôleur IC2000, il s’agit d’un automate principal de la nouvelle
génération. Selon le témoin il est le chef d’orchestre de l’ensemble des
équipements de la machine 7. Il est doté d’une structure unique et d’une
programmation non-familière avec son lot de difficultés techniques. Il gère
six réseaux de communication à la fois, soit IS Box, Eternet (réseau),
Mod-Box (lien entre le PVC et la machine à papier) de même que Log Genis. Il
s’agit d’un élément central du réseau des champs qui contient les commandes
de moteurs AC-DC. En ce qui concerne l’étude de l’IC2000, il a suivi la
formation pendant cinq jours, formation dispensée par un technicien de GE.
Tous les électriciens du département l’ont suivie, par la suite il a procédé
à une auto-formation avec l’ingénieur de système, M. Daniel Veillette et M.
André Bertrand, au début. Il souligne qu’il a mis au moins une année avant
d’être à l’aise avec IC2000. Il souligne qu’il fallait intervenir et changer
la programmation de l’automate à raison d’une à deux fois par mois. Il
rappelle que sur la machine 8, on disposait du MASTE SÉRIE 6 (automate). On
retrouvait cet appareil à plusieurs endroits dans l’usine. Le témoin souligne
que si on compare les deux automates, on constate que l’IC2000 est conçu pour
ce genre d’application. Il a un lien de communication avec les commandes de
gestion, soit deux liens de communication. L’automate IC2 gère six réseaux.
Le témoin souligne qu’il est plus complexe à opérer et qu’il est toujours en
usage. Il souligne qu’à l’intérieur de l’usine, on retrouve quatre automates
de ce type. Pendant la période 2000-2005, en ce qui concerne l’automate entièrement
numérique Drive, il souligne qu’il dispose d’une commande à vitesse variable
DC2000. Il s’agit d’une nouvelle génération de commandes implantée dans le
cadre du projet d’amélioration. Il souligne qu’une trentaine ont été
implantées en remplacement des commandes SB3200, lesquelles étaient désuètes.
Il souligne que le DC se retrouve en cinq formats différents en fonction de
la puissance des moteurs. Pour l’opérer, on dispose d’une carte maîtresse,
d'une carte d’alimentation et d’une carte de gestion de tension.
L’électricien doit comprendre l’interaction entre tous ces éléments. DC2000
gère ces trente commandes. La connaissance des liens qui gère quoi est
requise pour diagnostiquer les problèmes. Il souligne que la carte contient
200 paramètres congruents aux machines à papier. À son avis, on n’avait pas
de commandes aussi complexes auparavant. En ce qui concerne la programmation,
il faut maîtriser des manuels d’utilisateur très complexes. Quant aux
procédures liées à ces commandes, M. Montmigny les a montées. Il a rédigé les
procédures requises pour leur utilisation. Il en a rédigé une soixantaine
dont une trentaine pour le DC2000. Il souligne que l’ensemble des
électriciens de relève doivent être familiers avec le DC2000. Il souligne que
lorsque l’électricien de relève est appelé et que s’il y a problème et qu’il
se sente dépassé, il fait appel au témoin soit dans environ 33 % des
interventions des électriciens de relève. Le DC2000 contient une commande, un
équipement, qui fournit l’alimentation pour les moteurs à vitesse variable.
Chaque machine à papier se compose de douze sections. Dans la première
section, on forme la feuille et les autres sections visent à éliminer l’eau,
à presser le papier, à procéder à son séchage, à y inclure de l’amidon à la surface
de la feuille, puis à l’enroulement du papier sur la bobine. Entre les
sections, le DC2000 gère la vitesse. En ce qui a trait aux commandes AV300I,
il s’agit de nouvelles commandes implantées lors de la modernisation de la
machine 7. On en retrouve dix au total. En ce qui concerne ces commandes, il
a reçu une formation d’une durée de trois jours avec l’ingénieur de système
et déclare s’être senti à l’aise après un an. Les autres électriciens ont
reçu la même formation et quant à lui il forme les nouveaux venus. En ce qui
concerne le « trouble-shooting » avec les outils de Tool-Box, ce
dernier nous guide pour le diagnostic. Parfois, il suggère même de dix à
douze diagnostics vu le problème analysé. Le logiciel Tool-Box sert de
« trouble-shooting » pour le DC2000. Il souligne que l’expérience
aide tout intervenant à « trouble-shooter » ce programme. En ce qui
concerne le « trouble-shooting » des « drives » de la
machine, il souligne qu’un ingénieur qui était responsable des commandes
était alors un accompagnateur dans ce travail. M. Julien Beaulieu aurait
refusé de s’embarquer dans le projet de modernisation de la machine 7. Le
DC2000, à l’entrée, il s’agit d’un courant alternatif « AC » et à
la sortie du courant continu « DC » alors que les anciennes
« drives » étaient toujours toutes en courant continu. Il est
d’avis que le moteur AC exige moins d’entretien que le moteur DC. En ce qui
concerne l’entretien des moteurs AC, ces derniers ne sont pas vraiment
l’objet d’entretien de la part des électriciens. Les mécaniciens changent les
moteurs, les roulements à bille, alors que la réparation du moteur relève
d’un électricien dédié, vérifie hebdomadairement les moteurs pour s’assurer
de leur bon fonctionnement. Ces moteurs sont au nombre de dix puisqu’on a remplacé
les moteurs DC par des moteurs AC. Ces changements ont entraîné un nouvel
environnement, une nouvelle technologie. Il souligne qu’il n’intervient pas
plus souvent. Partant, l’électricien ne peut pas se reposer sur son
expérience, l’historique dépanne. Il souligne que les commandes
AV 300 I sont toujours en usage. Quant au logiciel VERSA PRO, il
s’agit d’un nouveau logiciel de programmation dédié à la programmation d’un
automate (PLC) 90-1 lié à la bobineuse. L’implantation de ce nouveau logiciel
a exigé de la part des électriciens une familiarisation de la base (une plateforme
Windows), les barres d’outils, les fonctions des programmes et les outils
pertinents à sa programmation. Il rappelle que la plupart des électriciens à
l’époque ignoraient la plateforme Windows. Ce logiciel contrôle
l’auto-jointeuse de la bobineuse à l’entrée de la bobineuse, autrement il
fallait la passer à la main, désormais ça se fait automatiquement et le
responsable de la bobineuse en assume le contrôle. On retrouve une seule auto-jointeuse
et une seule bobineuse à la machine 7. En ce qui concerne le fonctionnement
du logiciel VERSA PRO, il témoigne qu’il a monté des livres de formation pour
l’opération de l’auto-jointeuse. C’est lui qui a donné la formation à
l’ensemble des électriciens du secteur pendant une durée d’environ quatre
heures. Il reconnaît qu’il s’était auto-formé avec les manuels fournis avec
l’appareil. Il témoigne à l’effet qu’il était responsable du bon
fonctionnement du logiciel VERSA PRO et qu’il a procédé aux ajustements
requis. Il témoigne que le logiciel VERSA PRO n’est cependant plus utilisé à
l’usine depuis environ trois ou quatre ans. Un nouveau logiciel a aussi été
installé pour contrôler entre autres l’auto-jointeuse. Il s’agit du Profici
Machine Edition. En ce qui concerne le PLC GE de type 9070, il s’agit
d’un automate d’une nouvelle génération installé dans le cadre de la
modernisation de l’usine. Il possède son propre logiciel de programmation, il
a été installé pour remplacer un autre automate en l’an 2000. Le témoin
souligne qu’il s’agit d’un changement technologique important. L’automate
remplacé était pourtant le plus répandu chez Domtar, présent dans l’ensemble
de l’usine, soit une vingtaine de fois. Ces automates gèrent les ¾ des
équipements de l’usine pourtant connus de l’ensemble des électriciens, son
usage remonte à l’ouverture de la nouvelle usine en 1987-1988. En ce qui
concerne le nouvel automate, il serait d’une conception différente. Il
possède un nouveau châssis, une nouvelle source d’alimentation, une nouvelle
carte de logique, une nouvelle façon de communiquer. Ce logiciel est doté
d’une nouvelle présentation graphique. Il dispose d’un nouveau menu de
programmation et n’est pas encore relié à la plateforme Windows. Son
utilisation se fait au quotidien. La connaissance de son fonctionnement est
essentielle à la bonne marche de l’usine, l’ensemble des électriciens a mis
un certain temps à le maîtriser. D’ailleurs, pendant un certain temps, les
deux systèmes se côtoyaient. On exhibe pour témoin la pièce S-15-30
pertinente au remplacement des automates programmables GE SERIE 6
et son logiciel d’exploitation LMC par des PLC GE de type 90-70. Le
témoin précise qu’il a reçu une formation d’une journée pertinente à ces
nouveaux équipements de la part d’un responsable de GE. Cette formation a
d’ailleurs été offerte à l’ensemble des électriciens de l’usine. Il réitère
que les électriciens utilisent ces nouveaux instruments de façon presque
quotidienne et il ajoute qu’il a mis de deux à trois mois avant de se sentir
à l’aise avec ce nouvel équipement. Le procureur exhibe au témoin la pièce
S-15-25 qui fait état du remplacement des automates GE SERIE 6. Le
témoin précise qu’il s’agit de procéder au remplacement du contrôleur
principal de la machine à papier portant le n
o
8. Il fait état que
le logiciel Proficy Machine Edition arrive cinq après le logiciel L-M-90.
Ils sont utilisés sur l’ensemble des PC utilisés pour la programmation. Il
précise que le L-M-90 a été utilisé pendant quatre à cinq ans mais que
désormais il n’y en a plus aucun en usine. Le Proficy Machine Edition utilise
la plateforme Windows. Le témoin précise qu’il a reçu une formation d’au
moins quatre heures pour maîtriser ce logiciel et que cette formation a été
donnée à l’ensemble des électriciens de l’usine. Les électriciens l’utilisent
de façon quotidienne depuis son implantation. Après deux à trois mois, il se
sentait très à l’aise avec le Proficy Machine Edition tant pour la
programmation, la consultation que les diagnostics. Il précise que face à un
trop gros problème, les électriciens ont recours alors à l’ingénieur de
système. Il réitère que le logiciel IMMPOWER est un logiciel de gestion qui a
été implanté dans le cadre du projet Windsor 2000. Il visait le remplacement
du logiciel de gestion DMS. Il s’agissait d’un changement important
puisqu’utilisé quotidiennement par les électriciens et l’ensemble des
salariés de l’usine. Le nouveau logiciel renferme une grande quantité
d’informations dont les fiches descriptives des machines de l’usine et des
nombreux équipements. Il souligne que les salariés utilisent ce logiciel pour
chercher des pièces de rechange. À cette fin, ils peuvent y consulter
l’inventaire en magasin et avoir recours aux réquisitions informatisées. Il
souligne qu’il s’agit d’un outil plus puissant et plus complexe que le DMS.
[31]
On exhibe au témoin la pièce S-15-28. Il souligne
que les salariés rédigent les demandes de travail reliées à leur métier et à
cette fin entrent les données dans le système IMMPOWER. Les salariés doivent
fournir toutes les données pertinentes, le moment de sa mise en place alors
qu’auparavant ils en informaient verbalement leur contremaître. Par la suite,
la demande est traitée par le contremaître et les personnes responsables. À
la question de savoir quels salariés peuvent saisir l’Employeur d’une demande
de travail via le système IMMPOWER, le témoin répond l’ensemble des métiers,
des électriciens, des soudeurs, des mécaniciens, des ferblantiers y ont
accès. Il souligne que les électriciens et les techniciens en instrumentation
utilisent généralement IMMPOWER. En ce qui concerne l’étude du fonctionnement
de ce logiciel IMMPOWER, une formation à l’interne a été dispensée par un
employé de la Domtar, M. Réal Paquette. Elle a duré environ huit heures. Le
témoin souligne qu’il est très à l’aise avec le logiciel IMMPOWER et qu’il
l’utilise pour acheminer une demande de travail, une réquisition
informatisée, la recherche de pièces de rechange pour procéder à l’entretien
préventif, analyser les bons de travail, en fait pour planifier tout son
travail. Il souligne qu’il s’en sert quotidiennement. En ce qui concerne les
contrôleurs PRC V, ils ont servi au remplacement des contrôleurs PRC IV.
Le nouveau contrôleur est entièrement numérique et programmable à l’aide d’un
nouveau logiciel réservé pour cette application quand un moteur à contrôle de
vitesse intégré compatible avec le contrôleur PRC V à l’image d’une
commande de vitesse variable. On retrouve une vingtaine de baromètres à
programmer pour ce moteur. Le PRC IV était un système analogique
programmable de façon manuelle et possédant un démarreur standard et un
moteur standard à deux vitesses alors le PRC V est entièrement numérique
et programmable par un logiciel relié au panneau moteur (IMD) à vitesse variable
intégrée. À ce sujet, une formation de quatre heures a été dispensée par un
électricien du département et donnée à l’ensemble des électriciens du groupe
des machines. La machine à papier portant le n
o
8, ces plaques de
raffineur sont contrôlées par le PRC IV. Il souligne qu’ainsi ça double
les connaissances à posséder. En ce qui a trait aux moteurs standard à deux
vitesses, on en retrouve cinq du côté des plaques des raffineurs de la
machine à papier n
o
8. Quant à la machine à papier n
o
7, on retrouve six IMD du côté des plaques de raffineur. Il souligne que le
« trouble-shooting » de ces équipements auparavant le PRC IV,
se faisait de façon mécanique puisque ce dernier était programmable
manuellement. En ce qui a trait au PRC V, il reconnaît qu’il n’est pas
familier avec cet équipement. En ce qui concerne l’entretien des IMD et
PRC V, il a été confié à Michel Rodrigue, électricien dédié à cette
tâche. Le témoin précise d’ailleurs que c’est ce dernier qui a donné la
formation aux autres électriciens. En ce qui concerne l’introduction de
l’Astromed, il s’agit d’un outil de diagnostic. Il permet la visualisation et
l’analyse des signaux de tension ou de courant. Le témoin précise que ça sert
à analyser les problèmes intermittents, variés. Il souligne que cet appareil
est informatisé et relativement complexe et peu convivial. On y retrouve huit
canaux d’entrée et on doit pouvoir les configurer et fixer les plages
d’enregistrement. Selon le témoin, on doit planifier le signal qui doit
déclencher l’enregistrement. On doit donc connaître les fonctions de
visualisation des signaux enregistrés. À ce sujet, le témoin précise qu’il a
reçu une formation d’une durée de quatre heures dispensée par un représentant
de la compagnie distributrice de cet appareil. Cette formation a été
dispensée à tous les électriciens du département. Cet appareil est toujours
en usage bien qu’une nouvelle version, selon le témoin, est en place depuis
2012.
[32]
En ce qui concerne Flex Cam, il s’agit d’une
caméra qui est un outil de diagnostic qui détecte les points chauds en
rapport avec les équipements électriques tant au réseau de distribution
électrique que dans les centres de contrôle de moteur. Cet appareil utilise
l’infrarouge, il note les écarts de température, soit de la thermographie. Le
témoin souligne que dans la majorité des bris d’équipement électrique il y a
toujours une élévation de la température et ce nouvel appareil permet de la
détecter. Il souligne que l’analyse des points chauds devient importante, un
travail à effectuer une à deux fois par année. L’électricien doit être en
mesure de prendre les bonnes images et de les interpréter correctement, ce
qui implique qu’il doit comprendre les principes de transfert de chaleur. On
remet au témoin un guide (S-18) intitulé « Proaxion Technologies Inc.
thermographie ». Le témoin souligne que c’est le manuel utilisé lors de
la formation reçue d’une durée de quatre heures. Le témoin fait état que
chaque électricien est appelé à faire une route d’entretien. À ce moment,
l’électricien prend une photo et dès que l’électricien qui opère la caméra
note un problème, il le note, la photo est prise, enregistrée et de retour à
l’atelier, on télécharge les photos et à l’aide d’un logiciel on produit un
rapport. Ce rapport sera acheminé à l’électricien en charge de corriger le
problème. On procède alors à l’historique pour déterminer s’il y a récurrence
ou non. Dans la semaine suivant la correction du problème, on rephotographie
le problème pour constater sa disparition ou sa présence. En ce qui concerne
la route à suivre, à partir d’IMMPOWER, on fait imprimer la route à suivre,
elle comprend la liste des équipements à vérifier dans l’ensemble de l’usine,
soit la finition, le secteur machine, le secteur vapeur/récupération y
compris la cour à bois où l’on retrouve des moteurs électriques. Le témoin
précise que les mécaniciens du secteur de la finition ont disposé d’une
première caméra à infrarouge dès l’année 1995-1996. Elle n’était cependant
pas aussi sophistiquée que l’actuelle Flex Cam. L’ancienne caméra d’ailleurs,
ne permettait pas la production de rapports alors que la présente permet la
production de rapports détaillés qui comprend la visualisation des couleurs
et l’estimation des écarts de température. Il souligne qu’un autre changement
important est survenu au département des machines à savoir l’installation du
système de détection RYE CO. Il souligne que ce changement a été annulé
parce que pas important. Par contre, il y a eu d’autres changements que le
témoin considère ne pas être importants. Il souligne que l’ère de
l’informatisation a entraîné de nombreux changements et il souligne que
désormais il utilise ces outils usuels dans uniquement 20 % de son
temps.
[33]
M. Pierre Massé, électricien membre de l’équipe
de relève, travaille chez l’Employeur depuis 30 ans. Il a travaillé à la
pulperie, à la récupération, au secteur machine. Dans la nouvelle usine, il a
d’abord œuvré au département des machineries, ensuite toujours à la finition.
Il fait partie de l’équipe de relève des électriciens de 2005 à 2013.
[34]
De 1999 à 2005, il oeuvrait au département de la
finition. Il travaillait sur la FOLIO, c’est-à-dire une machine qui coupe les
feuilles en différents formats. Ces feuilles finissent dans des boites posées
sur des palettes de bois. En ce qui concerne le
« trouble-shooting », il précise que lorsqu’une machine s’arrête,
avec nos outils on procède à la recherche de la cause, la source de la panne.
Le rapport précédent de l’électricien de l’équipe de relève l’informe des
événements survenus au cours du quart précédent. Les opérateurs du quart de
nuit font rapport au contremaître de jour au cours de
« l’inter-quart » où les ouvriers du quart de nuit font rapport aux
ouvriers du quart de jour en ce qui a trait aux incidents survenus pendant le
quart de nuit. À titre d’électricien dédié, il est responsable d’une machine
en particulier. Il connaît alors son fonctionnement en profondeur et ses
interventions en cas de panne sont plus efficaces et plus rapides. Il
souligne qu’à l’occasion on peut mettre de deux à trois semaines pour
solutionner complètement un problème. En ce qui a trait au problème sur la FOLIO,
si le problème survient au cours de la nuit, il en est informé à son arrivée
et alors on fouille en profondeur les enregistreurs. Il souligne que tout
électricien peut demander à être muté sur l’équipe de relève et que l’inverse
peut se produire à savoir que des membres de l’équipe de relève peuvent
demander à devenir des électriciens dédiés. Il souligne qu’entre 1999 et
2005, des changements importants sont survenus dans le département où il
oeuvrait. Il souligne qu’il y a eu le changement des appareils qui commandent
les moteurs (communément appelé DRIVE) de même qu’un nouveau système de la
même famille qui a été mis en place. Il souligne qu’on a changé tous les
automates programmables PRC IV vers les PRC V. Il souligne également qu’il y
a eu le changement du système d’opération, de même que l’introduction d’un
nouveau palettiseur. Comme ailleurs dans l’usine, il y a eu l’implantation du
logiciel IMMPOWER de même que l’arrivée de nouveaux VDA. Il souligne que l’on
a remplacé l’appareil SIMA DYN puisqu’on doit pouvoir changer rapidement
le format des feuilles à découper. Grâce au nouveau système, tout est
informatisé et on n’a pas à changer de pièces mécaniques. Le changement a
introduit une machine électronique qui contrôle la vitesse du moteur de la
trancheuse et l’introduction d’un logiciel qui commande cette machine.
Partant, il fallait maîtriser la nouvelle programmation. À ce sujet, la
formation a été dispensée par le fournisseur SIEMENS pendant trois jours à
Atlanta. Il a suivi cette formation et il était alors accompagné de M. Valois
Santerre, un ingénieur de système. La mise en place du nouveau système a été
réussie grâce au manuel fourni par le fournisseur. L’installation du nouveau
système et les essais ont nécessité environ deux semaines. En ce qui a trait
à la différence d’entretien entre l’ancien et le nouveau système, il souligne
qu’il n’y a pas de différence. La différence se situe plutôt au niveau de la
programmation. Il précise qu’après quelques mois, il se sentait fort à l’aise
avec le nouvel équipement puisqu’il s’agissait d’un système très fiable. Il a
d’abord réussi le « trouble-shooting » et ensuite l’équipe de
relève s’y est adonné. Selon lui, les électriciens du secteur et de l’équipe
de relève ont appris son mode de fonctionnement. Ils ont reçu une formation
de sa part étant donné que le témoin l’avait suivi à Atlanta et a procédé
avec eux à des essais/erreurs. Il souligne qu’il est l’électricien du secteur
de la finition qui a travaillé le plus avec ce nouveau système qui est encore
en usage. En ce qui concerne la programmation différente, il souligne qu’un
électricien habitué à l’ancienne programmation mais après avoir suivi sa
formation peut programmer avec le nouveau système. Le témoin précise qu’il
n’a pas constaté si des électriciens autres que lui se sentaient à l’aise
avec le nouveau système. En ce qui concerne la programmation, elle se fait
par bloc, programmation d’ailleurs développée par SIEMENS. Il souligne qu’on
peut mettre plusieurs heures pour introduire une modification et à ce sujet
il fallait consulter abondamment la documentation fournie avec l’appareil. En
ce qui concerne les automates programmables PLC automation, step 5 à 7,
n’étaient plus supportés par le fournisseur. En conséquence, l’Employeur a dû
les changer pour en obtenir des plus récents. Les nouveaux automates
programmables contrôlent les séquences d’opération de la trancheuse FOLIO où
l’on retrouve deux moteurs principaux. Dans l’ensemble du secteur, on
retrouve au total une vingtaine de moteurs et les automates contrôlent ces
moteurs qui découpent, déplacent des feuilles. L’automate contrôle les
vitesses de tous ces moteurs. Le témoin souligne que le nouveau programme est
plus complexe parce qu’il comprend de nouvelles fonctions. Partant, les
salariés ont passé de la plateforme DOS à la plateforme Windows. Le nouvel
automate fait la même chose qu’avant mais la programmation se fait selon un
nouveau système. Les électriciens qui s’occupent de la quincaillerie voient à
sa mise en place, son opération. M. Massé était chargé de l’entretien et de
la programmation la plupart du temps. En ce qui a trait au programme de la
cartonneuse PEMCO, il souligne que l’opérateur en est chargé. Un nouveau
programme permet de mieux contrôler la machine et on peut ainsi plus
facilement changer les dimensions. Les salariés doivent s’adapter au nouveau
programme. Auparavant, il y avait un lien avec les opérateurs qui, au cas de dysfonctionnement,
appelaient l’électricien dédié. Il se rendait alors sur place pour voir
pourquoi le problème s’était manifesté. À ce moment-là, il devait fouiller
dans la programmation puisqu’une alarme signale si le capteur ne fonctionne
pas. Le nouvel automate, en raison d’une programmation plus complexe selon le
témoin, créait plus de stress puisqu’on devait réapprendre toutes les
subtilités de la nouvelle programmation IN TOUCH. La firme qui a
installé IN TOUCH a donné aux électriciens une formation pour ainsi leur
apprendre à faire des changements mineurs. Cette formation a duré deux
demi-journées. Il ignore si d’autres électriciens ont reçu la formation. En
ce qui concerne l’entretien de la programmation, il en est responsable. Il
s’est senti à l’aise avec ce nouveau système après une couple de mois. En cas
d’incapacité de programmer, il souligne qu’il doit alors fouiller dans la
documentation fournie et en plus faire appel aux ingénieurs de système et en
plus faisait souvent appel à l’installateur, soit un contractuel souvent
présent à l’usine. Quant aux PC automates, ils ont été présents pendant
quelques mois. Après le démarrage de cet automate, l’entretien et la
programmation relèvent des électriciens. Il souligne qu’en cas de problème
ces derniers peuvent toujours contacter le contractuel. En ce qui concerne le
nouveau palettiseur FOLIO AUTEFA (S-17-4), le témoin précise qu’un
palettiseur empile les boites contenant le papier les unes par-dessus les
autres. Avec ce nouveau système, les commandes arrivent par réseau. Le
message arrive de l’automate vers la commande, il fallait alors apprendre
comment voyageait le signal. En somme, il fallait en apprendre le
fonctionnement général. La nouvelle machine fait la même opération que
l’ancienne. Elle est protégée par une cage. Si une porte est mal fermée, elle
s’arrête. C’est le fournisseur qui a procédé à son installation. Les
électriciens n’ont joué aucun rôle lors de son installation. Par la suite,
des électriciens ont assisté au démarrage de l’équipement pour ensuite
assumer la responsabilité de son bon fonctionnement, lequel relevait des
électriciens et de l’ingénieur de système. Ainsi il a appris à le faire
fonctionner sur le tas avec l’aide du fournisseur et de la documentation
fournie par le fournisseur. Il souligne qu’à l’intérieur de l’usine on
retrouvait du matériel semblable géré par le même type d’automate dont les
commandes sont variables et dotées d’un encodeur complexe. Il souligne qu’il
s’est senti à l’aise avec le nouvel appareil après six mois. Avec l’ingénieur
de système, ils ont développé des procédures, à savoir des recettes et des
méthodes de solution des problèmes soit les étapes à suivre, les moyens, les
outils à utiliser. Le nombre de procédures était inférieur à dix. Il souligne
qu’il n’a pas rédigé de procédures pour l’appareil SIMA DIN ni l’appareil
PENCO IN TOUCH. Selon le témoin, chaque changement important entraîne un
stress pour l’accomplissement des tâches nouvelles à accomplir. Il souligne
que ce qui simplifie la tâche des opérateurs complexifie celle des
électriciens. Il souligne que si on automatise un appareil, ça facilite la
tâche de l’opérateur mais les opérations requises pour simplifier sa tâche
complexifie celle de l’électricien à savoir la programmation des automates.
[35]
M. Carl Desrochers a été entendu. Il est
technicien en instrumentation. Il est détenteur d’un DEC, option
instrumentation et automatisation. Il œuvre chez l’Employeur depuis l’an
2000. Il a travaillé pendant un an en instrumentation, pendant un an dans le
secteur machine de jour, de 8 h à 16 h, du lundi au vendredi. Il
procédait aux réparations, aux installations, au dépannage, aux
améliorations. Son titre d’emploi est technicien en instrumentation. Il a
œuvré pendant neuf ans dans le secteur vapeur/récupération et trois ans au
sein de l’équipe de relève. Il travaille désormais au département de la
finition. Le témoin souligne que dans le secteur vapeur/récupération la tâche
d’un technicien en instrumentation comporte la réparation, l’entretien, le
dépannage et l’amélioration de quelques types d’équipement, notamment les
équipements de pneumatique, mécanique et électrique. Il souligne qu’au cours
de la période de 2000-2005, on retrouvait une trentaine de techniciens en
instrumentation chez l’Employeur. Ces techniciens en instrumentation
faisaient partie de l’équipe de relève, deux oeuvraient dans le secteur
finition, sept dans le secteur vapeur/récupération, huit dans le secteur
machine et six dans le secteur pulperie. En ce qui a trait à l’installation,
il souligne que chaque département s’en occupe par le biais des techniciens
en instrumentation qui y sont assignés.
[36]
En ce qui concerne l’équipe de relève, il
souligne que quatre membres ont un horaire fixe pour couvrir l’usine sept
jours par semaine à raison de 24 heures par jour, incluant tous les
départements. Ces personnes sont appelées à travailler dans tous les secteurs.
Si le technicien de l’équipe de relève n’arrive pas à résoudre le problème ou
est trop occupé, on procède alors à un appel spécial à partir d’une liste de
disponibilité des techniciens appelés à répondre à ces appels spéciaux. En ce
qui concerne les membres de l’équipe de relève, ils sont tous équipés d’une
radio et l’opérateur ou le contremaître peut communiquer directement avec le
membre de l’équipe de relève porteur de cette radio. En l’an 2000, son
contremaître était Sylvain Frappier. Son contremaître au secteur vapeur/récupération
était M. Marco Lavigne. Il souligne qu’au cours de la période 2000-2005, des
changements importants sont survenus au département vapeur/récupération dont
l’arrivée de l’analyseur d’opacité Rosemount OPM-2 mètres (soit un
opacimètre). Il y a eu évidemment l’arrivée de l’analyseur d’opacité
DURAG-D-R 290 W, de même que l’entrée de turbidité PARTECH. En ce qui
concerne l’entrée du turbidimètre 1720 D HACE, il y a eu également
l’entrée de l’analyseur PH SWAM, de même que l’entrée d’un analyseur de
conductivité cationique. Un autre changement est intervenu par l’entrée de
l’analyseur de calcium et de sodium ORIOM et celui de la conductivité cationique.
En ce qui concerne l’analyseur Alun Melton Roy, il s’agit d’un analyseur de
densité. En ce qui concerne l’analyseur d’alkalimètre K Alkalimètre KAJAANI,
il sert à mesurer l’alcalinité. Il souligne qu’il a vécu des changements importants
au HPM. Il souligne qu’il a également vécu un changement important par
l’arrivée du système IMMPOWER. En ce qui a trait à l’analyseur d’Opacité
Rosemount OPM-2001, il souligne qu’il sert à mesurer le nombre de particules
qui quittent la cheminée pour polluer l’atmosphère environnant. Le changement
a fait en sorte qu’un nouvel appareil a été introduit, doté d’une technologie
différente. Le nouvel appareil est un équipement plus fiable. La
programmation est différente et l’ajustement des programmes doit être fait.
Il souligne que le nouvel appareil contient moins de pièces mécaniques mais
plus de pièces électriques, le calibrage est différent et la programmation
est plus complexe. À ce sujet, les techniciens en instrumentation ont reçu
une formation de deux jours. En ce qui concerne l’installation et la
programmation du nouveau système, il souligne que les techniciens en
instrumentation ont vécu certains problèmes et que l’entretien du nouveau
système est différent bien qu’il ait été installé au même endroit que
l’ancien. Le nouveau système a été mis en place en 2001 et y est demeuré
jusqu’après 2005. Présentement, l’analyseur d’opacité est le nouveau DURAG-D-R 290
W. M. Richard Poulin, technicien en instrumentation, a reçu la formation à ce
sujet. Quant au témoin, il a reçu des informations de la part de M. Poulin
pour apprendre à maîtriser son fonctionnement. À chaque année, chaque
technicien se voit dédier à l’entretien d’un appareil. On doit alors faire le
transfert des connaissances avec celui qui, auparavant, assumait l’entretien
de cet appareil. Le transfert des connaissances se fait au début de chaque
année. L’ancien technicien en instrumentation dédié forme le nouveau
technicien en instrumentation dédié. Cette formation exige que l’ancien
explique le fonctionnement de l’appareil, les procédures de base à suivre au
cas de problème. Il souligne que cet appareil a un impact important sur
l’environnement et vu les exigences environnementales, les émanations
quittant la cheminée étaient souvent à la limite de l’illégalité et partant,
les techniciens en instrumentation dédiées aidaient les opérateurs et au
cours de cette aide, ils découvraient habituellement pourquoi les opérations
étaient incorrectes. Les techniciens en instrumentation remplissent les rapports
de vérification, lesquels doivent être communiqués au ministère de
l’Environnement. Il souligne la nouvelle façon de faire puisqu’avant,
l’appareil était purement mécanique. Désormais, on doit pouvoir faire du
dépannage; pour ce faire, il faut maîtriser ses plans puisque le nouvel
opacimètre Rosemount OPM-2001 n’est pas un appareil purement mécanique. En
effet, une lumière incandescente traverse des lentilles et atteint un
rétroprojecteur en face de l’autre côté de la cheminée, soit la présence d’un
émetteur-récepteur. L’appareil analyse la quantité de lumière reçue par
rapport à celle émise au départ. On la calibre au départ pendant le
fonctionnement de la cheminée. On ne retrouve aucune pièce mécanique. Il
fallait procéder à l’entretien aux deux semaines en raison de la poussière
qui s’infiltrait à l’intérieur des divers éléments de l’appareil. Le témoin
souligne qu’on devait faire un suivi tous les jours, ce qui permettait de
visualiser les données enregistrées quotidiennement qui révélaient ainsi la
densité de la pollution émise par la cheminée. Les techniciens en
instrumentation s’attendaient à avoir des lectures plus fiables, assurant un
meilleur suivi. Les techniciens en instrumentation les surveillaient tous les
jours pour s’assurer de leur fiabilité. S’ils notaient une pointe d’opacité,
les techniciens en instrumentation vérifiaient de près les opérations sur la
cause probable de sept points. L’appareil, selon le témoin, était d’une
grande complexité et les techniciens avaient dû apprendre à maîtriser la
programmation et déceler ainsi les erreurs possibles. Il souligne qu’après
trois ans d’utilisation, les techniciens en instrumentation n’étaient
toujours pas à l’aise avec ce nouvel équipement en raison du fait que de
nombreux problèmes résultaient des changements de température et en ce cas,
ils ont dû faire appel au fournisseur. La calibration de l’appareil variait
avec la température ambiante. Le rétroprojecteur se dégradait graduellement
et ils ont dû procéder à son remplacement. En ce qui concerne le
« trouble-shooting » du nouvel appareil comparé au
« trouble-shooting » de l’ancien, il souligne que l’ancien
résultait d’une inspection visuelle, plus une vérification analogique avec le
multimètre. Par contre, le nouvel appareil, pour faire le diagnostic,
exigeait plus d’étapes. Le nouvel appareil est doté d’une manette de
communication. La programmation est complète et il souligne que les lentilles
se salissaient et en conséquence, ne fonctionnaient pas bien. Alors que le
suivi de l’ancien n’exigeait pas une intervention quotidienne, le suivi du
nouvel équipement exige une intervention quotidienne. Il souligne que
l’ancien était un équipement mécanique pas très fiable, sensiblement pareil à
celui remplacé par Rosemount OPM-2001. Il souligne qu’il y avait trois
opacimètres dans l’usine : un à la chaudière d’appoint, soit le
DURAG D-R-290 W, lequel est encore en usage, un autre opacimètre était
installé dans le secteur vapeur/récupération et il a par la suite été changé
en 2002 pour le Rosemount OPM-2001 et il a à nouveau par la suite été changé.
En ce qui a trait à la chaudière d’écorce, on la change pour un DURAG D-R-290
W après 2005.
[37]
M. Carl Desrochers, technicien en instrumentation
à l’emploi de la Domtar depuis de très nombreuses années, a été entendu. Au
départ de son interrogatoire, il a été longuement interrogé sur l’analyseur
d’opacité DURAG. Il souligne qu’à l’époque de 1999-2005, cet appareil se
retrouvait d’abord uniquement au département d’appoint. Il a d’abord été
installé dans l’atelier pour y faire des tests, procéder à sa calibration et
analyser le fonctionnement de l’ensemble de l’appareil tel que les alarmes,
les sorties de courant. Les salariés ont analysé aussi le système de
protection appelé « Shutter » ainsi que sa programmation générale.
L’installation a été faite par des salariés qui s’occupent de l’environnement
par le biais d’un travail d’équipe. Le technicien en instrumentation
responsable était M. Richard Poulin. Il souligne que la formation du
personnel aurait duré environ deux heures et qu’une fois l’installation faite
dans la cheminée, les salariés ont procédé à la revérification de tout le
système. Cette installation dans la cheminée a pris au moins une journée.
L’utilisation de cet appareil implique que les salariés doivent régulièrement
nettoyer les filtres et vérifier si les lentilles sont sales. Selon le
témoin, on doit remplir une feuille attestant des résultats des vérifications
lors de la tournée qui est faite aux deux semaines. Ce document est déposé
dans le livre de bord pour ainsi répondre aux exigences du département de
l’environnement. En ce qui concerne le « trouble-shooting »,
l’alarme apparaissait sur l’afficheur. Partant, des salariés montent à la
recherche de la définition de la source de l’alarme. Il arrive que parfois on
ne puisse pas facilement recalibrer l’appareil. Après avoir effectué les
vérifications de base, on doit approfondir la recherche. La durée de ce
travail varie de 15 minutes à une journée. Il arrive même que les salariés
doivent faire appel au fournisseur qui nous instruit des moyens pour résoudre
le problème auquel les salariés sont confrontés. Les salariés ont dû
s’habituer à la compréhension du fonctionnement du nouvel appareil.
L’entretien de cet appareil était assez exigeant et plus de détails devaient
être inscrits sur la feuille d’entretien. Selon le témoin, le
« trouble-shooting » de cet appareil n’était pas simple. Il
souligne cependant que l’appareil était plus précis, donc selon le témoin,
plus exigeant en terme de contrôles et exigeait plus de suivis grâce à un
appareil enregistreur des données. Comparant le temps de travail à l’ancien
appareil, il souligne que l’entretien est d’environ la même durée. Cependant,
le dépannage exige un peu plus de temps en fonction de la nature des problèmes,
l’entretien de l’ancien étant moins complexe et moins précis. En ce qui
concerne la programmation de l’ancien appareil, le témoin souligne qu’il n’y
avait pratiquement pas de programmation vu qu’il s’agissait d’un système
analogique. Les salariés utilisaient plutôt leur tournevis. Le témoin
souligne que la température extérieure a un impact sur le nouvel appareil,
contrairement à l’ancien appareil. Le nouvel appareil a aussi été installé
sur la cheminée d’appoint en 2002 et par la suite dans les autres
départements.
[38]
Un seul salarié a été attitré à cette tâche
journalière. En cas d’absence du salarié attitré, un technicien en
instrumentation de relève répond aux besoins de dépannage.
[39]
Par la suite, il a été interrogé sur l’appareil
« turbidité Partech ». En ce qui concerne l’installation de cet
appareil, il a procédé à la lecture de la documentation accompagnant
l’appareil et par la suite, il a effectué les tests de calibration et a
procédé à la vérification du fonctionnement avec l’équipe du laboratoire, une
équipe technique qui vérifie la fiabilité des lectures. En ce qui concerne la
mise en place du nouvel appareil, il déclare être incapable de préciser la
durée requise. Il souligne que celui qui a mis l’appareil en place est un
autre technicien en instrumentation, M. Michel Bouchard. En ce qui concerne
le fonctionnement de l’appareil, il a reçu une formation pertinente d’une
durée de deux à quatre heures. Au cours de cette formation, on lui a enseigné
comment calibrer l’appareil en collaboration avec l’équipe du laboratoire. À
titre de technicien en instrumentation, il apporte un soutien technique à
l’opération de l’appareil. On place le contrôle de l’appareil en manuel
pendant qu’on y injecte du polymère. Il souligne que pour être à l’aise avec
le fonctionnement de l’appareil, il a mis une vingtaine d’heures et que si
des problèmes complexes surviennent lors de son utilisation, les salariés
peuvent communiquer avec le fournisseur. Pour assurer un meilleur contrôle,
les salariés disposent d’un second appareil. Selon le témoin, on doit
procéder au « trouble-shooting » une fois à tous les six mois ou
parfois quotidiennement. Par la suite, il a été interrogé sur l’« Analyseur
Alun Milton Roy ». Il a procédé à l’apprentissage du fonctionnement de
ce nouvel appareil via le manuel et la formation dispensée par le
fournisseur. Il a procédé à cette formation pendant deux jours par un autre
technicien en instrumentation, M. Luc Lacouture. Il a par la suite suivi M.
Luc Lacouture qui l’avait formé sur l’entretien et la réparation lors d’une
tournée. Il était d’ailleurs cédulé pour travailler avec M. Lacouture. Les
techniciens en instrumentation doivent procéder à l’entretien de cet appareil
aux deux semaines, soit le nettoyage des bols d’échantillon, de même qu’à la
vérification de la calibration de l’appareil. En ce qui concerne les
changements dans son travail par l’introduction de cet appareil, l’appareil
étant nouveau, les techniciens en instrumentation doivent apprendre son
fonctionnement, son calibrage, sa réparation, procéder au contrôle complexe
avec l’opérateur et faire les suivis de façon journalière. Il souligne que la
route d’entretien pour cet appareil est d’une durée d’environ deux heures. En
ce qui a trait au lien avec l’opération de la machine, le témoin souligne que
les techniciens en instrumentation demandent à l’opérateur de mettre les
contrôles en mode manuel lorsqu’ils procèdent à l’entretien. L’entretien
informe d’ailleurs les techniciens en instrumentation pour toute réparation
lorsqu’ils doutent de la fiabilité de l’appareil, de la justesse des
lectures. Les employés de la relève en instrumentation sont chargés d’assurer
le dépannage, ils ont d’ailleurs reçus une formation adéquate sur chacun des
appareils par l’employé de jour attitré. Quant à lui, il a mis une vingtaine
d’heures à son apprentissage pour la maîtrise des tâches que cet appareil lui
impose. Il revient sur le « trouble-shooting » et souligne que sa
durée peut être de cinq minutes à deux heures et qu’il doit être accompli
toutes les fois qu’un problème a été décelé. Quant à l’entretien régulier, il
prévient les pannes. Ayant déjà fait partie de l’équipe de relève des
techniciens en instrumentation, il connaît le fonctionnement du système de
formation des salariés de la relève. Étant désormais un technicien en
instrumentation attitré, il a déjà prodigué de la formation aux salariés en
instrumentation de relève. Il a déjà formé des techniciens en instrumentation
sur des appareils dont l’« Analyseur KAJAANI ». Il insiste sur le
fait que l’apprentissage se fait toujours par jumelage sur un appareil à la
fois. Par la suite, il a été interrogé sur l’installation de l’appareil
« Turbidité 1720D HACH ». Auparavant, les ouvriers de l’usine
disposaient d’un autre modèle d’appareil de turbidité HACH. L’apprentissage
avec le nouveau matériel s’est fait par la lecture du manuel d’utilisation et
d’entretien, lequel a nécessité deux jours de travail. Aucune formation n’a
été dispensée par le fournisseur. Il reconnaît qu’il s’est retrouvé à l’aise
avec l’équipement après quinze à vingt heures de travail sur cet équipement
par le biais de l’entretien régulier et du « trouble-shooting ». Un
employé journalier est attitré à l’entretien de cet appareil. Il doit y
procéder au moins une fois par semaine en procédant entre autres au
nettoyage, lequel nécessite une intervention d’une durée de deux heures. Il
souligne que l’ancien appareil HACH était doté d’une programmation beaucoup
plus simple et que le nouvel appareillage est doté d’un échantillonnage différent.
L’entretien et la programmation des deux appareils sont différents. Il
souligne que la mise en place s’est étendue sur environ six semaines. Quant à
la fréquence du « trouble-shooting », il souligne qu’au départ il
fallait y procéder aux deux semaines alors que présentement, il se fait
occasionnellement sans aucune fréquence prédéterminée. Quant à la
programmation, il précise que la nouvelle programmation est beaucoup plus
complexe parce qu’on retrouve un plus grand nombre de menus. Les salariés
finissent par maîtriser cette programmation par l’étude du manuel fourni avec
l’appareil. Par la suite, il témoigne au sujet de l’implantation de l’« Analyseur
de calcium Orion ». Il souligne que cet analyseur de calcium Orion a été
mis en place pour assurer la performance de la cogénération. La cogénération
exige qu’il n’y ait pas de dépôt de calcium dans l’appareil, sinon cela
entraîne de gros coûts d’entretien. La formation vis-à-vis cet appareil s’est
étendue sur une durée de deux jours et il en a été un des bénéficiaires avec
M. Richard Poulin. La formation a été dispensée par le fournisseur de cet
appareil, lequel a également fourni l’« Analyseur de conductivité
cationique ». Il a également reçu une formation du même fournisseur
relativement à cet autre appareil. Il souligne que les deux appareils font
partie du même projet et qu’une personne journalière y est attitrée. La mise
en place de ces deux appareils s’est étendue sur environ deux journées pour
l’installation par l’équipe de projet dont le responsable était le technicien
en instrumentation, M. Daniel Alarie. Par la suite, un technicien en
instrumentation a été chargé de l’entretien préventif de ces deux appareils à
raison d’une fois par mois. Une compagnie externe (Hercule) a été chargée de
la vérification des données colligées par ces appareils. Le livre de bord de
ces appareils guide les techniciens quant à leur entretien et leur
réparation. L’entretien et la réparation exige de la part du technicien en
instrumentation attitré d’y consacrer environ deux heures par mois désormais.
Par contre, au début, ils devaient consacrer plusieurs heures par semaine
pour l’entretien et ce pendant une période d’une durée de trois à quatre
mois. Il souligne que la calibration est assez difficile. On doit suivre les
directives du manuel fourni par le fournisseur. Avec les essais/erreurs, les
techniciens en instrumentation ont trouvé toutes les spécifications requises
à son bon fonctionnement. Par la suite, plusieurs questions ont porté sur l’« Analyseur
de conductivité cationique ». Il a spécifiquement reçu deux journées de
formation dispensées par le fournisseur en plus de procéder à l’étude des
manuels fournis. Il souligne que l’installation s’est étendue sur une période
de deux jours. Il s’est lui-même senti fort à l’aise avec l’appareil après
une quarantaine d’heures bien qu’il ait vécu des problèmes au début quant à
l’échantillonnage. Il souligne que la programmation est complexe. L’entretien,
à raison de deux heures par mois, a été confié au technicien en instrumentation
attitré. Il est d’avis que le « trouble-shooting » est fort
complexe puisque le menu est complexe et plein d’abréviations (acronymes). Il
témoigne à l’effet que les membres de l’équipe de relève des techniciens en
instrumentation doivent répondre au problème de lecture des données fournies
par l’appareil. Le transmetteur y relié envoie les lectures qui seront lues
par la suite par l’opérateur. Au cas de problème, il fait alors appel au
technicien en instrumentation de l’équipe de relève. Il souligne que les
alarmes reliées et transmises au fonctionnement de l’appareil et transmises
par le transmetteur n’indiquaient pas toujours adéquatement les sources du
problème en raison d’un mauvais fonctionnement. Par la suite, il est
interrogé sur l’« Analyseur de PH Swan ». Relativement au
fonctionnement de cet appareil, il a reçu une formation dispensée par le
fournisseur auquel il a joint une étude approfondie du manuel fourni par le
fournisseur. La formation a également été dispensée à la personne dédiée en
raison de sa présence dans le département où la machine a été installée. Par
la suite, la formation a été transmise au salarié par le biais du jumelage.
Il est d’avis que la familiarisation avec l’appareil était d’une durée
d’environ deux heures. Il rappelle que tous les employés de l’équipe de
relève des techniciens en instrumentation ont été formés par jumelage. Il a
quant à lui reçu une autre formation par le salarié attitré de jour. En ce
qui a trait au dépannage de cet appareil, les salariés doivent avoir recours
au manuel. Il souligne qu’il est devenu à l’aise avec ce manuel après une
vingtaine d’heures. Il souligne que le « trouble-shooting » du
nouvel appareil était un peu plus complexe que le
« trouble-shooting » de l’ancien. Les salariés doivent procéder à
l’entretien des appareils aux deux semaines, lequel nécessite environ deux
heures de travail soit comme avec l’ancien appareil. En ce qui concerne le
« trouble-shooting », il souligne les problèmes résultant des bas
débits qui entraînent l’arrêt de l’échantillonnage. Les techniciens en
instrumentation ont alors ajouté des alarmes au cas de bas débit afin de
pouvoir utiliser le maximum de débit. L’appareil est toujours en usage. Par
la suite, on l’interroge sur « l’Analyseur d’explosivité LEL. Il a reçu
la formation quant à l’installation et au fonctionnement de cet appareil par
le fournisseur. Cette formation a été d’une durée de quatre heures. Il
souligne qu’au moment du « trouble-shooting » tout s’est très bien
passé, qu’il a suffi de procéder à quelques ajustements. Il procède lui-même
à l’entretien mensuel de cet appareil et à sa calibration. Une fois par
année, il procède à l’entretien plus complexe qui exige le démontage et le
changement de toutes les pièces usées. Cet entretien annuel s’étend sur une
journée entière alors que l’entretien mensuel exige entre une heure et deux
heures de travail. L’appareil est toujours en fonction et à l’occasion, le
gaz doit être envoyé dans l’atmosphère pour éviter toute explosion. Il
souligne que le redémarrage de l’appareil peut nécessiter une intervention
d’une quinzaine de minutes. Il est par la suite interrogé sur l’implantation
de « l’Alkalimètre KAJAANI ». Il souligne que les techniciens en
instrumentation ne sont pas impliqués lors des tests manuels de cet appareil.
Il souligne que la quantité de copeaux traités par les appareils à pulperie a
entraîné une augmentation de la productivité de 20 %. Il a appris le
fonctionnement de cet appareil par jumelage avec M. Michel Bouchard. Ce
dernier avait procédé à son installation et M. Luc Lacouture l’a par la suite
suivi et y a d’ailleurs été attitré. Il est incapable de préciser la durée
requise pour l’installation de cet appareil. Cet appareil serait, selon ce
témoin, assez complexe en raison des problèmes d’échantillonnage. À son avis,
certaines des pièces de cet appareil devenaient
dysfonctionnelles
si en présence de trop de chaux, laquelle bloque le système
d’échantillonnage. Le technicien en instrumentation chargé de cet appareil
doit y consacrer au moins une heure par jour et de quatre à six heures le
jeudi pour procéder à son nettoyage et à la réparation qui nécessite quelques
heures par semaine. Le déploiement s’est fait conjointement par le
fournisseur et un technicien de l’Employeur. Ensemble ils ont trouvé des
façons d’améliorer le fonctionnement de l’appareil. Il a appris la
compréhension du tableau relié à cet appareil par l’étude du manuel fourni
par le fournisseur. Il souligne que les techniciens en instrumentation
doivent comprendre les données fournies par l’appareil. Il a mis un an pour
saisir les tenants et aboutissants et être apte à faire les réparations
requises. Les employés de relève ont été formés pour le fonctionnement de
base seulement. Il souligne que les problèmes majeurs ne peuvent être réparés
que par le technicien en instrumentation attitré qui a reçu toute la
formation. Il souligne que quotidiennement les techniciens doivent vérifier
la stabilité des données et la fonctionnalité des équipements mécaniques. Cet
appareil se retrouve seulement dans le département où il œuvre. Il a souvent
participé au « trouble-shooting » et est cependant incapable d’en
préciser la fréquence annuelle. En ce qui concerne les appels spéciaux, il
souligne que du lundi au vendredi, le salarié dédié assume le rôle de
réparateur. En l’absence du salarié dédié, les membres de l’équipe de relève
sont appelés pour effectuer les réparations requises. En ce qui concerne le
« trouble-shooting » de jour de cet appareil, il déclare qu’il faut
y consacrer d’une à deux heures par semaine. Le technicien journalier dédié
est chargé des réparations majeures, lesquelles peuvent à l’occasion
nécessiter plus d’une journée de travail. Par la suite, il est interrogé sur
« l’Analyseur de densité Corialis Enbress + Hauser ». Il
souligne que la compagnie Domtar, à son usine de Cornwall, possède un
appareil identique. Il aurait, selon le ouï-dire, été informé que les
ouvriers à Cornwall n’auraient jamais réussi à le faire fonctionner. Il a
reçu une formation de la part d’un confrère de travail par jumelage d’une
durée de deux heures. Cette formation portait sur la calibration et comment
se déplacer dans le menu pour rendre l’appareil opérationnel. Il s’est senti
à l’aise avec l’équipement après une dizaine d’heures. À la suite de l’installation,
le technicien en instrumentation doit procéder à la calibration et vérifier
si l’appareil fonctionne correctement. Le technicien de laboratoire fait une
vérification mensuelle et les résultats des analyses des échantillons
prélevés l’amènent parfois à commander une intervention au technicien en
instrumentation attitré. L’interaction avec l’opérateur lors de la
recalibration de l’appareil exige qu’on fasse passer de l’eau dans
l’appareil. À la suite du recalibrage, on demande au laboratoire de vérifier
si les résultats confirment l’exactitude de la recalibration. À défaut, on
doit tout recommencer. Il a participé à l’installation de l’appareil et
souligne que la calibration a été difficile. La façon de faire fonctionner
l’appareil ne serait pas évidente puisqu’on doit toujours avoir en mains le
manuel de fonctionnement. Il souligne que l’appareil indique le débit et la
densité de la boue. On doit précéder à un entretien annuel au cours duquel on
vérifie l’usure des pièces et, le cas échéant, procéder à leur remplacement.
Le technicien en instrumentation doit y travailler environ une heure par
semaine. Il souligne que lorsque l’opérateur décèle un problème de
fonctionnement, il fait appel aux membres de l’équipe de relève des
techniciens en instrumentation. Les membres de cette équipe de relève ont été
formés par jumelage au moment de la recalibration de l’appareil et ont
bénéficié d’une formation théorique grâce au manuel fourni par le
fournisseur. Cet appareil est toujours en opération.
[40]
M. Martin Laprise occupe un poste de technicien
en instrumentation chez Domtar Windsor dans le secteur machine à papier. Il
est entré à l’emploi de Domtar en 1996 et a œuvré pendant un an dans le
secteur Nord à la récupération. Depuis 1997, il œuvre dans le secteur machine
à papier toujours à titre de technicien en instrumentation. Son horaire
habituel est de 8 h à 16 h du lundi au vendredi. De 1999 à 2005, il
répondait aux « special calls ». Il faisait partie du système
spécial pour être appelé sur les appels spéciaux. Le secteur dans lequel il
oeuvrait concernait la qualité du papier, l’épaisseur du papier. Il souligne
que trois salariés y sont assignés depuis 1997 sur le système « Measurex ».
Sa tâche consistait à réparer les appareils de contrôle, les transmetteurs,
les valves et les analyseurs. Il devait les calibrer, voir à leur entretien
et à l’occasion, installer de nouveaux instruments, de nouveaux outils, de
nouveaux appareils. Il oeuvrait en lien avec les opérateurs de ces appareils.
En effet, il devait répondre aux appels des orateurs qui doutaient de la
qualité du fonctionnement de l’appareil qu’ils opèrent. Le témoin a souligné
qu’il a terminé une formation collégiale en technique d’instrumentation. Neuf
à dix techniciens en instrumentation oeuvrent dans le secteur machine à
papier sur le quart de jour et d’autres font partie de l’équipe de relève.
Environ cinq d’eux y travaillent de 8 h à 20 h et l’autre de
20 h à 8 h, soit un seul technicien de relève en douze heures. En
ce qui a trait au fonctionnement de l’équipe de relève, le témoin précise que
dès qu’un opérateur d’une machine détecte un dysfonctionnement de la machine
qu’il opère, il fait alors appel au technicien qui détermine la source du
problème. Il l’appelle d’ailleurs via la radio du membre de l’équipe de
relève. Il souligne qu’un technicien en instrumentation peut passer d’un
secteur à un autre au moment où on procède au remplacement des techniciens en
vacances ou à l’occasion de congés en raison de maladie. Ses supérieurs
pendant la période 1999 à 2005 furent à tour de rôle Michel Godbout et
Sylvain Frappier. Il souligne que la machine à papier portant le n
o
7 a subi plusieurs changements pour augmenter sa productivité, de même que la
qualité du produit fini au début des années 2000. Il affirme que la reconstruction
de la caisse d’arrivée de la pâte à la machine n
o
7 a été un gros
changement. Il est d’avis que l’installation de l’Alkalimètre KAJAANI a
entraîné de très gros changements en ce qui a trait à l’analyse de la
consistance de la pâte. Ce nouvel appareil permet l’analyse de la
décomposition des fibres. Un autre gros changement est l’instauration du
système Honeywell qui permet le contrôle du processus par ordinateur. Il
souligne qu’un autre très gros changement a été l’introduction du système ULMA
qui détecte les failles dans la feuille de papier. Il souligne que les
transformations ont entraîné l’ajout de nombreux appareils. Il est d’avis que
la valve principale qui contrôle la quantité de la pâte qui alimente la
machine à papier n
o
7 a constitué un excellent changement
important. Il en est de même de l’installation de caméras à haute vitesse sur
les bords de la feuille qui permet un extraordinaire contrôle de la qualité. D’ailleurs,
le procureur a interrogé le témoin sur l’installation de ces caméras à haute
vitesse. Le témoin souligne qu’il a participé à l’installation de caméras à
haute vitesse liées à deux ordinateurs. Les techniciens en instrumentation
ont déterminé la localisation des caméras, l’éclairage requis et leur
fixation. Il souligne qu’un spécialiste du fournisseur est venu de Finlande
pour participer à l’installation et a participé à la formation du personnel
quant à l’utilisation du système, la qualité de l’éclairage requis pour en
assurer un très bon fonctionnement. Ces caméras à haute vitesse portent le
nom de « Hilcont ProWeb ». Il souligne que chaque jour les
techniciens en instrumentation doivent s’assurer de la synchronisation des
caméras pour permettre la visualisation du papier sous deux angles. Il fait
état qu’il a été aidé par des gens de l’extérieur pour installer le câblage
liant ces caméras aux ordinateurs. En ce qui a trait à la durée de
l’installation des vingt-quatre caméras, les techniciens en instrumentation
ont mis de cinq à six mois. Quant à lui, il y travaillait 100 % de son
temps et il était parfois aidé par un autre technicien en instrumentation qui
y travaillait de 25 % à 30 % de son temps. En ce qui a trait à la
formation de la part d’un technicien venu de Finlande par jumelage, il est
celui qui a reçu le plus de formation et un collègue en a reçu également, M.
Mathieu Chapdelaine. En plus, les deux techniciens en instrumentation ont
étudié les manuels de fonctionnement et d’entretien de ces appareils. Il a
par la suite transmis ses connaissances acquises à tous ses collègues. Un
technicien de Honeywell, fournisseur de ces appareils, est toujours présent à
l’usine pour aider les salariés de Domtar. Il souligne qu’il a transmis la
formation à Mathieu Chapdelaine et à Denis Gosselin, d’autres techniciens en
instrumentation et à un M. Audet. Il souligne que les techniciens en
instrumentation de l’équipe de relève ont reçu une formation minimale, soit
environ de deux à trois heures par technicien de la section logiciel. Cette
formation s’est opérée par jumelage. Il précise qu’il n’est pas encore
complètement à l’aise avec ces appareils et qu’il l’a été de façon minimale
après y avoir œuvré pendant six mois vu qu’il n’a jamais reçu de formation en
photographie. L’entretien de ces appareils est assumé par un technicien en
instrumentation. Souvent, la production demande de changer l’emplacement des
caméras, la boîte d’alimentation et le câblage requis. Une telle opération
exige de cinq à six heures de travail. Il souligne que les caméras sont
parfois difficiles d’accès et que l’environnement, soit la chaleur excessive,
entraîne l’obligation de changer le filage. L’environnement exige beaucoup
d’entretien. Il réitère que vingt-quatre caméras ont été installées sur
chaque machine à papier. La machine n
o
8 est également équipée de
vingt-quatre caméras, lesquelles ont été installées une année après
l’installation de celles installées sur la machine n
o
7. M. Marc
Quirion, technicien de Honeywell, oeuvrant chez Domtar, s’occupe du système
« Measurex », un système qui contrôle les scanners et tout le
système de caméras. Il souligne que les techniciens en instrumentation font
appel au technicien de Honeywell lorsque le problème les dépasse, vu sa très
grande expertise, pour accélérer l’accès aux pièces de rechange requises, le
cas échéant. Il souligne qu’il est plus compétent sur le logiciel et sur le
fonctionnement du système que les techniciens en instrumentation oeuvrant
chez Domtar. Il précise que même au cours de la fin de semaine, la compagnie
Honeywell dispose d’un service de garde auquel Domtar peut avoir accès. Le
système « Measurex » est en lien avec les scrutateurs. On en
retrouve deux par machine et un autre à la presse encolleuse. Le scrutateur
fait la lecture du niveau d’humidité de la feuille et l’autre à la fin de la
machine fait la lecture de l’humidité, de l’épaisseur et du taux de cendre,
de la teinte de la feuille, de son opacité. Si les caractéristiques sont
incorrectes, il va entraîner une commande pour modifier le fonctionnement de
la machine. Le technicien fournit par Honeywell ne consacre pas de temps aux
caméras à haute vitesse sauf si des problèmes majeurs surviennent.
Auparavant, le système était fort différent. Chaque machine à papier était
équipée de caméras liées à un enregistreur VHS. Les techniciens chargeaient
la cassette enregistreuse une fois par semaine. Les nouvelles caméras exigent
un entretien qui consomme au moins une heure de travail par semaine. Il
souligne que l’environnement chaud et humide affecte vingt des vingt-quatre
localisations des caméras. Les caméras ne sont pas uniques, on retrouve trois
types de caméras en fonction du type du lieu de localisation. Les techniciens
en instrumentation doivent en connaître les divers fonctionnements. Il
souligne qu’il faut parfois ajuster la caméra et le logiciel. En ce qui a
trait au « special calls » en lien avec ces caméras, il souligne
que ça se produit plutôt la fin de semaine lorsque la carte électronique qui
contrôle est défectueuse. L’usine possède des caméras de remplacement en
réserve dans l’atelier au cas de bris. De 1999 à 2005, il a répondu à des
« special calls » et a éprouvé beaucoup de difficultés à remettre
le système en marche et ce, à trois ou quatre reprises. Il souligne que le
technicien de la Finlande, au moment de son passage à l’usine, a solutionné
de nombreux problèmes et que par la suite le système a fonctionné pendant des
mois sans aucun problème et il souligne que le système est toujours en place.
Il a par la suite été interrogé sur « les caméras de bord de
feuille ». Le témoin continue son témoignage concernant l’appareil
« CONSISTANCE MICRO-ONDES ». Le témoin précise qu’on peut utiliser
le clavier pour calibrer le tout et on ajuste les menus via le clavier. Il
rappelle qu’à chaque arrêt annuel, on doit le reprogrammer car la coupure
d’électricité efface la mémoire. Il souligne que l’on doit choisir le menu
approprié pour transmettre les données. L’appareil auparavant utilisé était
un appareil plutôt mécanique relié à un transmetteur différent. Le nouvel
appareil est doté de deux potentiomètres que les techniciens doivent ajuster,
les potentiomètres disposant d’une résistance variable. L’ajustement du potentiomètre
se fait manuellement sur le transmetteur. La lecture de l’ancien appareil
était, selon le témoin, beaucoup moins précise que celle apparaissant sur le
nouvel appareil. En ce qui a trait aux tâches reliées à l’installation, le
témoin précise que le technicien doit dresser une courbe de calibration et de
calibrer le transmetteur en conséquence. Le témoin souligne que l’installation
a été d’une courte durée, par contre le démarrage et la calibration se sont
étendus sur une période d’environ une année. Désormais, si le résultat des
tests de laboratoire ne correspond pas à la lecture faite par l’appareil, le
technicien doit alors recalibrer la lecture. Un tel recalibrage nécessite une
intervention d’une durée d’environ une dizaine de minutes. Le témoin souligne
qu’il a fallu procéder à la recalibration complète à quelques reprises. En ce
qui concerne le fonctionnement de l’appareil, le témoin précise qu’il a été
formé par son collègue qui était l’installateur de l’appareil. Il lui a
fourni toute l’information lui permettant de choisir le menu approprié. Cette
formation, plus la lecture de la documentation s’est étendue sur une période
d’environ trois heures. Il souligne qu’il n’a jamais participé au
« trouble-shooting » sur cet appareil, lequel appareil avait été
installé par le technicien en instrumentation, M. Denis Gosselin. Il est par
la suite interrogé sur les appareils de « FREENESS ». Cet appareil
a été installé par le technicien en instrumentation, M. Sylvain Turcotte,
laquelle installation a été rapidement réussie. La configuration et la
calibration de l’appareil ont demandé plus de temps puisque les techniciens
on dû procéder à de nombreux tests, ils ont même dû changer la chambre de
mesure. Les problèmes étaient tels que le technicien du fournisseur a dû
intervenir pour en assurer le démarrage. Le témoin a d’ailleurs reçu une
formation de la part de Sylvain Turcotte quant à l’utilisation de cet
appareil. D’ailleurs M. Sylvain Turcotte a procédé à toute une série de tests
pendant une semaine pour s’assurer du parfait fonctionnement de l’appareil.
Ils ont également eu recours au technicien de la compagnie ayant fourni l’appareil
pour compléter leur formation. Il souligne que le suivi de l’appareil est une
tâche importante. En effet, selon le témoin à chaque jour un technicien doit
nettoyer les électrodes, le tamis, les chambres de mesure au moins une fois
par mois. Cette opération s’étend sur une période d’au moins trente minutes.
On retrouve cinq de ces appareils dans l’usine alors que l’appareil qu’il a
remplacé exigeait un entretien, un suivi exigeant autant de temps mais
l’usine ne disposait que de quatre de ces anciens appareils. Il souligne que
les techniciens en instrumentation faisant partie de l’équipe de relève ne
connaissent pas l’appareil en profondeur et ont de sérieux problèmes lors de
leur intervention. Il souligne que de 1999 à 2005, il a répondu à des
« special calls » à quelques reprises mais est incapable d’en
préciser le nombre. Il souligne qu’au quotidien cet appareil relève d’un
technicien en instrumentation, lequel s’occupe également du KAJAANI.
[41]
Il a par la suite été interrogé sur
l’installation du système « Honeywell ». Deux techniciens en
instrumentation, soit MM. André Roussel et Denis Gosselin, ont participé à
son installation, laquelle s’est prolongée sur une période de plusieurs mois
à raison de quarante heures par semaine. Ces deux salariés avaient alors été
libérés de leurs tâches habituelles. Par la suite, M. Denis Gosselin a pris
la relève de M. André Roussel qui, malheureusement, avait dû quitter pour des
raisons de santé. La mise en service du système Honeywell exige la présence
d’au moins deux techniciens. Il précise que lorsqu’on parle de bornes
relativement à ce système, cela vise des endroits spécifiques où l’on doit
insérer des fils. La formation requise a été donnée par M. André Denis auquel
les techniciens ont ajouté l’étude des manuels pertinents à ces appareils et
l’étude de nombreuses cartes électroniques différentes. Il souligne que les
manuels expliquaient les fonctions de chacune d’entre elles. L’étude de ces
manuels exigeait au moins quatre heures et la formation dispensée par M. André
Denis a été offerte à tous les techniciens en instrumentation, y compris ceux
faisant partie de l’équipe de relève. Au cours de cette formation, les
techniciens ont appris les nouvelles façons de brancher les fils, notamment
les bons fils aux bons endroits. Les ingénieurs du système ont reçu une
formation plus poussée de la part du fournisseur Honeywell. Il souligne que
dès que la question est un peu plus pointue, les salariés sont invités à
s’adresser aux ingénieurs du système pour trouver la réponse aux problèmes
soulevés. Une fois par semaine, un ingénieur de Honeywell est présent sur
place pour s’assurer du bon fonctionnement du système pour conseiller tout le
personnel de la Domtar quant à la maintenance du système. Les ingénieurs du
système font la programmation, s’occupent du software alors que les
techniciens en instrumentation s’occupent plutôt du hardware. Quant aux
opérateurs, ils utilisent des outils de contrôle et si un problème survient,
ils s’interrogent sur la source du problème. Souvent, il s’agit d’un fil
débranché qui rend la carte électronique dysfonctionnelle. Selon le témoin,
le nouveau système est plus puissant et plus versatile et offre plus de
possibilités de programmation que l’ancien système. Pour effectuer un
ajustement, les techniciens en instrumentation doivent consulter un minimum
de trois pages d’informations. Il souligne que le nouveau système est
cependant plus lourd, plus complexe et qu’il a mis énormément de temps avant
de se sentir légèrement à l’aise avec son fonctionnement. Un technicien en
instrumentation y est attitré quotidiennement. En ce qui a trait aux
« special calls », il souligne que certains sont logés; cependant,
les membres de l’équipe de relève ne sont pas à l’aise et lui,
personnellement, n’a jamais répondu à un « special call ». Il
souligne qu’auparavant, le « trouble-shooting » était plus facile.
Désormais, il y a plus de sources de problèmes possibles. Les deux
techniciens en instrumentation qui y sont attitrés oeuvrent, un au secteur
« machine » et l’autre, au secteur « Nord ». Par la suite
il a été réinterrogé sur les appareils « KAJAANI », l’analyseur
KAJAANI RMI. Cet appareil est utilisé pour analyser les plus basses
consistances. C’est d’ailleurs lui qui a procédé à son installation, laquelle
s’est étendue sur deux mois de façon intensive et par la suite de deux à
trois mois pour en finaliser la calibration. Il y oeuvrait à temps plein. À
cette fin, il a étudié les manuels fournis par le fournisseur, il recourt à
un technicien de la Finlande qui est venu pour régler des problèmes liés à
l’installation et au fonctionnement de l’appareil. D’autres techniciens en
instrumentation ont été formés, soit MM. Chapdelaine et Sylvain Turcotte. Ils
ont reçu une formation théorique et pratique, laquelle s’est étendue sur une
semaine à temps plein. Les membres de l’équipe de relève ont cependant reçu
une formation beaucoup plus limitée. Il souligne que la machine à papier n
o
8 est encore contrôlée par le RM 200. Désormais son travail a changé, il doit
vérifier les quatre points d’échantillonnage au moins une fois par jour. Il
souligne que l’appareil accapare la moitié du temps de travail d’un
technicien en instrumentation. L’ajout de cet appareil a entraîné des
changements puisque la configuration est différente et qu’on y retrouve de
nombreux menus pour y diagnostiquer des problèmes et même de nombreux menus
pour ajuster la prise d’échantillon. Quant à la communication des résultats,
elle est différente, un câble relie les deux appareils et les données sont
transmises au technicien. Les techniciens en instrumentation ont d’ailleurs
développé des méthodes d’intervention pour faciliter leur tâche quant au
choix des menus. Il a par la suite été interrogé relativement au « LE
TUNING DE BOUCLE ». Il souligne que cet appareil sert pour les deux
machines à papier, les machines n
os
7 et 8. Il ignore qui a
procédé à son installation. Le travail du technicien en instrumentation qui y
œuvre utilise l’appareil pour vérifier le fonctionnement des boucles de
contrôle. Cet appareil permet d’ailleurs un ajustement. Il permet d’ajuster
la vitesse d’ouverture et de fermeture d’une valve, entre autres fonctions.
Quant à lui, il a appris l’usage de l’appareil via l’étude des manuels et une
formation que lui a dispensé un autre technicien en instrumentation, M.
Sylvain Turcotte, pendant une durée de deux jours et il a également reçu des
informations de la part des ingénieurs de système. Il souligne que quatre à
cinq autres techniciens en instrumentation ont également reçu une formation
pertinente au fonctionnement de cet appareil. Les techniciens en
instrumentation membres de l’équipe de relève n’ont cependant pas reçu la
formation pertinente. Il souligne que cet appareil a de nombreuses
implications sur le travail des techniciens et des opérateurs. En effet,
l’appareil permet l’ajustement de valeurs, il permet également de
diagnostiquer tout mauvais fonctionnement des valves, en somme il permet de
contrôler le procédé de fabrication. Le nouvel appareil est beaucoup plus
précis que l’ancien et le contrôle, selon le témoin, se fait très bien. Il
souligne toutefois que sur le travail du technicien, un logiciel fort lourd à
comprendre doit être maîtrisé. D’ailleurs, il est d’avis que la formation
pour bien le maîtriser peut durer d’une journée à trois semaines. L’appareil,
cependant, permet de déceler plus rapidement les défaillances du procédé de
fabrication parce que l’outil permet de diagnostiquer rapidement un problème
du procédé de fabrication. Il y a des centaines de boucles de contrôle et un
logiciel puissant qui exige des connaissances approfondies. De 1999 à 2004,
il a eu à l’utiliser mais c’est surtout un autre technicien en
instrumentation, M. Sylvain Turcotte, qui l’utilisait. Il souligne que
l’appareil est toujours en usage à l’usine. Il souligne que normalement les
employés de l’équipe de relève pourraient s’en servir pour y diagnostiquer
des problèmes mais peu de membres de cette équipe maîtrisent la façon de le
faire. Par la suite, il a été interrogé sur le système « ULMA ». C’est
lui qui a installé ce système pendant une période de deux jours. En ce qui a
trait à la programmation, il estime qu’on doit l’évaluer en termes de mois,
le premier mois à temps plein et par la suite, de façon aléatoire parce qu’on
doit programmer l’appareil en fonction des grades de papier et il existe
entre cinquante et soixante grades de papier, notamment ayant trait à
l’opacité et l’épaisseur. Il souligne qu’à chaque grade de papier, on doit
réajuster les caméras. La caméra indique le résultat par une estimation de
pixels, des formes et non des images. Il souligne que c’est plus dur de
diagnostiquer les problèmes. En ce qui a trait à la formation, il souligne
qu’un technicien de la compagnie fournisseur de l’appareil a formé le
personnel chargé de son utilisation, de son entretien et de sa maintenance,
en plus de devoir prendre connaissance du manuel fourni par la compagnie ABB.
Le témoin et un autre technicien en instrumentation, M. René Audet, sont
responsables de son entretien, sa maintenance et sa réparation. Il a
participé à la formation de l’équipe de relève pendant une durée d’environ
deux heures. En ce qui concerne la formation reçue de la part de la compagnie
ABB, un technicien de cette compagnie a été présent pendant une semaine et a
procédé à la formation du personnel pendant au moins deux jours. En ce qui a
trait au « trouble-shooting », il souligne que la technologie est
complètement différente de celle applicable à l’ancien système. Il souligne
que le cas échéant, on doit changer les cartes et qu’on retrouve douze
caméras à l’enrouleuse et huit à la presse encolleuse alors qu’auparavant on
retrouvait uniquement huit caméras à l’enrouleuse et huit à la presse
encolleuse. Il souligne qu’on retrouve à l’usine une presse encolleuse par
machine à papier. Elles ont été installées sur les deux machines à papier en
l’année 2005. Il souligne que le « trouble-shooting » de l’appareil
exige désormais plus de temps puisque l’alimentation est plus complexe.
Auparavant, il y avait moins d’électronique et plus de mécanique. En ce qui a
trait aux « special calls », il en a été l’objet. Il a répondu à
quelques-uns de ces appels au cours de la période 1999-2005. Il a mis
de deux à trois mois pour être à l’aise avec le fonctionnement de cet
appareil et le « trouble-shooting » de cet appareil. Il souligne
qu’il doit toujours se référer à la documentation fournie par le fournisseur.
Il participe à la route d’entretien de cet appareil et il souligne que les
techniciens doivent nettoyer les lentilles des caméras et qu’au moins une
fois par six mois, ils doivent recalibrer les caméras et que la qualité doit
en être vérifiée au moins une fois par semaine, ce qui entraîne une tâche sur
environ trente minutes. Il souligne que l’on doit procéder à l’arrêt de
production au moins une fois aux sept semaines par machine. Par la suite, il
a été interrogé sur « l’ACTUATEUR REXA ». Cet appareil a été
installé par M. Denis Gosselin sur une machine. En fait, il a été installé
sur deux machines au cours de la période 1999 à 2005. M. Denis Gosselin,
technicien en instrumentation a reçu une formation de la part du fournisseur
et l’a transmise à ses collègues de travail pendant environ deux heures. La
formation a également été donnée aux techniciens en instrumentation membres
de l’équipe de relève. En ce qui a trait aux « special calls », le
témoin souligne qu’ils ont alors eu recours au technicien de la compagnie
puisque les techniciens en instrumentation oeuvrant pour la compagnie Domtar
ne parvenaient pas à résoudre le problème. Par rapport à l’ancien système, le
nouveau système est d’une plus grande précision. À chaque semaine cependant,
les techniciens doivent vérifier la rectitude du signal et procéder à
l’inspection complète à tous les six mois pour s’assurer de son ouverture et
de sa fermeture adéquate par le système. Ce système analyse le débit de la
pâte par la machine et au cas d’instabilité, il doit intervenir. En ce qui a
trait au dysfonctionnement, il souligne que les sources sont nombreuses.
Depuis son installation, il n’a procédé à aucun
« trouble-shooting » mais certains de ces collègues y ont procédé.
À la question de savoir si ce nouvel appareil entraînait un changement
important, le témoin souligne que c’est le seul appareil qui fonctionne avec
de l’huile. En fait, il s’agit du seul actuateur qui utilise un tel procédé.
Partant, les techniciens en instrumentation doivent régulièrement retourner à
leurs notes, leurs formulaires. Cet actuateur est toujours en fonction. Le
même technicien en instrumentation qui s’occupe de KAJAANI et FREENESS s’en
occupe.
[42]
En ce qui a trait à l’introduction du logiciel
IMMPOWER, le témoin est d’avis qu’il s’agit d’un changement important. Il
souligne qu’il s’agit d’un outil de travail quotidien. En ce qui concerne
l’« ORP », il s’agit d’une sonde pour mesurer la qualité de l’eau.
On retrouve de cinq à six de ces sondes par machine à papier. Ces sondes
permettent l’analyse de l’activité bactérienne. Il s’agit d’un ajout
inexistant auparavant à l’intérieur de l’usine. Il est impossible de procéder
au « trouble-shooting » de ces sondes. Il souligne qu’auparavant,
les techniciens en instrumentation ne connaissaient pas le langage ORP. En ce
qui a trait au « Valves Smart », il s’agit de valves dotées d’un
positionneur intelligent. Les techniciens en instrumentation peuvent
communiquer avec le positionneur. On retrouve des menus différents d’une
valve à l’autre. Généralement, en ce qui a trait à la période 1999-2005
dans le secteur machine, le témoin souligne qu’il s’est agi d’une période
d’ajustement, de formation à chaque jour en raison des nouveautés installées.
La technologie a grandement évolué et changé. Les techniciens en
instrumentation ont dû s’ajuster aux nouveaux appareils et ce, tant au niveau
du hardware que du software.
[43]
M. René Audet, technicien en instrumentation, a
été entendu. Au début, il occupait un poste de mécanicien en instrumentation
dont les tâches sont semblables à celles du poste de technicien en
instrumentation. Le titre d’emploi a été modifié lors de l’adoption de la
nouvelle convention collective. Il est interrogé longuement sur le système
« Measurex ». Ce système permet de contrôler la qualité du papier;
de nombreux appareils sont reliés à ce système, dont celui appelé
« Aquatrol » qui contrôle l’humidité et le système mesure également
l’épaisseur. Ce système est doté de nombreuses valves qui fonctionnent avec
de l’air; certaines sont ouvertes et le signal sert à les fermer ou à les
ouvrir. Il souligne que des dispositions semblables se retrouvaient dans
l’ancien système. Pour exercer le contrôle, les techniciens en
instrumentation disposent de deux valves en parallèle. Une contrôle le
premier 50 % et la seconde l’autre partie. Il insiste sur le fait que
pour chaque boucle de contrôle appelée « Valves Smart », il faut
toutes les configurer. Il s’agit d’une tâche qui résulte du nouvel
équipement. Il souligne qu’on retrouve de très nombreuses boucles de contrôle
à l’intérieur de l’usine, des centaines, voire peut-être même des milliers. Dans
le département où il œuvre, de vingt à vingt-cinq « Valves Smart »
ont été installées. Il souligne que l’appareil « Measurex » a été
dotée d’un superviseur sur place. Il y œuvre à temps plein. Ses tâches
reliées à cet appareil visent plutôt la programmation et l’optimisation du
système. Le fournisseur de « Measurex » a fourni à l’Employeur,
programmateurs et techniciens pour en assurer le fonctionnement. Il insiste
sur le fait que ses tâches sont en lien avec ces personnes. Il souligne que
les techniciens en instrumentation ont hérité des tâches techniques
puisqu’ils doivent procéder à l’installation de l’instrumentation, sauf la
Caisse à Dilution, laquelle est installée par un contracteur externe. Il
souligne que relativement à cette Caisse à Dilution, les techniciens en
instrumentation ont dû calibrer 243 valves, ce qui a nécessité de fort
nombreux tests. Il souligne que la programmation des différents mesureurs a
été cependant assumée par les programmeurs de « Measurex ». Des
cartes électroniques permettent au système d’actionner les valves. Des
changements importants sont survenus lors du démarrage en raison du
réalignement de la feuille de papier, tant de nuit que de jour. Les
techniciens en instrumentation se sont vus confier l’alignement de la feuille
de papier via ce nouvel appareillage en raison du rétrécissement de la
feuille. Ce problème de réalignement a été réglé par l’installation d’un
transmetteur de position des jets coupeurs, soit des jets qui peuvent couper
la feuille. Ces jets ont été introduits environ une année plus tard. Après
leur installation, les techniciens en instrumentation, par le biais de leur
route de vérification, devaient vérifier manuellement la position de ces jets
coupeurs. M. Paul Roberge a reçu une formation à Vancouver pour assumer son
rôle de superviseur de l’appareillage « Measurex ». À la suite de
sa formation, il a rédigé la procédure pour permettre aux techniciens en
instrumentation d’assurer le suivi vis-à-vis ce nouvel
appareillage. Un autre technicien en instrumentation, M. Michel Turmel, y a
œuvré. Le témoin rappelle que les techniciens en instrumentation disposent
toujours de manuels d’utilisation de même que les manuels de maintenance.
D’ailleurs, une section de la bibliothèque est dédiée aux manuels
d’utilisation et d’entretien. Les techniciens en instrumentation apprennent à
réparer tous ces appareils grâce à l’aide des salariés qui oeuvrent au
laboratoire, lesquels leur expliquent le fonctionnement. En ce qui concerne
le système « IMMPOWER », il souligne que tous les ouvriers de
l’usine s’en servent. Il souligne que désormais grâce à ce système modifié on
peut obtenir les bons de travail alors qu’auparavant on ne pouvait que
rechercher des pièces et faire imprimer les bons de travail.
[44]
Un autre témoin a été entendu, M. Alain
Gaudreault. Au début, il oeuvrait comme journalier en 1985 à la vieille usine
à la machine à papier. Depuis octobre 1984, il était opérateur à l’emballage.
En 2004, il est devenu opérateur à l’emballage. De 1987 à 1994, il a occupé
une fonction syndicale, à savoir, délégué. Depuis 1994, il est d’ailleurs le
directeur du service de la finition au sein de l’exécutif syndical, poste
qu’il a occupé jusqu’en octobre 2000. Par la suite, il est devenu président
du Syndicat d’octobre 2006 à octobre 2008. Il reconnaît qu’il a eu
connaissance de la réponse patronale (S-63) au grief dont le soussigné est
saisi. Le témoin insiste sur le fait qu’une méthode d’évaluation des
salaires, lorsque des changements importants interviennent et le justifient,
a été composée par les deux parties depuis 1995. Il souligne que l’Employeur
n’a jamais contraint au respect des délais relatifs à la réévaluation des
emplois. Le témoin souligne que le grief vise les techniciens en
instrumentation et les électriciens et non tous les métiers à la suite de
l’application de la méthode Thériault.
[45]
Dans le cadre de la preuve syndicale, M. Alain
Gaudreault a été entendu. Le témoin a longuement fait état de la sentence
rendue par M
e
Marc Gravel dans un dossier
Syndicat des
travailleurs des pâtes et papier de Windsor inc.
et
La F.T.P.F.-C.S.N.
et Papier de communication Domtar, centre d’affaires Windsor
, sentence
rendue le 24 octobre 2008. Un autre témoin syndical a été entendu, M. Dany
Picard. Il œuvre pour la compagnie Domtar à Windsor depuis 1992 dans un poste
d’électricien. Il a travaillé dans plusieurs départements et en 1999 a été
transféré au secteur machine à papier et ce, jusqu’en 2003. Depuis 2003, il
fait partie de l’équipe de relève oeuvrant dans le secteur machine à papier.
Depuis 2007, on lui a ajouté le secteur finition toujours au sein de l’équipe
de relève. Il a occupé diverses fonctions syndicales pendant sa carrière,
soit délégué du département électrique en 1994-1995. À l’automne 1999, il a
été élu à la direction syndicale pour tout le secteur entretien, lequel
comporte au moins treize corps de métier. Il reconnaît être l’auteur du grief
dont le soussigné est saisi. Il fait état des événements qui ont amené au
dépôt de ce grief. Il souligne que durant les années 1999, 2000 et 2001,
plusieurs demandes de réajustement de salaire dans l’usine ont été acheminées
à l’Employeur en vertu de l’article 19.04 de la convention collective. Les
salariés oeuvrant à l’entretien se demandaient s’ils pouvaient avoir un
réajustement de salaire. À son avis, la situation est différente pour les
détenteurs de postes de métier d’entretien. Tous les corps de métier, leurs
fonctions ont souvent été modifiées. En conséquence, il était d’avis qu’on
voulait éviter de déposer un grief vu les nombreux changements. Il reconnaît
avoir eu une rencontre avec le directeur des ressources humaines, M.
Deshaies, pour éviter d’avoir déposer une pléthore de griefs. En conséquence,
le grief S-3 qui vise tout le monde, a été donc été déposé.
[46]
Par la suite, M. Alain Gaudreault, a été à
nouveau entendu. Il fait longuement état de la méthode Thériault pour
déterminer l’évaluation salariale au cas de changements entraînant
l’application de l’article 19.04 de la convention collective. Il souligne que
la personne qui a proposé la méthode d’analyse permettant d’évaluer, de déterminer
la hausse salariale justifiée par les changements intervenus, est M. Roland
Thériault du groupe « M.E.R.C.E.R. ». Cette méthode d’analyse
comporte quatre critères, soit : connaissances et habiletés, effort
mental, environnement de travail et santé et sécurité et finalement,
technologie. La méthode Thériault a été l’objet d’une particularisation pour
son application à l’usine Domtar. Il soumet qu’un questionnaire a été remis à
deux ou trois personnes par type d’emploi. Ce questionnaire était accompagné
de directives et visait à regrouper des éléments pertinents aux changements
survenus, changements qui justifiaient le Syndicat de déposer le grief en
vertu de l’article 19.04 de la convention collective. Il souligne que quatre
facteurs d’analyse des changements pouvaient justifier une hausse salariale,
soit les connaissances et habiletés, la responsabilité, l’augmentation de
l’effort requis et finalement les conditions de travail. Le comité chargé de
l’analyse des réponses au questionnaire devait valider le choix des réponses
des salariés pour chaque question. Le comité prenait habituellement la
moyenne des réponses. Le questionnaire demandait aux salariés de répondre aux
questions en distinguant avant et après le changement. Après la validation
des réponses par question, le comité a rédigé une grille de pondération
(S-77), les chiffres apparaissant à chaque question en fonction des degrés
suggérés par M. Roland Thériault et agréés par les deux parties. On doit
additionner le pointage pour chacune des questions et le total permet de
placer l’emploi évalué dans une classe. On retrouve d’ailleurs cinq classes.
Les feuilles réponses ont été remplies en mars 2009. Le comité qui validait
les réponses des employés était composé de MM. Alain Gaudreault, Marc Frappier
et Jacques Corriveau. L’analyse en 2009 visait tous les corps de métier. Le
comité avait soumis le questionnaire à un certain nombre de salariés dans
chacun des treize métiers en visant des salariés qui oeuvraient sur des
quarts de travail et des membres de l’équipe de relève, soit un échantillon
parmi chacun de ces groupes. Le comité a validé chaque feuille-réponse des
salariés. Par la suite, le comité a établi un pointage pour chaque métier et
il a à cette fin utilisé la grille de pondération pour fixer la place de
chaque emploi. À la suite de ce témoignage, la partie syndicale annonce la
fermeture de sa preuve principale. Dans le cadre de la preuve patronale,
l’Employeur a d’abord fait entendre M. Daniel Veillette. Il est un ingénieur
électrique et membre de l’Ordre des ingénieurs depuis 1976. De 1991 à 2013,
il était ingénieur de système dans le secteur machine à papier à l’usine
Windsor Domtar. De 1989 à 1991, il a été ingénieur des systèmes au
département de finition. En 1988, il a été contremaître au secteur génie
électrique. De 1985 à 1988, il opérait la supervision des ingénieurs-conseils
au sein d’une firme spécialisée externe. Il souligne qu’il participe à la
programmation des automates programmables et très souvent assiste au
dépannage « trouble-shooting » (opération qui permet aux
intervenants par la méthode essais-erreurs de découvrir la cause, l’origine
de tout dysfonctionnement et partant, d’identifier les moyens de dépannage
pour régler tout dysfonctionnement identifié). Il reconnaît qu’il n’a
cependant jamais travaillé dans le secteur Nord de l’usine. Il a suivi de
nombreuses formations techniques supplémentaires en raison d’utilisation de
ces systèmes à l’usine. Il a également suivi une formation en gestion et
relations interpersonnelles, une formation qui a été dispensée à tous les
cadres. Il fait état d’un principe de gestion des relations interpersonnelles
connue comme étant le principe Kaïzen : il s’agit d’une méthode de
résolution des problèmes d’origine japonaise développée par la compagnie
Toyota. À cette fin, il faut rassembler dans une même salle sept à huit
personnes d’intérêts différents mais toutes concernées par le même
problème : un opérateur, une personne d’entretien, un ingénieur, un
superviseur, un expert externe venant du fournisseur. Dans le cadre de cette
rencontre, chacun soumet son point de vue différent et à la suite, le groupe
émet une ou plusieurs solutions possibles. L’animateur de ce groupe est
habituellement appelé le leader. Le témoin souligne qu’il a participé à ce
type de réunion à de nombreuses reprises. Il était présent lors de la
fermeture de l’ancienne usine et a participé au lancement de la nouvelle
usine. Dans son poste d’ingénieur, il ne contrôlait aucun employé, aucun
salarié n’était sous ses ordres. Il travaillait en collaboration avec des
salariés et avait souvent recours au contremaître pour obtenir l’assistance
d’un technicien en électricité ou en instrumentation. Selon lui,
l’instrumentiste ou l’électricien peut avoir directement recours à ses services
pour régler un problème qu’il n’arrive pas à solutionner.
[47]
Le témoin fait état du remplacement des automates
GE Série VI de même que du remplacement du logiciel LM 90. Il fait état que
le document faisant état des changements (S-17) contient des doublons,
notamment dans le secteur électricité, les changements portant les n
os
12 et 15, soit remplacement des automates GE Série VI et changement PLC Série
VI, sont des doublons et qu’il en est de même pour les changements portant
les n
os
23 et 28 de ce même document, soit à 23, le remplacement
des automates programmables et 28, implantation du PLC GE de type
« 90-70 ». Ces deux derniers changements visaient le changement
d’automates programmables. Il souligne que les changements 27 et 27a) à 27f)
étaient tous des changements qui visaient la machine à papier portant le n
o
7. Le témoin fait état qu’il connaissait tous les systèmes en opération à
l’usine et qu’il a été impliqué dans tous ces changements. Il est aujourd’hui
à sa retraite depuis le 1
er
janvier 2013 et partant, n’est
plus membre de l’Ordre des ingénieurs. À la suite de cette longue preuve
concernant son expertise, le Tribunal a reconnu que le témoin était un expert
en génie électrique. Le Tribunal a précisé aux parties que son témoignage ne
serait cependant pas reconnu comme le témoignage d’un expert visant à dicter
au Tribunal une conclusion sur un élément essentiel sur lequel le Tribunal
doit se prononcer. Dès le début de son témoignage, le témoin a précisé qu’il
n’a pas été informé du contenu des témoignages soumis par la partie syndicale
relativement aux changements visés par le grief et dont le Tribunal est
saisi. L’interrogatoire a d’abord porté sur le changement dans le secteur électricité
portant le n
o
12, soit le remplacement des automates GE Série VI.
Il souligne que cet automate programmable, le GE Série VI, était en opération
à l’usine depuis 1987. Le témoin souligne que cet automate a un cycle de vie
et son fournisseur, GE, les avise cinq ans à l’avance de la date de la fin de
la production des pièces de rechange de cet équipement. Donc, à compter de la
réception de l’avis de la part du fournisseur, l’usager a donc cinq ans pour
planifier son remplacement. L’Employeur a donc suivi la suggestion de GE et
acquis le nouveau modèle qui est le logiciel 90-70. Ce nouveau modèle a
plus de fonctions et plus de moyens de communication que l’ancien. Le témoin
souligne que le programme qui se retrouvait dans la Série VI a été utilisé
avec le nouvel équipement. Le fournisseur GE fournissait le logiciel qui
permettait d’introduire le programme de la Série VI dans le nouvel entretien.
Il rappelle que tous les électriciens ont reçu un cours pour savoir utiliser
le nouvel automate. L’introduction de ce nouvel automate, selon le témoin,
constitue une mise à jour technologique vue la désuétude de l’ancien
équipement. Il affirme que le nouvel équipement n’engendrait pas de nouvelles
tâches pour les électriciens. Il rappelle qu’on retrouvait au moins quarante
automates de la Série VI dans l’usine et ils ont tous été remplacés par le
logiciel 90-70. Il souligne que le logiciel LM 90 a également été
remplacé par le 90-70. Le logiciel utilisé pour programmer les
automates fonctionnait sur le système DOS de Microsoft lequel a par la suite
été remplacé par le système Windows. Partant, le logiciel fonctionne avec le
nouveau système Windows, lequel est en place à l’usine depuis 1995. Il
souligne que l’électricien doit utiliser le nouveau logiciel et il doit donc
apprendre à utiliser la souris. Auparavant, il devait avoir recours à F-1,
F-2, F-3; désormais la souris règle tous ces problèmes. En conséquence,
l’Employeur a dispensé une formation à tous ses électriciens pour leur
permettre l’utilisation de ce logiciel. Il souligne que ce changement n’a pas
ajouté de tâches aux électriciens mais plutôt leur a fourni un moyen
différent, un nouvel outil pour accompagner leurs tâches. En ce qui concerne
l’amélioration du positionnement des poupées dans le secteur machine, le BOB
n
o
8, outil qui retient en place les mandrins, soit le centre
de carton sur lequel s’enroule le papier. Les poupées empêchent les mandrins
de se déplacer pendant qu’on embobine le papier. Le positionnement, le calcul,
se faisaient dans l’automate PLC ayant remplacé ce programme par une boîte
sise à l’extérieur de l’automate, laquelle s’occupe d’envoyer la poupée à la
position demandée. Partant, on a ainsi enlevé une partie de la programmation
de l’automate et il a été remplacé par la boîte extérieure qui émet des ondes
permettant de fixer ces poupées. Après le changement, la boîte en question
reçoit l’information à partir de l’automate. Il est d’avis que cette
modification a eu très peu d’impact sur le travail des électriciens. Il
souligne que ce dernier n’a pas à intervenir souvent parce que ça brise très
rarement. À son avis, sur la boîte même, l’électricien n’intervient jamais.
Il souligne qu’à son avis, à cet égard, la tâche de l’électricien n’a pas été
changée de quelque façon que ce soit. Il souligne que le nouvel équipement
constitue une bonne amélioration en ce qui a trait à la performance. En ce
qui a trait aux tâches, il rappelle au Tribunal de toujours s’en remettre aux
tâches telles que définies dans le guide des métiers (voir S-2, article 11,
p. 69 et art. 11.01.01). En ce qui concerne le programme d’accélération de la
machine à papier portant le n
o
7 (Speed up de la M/C 7), il
souligne que l’implantation de commandes à vitesse variable (GCE modèle
DC 2000) est un appareil qui contrôle la vitesse du moteur de la machine à
papier. Ce nouvel appareil remplaçait l’appareil « S-P 3002 »
lequel a été remplacé en raison de son état de désuétude. Il souligne que
toutes les commandes visant la machine à papier n
o
7 ont été
remplacées, soit une trentaine. Ces commandes sont numériques, tout comme les
anciennes. Il souligne que pour l’électricien, les commandes étant de même
nature, soit numériques, il n’y a pas eu d’impact sur ses tâches. Il est
d’avis que le nouveau logiciel facilite la vie de l’électricien. En ce qui
concerne l’implantation de commandes à vitesse variable GCE AVI 300,
contrôle les petits moteurs de quinze forces et moins. Il exige moins
d’intervention une fois par trois ou quatre années. Il souligne qu’il s’agit
d’un remplacement qui commande moins d’entretien. En ce qui concerne ce
nouvel équipement, l’Employeur a fourni un programme de formation pour les
électriciens. À son avis, cet équipement électronique fait partie de ses
tâches et il doit s’en occuper. En ce qui a trait à l’implantation d’un PLC
de type « Controlor UC 2000 », selon lui, il facilite le travail
des électriciens et des ingénieurs en ce qu’il est le contremaître des
contrôleurs. À chaque quart de seconde, la vitesse des matières est
enregistrée de même que le courant utilisé. L’appareil enregistre aussi les
fautes qui peuvent survenir sur une des commandes, y compris les actions de
l’opérateur, par exemple, presser le bouton arrêt. L’entretien dédié doit
vérifier à chaque jour ce qui s’est passé par la consultation du logiciel. Il
souligne que ça fait partie des tâches de l’électricien de s’en occuper. Le
nouvel équipement remplace un automate de la Série VI. Par la suite, il
y a eu l’implantation du logiciel « TOOL BOX ». Le témoin
connaît fort bien ce logiciel, il sert à programmer les trois procédés, soit
les deux commandes à vitesse variable, de même que le PLC de type
« Controlor UC 2000 ». Le témoin souligne que le logiciel
sert aussi à l’historisation, soit l’archivage des fautes. Il sert aussi à
visualiser les vitesses et les courants. Il souligne que l’électricien dédié
à ce logiciel doit le consulter, il doit aussi l’utiliser pour ajuster s’il y
a des changements de diamètre de rouleaux qui sert à l’embobinage du papier.
Le témoin souligne qu’avant la procédure était différente car s’il y avait un
changement de diamètre de rouleaux, on devait ajuster la vitesse du moteur
afin d’ajuster le tout. Désormais, la procédure est équivalente mais beaucoup
plus rapide et plus facile puisque tout apparaît à l’écran et il suffit
d’utiliser le logiciel pour régler le tout. Au cas de difficultés,
l’ingénieur est toujours disponible. Le témoin souligne qu’en ce qui a trait
au « Controlor UC 2000 », c’est l’ingénieur qui est
chargé de concevoir la programmation.
[48]
En ce qui concerne l’implantation du logiciel de
diagnostic « CIMPLICITY », le témoin souligne qu’il s’agit d’un
logiciel de diagnostic qui note toutes les fautes et numérise ces fautes. Si
les salariés ont recours à l’écran, il suffit de cliquer sur la faute
inscrite au logiciel qui nous fournit le détail. Le témoin souligne que tout
ce qui empêche de démarrer une section de la machine à papier est direct. Par
exemple, la faute est affichée à l’écran. L’électricien n’a pas à rechercher
la faute, la condition non respectée requise pour le démarrage de la machine
apparaît alors à l’écran. Ce logiciel, partant, facilite beaucoup le travail
de l’électricien.
[49]
En ce qui a trait au logiciel
« VERSAPRO », il s’agit d’un logiciel conçu pour programmer les
automates. Il fonctionne avec la plateforme Windows. Il a cependant eu une
durée de vie si brève qu’il a été remplacé par « PROFICY Machine
Edition ». En ce qui a trait au logiciel de programmation
« VERSAPRO », les électriciens ont dû apprendre le fonctionnement
de ce logiciel. Les électriciens, une fois par mois, devaient l’utiliser pour
diagnostiquer les problèmes.
[50]
Le témoin souligne que l’Employeur a toujours
remplacé les équipements désuets. Il souligne que ça faisait partie des
tâches de l’électricien d’apprendre à maîtriser l’usage des logiciels parce
que les nouveaux équipements remplissent la même fonction mais sont dotés de
changements, d’évolution technologique. Par la suite, le témoin aborde
l’implantation de commandes à vitesse variable de type
« ALLEN BRADLEY Série Powerflex ». Il souligne que le projet
de l’implantation ne s’est jamais réalisé, qu’il n’est toujours pas mis en
place. Par la suite, on dépose une liste des neufs équipements Powerflex
installés dans l’usine et qui fonctionnent avec un courant de 600 volts. En
ce qui a trait à l’implantation des contrôleurs de type « PRCV »,
il s’agit d’un contrôleur qui contrôle l’affinage de la machine à pâte avant
de l’envoyer dans la machine à papier. Auparavant, on avait d’autres
contrôleurs PRCIV, les nouveaux PRCV sont entièrement numériques. Auparavant,
le PRCIV, l’électricien devait calibrer ce contrôleur. Il inscrivait sa
calibration par le biais d’un tournevis. Désormais, pour effectuer la
calibration, il doit brancher son ordinateur portable sur le contrôleur PRCV
et avec le logiciel, il peut modifier la calibration. Le témoin souligne que
le PRCV constitue une évolution. On utilise désormais un ordinateur portable
et un logiciel. Le PRCV a été installé en 2001. L’électricien devait
intervenir aux deux à trois mois dans le contrôleur de type PRCIV alors qu’en
ce qui a trait au contrôleur PRCV, il doit intervenir moins d’une fois par
année et l’intervention fait partie de sa description de tâches. En ce qui a
trait à l’ajout de moteur avec contrôle de vitesse de type « IMD »,
pour le contrôle des plaques des raffineurs de la machine à papier n
o
7, il souligne qu’ils sont en lien avec le contrôleur PRCV. Auparavant, les
moteurs avaient deux vitesses. Désormais, ils sont à vitesse variable.
L’électricien a à intervenir au moins une fois par mois vis-à-vis cette
nouvelle implantation. Il souligne que ça fait partie de ses tâches. En fait,
il s’agit d’un remplacement de moteur à deux vitesses par des moteurs à
vitesse variable intégrés qui sont contrôlés par le PRCV. Dans quelques
autres cas il y a des moteurs et des contrôleurs de vitesse qui sont externes
et reliés à des moteurs par un fil électrique. En ce qui a trait à l’ajout de
la console d’opération de type « Quick Panel » comme interface
opérateur, il souligne qu’il s’agit d’une console qui permet à l’opérateur de
contrôler l’appareil y relié. Cette interface est branchée sur le réseau
« Intranet ». Le programme utilisé est modifié par les ingénieurs
de système et non les électriciens. L’interface tactile est dotée de deux
fils : un pour la communication Intranet et l’autre pour le contrôle de
l’énergie de 120 volts et si, à l’occasion, l’interface gèle, il suffit de le
débrancher et de le rallumer pour l’activer via le bouton « Reset »
Selon le témoin, l’ajout de cette console d’opération n’a rien ajouté au travail
des électriciens. Cette console est plutôt utile pour l’opérateur. Il peut
identifier le problème sans avoir à recourir à l’électricien pour connaître
les sources du problème. L’écran informe l’opérateur de la source du
problème : si le problème est électrique, l’opérateur en avise alors
l’électricien pour qu’il répare le problème. C’est l’ingénieur des systèmes
qui programme l’interface. En ce qui a trait à l’implantation du logiciel de
programmation « PROFICY Machine Edition », c’est un
doublon du remplacement du logiciel LM 90. Le témoin souligne que ce
logiciel fonctionne grâce à la plateforme Windows. Il souligne que chaque
automate a besoin d’un ordinateur « PC » contenant le programme
« PROFICY Machine Edition » pour être opéré. Ce nouveau logiciel,
selon le témoin, est juste un nouvel outil pour accomplir son travail. Ce
nouvel outil ne change pas le travail de l’électricien, il le facilite. Le
témoin souligne qu’il a vécu tous ces changements, il est d’avis que tous ces
changements ne changent pas le travail de l’électricien, n’ajoute aucune
tâche. Relativement à l’usine Domtar de Windsor, le témoin souligne qu’il y a
continuellement des changements technologiques à travers toute l’usine. Il
souligne que ces changements sont requis puisqu’on doit se satisfaire de ce
qu’il y a de disponible sur le marché. Quant à la formation de son personnel,
l’Employeur a recours à la formation théorique et aussi à la formation par
jumelage. Lors des interventions des électriciens, ces derniers ont le
support des ingénieurs, notamment lorsque le « trouble-shooting »
leur révèle un problème qu’ils ne peuvent résoudre. Les électriciens et les
techniciens en instrumentation ne sont jamais laissés à eux-mêmes selon le
témoin. Le témoin souligne que lors de l’implantation d’un équipement,
habituellement, cette implantation facilite le travail de tous les salariés.
Il souligne que jamais l’Employeur n’introduit des changements technologiques
pour alourdir la tâche des salariés. Au contraire. En ce qui a trait à
l’implantation des cellules de charge HARDY P/E et Calandre ABB, le témoin
souligne que cet équipement est composé de deux pièces séparées, deux
sections de la machine à papier. Les termes P/E signifient presse encolleuse.
Auparavant, un autre système était en place pour la mesure de la tension de
la feuille qui s’enroule. Auparavant, le système était plus mécanique. On a
par la suite modifié l’emplacement des rouleaux et installé les cellules de
charge HARDY. L’installation de la calandre ABB fait en sorte qu’on ajoute
des cellules de charge au-dessus des rouleaux. Le témoin souligne qu’il a été
très impliqué dans l’installation de ces modifications et il a participé à la
formation des techniciens en instrumentation. Il souligne que ces changements
ont légèrement modifié le travail des techniciens en instrumentation.
Auparavant, en raison de l’ancien système, on devait prendre les mesures.
Désormais, la prise des mesures se fait de façon différente et beaucoup plus
facilement pour mesurer la tension de la feuille de papier. Il souligne que
l’on doit calibrer la cellule une fois par an ou parfois aux deux ans. Il
souligne que le « trouble-shooting » de ce nouvel appareil est
beaucoup plus facile que celui de l’ancien. En ce qui a trait à la route de
nettoyage, lorsque de la poussière s’accumule sur les cellules de charge, on
doit régulièrement les nettoyer quand la machine s’arrête, c’est-à-dire
durant un « shot down », soit environ une journée de travail aux
six semaines pendant environ douze heures. Il souligne que c’est dans sa tâche
normale de procéder au nettoyage et de s’assurer que l’appareil est bien
calibré. Ce changement a été introduit en raison du changement de la position
des rouleaux. Il était désormais plus facile d’installer ces cellules de
charge. Il souligne qu’il s’agit d’un changement normal, toutes les machines
à papier sont dotées de cellules de charge. En ce qui a trait aux fonctions
de base des techniciens en instrumentation, il rappelle que s’ils font face à
des problèmes, ils ont toujours droit au support de l’ingénieur. Le nouveau
système, selon lui, n’entraîne pas des tâches plus complexes pour le
technicien en instrumentation. Après un arrêt, il suffit de remettre la
mesure à zéro et pour ce, il suffit de presser un bouton et l’appareil est
remis à zéro via le bouton Dare, on rééquilibre ainsi l’appareil. En ce qui a
trait à l’ajout de nouveaux contrôles de la caisse d’arrivée
« dilution » à la M/C 7, il s’agit d’un remplacement
d’équipement. Ce nouvel équipement contrôle le poids de la feuille à la
largeur pour en assurer l’uniformité. Cet appareil permet d’ajouter un peu
d’eau à divers endroits pour en assurer l’uniformité. On contrôle le profil
via l’ajout d’eau localement. Auparavant, il y avait cinquante-quatre points
à régler sur la machine, maintenant, il existe deux cent quarante-trois
points d’ajouts d’eau. Auparavant, un contrôle électrique contrôlait les
petits moteurs qui déformaient l’alarme. Désormais, un contrôle des deux cent
quarante-trois valves qui ajoutent de l’eau permet l’uniformisation de la
feuille. C’est un ordinateur qui contrôle les deux cent quarante-trois
valves. L’ordinateur contrôle ainsi la qualité du papier. Il souligne que le
même ordinateur contrôlait l’ancien système. Il souligne que tous ces ajouts
visaient à produire du papier de haute qualité puisque toutes ces machines
sont des machines à papier modernes. Il souligne que le nouvel équipement
transmet plus d’informations aux techniciens en instrumentation. Les
techniciens en instrumentation ont bénéficié d’un contrat de service avec
Honeywell qui peut leur venir en aide. La preuve, ce technicien est présent à
l’usine 48 semaines sur 52. Ce dernier système a été installé par un
contracteur externe en fonction des standards de l’Employeur. Il souligne que
l’implantation de ce nouvel appareillage n’a pas ajouté de nouvelles tâches
aux techniciens en instrumentation. En ce qui concerne les changements aux HPM
(High Performance Process Modul) il souligne qu’il a reçu la formation
pendant une semaine de la part du fournisseur Honeywell. Cet équipement
contient les boucles de contrôle de l’instrumentation. Il permet un contrôle
du niveau de la pression et de la température, c’est-à-dire tout ce que l’on
doit contrôler pour assurer une très haute qualité. Au moment de
l’installation, l’Employeur a bénéficié des contrôleurs multifonctions de
Honeywell. Il rappelle que Honeywell avise ses clients cinq ans à l’avance
qu’ils vont mettre fin au support des contrôleurs multifonctions. Le
fournisseur Honeywell offre alors un programme de remplacement pour aller
vers HPM. Il souligne que l’Employeur n’a pas eu le choix, qu’il a donc dû
procéder au changement de remplacer les contrôleurs multifonctions par les
contrôleurs HPM. Auparavant, l’Employeur disposait de cinquante contrôleurs
multifonctions reliés à la machine à papier. Les nouveaux contrôleurs étant
plus puissants, sept nouveaux contrôleurs ont remplacé les cinquante anciens
et font le même travail. Le remplacement a été effectué par des techniciens
en instrumentation de l’usine. Il souligne que cette implantation a diminué
le travail des techniciens en instrumentation puisqu’auparavant ils devaient
vérifier la calibration de cinquante contrôleurs multifonctions. Désormais,
les nouveaux contrôleurs n’exigent aucune calibration de la part du
technicien en instrumentation. Il souligne qu’en ce qui a trait à
l’entretien, la vérification de voltage se fait par une simple lecture et que
la programmation est faite par l’ingénieur du système et non par le
technicien en instrumentation. Partant, il conclut que ses fonctions de base
n’ont nullement été modifiées. En ce qui a trait au contrat avec le
fournisseur Honeywell, un spécialiste est fourni par ce dernier pendant trois
jours aux trois semaines, soit environ quatre cents heures par année. Ce spécialiste
répond aux questions des techniciens en instrumentation et voit à leur
formation. De plus, le fournisseur Honeywell offre un support direct 24
heures par jour, 7 jours par semaine. Il souligne que le
« trouble-shooting » du nouvel appareil se fait comme l’ancien et
il souligne qu’il s’agit d’un équipement qui brise rarement. En ce qui a
trait au logiciel pour le « tuning » de boucles, il souligne que
dix en ont été implantées. Le rôle du logiciel est de s’assurer que chaque
boucle de contrôle performe adéquatement. Il souligne que si la boucle est
peu performante, on doit s’y attaquer pour la rendre plus performante. En ce
qui a trait à l’ajout du système ULMA pour l’analyse et le diagnostic aux
machines à papier, il souligne que ce système mesure et enregistre les
défauts du papier, les trous qu’on pourrait y retrouver. L’ancien système
était doté de huit caméras alors que le nouveau système est doté de seize
caméras. Dans l’ancien système, chaque caméra mesurait un mètre alors que
dans le nouveau système, la mesure est beaucoup plus étroite et plus rapide.
L’ancien système a été remplacé parce que désuet, pas assez rapide. Le
nouveau système est beaucoup plus rapide et provient du même fabricant. Le
nouveau système prend des photos de tout trouble détecté dans la feuille de
papier. Il souligne que pour l’opérateur, il est ainsi plus facile
d’identifier la source du problème. Le nouvel appareil ne change rien au
travail du technicien en instrumentation, il doit enlever les poussières sur
les objectifs des seize caméras. Il précise que des lampes sont placées sous
la feuille de papier pour que la caméra détecte mieux les défauts de la
feuille. On doit à l’occasion changer ces lampes. Une nouvelle lampe
produisant plus de lumière, il doit en conséquence ajuster la caméra visée
par le nouvel éclairage. Il doit ainsi ajuster la sensibilité de la caméra en
fonction de la variation de l’intensité de la luminosité des lampes. Il
souligne que ces ajustements font partie de la description de ses tâches. Pour
ce faire, il rappelle au soussigné qu’il doit relire la description de ses
fonctions.
[51]
En général, il souligne que les instrumentistes
ont toujours l’appui des ingénieurs et aussi des fournisseurs dont un
technicien spécialiste qui œuvre dans la région sherbrookoise. Il souligne
que l’ensemble des changements sur lesquels il vient de se prononcer sont
normaux parce que l’Employeur doit toujours mettre à jour son équipement pour
éviter de ne plus être concurrentiel. Il souligne que quand tout équipement
devient désuet, on doit le remplacer pour rester à la fin pointe de la
technologie. Il souligne qu’au cours des cinq dernières années, l’Employeur a
fait face à des changements technologiques perpétuels. Il précise qu’un
protocole a été développé par les électriciens et les ingénieurs relativement
à la procédure de calibration et celle de la mise en route. Il rappelle que
tout électricien peut le consulter et consulter ses collègues, notamment les
salariés dédiés ou le collègue qui connaît bien la machine généralement avant
de faire appel à l’ingénieur de système selon le protocole. En ce qui
concerne l’automate programmable LM 6, à l’époque il y en avait plus
d’une quarantaine qui se trouvaient à l’usine depuis son début, soit la mise
en œuvre de la machine n
o
7 en 1987 et la machine n
o
8
en 1989. Il rappelle que selon lui, en 1999, tous les électriciens
connaissaient fort bien ces automates et le programme LM 6. Ces
automates ont été remplacés à la suite de l’avis de GE par les automates
PLC 90-70 durant les années 1999 à 2001. En conséquence, tous les
salariés ont dû apprendre à opérer avec ces nouveaux équipements. En ce qui
concerne l’installation de ces nouveaux automates programmables, le témoin
précise que son implantation a exigé de deux à trois mois de planification
portant sur l’achat, le câblage à refaire ainsi que la formation à donner aux
salariés au moins une semaine avant l’installation. Il souligne que sans la
formation donnée, tout électricien aurait eu de la difficulté à faire
fonctionner ce nouvel automate et aurait dû procéder par le biais de la
technique essais/erreurs. En ce qui concerne les plans d’installation, les
ingénieurs du service de l’ingénierie les ont assumés. Il rappelle que le
département d’ingénierie est appelé à consulter les électriciens lorsqu’ils
conçoivent les plans et qu’il en est de même vis-à-vis les techniciens en
instrumentation. Entre 1999 et 2005, de nombreux changements ont été
introduits au niveau de l’équipement, souvent pour remplacer des équipements
devenus désuets. Il rappelle que les fournisseurs GE et Honeywell avertissent
toujours l’Employeur à l’avance de l’époque où ils devront procéder à des
remplacements d’équipement puisque ces fournisseurs ne fourniront plus les
pièces permettant de les réparer, de les maintenir en bon état de
fonctionnement. Il rappelle que les automates 90-70 gèrent la majorité des
équipements tout comme les anciens automates de la série-6. Ces nouveaux
automates 90-70 sont configurés différemment des anciens automates qu’ils ont
remplacés. L’automate 90-70 est doté d’une nouvelle carte électronique
pour la communication avec le réseau Intranet de l’usine. Les électriciens
doivent être capables de savoir la fonction, le rôle de chaque carte. Tel
était un des buts de leur formation congruente. Il est d’avis que les
électriciens ne travaillent pas de façon quotidienne avec ces nouveaux
automates programmables. Par contre, des électriciens de l’équipe de relève
eux, doivent le faire quotidiennement. Les électriciens ont donc dû apprendre
à faire fonctionner l’automate PLC 90-70 par le biais du logiciel LM-90.
Il précise que les fonctions à l’écran sont placées à des endroits
différents. Ce logiciel LM-90 a été en opération pendant quelques années puis
remplacé par « Proficy Machine Edition » qui fonctionne avec la
plateforme Windows et une souris. L’usage de cet outil est nouveau. En
conséquence, l’Employeur a dispensé à ses salariés un cours d’une durée d’une
semaine pour leur apprendre le fonctionnement de la plateforme Windows. Il
souligne que les automates PLC 90-70 sont toujours en opération à l’usine
avec « Proficy Machine Edition » qui le fait fonctionner. Il
souligne qu’il travaille avec deux types d’automates, les PLC 90-70 et les
automates Siemens qui contrôlent d’autres équipements. En ce qui concerne le
positionnement des poupées, il souligne qu’auparavant les salariés faisaient
face à de nombreux problèmes. La solution a été développée par l’ingénierie,
soit un nouveau système de poupée sur l’autre bobineuse qui fonctionnait
ainsi fort bien. Il précise qu’ils ont procédé à l’installation d’un
contrôleur semblable sur l’autre bobineuse. Les électriciens ont participé à
l’élaboration de la solution et sa mise en place. Il a personnellement
supervisé la mise en place de ce nouvel équipement. Son implantation s’est
prolongée sur une période de deux ans en raison des nombreux tests qui ont
été réalisés avant son installation; ces tests ont été faits de pair avec les
électriciens. Depuis le nouveau système fonctionne fort bien. Le temps consacré
à cette installation a été de deux à trois semaines, échelonnées sur une
période de deux ans. Il précise que le « Speed Up » de la machine n
o
7 a entraîné une amélioration de la productivité et de la qualité du papier.
Il souligne qu’auparavant les machines n
os
7 et 8 étaient presque
identiques. Désormais, elles sont un peu différentes. En ce qui concerne la
préparation de l’installation du « Speed Up », deux électriciens
ont été libérés de leurs tâches pour donner de la formation aux autres
électriciens et vérifier la conformité des nouvelles installations et
procéder à la vérification des pièces de rechange qui seraient requises. La
rédaction des procédures de travail a été confiée aux électriciens puisque
les procédures devaient s’adresser aux électriciens. De nombreuses procédures
ont été rédigées par les électriciens, peut-être une dizaine. Il a participé
aussi à l’informatisation de nombreux équipements via la plateforme Windows.
Il a participé au redémarrage de la machine n
o
7 pendant environ
une année avec l’aide d’un autre ingénieur, M. Alain Fortier et d’un
technicien en instrumentation, M. Sylvain Turcotte. Les deux électriciens qui
ont également participé à ce démarrage étaient MM. Éric Cormier et Jacques
Paquet. Pour bien maîtriser le fonctionnement de ce nouvel équipement, il est
allé en Virginie pour faire des tests pendant une semaine avec MM. Alain
Fortier, Sylvain Turcotte, Éric Cormier et Jacques Paquet. L’installation de
ce « Speed Up » a entraîné des équipements différents. En ce qui concerne
les commandes à vitesse variable DC 2000, une trentaine ont été
installées. Le format varie en fonction de la puissance des moteurs mais la
programmation est la même. L’électricien n’a pas à tenir compte du format. Il
suffit d’indiquer le format puisque le fonctionnement est identique. En ce
qui a trait aux commandes AVI 300, une dizaine ont été installées. Ces
commandes arrivent avec leur propre réseau de communication. En conséquence,
le personnel a dû apprendre à maîtriser les composantes pour mieux
diagnostiquer les problèmes.
[52]
En ce qui concerne le contrôleur UC 2000, il
permet l’enregistrement du courant, des vitesses et des interventions des
opérateurs. Il communique avec VC 2000-AV 3001 de même qu’avec les
systèmes Honeywell et les automates 90-70 et le logiciel
« Cimplicity ». Ce contrôleur UC 2000 remplace les automates
de la série 6 et gère ainsi six réseaux de communication. Il souligne que les
électriciens ont dû apprendre les composantes de ce contrôleur pour le faire
fonctionner. Il a été introduit dans l’usine entre 1999 et 2003. En ce qui a
trait à l’implantation du logiciel de proclamation « TOOL BOX », il
précise qu’il est contrôlé grâce à la plateforme Windows à l’aide d’une
souris. Il a personnellement reçu une formation d’une durée d’une journée
pour apprendre à utiliser le « Controlor UC 2000 ».
[53]
La formation des électriciens relevait de M. Éric
Montmigny et des ingénieurs. Le témoin a complété son autoformation avec M.
Éric Montmigny sur l’appareil Tool-Box; cette formation a duré une
vingtaine d’heures avant d’être à l’aise. Cet appareil, le Toll-Box, est
utilisé de façon quotidienne par l’électricien. On retrouve cet appareil dans
la salle électrique où se trouve l’électricien dédié. Cette salle électrique
est nouvelle, elle est apparue au cours de la période 1999-2005. À partir de
cette salle, l’électricien dédié fait son travail quotidien. Le logiciel de
diagnostic « CIMPLICITY » est utilisé via la plateforme Windows.
Étant seulement disponible dans la salle électrique, seuls les électriciens y
avaient accès et les opérateurs n’aiment pas l’utiliser. Les opérateurs
interrogent d’ailleurs les électriciens sur tout dysfonctionnement d’éléments
de la machine qu’ils opèrent pour que l’électricien cherche la cause de ce dysfonctionnement
et la solution pour permettre la remise en marche de la machine. L’opérateur,
sachant que l’électricien maîtrise le logiciel « CIMPLICITY », il
sait que l’électricien pourra trouver la réponse à sa question. En ce qui
concerne l’implantation d’un logiciel de programmation
« VERSAPRO », il s’agit d’un logiciel utilisé seulement pour
l’auto-jointeuse de la bobineuse par le biais du PLC GE de type « 90-70 ».
Le logiciel de programmation VERSAPRO est opéré par le biais de la plateforme
Windows. Il a par la suite été remplacé par le logiciel « PROFICY
Machine Edition » qui a été introduit en 2004. En ce qui a trait aux
contrôleurs de type « PRCV » qui permettent le contrôle des moteurs
à vitesse variable avec contrôleur intégré utilisé sur la machine à papier n
o
7, l’électricien doit connaître les éléments du PRCV et ceux des contrôleurs
intégrés des moteurs à vitesse variable, soit les nouveaux moteurs IMD. Les
électriciens doivent intervenir souvent sur ce nouvel appareillage. Le témoin
reconnaît qu’il n’a jamais travaillé avec ces moteurs à vitesse variable. En
ce qui concerne l’ajout de la console d’opération de type
« Quick Panel » comme interface opérateur, le témoin précise
que c’est l’ingénieur de système qui le programme. À cette fin, il va
utiliser le logiciel « PROFICY Machine Edition » pour programmer la
console « Quick Panel » et maîtriser la clé d’accès. Il précise que
les électriciens n’ont pas accès à ces clés. Il a appris à maîtriser la
programmation de la console d’opération « Quick Panel » par le
biais de la méthode essais/erreurs; il n’a pas reçu de formation de
l’extérieur. Il souligne que le logiciel de programmation « PROFICY
Machine Edition » est un logiciel utilisé pour programmer PLM 90-70
grâce à l’environnement de la plateforme Windows. L’Employeur a dispensé une
formation aux électriciens pour leur permettre d’utiliser le logiciel de
programmation « PROFICY Machine Edition » étant donné que ça fait
partie de leurs tâches. Il souligne que ce logiciel de programmation a été étendu
à toute l’usine. En ce qui concerne les cellules de charge Hardy P/E et
Calandre ABB, le témoin souligne qu’il n’y a pas de ces cellules de
charge à la presse encolleuse. Cette cellule de charge est d’ailleurs
différente des cellules de charge ABB. Il souligne que le technicien en
instrumentation doit apprendre à calibrer ces éléments. L’ingénieur a
d’ailleurs accompagné le technicien instrumentiste à cette fin. Ces éléments
permettent le contrôle de la tension sur la feuille de papier pendant toute
sa programmation. Il souligne qu’un technicien en instrumentation de la
compagnie Hardy est venu à l’usine pour enseigner aux techniciens en
instrumentation comment calibrer ces cellules de charge. En ce qui concerne
l’ajout d’un nouveau contrôle de la caisse d’arrivée « dilution » à
la M/C 7, il souligne que ce nouvel appareil est muni de deux cent
quarante-trois tuyaux qui vont envoyer de l’eau pour assurer une très haute
qualité de la feuille produite. Ces deux cent quarante-trois tuyaux ont dû
être configurés et testés individuellement. Il souligne qu’il s’agit d’une
toute nouvelle technologie qui remplace une technologie vieille d’une
quinzaine d’années. À son avis, le démarrage de ce nouvel équipement n’a pas
entraîné beaucoup de problèmes. L’installation de ce nouvel appareillage a
été réalisée par un contracteur externe. À la suite du démarrage, il n’y a
pas eu de problèmes, sauf que la feuille bougea, l’ordinateur commandait
malheureusement à l’occasion la mauvaise valve. Le problème a été réglé par
l’installation de caméras de bord de feuille qui permettaient de mieux cibler
l’endroit où l’on devait mouiller le papier à l’aide d’une des deux cent
quarante-trois valves. Avant l’installation de cette nouvelle technique, le
technicien en instrumentation devait intervenir souvent pour réaligner la
feuille alors que désormais le système lié aux caméras de bord de feuille
procède sans l’intervention du technicien en instrumentation. En ce qui
concerne le changement au HPM fourni par la compagnie Honeywell, il souligne que
les changements font en sorte qu’ils sont désormais plus flexibles du point
de vue de la programmation. On peut programmer de plus nombreuses alarmes
qu’avec l’ancien, ce qui facile le travail de l’opérateur. Pour apprendre à
maîtriser le fonctionnement du nouveau système, on doit procéder à une
formation. L’ingénieur de système a dû suivre une période d’apprentissage
avant d’être à l’aise et ce pendant environ une semaine. Par la suite, tous
les techniciens en instrumentation ont reçu une formation appropriée à
l’usine. Cette formation ne visait pas à apprendre aux techniciens en
instrumentation à programmer l’appareil mais bien à leur apprendre à utiliser
la programmation réalisée par l’ingénieur en choisissant le module approprié.
En ce qui a trait à l’ajout du nouveau système UMA pour l’analyse et le
diagnostic des machines à papier, le témoin précise qu’il a déjà utilisé ce
système lors d’un dépannage. Il souligne que plusieurs versions de logiciel
ont été introduites sur plusieurs années relativement à ce système. Ce
système est utilisé sur chacune des deux machines à papier, d’abord sur la
machine portant le n
o
7 et quelques années plus tard sur la
machine portant le n
o
8, soit en l’an 2006. En ce qui a trait à
l’introduction du « SPEED UP » sur la machine n
o
7, il a
entraîné la mise à jour de nombreux équipements. Il souligne qu’à chaque mois
dans le secteur machine, l’ensemble des salariés a fait face à des
changements d’équipement. Dans le secteur finition, il souligne que le
remplacement de PL Automation Step 5 à 7 était un changement important.
[54]
M. Daniel Mercier a été entendu. Il a le statut
d’ingénieur en automation et travaille tous les jours avec les électriciens.
Il travaille chez Domtar Windsor depuis 16 ans. Il est diplômé en ingénierie
électrique de l’école polytechnique de Montréal. Il a travaillé chez Waterville
T G où il a eu l’occasion de travailler sur les améliorations à l’équipement
de production et il a occupé le même rôle chez Northern Télécom. Il a œuvré à
mettre à jour des contrôles de moteur, des automates dans ces deux
entreprises. Depuis qu’il travaille chez Domtar, il œuvre à cette même tâche,
soit l’amélioration des équipements, leur modernisation. Il participe à
éliminer les équipements désuets en les remplaçant en raison de la
non-disponibilité des pièces de rechange. Il souligne qu’on doit toujours
moderniser l’équipement en fonction de leur importance dans la chaîne de
production. Les fabricants fournissent d’ailleurs de nouveaux équipements
pour améliorer la performance de l’équipement existant. Il souligne qu’il a
toujours travaillé conjointement avec les électriciens; il gérait
habituellement l’échéancier des projets. La formation des électriciens, des
opérateurs, faisait partie de ses tâches. Chez Domtar de 1999 à 2005, il
était l’ingénieur en automation et contrôle soit un ingénieur de système. Son
rôle visait à maintenir et à optimiser les systèmes de contrôle, entre autres
les automates qui servent de contrôle des moteurs, les interfaces opérateurs,
soit tous les équipements électroniques inter-reliés à l’opération de la
chaîne de production. Il souligne que toutes les fois que l’on procède au
remplacement d’équipement en raison de leur désuétude, on doit s’assurer que
le nouvel équipement est aussi performant. Il est un support permanent aux
membres du personnel chargé de l’opération et de la maintenance des
équipements. Il souligne qu’il est un support constant aux électriciens quand
ces derniers ont diagnostiqué des problèmes à l’étape de
« trouble-shooting », il est disponible pour les assister pour
trouver une solution. En ce qui a trait au remplacement de
PLC Automation Step 5 à 7 et le remplacement des automates Siemens de
Step 5 à Step 7, il a donné une formation aux électriciens membres de
l’équipe de relève parce que ces derniers ont à travailler avec ces
appareils. En ce qui a trait au remplacement des automates Siemens, il
souligne que le fournisseur fournit un logiciel pour assurer la conversion du
programme. Il souligne qu’il peut arriver que certaines fonctions ne soient
pas automatiquement converties. Si le logiciel avait assuré la conversion à
100 %, la machine aurait démarré illico. En ce cas, en raison des
fonctions incompatibles entre les deux versions, le consultant doit effectuer
les modifications requises. Il souligne que lors des démarrages, on doit
planifier de nombreux essais et ce, sur une période de plusieurs mois.
L’introduction de ces deux nouveaux appareils aurait selon lui facilité le
travail postérieur des électriciens en raison d’une évolution de la
technologie informatique. Il souligne que le nouvel automate Siemens Step 7
rend plus facile le « trouble-shooting ». L’ingénieur de système
est toujours présent pour venir en aide aux électriciens impliqués, lesquels
ont obtenu une formation dispensée par les consultants. Selon le témoin, les
automates PLC GE sont les automates les plus répandus dans l’usine, soit
le standard. Ils ont remplacé les automates GE série VI, de même que les PLC
série VI. Il souligne que le remplacement se fait de la même façon que pour
les automates Siemens. Ce remplacement a entraîné le remplacement du châssis
principal mais n’a pas requis le recâblage de tout le système au complet.
Cependant, on a dû faire la conversion du programme et c’était là une des
tâches de l’électricien d’installer le nouvel automate. Il souligne que le
nouveau logiciel est plus simple à utiliser. En ce qui a trait à la
reprogrammation de la cartonneuse PEMCO avec Intouch, il précise que Intouch
est une interface opérateur. La reprogrammation vise à éliminer les pertes de
temps autant au niveau opérationnel, soit la mise du papier dans les boîtes.
Il souligne que chaque fois qu’on changeait de dimension, ça prenait beaucoup
de temps à modifier la configuration pertinente. En ce qui a trait au côté
entretien, l’ancien système engendrait beaucoup de problèmes avec plein de
diagnostic à réaliser et beaucoup de temps d’intervention de la part des
électriciens. En conséquence, le coût de la reprogrammation visait à diminuer
le temps de configuration d’interventions. La reprogrammation a été réécrite
complètement par une firme spécialisée en automatisation et en interface
Intouch. Cette firme externe avait déjà réalisé plein de projets à la
compagnie Domtar Windsor. Il souligne qu’ils ont utilisé la méthode de
programmation par GRAF 7, soit une méthode reconnue qui simplifie la
programmation. Ce faisant, ils ont introduit beaucoup d’alarmes dans le but
de faciliter le diagnostic, lequel est disponible sur l’écran Intouch. Si une
composante devient dysfonctionnelle, le système l’identifie. Par conséquent,
l’opérateur peut rapidement intervenir ou faire appel à l’électricien s’il
est incapable. Auparavant, l’électricien surveillait le tout. La modification
facilite ainsi le travail de l’opérateur. Quant à l’électricien, il a
toujours les mêmes tâches. Il a toujours accès aux ingénieurs à l’interne ou
à ceux du fournisseur. L’installation a été complètement réalisée par
l’Employeur. L’électricien a reçu une formation pertinente et dispose d’un
document qui explique toutes les fonctions de l’appareil. À la suite de la
reprogrammation, on a moins besoin de recourir à Siemens Step 7 pour
identifier les problèmes puisqu’ils apparaissent à l’écran Intouch. En
conséquence, désormais, la tâche de l’électricien est plus facile. En ce qui
a trait à la formation des électriciens, il précise qu’elle se fait toujours
dans le cadre de leur travail pendant leurs heures de travail, sur les lieux
du travail. En ce qui a trait à l’introduction du nouveau palettiseur folio
« AUTEFA », il précise que cet équipement remplace un ancien qui
était trop âgé et d’ailleurs amoché. L’employeur voulait que le nouveau
palettiseur puisse fonctionner à plein régime. Son installation a été faite
par un consultant en ingénierie en collaboration avec des électriciens de
l’Employeur. Au moment du démarrage de ce nouvel appareil, il y a eu des
problèmes importants. Il a été consulté à ce sujet par l’un des ingénieurs
chargé de son installation. Pour la solution des problèmes survenus, ils ont
eu recours à un spécialiste de l’extérieur et non à un ingénieur oeuvrant
chez Domtar. À son avis, l’introduction de ce nouvel appareil n’a pas
entraîné de modifications des tâches de l’électricien puisqu’un automate S-7
gère le fonctionnement du nouveau palettiseur. La nouvelle programmation a
été mise en place par le même consultant qui a reprogrammé la cartonneuse
PEMCO. Cette nouvelle programmation n’a pas entraîné de modifications des
tâches de l’électricien, au contraire, ça facilite son travail puisqu’il y a
moins de travail de l’ancien appareil qui tombait en ruine. Quant au
fonctionnement de ce nouvel appareil, les électriciens ont reçu une formation
pertinente et disposent d’un manuel d’utilisateur pour faciliter leur
travail. Il souligne que l’électricien intervenait régulièrement sur l’ancien
appareil mais rarement sur le nouveau. Il rappelle que l’installation de tout
nouvel équipement fait partie des tâches de l’électricien tout comme la
vérification du fonctionnement de chacune de ses composantes. À ce sujet, il
rappelle au soussigné l’article 11.01.01 de la convention collective
pertinente (S-2). En ce qui a trait au remplacement du système
« SIMADYN », il souligne qu’il s’agit d’un appareil digital de
contrôle des moteurs. Ce système fait en sorte qu’on coupe le papier de bonne
dimension. L’ancien système était désuet, on a dû le remplacer. Sa
programmation a été faite par un expert de Siemens qui a été présent lors du
démarrage, y a participé et en était même le responsable. Le témoin souligne que
lui-même et les électriciens ont participé à son implantation et à son
démarrage et qu’une firme externe y a aussi œuvré. L’implantation de ce
nouveau système n’aurait entraîné aucune modification des tâches de
l’électricien. En fait, l’électricien, à ce sujet, assume toujours les mêmes
tâches et les mêmes responsabilités. Le nouveau système a même entraîné une
amélioration du « trouble-shooting ». Le témoin précise que
l’ingénieur est toujours présent pour aider les électriciens au cas de besoin.
En ce qui a trait à la modification au positionnement des palettes par
l’introduction d’un nouveau système de sécurité, le témoin souligne que
l’ingénieur et les électriciens ont reçu une formation d’une durée de deux
semaines intensives. Cette modification a entraîné l’installation d’un réseau
de sécurité le long des convoyeurs. La blessure qu’avait subie un opérateur
par le biais d’une palette chargée de rouleaux de papier a entraîné et
justifié l’installation de nouveaux rideaux de sécurité pour empêcher la récidive
d’un tel accident. Ces rideaux de sécurité faisaient en sorte de désactiver
les moteurs alimentant les convoyeurs. Dès qu’une personne salariée traverse
le rideau de sécurité, cela a pour effet de désactiver les moteurs qui
animent les convoyeurs par le biais d’une matrice de photocellule. En ce qui
a trait à l’ajout « Photocell » au transmetteur, il souligne onze
éléments importants dans le cadre de ce projet. En premier lieu, on devait
procéder à l’évaluation de la profondeur des casiers de même que la présence
de charge déjà présente dans les casiers. On a procédé au remplacement de
deux Photocell par une Photocell plus versatile. L’électricien a procédé à
son installation, ce qui selon le témoin, n’était pas compliqué, elle était
facile à ajouter. Le témoin souligne que l’Employeur dispose de trois à
quatre sortes de Photocell qui sont installés dans plusieurs endroits
différents dans l’usine. La Photocell B sert évaluer les dimensions alors que
la Photocell A sert à détecter la présence de matériel dans les casiers. Le
témoin souligne que les charges sont mesurées avant d’entrer dans l’entrepôt.
On refait le mesurage à la fin du transport, avant son déplacement vers les
casiers dans les entrepôts via les nouvelles Photocell. Le témoin souligne
que pour l’électricien, ces tâches n’ont pas été modifiées. On retrouve
plusieurs Photocell dans les transmetteurs pour faciliter le déplacement et
l’entreposage du matériel. Quant à la route d’entretien des Photocell, elle
est facile à vérifier, ça fait partie des tâches d’entretien de
l’électricien. Sept transmetteurs ont été installés sur une période de
plusieurs semaines. En ce qui a trait à la Photocell C, elle permet le
positionnement par laser. D’ailleurs l’Employeur a introduit le Laser de
positionnement Transtockeur et pastille RF. Le témoin précise que cet
appareil est doté d’un encodeur soit un appareil électronique qui détermine
le cheminement à effectuer par le Transtockeur. Le témoin précise que ce
système a procuré de nombreux avantages, le laser est un nouvel équipement.
Il remplace l’encodeur autrefois installé sur la roue du Transtockeur. La
modification au système fait en sorte qu’il n’y ait plus besoin d’utiliser de
barre de synchronisation, laquelle est remplacée par les pastilles RF. Ce
nouvel appareil facilite le travail de l’électricien et de l’ingénieur.
[55]
En ce qui a trait au descendeur de rouleaux
électromagnétique, il souligne que ce nouvel appareil permet la descente des
gros rouleaux. Auparavant, les contrôles étaient hydrauliques alors que les
nouveaux contrôles sont plus doux. Il souligne qu’il fonctionne très bien
depuis son installation. Son installation a été confiée à la firme
d’ingénierie CIMA. Il souligne que le contrôle est plus facile puisqu’il est
désormais électronique. En ce qui concerne l’implantation de onze nouveaux
VDA (véhicules de direction assistée), il souligne que l’ancien VDA pouvait
transporter un rouleau de 86 pouces de longueur et que le nouveau modèle des
VDA permet de transporter un rouleau pouvant atteindre 103 pouces de
longueur. Les nouveaux VDA sont autorechargeables en raison de la nouvelle
technologie et entraînent donc moins de manipulation de la batterie.
L’entretien est d’ailleurs plus facile que l’ancien. Les nouveaux VDA sont
munis d’un mini programme pour les tester ce qui n’était point possible avec
l’ancien modèle. Il souligne qu’il s’agit d’un changement qui n’entraîne
aucun ajout aux responsabilités de l’électricien. En effet, il n’y a aucune
modification du côté électrique et un peu du côté informatique. Un
électricien dédié est d’ailleurs affecté à l’entretien de ces véhicules. Il
souligne que l’on a dû à un moment donné installer un autre poste de
chargement de batteries identique à l’autre, vu qu’il fallait désormais
recharger les batteries de trois véhicules. En ce qui a trait au remplacement
des imprimantes d’étiquettes, le témoin précise que l’ingénieur de système
intervient rarement vis-à-vis ces appareils. Il souligne que les imprimantes
d’étiquettes font partie des équipements électroniques relevant des
électriciens et que leur remplacement était tout à fait normal. Auparavant,
il y avait des imprimantes Zebra. Les électriciens ont demandé à s’occuper
des nouvelles imprimantes d’étiquettes. Le témoin précise que leur entretien
n’a rien de compliqué. Relativement au remplacement du redresseur de bobine
1, le témoin précise qu’il s’agit d’un équipement mécanique, on passait de
l’hydraulique automatisé par une technologie proportionnelle, on accélère
graduellement la bobine et non pas de façon brusque. Ce changement n’a
modifié en rien les tâches de l’électricien puisque comme vis-à-vis l’ancien,
il s’occupe des contrôles électroniques de ce nouveau redresseur. Il y a
toujours une partie hydraulique et son entretien est fort peu fréquent. Le témoin
n’a jamais dû intervenir vis-à-vis sa programmation. Il souligne que ce
redresseur de bobine fait partie de la ligne d’emballage. Ce nouvel appareil
n’a pas engendré de nouvelles responsabilités pour l’électricien chargé de
son engagement. Généralement, en ce qui a trait au changement technologique
survenu entre le 1
er
janvier 1999 et le 28 avril 2005, il souligne
que l’entreprise voulait maximiser la productivité des équipements en raison
du fait que certains équipements étaient désuets et qu’à l’occasion les
pièces de rechange n’étaient plus disponibles. Partant, Domtar Windsor a dû
investir massivement dans de nouveaux équipements pour être à la hauteur de
la concurrence. Selon le témoin, tous les changements dont il a fait état ont
entraîné chez l’électricien des travaux faisant partie de leurs tâches, tels
qu’énumérés à l’article 11.01.01 de la convention collective. En ce qui a
trait à la formation des électriciens, ils la suivent pour pouvoir ainsi
assurer le bon fonctionnement de tout nouvel équipement et à cette fin,
disposent des manuels d’utilisation et d’entretien fournis par le
fournisseur. Il souligne qu’au cours de toute cette période, des changements
ont été très fréquents et continuels. Le témoin souligne que plus de
50 % de son temps est consacré à la planification, l’implantation et la
mise en marche de nouveaux équipements. L’Employeur dispose d’une liste
d’équipements désuets. Partant, les cadres doivent prioriser les changements
y reliés en fonction des disponibilités budgétaires. Il souligne que les
interventions requises aux électriciens faisaient partie de ses tâches. Au
cours du contre-interrogatoire, il a reconnu qu’il fait la programmation dans
son bureau, laquelle doit être mise en œuvre par les électriciens. En ce qui
a trait au maintien des systèmes de contrôle, il vise à s’assurer que les
systèmes sont sauvegardés, notamment les automates et les
interfaces-opérateurs. Il reconnaît qu’on doit rédiger des procédures pour
permettre la configuration des équipements. Des électriciens peuvent être
appelés à rédiger des procédures pertinentes à l’accomplissement de leurs
tâches. La procédure, en fait, précise le processus à suivre, les étapes et
les moyens à utiliser. Il souligne qu’on doit supporter techniquement le
département d’opération, soit les cadres et les opérateurs et tous les
salariés oeuvrant à l’entretien. De 1999 à 2002, parmi les opérateurs et les
cadres opérateurs, on retrouvait deux ingénieurs de système, un superviseur
pour chacun des cinq secteurs où 15 à 20 salariés oeuvraient. En ce qui
concerne l’entretien, tous les corps de métier y participaient, soit les
mécaniciens, les soudeurs et électriciens. En ce qui a trait à la distinction
de son rôle et de celui de l’électricien, il souligne que la programmation
appartient à l’ingénieur en charge des stratégies de contrôle qui doit, à
titre de responsable, optimiser son perfectionnement. L’électricien nous aide
en ce qu’il met en place le système imaginé par l’ingénieur. En ce qui a
trait au « trouble-shooting », le premier répondant est
l’électricien. Ça fait partie de ses tâches de tenter de trouver une
solution. Au cas d’échec, il fait appel à l’ingénieur de système ou à
l’électricien dédié. Des ingénieurs de système sont présents à l’usine depuis
ses débuts et ont toujours été en support aux électriciens. En ce qui a trait
au remplacement des PLC Automation Step 5 à 7, au niveau de la finition il
précise que c’est nouveau mais que le Step 7 ressemble au Step 5. Il souligne
que le contenu électronique interne du Step 7 est semblable à celui du Step
5. Le programme lié au Step 7 a servi d’ailleurs à convertir le Step 5. En ce
qui concerne l’automate Siemens, il souligne qu’on a mis des mois à
l’implanter. Dans le cadre de cette implantation, il a été accompagné de M.
Pierre Massé, l’électricien dédié. En ce qui a trait à l’automate Automation
PLC, il souligne que la conversion du Step 5 vers le Step 7 a été plutôt
compliquée. Cette conversion a été réalisée par un ingénieur de la firme
CIMA. Le témoin et l’électricien dédié, M. Massé, ont identifié les problèmes
avec les ingénieurs de la firme externe CIMA. En ce qui a trait à la
programmation des PLC Automation, l’électricien dédié peut le faire avec
l’autorisation des ingénieurs. En ce qui a trait au PLC Siemens, l’électricien
peut avoir identifié et réglé des problèmes. Il souligne que les Step 5
fonctionnaient avec le logiciel plateforme DOS alors que les Step 7
fonctionnent avec la plateforme Windows. En ce qui concerne le remplacement
des automates Série VI vers les automates PLC GE de type
« 90-70 », il souligne que tous les automates VI ont été remplacés
et qu’à l’époque on disposait de quatre-vingts automates dans le secteur
finition. Il souligne que la programmation est légèrement différente, pas de
façon substantielle. Elle est plus pareille que différente. Ils disposaient
d’un convertisseur pour réaliser l’implantation du nouvel automate. En ce qui
a trait à l’implantation du nouveau palettiseur folio « AUTEFA »,
il reconnaît qu’il n’y a pas participé c’est un consultant externe qui est
venu en faire la programmation. Il rappelle que le rôle de l’électricien est
de raccorder l’équipement, de participer à sa mise en marche et d’en assurer
le suivi du bon fonctionnement. Le dédié doit répondre aux problèmes avec
l’aide de l’ingénieur de système ou du consultant chargé de sa programmation,
de sa mise en marche. En ce qui concerne le remplacement du système
« SIMADYN », il reconnaît qu’il a bénéficié d’une formation de deux
semaines à Atlanta en Georgie accompagné de l’électricien Pierre Massé. En ce
qui a trait à l’ajout de « Photocell », on retrouve des Photocell
de trois types : A, B, C. On a dû procéder à des tests vis-à-vis chacun
des groupes de Photocell, lesquels se sont déroulés sur plusieurs mois.
L’électricien a procédé aux ajustements puisque le travail sur le terrain est
la responsabilité de l’électricien. L’installation relève de l’électricien.
Le laser de positionnement Transtockeur a dû être calibré et à cette fin, on
a procédé à l’ajout des paramètres dans le laser. L’ingénieur a déterminé le
contenu et l’électricien les a ensuite introduits dans le système. Il
rappelle que les changements sont constants en fonction de la liste de
désuétude. Il est incapable de préciser si d’autres changements importants
sont intervenus dans le secteur finition et qu’il en est de même pour les
autres secteurs.
[56]
M. Sylvain Frappier a été entendu. Il occupe le
poste de superviseur électrique au secteur instrumentation. Il œuvre chez
l’Employeur Domtar Windsor depuis août 1989. Au début, il oeuvrait au secteur
production de l’ancienne usine et par la suite dans la nouvelle usine il a
occupé un poste de technicien en instrumentation après neuf mois. Il est
cadre chez l’Employeur depuis mai 1999, soit superviseur en instrumentation jusqu’à
2004, par la suite, superviseur électrique. Son rôle était de s’assurer du
bon maintien des équipements et du bon entretien au moment approprié. Il
recevait l’appui du technicien en instrumentation et travaillait sur la
fiabilité des équipements. Il a été en charge des techniciens en
instrumentation de 1999 à 2005, soit douze techniciens en instrumentation de
jour et les membres de techniciens en instrumentation faisant partie de
l’équipe de relève en instrumentation, soit cinq employés permanents. Quant à
son rôle auprès des techniciens en instrumentation, il devait leur remettre
les bons de travail à accomplir pour le bon fonctionnement des équipements.
Il devait voir à émettre ces bons de travail et s’assurer que le travail
était bien accompli en plus d’assurer un bon climat de travail au sein de
l’équipe des techniciens en instrumentation. Tout technicien en
instrumentation qui a besoin d’aide, de support, s’adresse directement à son
superviseur ou à l’ingénieur de système ou d’entretien et des fournisseurs au
besoin ou à un confrère de travail plus expérimenté. En ce qui a trait aux
tâches de technicien en instrumentation, il rappelle au Tribunal que ce
dernier doit appliquer l’article 11.07.01 de la convention collective (S-2)
intitulé à ce sujet
Le guide des employés de métier
. Il rappelle
qu’avant les techniciens portaient le nom de mécaniciens en instrumentation.
Il souligne qu’on doit aussi consulter l’article 11.07.05 de la convention
collective (S-2, p. 90). Son rôle était de s’assurer que le technicien en
instrumentation accomplit toutes ses tâches. Il affirme avoir participé aux
changements intervenus de janvier 1999 à avril 2005, notamment sur le
« Speed Up » de la machine à papier. Il souligne que les mises à
jour ont engendré pendant cette période des dépenses d’au-delà de 50 millions
de dollars. Il affirme que la compagnie Domtar Windsor investit un minimum de
15 millions par année pour ajuster ses équipements et remplacer les désuets.
Il affirme que tout le personnel vit constamment l’évolution technologique.
Lorsqu’un changement technologique survient, le technicien en instrumentation
participe à l’installation du nouvel équipement avec l’aide du fournisseur
pour assurer sa mise en marche, son calibrage. On doit aussi s’assurer de
mettre en place les bons programmes d’entretien. En ce qui concerne la
formation des techniciens en instrumentation, il précise que celui qui
participe à l’implantation du nouvel équipement reçoit la formation
pertinente à son utilisation, son fonctionnement. Par la suite, on étend la
formation aux autres techniciens en instrumentation. Habituellement, la
formation est donnée par le fournisseur et les autres techniciens en
instrumentation sont formés par jumelage avec celui qui a reçu la formation
de la part du fournisseur. Il souligne qu’il a été superviseur électrique
depuis 2004 alors qu’auparavant il était superviseur en instrumentation. Il
affirme qu’il connaît bien ce nouvel équipement. Ce nouvel équipement a été
installé en raison des problèmes de contamination antérieurs qui avaient
entraîné le développement de bactéries dans la pâte conservée dans des
réservoirs. L’ORP est une sonde qui sert à donner la lecture de la
concentration de chlore dans la pâte. Le chlore est utilisé pour contrôler le
niveau de bactéries. Il s’agit d’une sonde qui mesure six pouces par un
pouce. Elle se rapproche de la sonde PH, soit l’inverse. Elle est reliée au
même transmetteur qui affiche les résultats de la sonde PH. En fait, il
s’agit de la même installation que la sonde PH. Le technicien en
instrumentation doit s’assurer que la lecture est exacte en fonction de la
courbe de calibration. Il s’agit du même travail que sur la sonde de PH bien
que les échantillons soient différents. Auparavant, le technicien limitait
son travail à la vérification des résultats de la sonde PH, désormais il fait
également les résultats de la sonde ORP. En plus, il doit diagnostiquer et
régler les problèmes reliés à l’utilisation des sondes. Quant à la
vérification de la calibration, elle doit être faite au moins une fois par
semaine. En ce qui a trait aux bris de l’appareil, on doit remplacer la sonde
et calibrer la nouvelle sonde. Elle ne peut pas être réparée puisqu’il s’agit
d’un petit instrument jetable. Le témoin souligne qu’il n’est pas plus compliqué
de travailler sur la sonde ORP que sur la sonde PH. En ce qui concerne
l’ajout dans le secteur instrumentation de l’équipement
« FREENESS », il affirme qu’il connaît bien cet instrument. Il est
utilisé pour mesurer l’étanchéité de la fibre. Les résultats de cette lecture
permettent aux opérateurs d’ajuster l’affinage de la fibre. Le nouveau modèle
plus récent est doté d’une technologie plus fiable et plus précise. Elle
permet de réaliser une fibre plus étanche et plus solide. En ce qui a trait à
la nouvelle technologie, il fait remarquer qu’il l’a vécue avec le
fournisseur qui a participé à son implantation, avec lequel il a réalisé de
nombreux tests essais/erreurs, le technicien en instrumentation qui a
participé à l’implantation dans le cadre de ses tâches avec ceux du
fournisseur « BTG » qui a fourni la formation au technicien en
instrumentation qui participait à l’implantation, lequel, par jumelage, a
formé les autres techniciens en instrumentation. Après l’implantation, il
souligne que le technicien dédié et un technicien de l’équipe de relève
dûment formés voient au bon fonctionnement de l’appareil. Il souligne que le
travail par rapport à l’ancien équipement est le même. Ils doivent procéder
au nettoyage de l’équipement une fois par semaine, procéder au changement des
filtres à eau et comparer les tests de laboratoire faits une fois par semaine
pour s’assurer du bon fonctionnement, soit le caractère adéquat de la lecture
faite par l’appareil. Il souligne qu’il reçoit les résultats une fois par semaine
par courriel. Il souligne qu’en raison de l’évolution technologique, le
travail dûment réalisé avec le nouvel appareil est comparable à celui fait
avec l’ancien. En ce qui concerne l’ajout du nouveau système analyseur aux
machines à papier (KAJAANI), il souligne qu’il introduit une nouvelle
technologie. Cet analyseur remplit deux fonctions : il mesure le
pourcentage de fibres dans l’eau blanche et mesure ainsi la consistance. De
plus, il mesure le niveau de la cendre, il souligne que la toile transporte
99 % d’eau et 1 % de pâtes. Cet appareil sert à mesurer, à
s’assurer que la pâte n’est pas drainée dans l’eau blanche. Elle sert à doser
les produits chimiques introduits dans la fibre. Il précise que le même
technicien en instrumentation qui s’occupe du « FREENESS » s’occupe
également du système analyseur KAJAANI. En ce qui a trait à l’implantation de
cet analyseur, le technicien en instrumentation a participé à son
installation, sa calibration avec le fournisseur. Le montage a été fait par le
technicien en instrumentation et sa mise en marche a été réalisée en
collaboration avec le fournisseur. Après sa mise en marche, le technicien en
instrumentation s’assure que la lecture est compatible avec les résultats des
tests faits par le laboratoire. Il souligne que le fonctionnement du nouvel
équipement est le même que l’ancien et qu’il en est de même pour le
« trouble-shooting ». Quant à la formation destinée aux deux
techniciens dispensée par le fournisseur, elle a par la suite été transmise
par jumelage aux autres techniciens. Depuis son installation, les techniciens
en instrumentation ont toujours l’appui de la part du fournisseur. Il
souligne qu’il s’agit d’un appareil fiable auquel on consacre environ quatre
heures par semaine à son entretien. En ce qui concerne l’ajout de la valve
SMART avec communication HART et logiciel de diagnostic aux machines à
papier, communément appelé positionneur intelligent, il précise qu’il s’agit
d’une importante évolution technologique car elle élimine un intermédiaire,
soit le convertisseur électropneumatique. Pour pouvoir calibrer la valve, il
faut connaître le fonctionnement du processus Il s’agit toujours de la
même valve, avant on utilisait un positionneur pneumatique et désormais, on
utilise un positionneur intelligent. Ce nouvel équipement n’est pas plus
compliqué que l’ancien. Il doit être recalibré aux cinq ans, ce qui exige de
reprendre connaissance de la documentation. La formation pour contrôler ce
nouvel équipement a été dispensée par le fournisseur et le technicien qui l’a
reçue l’a par la suite transmise à ses compagnons par jumelage. Il souligne
qu’aucun technicien en instrumentation n’est dédié à cet appareil. Il
souligne que le travail sur cet appareil fait partie des tâches du technicien
en instrumentation. Le technicien en instrumentation utilise un communicateur
HART pour communiquer avec la valve SMART. Le communicateur sert d’ailleurs à
paramétrer la valve SMART. En ce qui a trait aux caméras de bord de feuille
« Aquatrol », il souligne que c’est un ajout puisque de telles
caméras n’étaient pas installées avant. L’installation a été faite au niveau
de la presse encolleuse. Elle a entraîné l’installation d’un scanner à
l’enrouleuse, il se déplace sur la feuille, lit l’humidité, le taux de
cendre, le poids de base de la feuille, son épaisseur et les couleurs pour
ainsi assurer une très grande qualité du produit. Il souligne que l’Aquatrol
sert à ajouter de l’eau, le cas échéant, pour assurer l’uniformité de la
feuille. En ce qui a trait à la caméra de bord de feuille, elle a été
installée pour s’assurer que l’ajustement de l’humidité se fasse dans la zone
appropriée. Auparavant, les techniciens en instrumentation mesuraient
manuellement avec un gallon; avec la lecture de caméra de bord de feuille le
réajustement se fait automatique et ainsi le technicien n’a plus à aller
mesurer le bord de feuille avec son gallon à mesurer. Partant, cet ajout a
facilité le travail du technicien en instrumentation. En ce qui a trait aux
caméras de bord de feuille, le technicien en instrumentation doit s’assurer
de la propreté de la lentille de la caméra, procéder fréquemment à son
nettoyage et la remplacer au cas de dysfonctionnement car elle est
remplaçable et non réparable. Le témoin souligne qu’on peut être des semaines
sans remplacer une caméra puisqu’il existe un système de nettoyage
automatique. L’installation de toute nouvelle caméra est assurée par le
technicien en instrumentation. Il souligne que le fournisseur a fourni des
éléments pour permettre de les installer correctement. En ce qui concerne la
réparation des appareils de laboratoire, le témoin souligne qu’il ne s’agit
pas d’un nouvel équipement. Le laboratoire à l’interne chez Domtar Windsor
contient divers équipements vu tous les tests à réaliser. Lorsqu’un problème survient
avec un équipement, on procède à l’appel du premier répondant équipé d’une
radio. Ces personnes sont chargées de fournir le service aux machines à
papier, il est le technicien dédié à réparer les appareils de laboratoire, ce
qui gruge 10 % de son temps. Il souligne que malheureusement il ne
dispose pas de pièces de rechange pour ces appareils et doit, en conséquence,
expédier l’appareil chez le fournisseur ou demander au fournisseur qu’il
s’amène sur les lieux pour procéder à la réparation. En ce qui concerne
certains appareils, il souligne qu’on doit changer les lampes
hebdomadairement. En ce qui concerne l’ajout d’un appareil pour consistance
micro-ondes aux machines à papier, il souligne que la technologie était
existante sur les machines mais n’était pas en place aux machines à papier.
Elle a été implantée dans les années 2000. Le nouvel appareil a remplacé un
appareil qui mesurait la consistance avec beaucoup moins de précision.
L’appareil est installé au dernier réservoir de pâte. Par la suite, la pâte
se retrouve sur la machine à papier. Le nouvel appareil est plus précis en
raison d’une évolution technologique, selon le témoin. Son implantation a été
faite par les techniciens en instrumentation de l’Employeur avec l’aide du
fournisseur. L’implantation a nécessité environ huit heures, quant à sa mise
en marche et son calibrage, les techniciens ont consacré une heure. Par la
suite, les techniciens en instrumentation doivent s’assurer que les lectures
faites par l’appareil est valide en comparant les résultats aux résultats des
tests du laboratoire reçus par courriel à raison d’une fois par semaine. Pour
accomplir cette tâche, les techniciens en instrumentation y consacrent
environ trente minutes par semaine. En ce qui concerne l’ajout d’un actionneur
« REXA », pour valve hydraulique ou machine à papier, le témoin
souligne que l’implantation a eu lieu après les années 1999. Ils ont dû
procéder au changement du type de valve, le nouvel actionneur
électro-hydraulique, pour assurer l’ouverture appropriée de la valve.
Auparavant, l’actionneur était pneumatique. Le nouvel appareil résulte d’une
évolution technologique et permet une meilleure précision que l’ancien
équipement. L’actionneur qui contrôle ainsi la valve qui laisse passer
la pâte est en fait une force hydraulique qui est activée par un lien
électrique. Son implantation a été faite par un technicien en instrumentation
avec l’aide du fournisseur et des tuyauteurs. La mise en marche a été réussie
avec l’aide du fournisseur. En ce qui a trait à l’ajout de caméras haute
vitesse pour les casses aux machines à papier, le témoin souligne que ces
caméras servent à diagnostiquer les causes des casses dans la feuille de
papier, les déchirures de la feuille. Ces déchirures se retrouvent dans une
fosse pleine d’eau pour redevenir de la pâte, laquelle est repompée dans un
réservoir de casse. Ces caméras ont été posées le long du parcours emprunté
par la feuille de papier à des positions stratégiques pour aider à
diagnostiquer la cause de la casse. Les images de ces caméras sont transmises
dans la salle de contrôle où se trouvent les opérateurs sur un méga PC avec
mémoire qui enregistre toutes ces images. L’opérateur peut visualiser les
étapes de la casse pour aider à poser le diagnostic. Auparavant, le système était
équipé de 4 caméras mais non à haute vitesse, lesquelles ont été remplacées
par 24 caméras à haute vitesse par machine. Un technicien en instrumentation
à temps plein est dédié à l’opération de ces 48 caméras. L’installation a été
réalisée par un technicien en instrumentation et du fournisseur pour la
synchronisation du système. Après son installation, un technicien en
instrumentation est dédié à l’entretien et au reconditionnement des caméras.
Le technicien en instrumentation qui y œuvre à temps plein a procédé à la
formation par jumelage d’un technicien en instrumentation membre du groupe de
relève. Il souligne que l’entretien de ces nouvelles caméras haute vitesse
n’est pas plus compliqué que les anciennes caméras à vitesse moindre, reliées
à des cassettes d’enregistrement VHS. Il souligne qu’un représentant de
Mesurex est sur place pour faciliter le diagnostic et aider au
« trouble-shooting ». Par la suite, il souligne que la grande
compagnie Honeywell a acheté Mesurex. Selon lui, le nouvel équipement
constitue un avancement technologique. Au cours du contre-interrogatoire, il
a reconnu que pour l’aider à solutionner des problèmes auxquels il est
confronté, il peut choisir de consulter un collègue, les ingénieurs ou le
superviseur. Il souligne que le technicien dédié est une personne à consulter
par un collègue parce qu’elle est beaucoup plus expérimentée. À titre de
statut de superviseur, il n’a pas le statut de contremaître, il est
superviseur électrique et en instrumentation depuis 2004. Au total, il
supervise 17 personnes, soit des électriciens et des techniciens en
instrumentation. En ce qui concerne l’« ORP », les techniciens en
instrumentation peuvent avoir recours à l’ingénieur pour les aider à
solutionner tout problème décelé. Il souligne que comme technicien en
instrumentation il avait déjà programmé les sondes de PH. En ce qui concerne
« FREENESS », il y a déjà œuvré et a déjà
« trouble-shooté » cet appareil à plusieurs reprises. Il souligne
qu’ils ont dû mettre beaucoup de temps à assurer son démarrage, sa mise en
marche. Elle a été réalisée grâce au travail avec une équipe de laboratoire
et du fournisseur et ce, sur plusieurs mois. En ce qui concerne le système
analyseur « KAJAANI », il souligne que plusieurs modèles se
retrouvent dans l’usine à diverses époques. La machine n
o
7
est dotée du KAJAANI-RMI et que la machine à papier n
o
8
était équipée du modèle KAJAANI-RM 200. En ce qui concerne l’ajout de valve
« SMART » avec communication « HART », il souligne qu’il
n’a pas participé à son installation ni à son « trouble-shooting ».
La programmation est réalisée à l’aide d’un portable en raison de la présence
du communicateur HART. Il souligne qu’à partir du plancher, on peut voir si
la valve est bien positionnée. Il souligne qu’auparavant le fonctionnement du
positionneur était connu de tous les techniciens en instrumentation parce
qu’il s’agissait du même depuis 40 ans. En ce qui concerne la route
d’inspection des valves, l’arrêt de la machine permet de simuler l’ouverture
de la valve. Deux techniciens en instrumentation en font l’inspection lors de
l’arrêt des opérations « Shot Down ». En ce qui concerne l’ajout
des caméras de bord de feuille, il souligne qu’étant superviseur il n’a pas
participé à son installation ni à son « trouble-shooting », lequel
a été réalisé par MM. Martin Laprise et René Audet. En ce qui concerne la
route d’entretien, il souligne qu’il comporte le nettoyage quotidien des
lentilles avant l’installation d’un système de lavage automatique. En ce qui
concerne les paramètres du logiciel qui les contrôle, il souligne qu’on doit
les modifier si la caméra ne fait pas correctement son travail. Cette tâche
fait partie du travail des techniciens en instrumentation d’ajuster les
caméras. Il souligne que le technicien en charge de l’entretien des appareils
se retrouvant au laboratoire bénéficie du contrat de service avec certains
fournisseurs qui procèdent à l’entretien et à la réparation de certains
appareils de laboratoire. Ce technicien en instrumentation est devenu plus
connaissant et a développé des expertises en raison de son aise avec
l’électronique. Il souligne qu’il avait d’ailleurs été choisi en raison de
cette qualité pour ainsi devenir le responsable de l’entretien des appareils
de laboratoire. Il souligne que via l’Internet, il va chercher des procédures
pour faciliter le « trouble-shooting » des appareils de
laboratoire. C’est ainsi que désormais ce technicien en instrumentation
procède à plus de réparations à l’interne que par le passé. Le laboratoire
gère les contrats de service avec les fournisseurs pour divers appareils. Le
technicien en instrumentation peut commander directement des pièces au
fournisseur pour réparer certains instruments. En ce qui concerne
l’actionneur « REXA », pour valves hydrauliques aux machines à
papier, il souligne que cet actionneur a été dix ans sans manifester quelque
problème. Partant, les techniciens en instrumentation n’ont effectué aucun
travail vis-à-vis l’entretien des actionneurs REXA puisqu’un second se
retrouvait dans le secteur Nord. On doit procéder à la vérification de la
stabilité de la valve et intervenir si l’actionneur ne peut plus changer son
ouverture. En ce qui a trait à l’ajout de caméras haute vitesse pour les
casses aux machines à papier, il souligne qu’il n’a pas participé à
l’installation ni au « trouble-shooting » de ces caméras. Leur
installation a été effectuée par un représentant du fournisseur Honeywell et
un technicien en instrumentation de Domtar. Elle s’est étendue sur plusieurs
mois. Il souligne que 24 caméras ont d’abord été installées sur la machine à
papier n
o
7, la formation des techniciens en instrumentation
a été réalisée par un spécialiste venu de la Finlande, un technicien en
instrumentation est chargé à temps plein de l’opération de ce système qui,
une année plus tard, a comporté 24 autres caméras à haute vitesse installées
sur la machine à papier n
o
8. Il souligne que l’on retrouve
trois types de caméras parmi les 24, soit des caméras calandres, à grand
angle ou ajustables à distance sur la machine n
o
8 et non sur
la machine n
o
7. Il rappelle que l’installation des appareils
et le « trouble-shooting » sont des tâches relevant du technicien
en instrumentation.
[57]
M. Jeannot Landry a été entendu. Il s’agit d’un
ingénieur électrique qui occupe le poste d’ingénieur de système chez
l’Employeur au département vapeur/récupération. À ce titre, il est
responsable du système d’automatisation et de contrôle des automates
programmables et des systèmes de contrôle. À ce titre, il bâti de la
programmation et procure du soutien aux électriciens et aux techniciens en
instrumentation. Il témoigne à l’effet que la programmation des équipements
constitue la majeure partie de son travail. Il ne participe pas à la
réparation des équipements, ni au niveau électrique, ni au niveau instrumentation.
À l’occasion, il fournit du support aux techniciens en instrumentation sur
appel de ces derniers. En ce qui concerne l’installation des équipements, il
la planifie et la supervise mais ne l’accomplit pas lui-même. Il consacre
15 % à 20 % de son temps au support du
« trouble-shooting » à l’endroit des techniciens en
instrumentation. Il souligne que tous les changements d’équipement de 1999 à
2005 étaient toujours des changements d’ordre technologique, soit par
nécessité en raison de la désuétude de l’ancien équipement ou l’abandon de
fourniture par le fournisseur. Son rôle lors de ces changements, soit
procéder à la planification, à la programmation et la supervision de
l’installation dont la mise en marche fait partie. Il souligne que la formation
des techniciens en instrumentation pour l’utilisation, la gestion du nouvel
appareil installé est habituellement dispensée par le fournisseur. Cette
formation est dispensée dans le cadre du travail des salariés. En ce qui a
trait à la cogénération, soit la production d’électricité à partir de la
vapeur produite par l’usine, laquelle fait tourner une génératrice via une
turbine à vapeur, il souligne qu’il s’agit d’un nouvel équipement. Les
fournisseurs étaient « SNC-Lavallin et Hitachi », les maîtres d’œuvre
du projet. Ils ont fourni et installé les équipements dans un nouveau
bâtiment. En ce qui concerne les électriciens et les techniciens en
instrumentation, un membre de chacun de ces groupes a été assigné au projet
pour faire le suivi de l’installation et l’apprentissage des éléments du
système. L’installation a duré environ six mois, soit trois mois à la
construction de l’emplacement et trois mois à l’installation de l’équipement.
Il rappelle que tout nouvel équipement est habituellement accompagné d’un
manuel d’utilisation et d’entretien et que face à tout nouvel équipement les
techniciens en instrumentation reçoivent une formation, soit un cours
dispensé par le fournisseur. En ce qui a trait au PLC de la cogénération,
aucune formation n’étant disponible en français par le fournisseur,
l’ingénieur du système a dû y participer. Il souligne que les électriciens et
les techniciens en instrumentation réagissent aux alarmes déclenchées par le
système qui contrôle la cogénération. En l’absence d’alarme, il n’y a aucune
intervention de leur part. Il souligne que cet équipement ne requiert
nullement un entretien quotidien. En ce qui a trait à la modification au
contrôle des soufflantes, il s’agissait d’une simple modification à un
équipement existant. Les soufflantes servent au traitement des nappes d’eau,
à l’aération des lagunes qui exigent un grand volume d’air. Les quatre
soufflantes sont chargées de fournir aux lagunes tout l’air requis. La
modification visait à améliorer les performances des soufflantes, ajouter à
leur fiabilité et faciliter leur démarrage. Cette modification au contrôle a
été réalisée en trois étapes, soit la mise en place d’un nouveau panneau de
contrôle de l’opérateur, la réécriture de la programmation dans l’automate et
le remplacement des analyseurs de vibration R-V réalisé par Bentley Nevada.
La programmation a été confiée à la firme d’ingénierie CIMA. Un électricien a
été chargé de faire le suivi de l’installation. Après l’installation, l’effet
sur le travail de l’électricien a été le suivant, soit l’apprentissage du
fonctionnement du nouvel équipement. Le nouvel équipement visait à diminuer
les interventions requises de la part de l’électricien pour le démarrage des
soufflantes. Il a facilité le travail de l’électricien. L’électricien est
toujours chargé du « trouble-shooting » et compte sur l’aide du
fournisseur et de l’ingénieur de système. En ce qui concerne les changements
au « HPM » fourni par la compagnie « Honeywell », il
s’agit d’une nouvelle technologie de contrôleur fourni par Honeywell. Il
remplaçait les contrôleurs N/C devenus désuets. Les contrôleurs HPM (High
Performance Process Manager) ont été installés en 2000. Ils n’ont eu aucun
impact sur le travail du technicien en instrumentation parce que cet appareil
est plus performant et est supporté par le fournisseur Honeywell. D’ailleurs
le fournisseur est toujours présent à l’usine à raison d’une semaine sur
deux, de 2001 à 2005. En ce qui concerne la cogénération, au cours du
contre-interrogatoire, il a reconnu qu’il avait donné la formation aux
salariés qui y oeuvraient de jour et aux membres de l’équipe de relève.
[58]
Par la suite,
M.
Jacques Desbiens, ingénieur électrique chargé de l’entretien électrique, a
été entendu. En ce qui concerne l’analyseur d’opacité Rosemount « OPM-2001 »,
il a été le gestionnaire de ce projet et a procédé à la coordination des
travaux et a offert un soutien aux techniciens en instrumentation. En ce qui
concerne l’ajout du nouvel appareil « Analyseur de calcium et de sodium
ORION et de conductivité cationique », il précise qu’il n’a pas été
impliqué directement dans ce projet. Le projet était sous la direction de M.
Lavigne, superviseur au secteur électrique et instrumentation. Le témoin
était cependant en appui aux intervenants chargés de l’implantation de cet
analyseur. Il a joué le même rôle quant au changement de l’analyse de PH
basse conductivité « Swan » à la vapeur/récupération. Il n’a pas
non plus été gestionnaire des projets de l’installation de l’analyseur
d’Alkalimètre KJAAANI, ni du projet de l’ajout d’un analyseur de densité
« Corialis Endress-Hauser » à la vapeur/récupération. Il souligne
que depuis 20 ans il est une personne ressource pour les électriciens en
instrumentation tant pour l’implantation de nouveaux équipements que du
« trouble-shooting » de ces nouveaux équipements. Il reconnaît
qu’il n’a jamais installé de nouveaux équipements mais qu’il a participé à
leur installation en tant que gestionnaire du projet supervisant
l’installation de ces nouveaux équipements. Il rappelle que les électriciens
et les techniciens en instrumentation peuvent toujours les consulter. Le cas
échéant, pour répondre correctement à leurs questions, il fait les recherches
requises. Généralement, en ce qui concerne la période 1999-2005, le témoin
précise que les remplacements d’équipement résultent de l’évolution de la
technologie présente dans le milieu. Les remplacements résultent de la
désuétude des anciens équipements ou en raison de la non-disponibilité de
pièces de rechange. Le nouvel équipement est toujours plus performant, plus
réparable. À l’occasion, il supervise la réparation de certains équipements
mais il ne peut pas les réparer lui-même puisqu’il n’a pas le droit
d’utiliser des outils. À titre de gestionnaire de certains projets en raison
de l’équipement désuet, il doit d’abord procéder à la demande d’autorisation
de fonds si la somme requise est de plus de 5 000 $. Il procède à
l’analyse technique du problème, à l’achat d’équipement et à la planification
de son installation et à ce sujet tient compte du rôle des électriciens et
des techniciens en instrumentation. Avec l’aide de ces derniers, il prépare
l’installation. Après l’installation, il planifie le programme d’entretien
dont seront chargés les électriciens et les techniciens en instrumentation.
En ce qui a trait à l’analyseur d’Opacité Rosemount OPM-2001, il souligne
qu’il s’agit d’une amélioration substantielle résultant d’une évolution
technologique, l’ancien système était désuet et les pièces de rechange
n’étaient d’ailleurs plus disponibles. Le nouveau système a été installé dans
la cheminée en 2003. Il a d’ailleurs de nouveau été remplacé en 2006 par
l’analyseur d’opacité « DURAG D R 290 W ». Il souligne d’ailleurs
que les cheminées font l’objet de surveillance par l’environnement. On doit
mesurer les particules déchargées dans l’environnement. L’analyse de la
mesure de l’opacité se mesure de la façon suivante : l’opacité
augmentant entraîne une diminution de la réflexion lumineuse, c’est la preuve
d’une augmentation de la qualité de particules disséminées dans
l’environnement. Il souligne qu’effectivement il a choisi le nouvel appareil
et participé à son installation en compagnie de M. Marco Lavigne. Les
techniciens en instrumentation ont été aidés par le fournisseur pour procéder
à son installation, sur une période de quelques semaines. Un technicien en
instrumentation a été dédié à l’entretien de cet appareil. Il souligne que
les nouveaux appareils installés étant dotés d’une technologie améliorée, ils
facilitent les tâches des techniciens. Le technicien attitré au projet a
transmis toutes les informations aux autres techniciens par jumelage. Il
souligne que ce nouvel appareil ne demande pas de programmation puisqu’il est
doté d’un programme fourni par le fournisseur et que via les paramètres, on
peut l’adapter au besoin. Il souligne que l’introduction des paramètres fait
partie de l’installation. Quant à l’entretien, toutes les semaines le
technicien en instrumentation s’assure de son bon fonctionnement et il s’agit
là de la même tâche qu’avec l’ancien appareil. En ce qui concerne l’ajout
d’un nouvel appareil « Analyseur de calcium et de sodium ORION et de
conductivité cationique », à la vapeur/récupération, il souligne que cet
appareil analyse le calcium et le sodium dans l’eau qui se retrouve dans les
chaudières. Il souligne que si le taux est trop élevé, ça provoque l’usure du
tuyau dans lequel l’eau circule et dont le remplacement entraîne des coûts
très élevés. Après l’installation de ce nouvel appareil, les techniciens en
instrumentation assument la vérification routinière ainsi que la calibration
du bon fonctionnement de l’appareil. Ça fait partie de leurs tâches. Le
témoin revient sur l’installation de la cogénération. Bien qu’il n’était pas
gestionnaire de ce projet, il a été impliqué dans un projet majeur. Un
électricien et un technicien en instrumentation ont participé à son
implantation. Il rappelle que ça fait partie de leurs tâches avec le
contracteur externe responsable de la majorité de l’installation. Après
l’installation, le technicien en instrumentation et l’électricien s’occupent
de l’entretien de l’équipement.
[59]
Au cours des deux journées d’audition tenues le
14 et 15 octobre 2014, le procureur syndical a reconnu que plusieurs
équipements dont il faisait état et sur lesquels les parties s’étaient
entendues, tel qu’en fait foi le document déposé sous la cote S-17 que
plusieurs équipements y énumérés n’étaient plus invoqués par la partie
syndicale au soutien du grief dont le soussigné est saisi. En conséquence, le
soussigné ne doit pas tenir compte des changements retirés dans la
détermination de l’existence de changements suffisants, entraînant
l’obligation pour l’Employeur de fixer, conformément à l’exigence de la
convention collective, un taux d’augmentation des salaires de façon
temporaire. Les changements retirés par la partie syndicale sont les
suivants :
-
l’ajout d’une deuxième
rebobineuse,
-
nouveau VDA,
-
le démarreur Soft Start
Allen Bradley,
-
le remplacement de
PLC TURVCON par le FSC,
-
le système des GNC en
1999,
-
le Drive 471,
-
l’enregistreur Astromed
Adash-4U,
-
le PRC V contrôle des
raffineurs,
-
l’implantation de
commandes à vitesse variable de type « ALLEN BRADLEY série A
POWERFLEX »,
-
ajout d’un outil de
diagnostic de type enregistreur graphique « A ASTROMED »,
-
ajout d’un outil de
diagnostic de type caméra infrarouge « FLEXCAM » avec logiciel
d’exploitation « FLEXVIEW »,
-
nouveau variateur de
fréquence variable GE pour positionnement des couteaux à la bobineuse M/C
VIII avec carte de communication profubus,
-
logiciel pour le tuning
de boucles, analyseur d’opacité « DURAG D-R 290W » à la
vapeur/récupération,
-
ajout d’un nouvel
équipement « analyseur d’oxygène des chaudières » à la
vapeur/récupération.
[60]
M. Stéphane Samson, qui œuvre chez Domtar depuis
1996, a été entendu. De 1996 à 2000, il occupait un poste de technicien en
instrumentation et contrôle. De l’année 2000 à 2009, il a obtenu un poste de
planificateur d’entretien et depuis 2009, il occupe le poste de superviseur
d’entretien.
[61]
De 1999 à 2005, soit la période visée par le
grief dont le soussigné est saisi, il a occupé un poste de planificateur
d’entretien au secteur des machines à papier. Dans le cadre de son travail,
il devait procéder à la planification des travaux et à cette fin, voir à la
préparation des travaux, la préparation des plans de travail pour les mettre
en œuvre au cours de la semaine subséquente. En ce qui concerne la turbidité
Partech, il souligne qu’il s’agit d’un instrument qui mesure le taux de
turbidité des eaux retournées à la rivière. Il souligne d’ailleurs que plus
l’eau est brouillée, plus le niveau de matières en suspension est élevé. Il
s’agit d’un équipement installé en remplacement d’un équipement devenu hors
d’usage en raison d’une pollution résultant de produits chimiques. Il n’a pas
participé à son implantation qui s’est étalée sur une période de sept jours.
À son avis, l’implantation de ce nouvel équipement n’aurait pas entraîné
quelques modifications dans le travail des techniciens en instrumentation
chargés d’en assurer le bon fonctionnement. Il souligne d’ailleurs que
l’entreprise doit consacrer environ une heure par semaine à son entretien,
entretien dont sont chargés les techniciens en instrumentation. Dans le cadre
de cet entretien, les techniciens en instrumentation doivent procéder au
nettoyage de l’appareil et vérifier l’exactitude de la lecture de l’appareil
par comparaison avec le résultat de l’analyse de l’eau brouillée effectuée
par les techniciens du laboratoire. En ce qui a trait à l’analyseur d’Alun
Milton Roy, il souligne qu’il connaît fort bien cet équipement qui a été
installé sur une période de plusieurs mois, soit du mois d’octobre 1999 au
mois de juillet 2000. Il s’agit d’un nouvel équipement qui sert à mesurer la
quantité d’alun dans l’eau filtrée dirigée vers la machine à papier, en fait
vers l’usine au complet. Les techniciens en instrumentation doivent procéder
à l’échantillonnage de cette eau au moins une fois par semaine et on procède
alors à l’entretien, au nettoyage de l’appareil et au repositionnement des
valeurs de l’appareil. Cette tâche exige de la part des techniciens en
instrumentation d’y consacrer environ trente minutes par semaine. En ce qui a
trait au turbidimètre 1720D HACH, le témoin souligne qu’il s’agit d’un
appareil qui remplaçait un ancien modèle devenu désuet. Le témoin précise
d’ailleurs que ces appareils sont toujours remplacés à tous les quatre ou
cinq ans. Il souligne que le nouvel appareil n’entraîne pas un changement
technologique mais que la programmation est légèrement différente, ce qui
entraîne un changement fort mineur pour le technicien en instrumentation
puisque l’entretien du nouvel appareil est le même que pour l’ancien. Le
nettoyage de l’ancien appareil et du nouvel appareil est identique. Il
souligne que le manuel d’entretien pertinent à son utilisation est fourni par
le vendeur et que les techniciens en instrumentation ont l’obligation d’en
prendre connaissance pour être correctement guidés dans l’utilisation et le
nettoyage de cet appareil. Il souligne que le nouvel appareil n’a pas exigé
une nouvelle formation pour les techniciens en instrumentation puisque son
fonctionnement était le même que l’ancien. À cette fin, le technicien en
instrumentation prend connaissance de tous les manuels d’accompagnement de
l’appareil, soit le manuel de mise en place et le manuel d’entretien et qu’en
plus il dispose du support du fournisseur de l’équipement au cas de
problèmes. Les techniciens en instrumentation peuvent communiquer directement
avec le fournisseur sans avoir au préalable à obtenir une autorisation à
cette fin. De plus, les techniciens en instrumentation ont le support des
ingénieurs de l’Employeur au cas de problèmes dont ils ne trouvent pas
spontanément la réponse, ce qui est rarement le cas puisque dans l’immense
majorité des cas ils trouvent une solution au problème via leur relation
directe avec le fournisseur. En ce qui concerne l’ajout du nouvel appareil
« Analyseur de calcium et de sodium Orion et de conductivité
cationique » à la vapeur/récupération, le témoin souligne qu’il s’agit
d’un ajout pour l’analyse de la présence du sodium dont le fonctionnement
ressemble à l’ancien équipement. L’échantillonnage se fait selon le même
procédé. Selon le témoin, les techniciens en instrumentation y consacrent
environ quatre heures par mois. Les tâches des techniciens en instrumentation
sont les mêmes que sur l’ancien appareil, soit le nettoyage, la vérification
électronique et le trouble-shooting, lequel obéit aux mêmes règles que sur
l’ancien système.
[62]
En ce qui a trait à l’équipement analyseur de
conductivité cationique, il souligne qu’il connaît fort peu cet appareil et
que les techniciens en instrumentation y ont rarement recours. Il procède
uniquement à une vérification mensuelle de cet appareil et il y a eu fort peu
d’interventions sur cet appareil de 2001 à 2005 puisqu’il a commencé à opérer
uniquement à compter du 17 juillet 2003 et de 2003 à 2005, il y a également
eu très peu d’interventions. Au fait, il s’agissait d’un nouvel appareil,
d’un équipement supplémentaire, d’un ajout. Cet appareil permettait de
s’assurer de la plus grande pureté possible de l’eau en s’assurant qu’elle
charriait le moins de minéraux possibles.
[63]
En ce qui concerne le changement de l’analyseur
de PH basse conductivité « Swan » à la vapeur/récupération, il
souligne qu’il s’agit d’un remplacement de l’équipement Rosemount.
[64]
En ce qui concerne l’analyseur d’Alkalimètre KAJAANI,
il s’agit d’un nouvel équipement qui sert entre autres à mesurer l’état des
liqueurs. Il souligne qu’il existe sept points de mesure dans le but de
s’assurer que le produit final soit de la liqueur blanche d’une très bonne
qualité en valeur cationique pour procéder au lessivage des copeaux avant de
les transformer en pâte. Les techniciens en instrumentation doivent s’assurer
du bon fonctionnement de l’appareil. Il souligne que l’appareil en fait
remplace l’intervention d’un technicien de laboratoire qui était chargé de
faire de nombreux tests manuels sur place. Il souligne que les techniciens en
instrumentation ont reçu une formation de la part du fournisseur de cet
appareil pour bien en maîtriser le fonctionnement et pouvoir ainsi procéder à
son nettoyage, son entretien. D’ailleurs, le fournisseur est toujours
disponible pour fournir de l’aide aux techniciens en instrumentation au cas de
problèmes apparemment insolubles à ces derniers. À titre de technicien en
instrumentation, il a participé à son installation, il l’a réparé et il
souligne que grâce à l’appareil, on prend des tests et on compare le résultat
avec les résultats des analyses du laboratoire pour s’assurer ainsi de
l’exactitude du fonctionnement de l’appareil.
[65]
En ce qui concerne l’analyseur d’explosivité
Controls Instrument, le témoin souligne qu’il s’agit d’un nouvel équipement
qui est un ajout. En fait, il sert à récupérer des gaz et à mesurer le niveau
d’explosivité de ces gaz. Il souligne qu’une fois que les techniciens en
instrumentation ont compris le fonctionnement de cet appareil, le travail de
ces derniers est très facile. Il souligne d’ailleurs que le technicien en instrumentation
qui a procédé à son installation s’oriente via le manuel d’installation
fourni par le fournisseur. La vérification de cet appareil se fait à raison
d’une fois par mois.
[66]
En ce qui concerne l’ajout d’un analyseur de
densité « Corialis Endress-Hauser » à la vapeur/récupération, il
souligne qu’il s’agit d’un nouvel équipement constituant un ajout et non un
remplacement. Selon le témoin, cet appareil sert à mesurer la quantité de
boue de chaux que l’on retrouve dans la matière servant à la fabrication du
papier. Selon le témoin, les techniciens en instrumentation ont accès au
fournisseur si des problèmes surviennent lors de son utilisation. Il souligne
que lors d’un arrêt annuel, les instrumentistes procèdent à l’inspection de l’appareil,
de son fonctionnement. Par la suite, on compare les résultats de son analyse
avec les résultats des analyses effectuées par les techniciens du
laboratoire. Il souligne qu’à son avis les techniciens en instrumentation ne
travaillent pas souvent sur cet appareil.
[67]
En ce qui concerne l’ensemble des changements
technologiques survenus chez l’Employeur de 1999 à 2005, il souligne que
l’entreprise est toujours en évolution et que l’Employeur n’a pas le choix
puisqu’il doit être à la fine pointe de la technologie vu sa position
concurrentielle. Il souligne que parfois on doit changer des appareils vu la
désormais non-disponibilité de pièces de rechange pour l’entretien de ces
appareils. Pour être compétitif, on doit s’assurer de la qualité supérieure
de la productivité maximale de l’usine en raison de l’évolution de la
technologie la plus récente. Il souligne qu’à cette fin, les électriciens et
les techniciens en instrumentation reçoivent toujours la formation requise
pour assurer la haute qualité de leur travail. Ces derniers peuvent
d’ailleurs faire appel aux ingénieurs de l’entreprise qui sont toujours sur
place et disponibles.
[68]
En ce qui concerne l’implantation du logiciel
IMMPOWER, il souligne qu’il fonctionne selon le même principe de base que
l’ancien système. Il permet la vérification de la disponibilité des pièces de
rechange. Il souligne que ce logiciel est utilisé par tous les salariés de
l’usine et qu’il remplace le DMS. Selon le témoin, le nouveau logiciel
facilite le travail des techniciens en instrumentation. Il affirme que
généralement les changements survenus à l’usine de 1999 à 2005 n’ont pas
ajouté de nouvelles tâches aux techniciens. Les tâches qu’ils doivent
accomplir vis-à-vis les nouveaux équipements en remplacement ou en ajout font
partie des tâches telles que décrites dans la convention collective
applicable.
[69]
En ce qui a trait à l’analyse PH basse
conductivité « SWAN », il s’agit d’un instrument qui analyse l’eau
des chaudières. Ce nouvel équipement remplace l’équipement Rosemount. Il
souligne que le nouvel équipement est plus spécialisé, plus précis que
l’ancien. Cependant, en ce qui a trait au travail des techniciens en
instrumentation, il est le même que sur l’ancien appareil. Le technicien en
instrumentation consacre environ trente minutes par appareil aux deux
semaines. En ce qui concerne l’actionneur REXA, il souligne qu’il s’agit d’un
actionneur de valves qui permet le positionnement des valves, il en contrôle
l’ouverture. On retrouve quatre actionneurs REXA dans le secteur
vapeur/récupération. Au cours de son contre-interrogatoire, il a reconnu que
sous sa gouverne, on retrouvait six électriciens et six techniciens en
instrumentation. Avant 2009, à titre de planificateur à l’entretien, il
oeuvrait dans le secteur machine à papier seulement. Il procédait à l’analyse
des demandes de travail émanant de divers intervenants et à titre de
planificateur, devait s’assurer d’avoir le personnel requis et les matériaux
requis pour l’exécution des travaux et procédait à la coordination des
travaux avec les autres corps de métiers. En ce qui concerne les ajouts à la
machine shop, il affirme qu’il s’agissait d’instruments connus de la part de
tous les salariés. Il n’a cependant pas œuvré à leur implantation. À cette
fin, il a libéré deux techniciens en instrumentation pour procéder à la
transformation de la machine shop appelée le speed up de la machine shop. Le
témoin a reconnu qu’il a rarement dû procéder à autant de libérations dans le
cadre de la mise en place de changements.
[70]
En ce qui a trait à turbidité Partech, il
reconnaît qu’il n’a pas œuvré à son implantation. Il ne serait pas non plus
intervenu relativement aux problèmes en résultant. Il reconnaît que lorsque
le bon de travail est terminé et qu’on doive à nouveau intervenir en raison
de problèmes liés à l’utilisation de l’appareil implanté, le bon de travail
n’en fait pas état. Le technicien en instrumentation œuvre sur cet appareil
de turbidité à chaque semaine. Il souligne que depuis son installation et
jusqu’en 2009, la route d’entretien des techniciens en instrumentation est
toujours la même. En ce qui a trait à l’analyseur d’Alun Milton Roy, le
témoin souligne qu’il n’a jamais participé ni à son installation, ni à son
calibrage. Il reconnaît qu’à l’occasion les techniciens en instrumentation
peuvent être appelés à y travailler en dehors de leur route d’entretien. Le
témoin reconnaît qu’il n’était pas non plus présent lors de l’installation du
turbitimètre 1720 D HATCH. Il reconnaît qu’il a travaillé sur l’équipement
antérieur et non sur ce nouvel équipement. Il ne l’a d’ailleurs jamais
programmé. Il reconnaît que la programmation du nouvel équipement est
différente de celle de l’ancien. L’ingénieur de système assume cette
programmation et le technicien en instrumentation y joue, à son avis, un rôle
fort mineur. Le changement a entraîné l’installation d’un nouveau
transmetteur. On retrouve trois de ces appareils et les techniciens en
instrumentation doivent y consacrer de trente à quarante minutes vis-à-vis
chacun d’eux par semaine, soit deux heures par semaine. En ce qui a trait à
l’analyseur de calcium et de sodium Orion et de conductivité cationique, il
souligne que grâce à cet appareil, on veut connaître le niveau de calcium et
de sodium dans chaque chaudière pour faire respecter les normes par l’ajout de
substances appropriées en quantité requise. Auparavant, on disposait d’un
appareil pour le sodium, désormais, on dispose d’un appareil pour le sodium,
un autre pour le calcium et un troisième pour la conductivité cationique. Ces
appareils ont été installés en même temps que ceux liés à la cogénération. Il
n’a pas participé à l’implantation de la cogénératrice. La route d’entretien
de ces appareils entraîne un travail d’environ quatre heures par mois. Il
souligne qu’à l’occasion l’équipe de relève doit intervenir mais qu’il reçoit
très peu de rapports de la part de ces derniers. À son avis, personne ne
l’aurait informé que la programmation de cet appareil était complexe ou qu’il
en était de même pour le paramétrage.
[71]
En ce qui concerne l’alkalimètre KAJAANI, il
souligne qu’il n’oeuvrait pas dans le secteur au moment de l’installation de
cet appareil. Le technicien en instrumentation dédié à cet appareil doit
assumer un rôle important avec l’ingénieur de système. Son installation s’est
prolongée sur une longue période et elle a exigé beaucoup d’essais/erreurs
lors de son installation. Il souligne que depuis 2009, le technicien en
instrumentation y consacre environ deux heures par jour. Il est d’avis que la
présence de cet appareil stimule le technicien en laboratoire à faire
quelques analyses pour s’assurer de l’exactitude des résultats de cet
appareil, lequel fait de très nombreuses analyses. En ce qui a trait à
l’analyseur d’explosivité Controls Instrument, il souligne que les
techniciens en instrumentation, via la route d’entretien, y consacrent un peu
de temps à chaque mois. Les résultats de cette analyse font en sorte qu’on
doit brûler les gaz au niveau de la chaudière d’écorce, de la biomasse. En ce
qui concerne les quatre actionneurs REXA, il souligne que la fin de
l’installation est intervenue le 12 décembre 2001. Un de ces actionneurs REXA
se retrouve au niveau des machines à papier pour exercer un contrôle de la
pâte. En ce qui a trait à l’entretien et à la réparation de cet appareil, les
techniciens en instrumentation se laissent guider par les manuels d’entretien
fournis par le fournisseur. Il souligne que ces appareils se brisent très
rarement et qu’aucun technicien en instrumentation ne l’aurait informé de
difficultés à procéder à leur réparation. À son avis, l’analyseur de densité
« Corialis Endress-Hauser » est rarement l’objet de problèmes, soit
peut-être de trois à quatre fois par année.
Il souligne que le logiciel IMMPOWER permet
aux techniciens en instrumentation et aux électriciens de faire des demandes
de travail directement alors qu’auparavant ils devaient s’adresser à leur
supérieur immédiat pendant les heures de travail.
[72]
Quant à l’analyseur de PH basse conductivité
« SWAN », il souligne qu’on en retrouve au moins quatre dans
l’usine, chacun d’eux remplace un appareil Rosemount. Cet appareil est équipé
de trois sondes alors que son prédécesseur, le Rosemount, était équipé d’une
seule sonde. Il n’aurait jamais été informé de problématique consécutive à
l’installation de ces appareils. Le témoin devait préciser le rôle d’un
technicien dédié. Un technicien dédié est un technicien assigné à un
appareil. Partant, il se spécialise. L’Employeur demande au technicien dédié
de consacrer plus de temps à l’apprentissage du fonctionnement, à la
réparation de l’appareil auquel il est dédié. Le technicien dédié assume
aussi le trouble-shooting de l’appareil. Le témoin souligne qu’il y a une
rotation annuelle des techniciens dédiés dans son secteur
vapeur/récupération. Cette rotation permet à tous les techniciens d’ainsi
avoir une excellente connaissance des divers appareils dans le secteur
vapeur/récupération. La formation par jumelage est utilisée et on a également
recours aux fournisseurs pour compléter la formation. Le technicien en
instrumentation dédié pendant une ou deux semaines, forme le nouveau
technicien dédié à la suite de la rotation. Il rappelle que les membres de
l’équipe de relève sont aussi appelés à procéder au trouble-shooting pour
ainsi mieux maîtriser leur rôle. Si l’équipe de relève s’avère incapable de
régler un problème, on fait alors appel au « special call ».
[73]
M. Luc Lacouture a été entendu. De 1990 à 2014,
il a occupé un poste de technicien en instrumentation chez l’Employeur. Il a
œuvré dans le secteur machine et a également été planificateur du groupe
machine et instrumentation. Il occupe un poste de cadre depuis le 2 mars
2014. De 1999 à 2005, il occupait un poste de technicien en instrumentation
et ainsi participait à l’installation d’équipement, la réparation
d’équipement, la calibration d’appareils électroniques, mécaniques,
pneumatiques, dans le secteur vapeur/récupération. Il a œuvré pendant sept
ans sur les machines à papier et a fait partie pendant six ans de l’équipe de
relève à raison d’un horaire de douze heures par jour et partant, a dû être
formé dans tous les secteurs.
[74]
En ce qui concerne les changements d’équipement
intervenus au cours de la période 1999 à 2005, il souligne qu’il a toujours
été impressionné par la technologie et que certains changements ont été
rendus nécessaires en raison du fait que des équipements devenaient désuets
et devaient alors être remplacés par des équipements plus modernes dotés
d’une technologie plus avancée. Au moment de l’installation de nouveaux
appareils, les techniciens en instrumentation doivent prendre connaissance
des manuels d’accompagnement et profiter de la formation dispensée par le
fournisseur. Il souligne que des ingénieurs de la compagnie peuvent leur
venir en aide mais que les techniciens en instrumentation ont souvent recours
à l’ingénieur du fournisseur pour les aider à solutionner un problème auquel
ils sont confrontés. Il rappelle d’ailleurs que le fournisseur dispense
toujours une formation lorsqu’il s’agit d’un nouvel appareil. Les techniciens
en instrumentation bénéficient aussi de la formation par jumelage dispensée
par le technicien en instrumentation qui a participé à la mise en place de
l’appareil, à son démarrage et a alors bénéficié de la formation dispensée
par le fournisseur.
[75]
De 1999 à 2005, il occupait un poste de technicien
en instrumentation au secteur vapeur/récupération. Le témoin souligne qu’il a
déjà participé à plusieurs reprises à l’installation de la valve Smart. Il
témoigne à l’effet qu’une d’entre elles a été installée au cours de la
période s’étendant du 29 juin 2000 au 13 décembre 2000. Le système IMMPOWER
fournissait aux techniciens en instrumentation le bon de travail ainsi que
les tâches à accomplir. Il n’a cependant pas travaillé à l’installation de la
valve Smart visée par le bon de travail portant le n
o
345305. Il
témoigne à l’effet que le Smart est le positionneur qui contrôle
automatiquement la valve. Il est électronique et reçoit donc un signal
électronique. Le technicien en instrumentation, grâce à son IPAD, peut se
brancher au logiciel HART et peut alors le configurer. Il souligne que la
programmation contient toutes les options permettant au technicien en
instrumentation de choisir parmi les options la configuration alors requise
pour assurer le contrôle adéquat de la valve. Cette programmation est fournie
par le fournisseur. Il rappelle que toutes les fois qu’on installe un nouvel
appareil, les techniciens en instrumentation doivent procéder à sa
configuration via le menu apparaissant dans la programmation pertinente. Il
rappelle qu’auparavant le positionneur de la valve était pneumatique et le
technicien en instrumentation devait s’assurer de l’ouverture appropriée de
la valve en utilisant un tournevis. Il souligne que le nouveau système
facilite la tâche du technicien en instrumentation. Il rappelle qu’on
retrouve de très nombreuses valves Smart dans l’usine et la configuration de
toutes ces valves est plus facile grâce au logiciel dont disposent les
techniciens en instrumentation. L’entretien d’une Valve Smart exige de cinq à
dix minutes lors de la route d’entretien toutes les fois qu’il y a un arrêt
de l’usine. En ce qui concerne l’équipement fourni par le distributeur Honeywell
concernant les changements au HPM, le témoin souligne que cet appareil permet
de contrôler toutes les bouches de contrôle permettant ainsi de contrôler le
débit par le biais d’une valve. Il souligne que le système Honeywell y relié
prend la mesure et émet alors des directives. Selon le témoin, il s’agit
d’une amélioration nette de l’équipement. Les techniciens en instrumentation
ont procédé à son installation et ont relocalisé le branchement. À son avis,
ce changement n’a nullement compliqué la tâche des techniciens en
instrumentation mais au contraire l’a facilitée.
[76]
En ce qui a trait aux réparations des appareils
du laboratoire, il rappelle qu’auparavant ces réparations étaient confiées à
une entreprise externe. Désormais, les techniciens en instrumentation ont
d’ailleurs fait la demande de procéder eux-mêmes à l’interne à la réparation
des appareils de laboratoire. Cette tâche leur a été confiée en 2003. On
retrouve une dizaine d’appareils au laboratoire. Les techniciens en
instrumentation procèdent à la réparation de ces appareils après avoir
procédé au diagnostic du problème. Il souligne que l’entretien des appareils
de laboratoire n’est pas plus compliqué que la réparation des autres
appareils.
[77]
En ce qui a trait à l’analyseur d’opacité
Rosemount OPM-2001, le témoin souligne qu’il s’agit d’un nouvel équipement
qui remplace l’ancien devenu désuet. Il a travaillé sur l’ancien système mais
n’a pas travaillé à l’installation de son remplaçant. Il est cependant
intervenu sur le nouveau système après son installation puisqu’il a été
appelé à quelques occasions à faire des vérifications et à procéder à son
entretien. Il souligne qu’il a d’ailleurs reçu une formation à ce sujet à
l’interne par l’installateur. Il souligne que lors de l’entretien, le
technicien en instrumentation doit s’assurer de l’alignement approprié, de la
propreté de l’instrument et d’y installer un mesureur de calibration. À son
avis, le nouvel appareil n’est pas exactement comme l’ancien mais les
différences sont minimes puisqu’il obéit aux mêmes principes que l’ancien. Il
souligne d’ailleurs que le nouvel appareil, à son avis, facilite la tâche des
techniciens en instrumentation puisque l’ancien appareil allait fort mal. Le
technicien s’occupe de ce nouvel appareil par le biais de la route
d’entretien et aux deux semaines, il consacre environ une demi-heure par
appareil pour son entretien tout comme pour l’ancien appareil.
[78]
En ce qui concerne l’équipement Turbidité
Parthech, il souligne que cet appareil est muni d’une sonde qui permet de
lire le niveau de turpidité dans un réservoir, soit la présence de particules
dans l’eau. Ce nouvel appareil est en remplacement d’un équipement ancien, il
fait le même travail que l’ancien. La sonde est toujours reliée au même
transmetteur et ce nouvel appareil fait partie de la route d’entretien du
technicien en instrumentation.
[79]
En ce qui concerne l’ajout d’analyseur d’Alun
Milton Roy, le témoin précise qu’il s’agit d’un analyseur qui fait la lecture
de la charge de boue dans l’eau. L’alun sert à coaguler les particules dans
l’eau et permet ainsi de mieux les éliminer. Il rappelle que le fournisseur a
formé les techniciens en ce qui concerne l’étalonnage avec des échantillons
préfabriqués. Il souligne que le manuel fourni par le fournisseur indiquait
comment procéder à son installation. Après l’installation de ce nouvel
appareil, on retrouvait ainsi un appareil de plus à entretenir pour le
technicien en instrumentation, lequel devait y consacrer de quinze à trente
minutes par mois. Quant au Turbitimètre 1720 D AHCH, le témoin précise qu’il
s’agit du remplacement d’un ancien modèle devenu désuet. Il souligne que le
nouvel appareil est plus précis et qu’ainsi il facilite le travail du
technicien en instrumentation. Le technicien en instrumentation y consacre de
quinze à trente minutes par mois pour son entretien tout comme pour l’ancien.
[80]
En ce qui concerne l’analyseur de calcium et de sodium
Orion et de conductivité cationique, il souligne qu’ainsi on a ajouté deux
appareils afin de perfectionner l’analyse de l’eau utilisée dans la
fabrication de la pâte à papier. Désormais, le technicien en instrumentation
travaille sur trois appareils. Le témoin a travaillé à l’élaboration de la
route d’entretien. Il souligne que l’entretien de ces nouveaux appareils fait
partie des tâches des techniciens en instrumentation et qu’ils doivent y
consacrer de trente à soixante minutes par trois mois. Le nouvel appareil est
doté de la même configuration que l’ancien et il en est de même pour la
calibration.
[81]
En ce qui a trait à l’analyseur de conductivité
cationique, il souligne qu’on extrait de la vapeur, on la condense et on
analyse sa conductivité. Ce nouvel appareil constitue un ajout. Les
techniciens en instrumentation y consacrent de quinze à vingt minutes par
mois.
[82]
En ce qui a trait au changement d’analyseur de
PH, il souligne qu’auparavant l’usine était dotée d’un analyseur Rosemount.
Le nouveau modèle permet d’analyser la très basse conductivité. L’ancien
appareil Rosemount fonctionnait avec des potentiomètres alors que le nouvel
appareil fonctionne avec des boutons que l’on programme par le boitier de
l’appareil. Le nouvel appareil est plus précis et son entretien n’est pas
plus compliqué. Le technicien en instrumentation y consacre de quinze à
trente minutes par appareil aux deux semaines. L’ancien appareil était doté
d’un équipement analogique alors que le nouvel appareil fonctionne de façon
électronique. En ce qui a trait à l’Alkalimètre KAJAANI, il souligne qu’il a
travaillé à son entretien. Cet appareil sert à analyser la chimie de la
liqueur qui circule dans le tuyau. Cet appareil en extrait un échantillon et
injecte une substance en fonction du PH mesuré. Le technicien en
instrumentation dédié à cet appareil s’occupe de son entretien. Il procède à
son nettoyage, au changement des composantes selon les recommandations du
fournisseur. À tous les quatre mois, il doit procéder à une vérification des
moyens utilisés. Il souligne d’ailleurs que deux techniciens en
instrumentation y ont œuvré au départ avec le fournisseur.
[83]
En ce qui a trait à l’analyseur d’explosivité
Controls Instrument, le témoin précise qu’il s’agit d’un nouvel appareil sur
lequel il a œuvré beaucoup. Il souligne que de nombreux gaz circulent et que
l’entreprise ne doit pas retourner dans l’atmosphère tous ces gaz. On procède
à leur récupération dans une chaudière et comme ils sont combustibles, pour
être sûr qu’ils ne sont pas trop explosifs, on procède alors à l’extraction
d’un échantillon dont on mesure l’explosivité. Si l’explosivité est trop
élevée, on ne renvoie pas ce gaz dans la chaudière, on l’envoie dans le four
au chaud ou partiellement dans l’atmosphère. Le technicien en instrumentation
doit le vérifier via un logiciel et participer à son entretien. Cet appareil
est toujours alimenté par une petite flamme fournie par une bonbonne de gaz,
laquelle doit être changée aux deux mois. Une fois par mois, le technicien en
instrumentation doit vérifier la qualité de l’échantillonnage grâce à une
bonbonne d’échantillonnage. Il doit donc en conséquence consacrer environ
trente minutes par mois à l’entretien de cet appareil. En ce qui concerne
l’actionneur REXA, le témoin souligne que l’on en retrouve quatre dans
l’usine. L’actionneur REXA oeuvre sur une valve, il est à la fois
électronique et hydraulique. Le témoin n’a pas œuvré à son installation mais
voit à son entretien grâce au manuel d’utilisation. Il souligne que cet
appareil exige peu d’entretien. Le technicien en instrumentation doit
régulièrement vérifier le niveau de l’huile de l’appareil. En ce qui a trait
à l’appareil densité Corialis Endress-Hauser, cet appareil sert à mesurer un
débit essentiel au bon fonctionnement. Le technicien doit le suivre à
l’occasion et procéder à son entretien environ une fois l’an. En ce qui
concerne le logiciel IMMPOWER, le témoin souligne que ce logiciel est utilisé
pour tous les programmes d’entretien fonctionnant dans l’usine. Il rappelle
qu’on l’utilise également pour la gestion des bons de travail pour
l’installation de tout nouvel équipement. Tous les salariés de la maintenance
ont recours à ce logiciel et de plus en plus les techniciens en
instrumentation y ont recours. Il souligne qu’au moment de l’implantation de
ce logiciel, ce dernier a modifié les habitudes de travail d’un très grand
nombre de salariés mais que cela n’a pas pour autant entraîné de gros
changements puisque désormais on gère nos bons de travail par nous-mêmes,
qu’on peut même faire procéder à l’émission de bons de travail via ce
logiciel. Il rappelle qu’aucun superviseur n’œuvre sur le quart du soir et
que pendant le quart de nuit, on retrouve un seul technicien en
instrumentation et trois électriciens dans toute l’usine. Au cours du
contre-interrogatoire, il a reconnu que les techniciens en instrumentation,
avant de faire appel au fournisseur, ont recours à leurs collègues. En ce qui
a trait à la connaissance du fonctionnement des valves Smart, il rappelle que
les techniciens en instrumentation l’ont obtenue par la lecture du manuel
d’utilisation. Il ajoute d’ailleurs que le fournisseur a formé les
techniciens en instrumentation en ce qui a trait, entre autres, au démarrage
de l’appareil. En ce qui a trait à l’installation et à la calibration de la
nouvelle valve avec le positionneur automatique, il rappelle que cela a
nécessité une journée de travail en raison de la nécessité de la
relocalisation du câblage. Il rappelle que calibrer une valve Smart est
beaucoup moins long que calibrer une valve pneumatique et moins compliqué. Il
rappelle d’ailleurs que le système IMMPOWER fournit d’ailleurs la procédure
requise à cette programmation. Il souligne qu’en dehors des routes
d’entretien, à l’occasion on doit procéder à des interventions pour réparer
des appareils et ce, par le biais des techniciens en instrumentation oeuvrant
de jour ou par le biais des techniciens en instrumentation faisant partie de
l’équipe de relève. En ce qui a trait à l’appareil Honeywell HPM, il rappelle
qu’une boîte HPM remplace de nombreuses boîtes MC. Il souligne qu’il les a
connues au secteur vapeur/récupération et qu’à cette fin il a reçu une
formation de la part du fournisseur Honeywell par le biais d’un préposé de ce
fournisseur. Cette formation a été réalisée par voie de jumelage. Il souligne
qu’à l’occasion, pendant le quart de jour, on doit faire appel au technicien
en instrumentation faisant partie de l’équipe de relève et à défaut, avoir
recours au « special call ». Normalement, pendant le jour, le technicien
en instrumentation dédié s’occupe de l’entretien, de la réparation de cet
appareil. Le soir et la fin de semaine, c’est l’équipe de relève qui s’en
occupe. À défaut, on doit alors faire appel au fournisseur. En cas de
non-disponibilité de ce dernier, on doit alors avoir recours au
« special call » destiné au salarié désigné à cette fin chez
Domtar. En ce qui a trait aux appareils du laboratoire, un technicien en
instrumentation y est affecté. En ce qui concerne l’opacité Rosemount, il
souligne que cet appareil se calibre à l’aide d’un clavier alors que l’ancien
devait être calibré par un potentiomètre.
[84]
En ce qui concerne la turpidité Partech, il
souligne qu’auparavant les tests étaient faits manuellement. On devait
procéder à la perception d’échantillonnage et ensuite faire procéder à leur
analyse par les techniciens du laboratoire. En ce qui a trait au Turbitimètre
1720 D HACH, il rappelle qu’on retrouve trois de ces appareils dans l’usine.
Il n’a pas dispensé de formation officielle mais en a reçu une par jumelage
grâce au technicien en instrumentation qui avait œuvré à son installation et
à sa mise en place. Il souligne que la route d’entretien pour ces trois
appareils exige que de façon hebdomadaire, les techniciens en instrumentation
consacrent de quinze à vingt minutes par appareil. En ce qui a trait à
l’appareil lié au calcium et sodium Orion, il rappelle qu’auparavant l’usine
était équipée d’un appareil qui mesurait le sodium. Désormais, avec les
nouveaux appareils, on retrouve maintenant trois appareils, soit l’ancien qui
mesurait le sodium, le nouveau qui mesure le sodium et le calcium. Les deux
appareils qui mesurent le sodium sont installés à des étapes différentes du
procédé. Quant à la route d’entretien mensuelle, elle exige que les techniciens
en instrumentation y consacrent environ quatre heures pour ces trois
appareils. Ces trois appareils ont été installés en lien avec l’implantation
du système de cogénération. Il souligne qu’il en est de même pour la
conductivité cationique laquelle est en lien avec la mesure du sodium. Il
reconnaît qu’il ignore la fonction de cet appareil de mesure de la
conductivité cationique. En ce qui a trait au PH SWAN, les techniciens en
instrumentation ont été formés par jumelage et ils ont été instruits de la procédure
requise à son bon fonctionnement. L’usine est dotée de quatre appareils et
les techniciens en instrumentation doivent y consacrer de quinze à trente
minutes par appareil.
[85]
En ce qui a trait à l’analyseur d’explosivité, il
reconnaît qu’un technicien en instrumentation y est dédié et que l’on doit
procéder à un entretien annuel de cet appareil. On doit alors le nettoyer et
à cette fin, le démonter complètement. En ce qui a trait au logiciel
IMMPOWER, il reconnaît que les techniciens en instrumentation y ont eu
recours avant les autres métiers. Il reconnaît qu’il était le délégué
syndical au moment du dépôt du grief dont nous sommes saisi. Il a reconnu
qu’il estimait qu’au moment du dépôt du grief il était contre ce grief pour
l’ensemble des métiers. Il estimait que les changements technologiques
survenus pendant la période visée par le grief ne justifiaient pas une
augmentation de salaire pour les techniciens en instrumentation et il déclare
qu’il appréciait les changements technologiques et qu’il avait voté contre le
dépôt du grief dont nous sommes saisi. Il rappelle cependant qu’il trouvait
injuste que les salariés oeuvrant alors à l’opération avaient bénéficié d’une
augmentation de salaire mais non les salariés oeuvrant à l’entretien des
appareils de l’usine. Il rappelle qu’il a toujours poussé pour avoir des
appareils à la fine pointe de la technologie. À son avis, tous les
techniciens en instrumentation se sont toujours adaptés aux nouveaux
appareils. Il estime qu’une augmentation salariale serait requise au nom de
l’équité salariale avec les ouvriers oeuvrant à l’opération de l’usine mais
non en raison des changements technologiques qui s’immisçaient dans les
tâches des salariés oeuvrant à l’entretien, soit les électriciens et les
techniciens en instrumentation.
[86]
M. Jeannot Landry a été réentendu. D’entrée de
jeu, il souligne que le remplacement des équipements survenu entre janvier
1999 et le 30 avril 2005 résulte surtout de l’avancement technologique des
équipements dont disposent les fournisseurs. En ce qui a trait au rôle du PLC
TURVCON, il rappelle qu’il s’agit d’un automate doté d’une logique à relais.
Cet automate contrôle de très nombreux équipements. Le PLC étant devenu
désuet, il a dû être remplacé par des GE Série 90-70. Au niveau de la
chaudière de récupération, on a procédé au remplacement du PLC Honeywell,
soit le FSC. Il a œuvré à la préparation de l’installation et à son
utilisation. Quant à la préparation du FSC, il rappelle qu’un panneau à cette
fin est arrivé en décembre 2004 et qu’il a été mis en place en janvier 2005.
En fait, il s’agissait d’un cabinet assez vaste pour recevoir l’automate en
entier. Son installation s’est déroulée de janvier à avril 2005. Les techniciens
en instrumentation ont été responsables de sa préparation et de son
installation. Au cours d’un arrêt annuel de la compagnie durant la semaine du
14 avril 2005, il y avait déjà eu la mise sous tension de l’appareil au début
d’avril pour pouvoir l’installer durant la semaine de relâche du 14 avril
2005. On a par la suite procédé à la programmation du FSC et il était devenu
opérationnel de 5 % à 10 % (ESP) vers le 14 avril 2005. Le
démarrage de la chaudière étant prévue pour le 18 avril 2005, les huit
brûleurs à être transférés dans le nouveau système et à y être contrôlés,
cette étape a été complétée en avril 2006 alors que le premier brûleur avait
été relié au système en décembre 2005. Il rappelle qu’au 30 avril 2005, aucun
brûleur n’avait été transféré vers le nouvel équipement de contrôle. Il
rappelle d’ailleurs que la formation destinée aux techniciens en
instrumentation vis-à-vis l’utilisation de cet appareil s’est déroulée après
le 27 avril 2005 de façon informelle et que la formation formelle n’est
intervenue qu’en 2006. Il rappelle qu’en avril 2005, aucune route d’entretien
n’avait été mise en place vis-à-vis cet appareil. Il rappelle d’ailleurs que
le manuel d’utilisation a été fourni par le fabriquant après le 1
er
mai 2005 et qu’en conséquence la procédure à suivre pour entrer dans le
logiciel du contrôle de cet appareil a été transmise uniquement après le 1
er
mai 2005. Quant à la formation pertinente au changement des cartes, elle n’a
été disponible qu’après le 29 avril 2005. En ce qui a trait à la gestion des
cartes électroniques, il souligne que la formation pertinente a été transmise
après le 29 avril 2005. Il rappelle que les experts du fournisseur Honeywell
ont procédé à la formation, à la transmission des connaissances pertinentes
au procédé d’utilisation de fonctionnement et de réparation de cet appareil envers
les techniciens en instrumentation et les électriciens après le 28 avril
2005. Il souligne que le cabinet qui avait été mis en place permettait le
raccordement de tous les équipements à l’automate et que l’ingénieur en
automatisation et contrôle en était responsable. À l’époque, il était
d’ailleurs qualifié d’ingénieur de système et étant un cadre, il n’avait pas
le droit de faire usage d’outils vis-à-vis cet appareil, ni aucun autre
appareil. Il souligne que le FSC est un automate disposant d’une très grande
quantité de sorties et qu’en avril 2005, à peine 10 % de ces sorties
étaient opérationnelles alors que présentement elles seraient opérationnelles
à environ 90 %. Il rappelle que « ESP » signifie Emergency
Safety Procedure. Le FSC contrôle également la qualité de la liqueur noire et
les huit brûleurs. Le ESP a été mis en place à 100 % au moment de
l’arrêt complet de l’usine en avril 2005. Il n’y a pas eu cependant de mise
en place du contrôle de la liqueur noire. Ce contrôle de la liqueur noire n’a
été réalisé qu’en avril 2006. En ce qui concerne le contrôle des brûleurs, il
a été complété et mis en place en décembre 2005. La partie patronale déclare
sa preuve close.
[87]
Le procureur syndical déclare qu’il n’a pas de
contre-preuve à soumettre.
PLAIDOIRIE SYNDICALE
[88]
Le procureur syndical, dès le début de sa
plaidoirie, soumis à l’attention du soussigné un plan d’argumentation par
écrit qui se lit ainsi :
«
PLAN D’ARGUMENTATION DE LA PARTIE
SYNDICALE
________________________________________________
M
e
Benoit Roy-Déry
FEESP-CSN
155,
boulevard Charest Est
Bureau 425
Québec
(Québec) G1K 3G6
Téléphone :
418 647-5773
Télécopieur :
418 647-5727
CONVENTION COLLECTIVE (Pièce
S-1)
1.1 Articles pertinents
·
2.01, 2.02 et
2.03
: La convention
s’applique à tous les salariés visés par le certificat d’accréditation.
·
3.01 : « Le Syndicat
reconnaît que
la Compagnie a le droit exclusif de :
a) diriger et gérer ses affaires à
tous les points de vue, sauf lorsqu’un de ces privilèges est spécifiquement
limité par une disposition de cette convention
(…)
g) apporter dans l’usine des
nouvelles méthodes de production et des améliorations technologique et
opérationnelle pour le fonctionnement de l’usine. »
·
10.01 : Procédure de grief`;
·
11.03 :
« … mais dans aucun cas,
l’arbitre n’a le pouvoir d’ajouter, de retrancher ou modifier la
convention. »
·
19.01 :
« La compagnie et le
syndicat acceptent que les taux de salaire tels qu’établis à l’Annexe
« A » ci-attachée, fassent partie intégrante de cette convention et
continuent d’être en vigueur pour la durée de cette convention. »
·
19.04 :
« Si une nouvelle occupation
est établie ou s’il survient des changements importants dans une occupation
existante, un taux temporaire est fixé par la Compagnie, après discussion
avec le Syndicat, en tenant compte des classifications actuelles de l’annexe
« A » de cette convention. Ce taux temporaire est en vigueur
jusqu’à ce qu’un taux permanent soit négocié par les parties dans un délai ne
devant pas dépasser trois (3) mois.
Si,
après trois (3) mois, les parties ne se sont pas entendues, le litige peut
être soumis à la démarche 2 de la procédure de griefs et à l’arbitrage.
L’arbitre a le pouvoir d’établir le taux si c’est une nouvelle
occupation/poste ou de modifier le taux actuel prévu à l’annexe
« A », s’il s’agit d’une occupation/poste pour laquelle il y a des
changements importants. »
·
19.05 :
« Les employés de métier
sont régis par le Guide des employés de métier reconnu par les
parties… »
·
28.01 :
« Cette convention
collective entre en vigueur le 1
er
mai 1999 et demeure en force
jusqu’au 30 avril 2005 inclusivement. »
·
28.05 :
« Pendant les négociations
d’une nouvelle convention collective ou de toute révision ou changements
proposés aux termes de cette convention, cette convention demeure en
vigueur. »
·
Annexe A : Taux de salaire;
·
Guide des employés de métier : (Pièce S-2)
o
Période d’apprentissage (Articles 1, 2, 5, 7);
o
Accès à « employé de métier classe C » (Articles 6,
10);
o
Description des métiers :
§
Électricien : Article 11.01;
§
Mécanicien en instrumentation :
Article 11.07.
1.2 Intention des parties
relativement à l’article 19.04
·
La convention collective est la loi des parties;
·
Les parties décident de la date de début et de la date de
fin;
·
Dans le cas présent, il s’agit du 1
er
mai
1999 au 30 avril 2005 (Article 28.01, pièce S-1);
·
Mais la convention peut se prolonger dans le temps durant
les négociations d’une nouvelle convention (Article 28.05, pièce S-1);
·
Les augmentations salariales se négocient dans la très
grande majorité des cas, lors du renouvellement de la convention collective;
·
Par ailleurs, il est loisible aux parties de prévoir des clauses
permettant une négociation salariale en cours de convention collective;
·
Dans le cas présent, la convention prévoit les taux de salaire de
chacun des emplois pour la durée de cette convention collective, soit six ans
(Annexe A, pièce S-1);
·
L’employeur devait donc rémunérer les salariés en fonction de ce qui
était prévu, sauf si l’article 19.04 trouve application;
·
Les parties ont prévu deux exceptions à cette règle générale de
rémunération;
·
L’article 19.04 contient ces deux exceptions (nouvelle
occupation ou changements importants);
·
Ces exceptions ont été négociées par les parties et
existent dans la convention collective depuis au moins 1978 (extrait de la
convention collective 1978-1980, pièce S-71 en liasse);
·
Cette disposition est restée la même de cette période à
la date du dépôt du grief dont vous êtes saisi, c'est-à-dire durant plus de
27 ans;
·
La disposition de l’article 19.04 n’a été modifiée
que dans la convention collective 2005-2010 (Pièce E-1);
·
L’article 1426 du
Code civil du Québec
RLRQ c C-1991 prévoit :
«
On
tient compte, dans l'interprétation du contrat, de sa nature, des
circonstances dans lesquelles il a été conclu, de l'interprétation que les
parties lui ont déjà donnée ou qu'il peut avoir reçue, ainsi que des
usages.
»
·
Les parties savaient très bien que des
changements aux équipements survenaient durant toutes ces années à l’usine de
Windsor et que ces changements notamment, pouvaient apporter des changements
importants dans une occupation qui permettrait une augmentation salariale;
·
C’est d’ailleurs une des possibilités qui est
visée à l’article 19.04 de la convention collective;
·
L’employeur ne peut ignorer ce fait puisque de
nombreuses réclamations ont été faites en vertu de cet article au cours des
années (voir notamment, la décision de Jean-Paul Deschênes de juin 1991, lors
de l’arrivée de l’entrepôt automatisé et des VDA, pièce S-71 en liasse et la
décision arbitrale concernant les
Papiers de
communication Domtar Centre d’affaires Windsor,
c.
le
Syndicat des travailleurs des pâtes et papiers de Windsor inc. et la
FTPF – CSN,
M
e
Marc Gravel, arbitre, 2008, (T.A)
, onglet 5);
·
L’intention des parties était donc de permettre
une augmentation salariale lors de l’établissement d’une nouvelle occupation
ou lors de changements importants à une occupation, peu importe la cause des
changements importants.
1.3 Article 19.04
·
L’article 19.04 s’applique à tous les
salariés, dont les employés de métier;
·
L’article 19.04 doit être avec
l’article19.01 de la convention collective;
·
Deux éléments sont prévus à cet
article : nouvelle occupation ou changements importants;
·
Ces deux éléments sont différents et ne veulent
pas dire la même chose. Autrement, l’article ne serait pas écrit de cette
façon (voir la décision de l’arbitre M
e
André Rousseau du 10
novembre 1982 relativement à l’article 19.04 de Domtar Windsor) (Pièce
S-71 en liasse, page 16);
·
Les parties n’écrivent pas pour ne rien dire;
·
Si deux éléments sont prévus dans une même
clause, c’est qu’il y a une raison pour cela;
·
Il faut donc distinguer « changements
importants » de « nouvelle occupation »;
·
Autrement dit, une preuve de changements
importants sera suffisante pour que vous fassiez droit au grief sans qu’il
soit nécessaire de faire une preuve de l’établissement d’une nouvelle
occupation;
·
Il s’agit de deux possibilités différentes, comme
il est dit dans la décision concernant le
Syndicat
des employés de Danone Inc
. c.
Danone
Inc
., T.A. 1018-6175, 2001-01-22, AZ-0141086, D.T.E.2001T-326,
onglet 7 :
·
« (…) je me suis
longuement interrogé sur la portée de l’expression « modifié
substantiellement », utilisée à la clause 22.03 de la convention.
Puisque les parties n’ont pas défini le mot « substantielle », il
faut dès lors présumer qu’elles entendaient retenir son sens commun.
·
Or, je retiens que ce mot
dans le contexte de la clause 22.03, peut revêtir deux significations,
si je me fie au Dictionnaire Le Petit Robert il peut signifier évidemment que
les parties entendaient obliger l’employeur à négocier avec le syndicat le
salaire d’un poste uniquement lorsque sa substance ou son essence était
modifié.
·
Par contre, ce mot pouvait
aussi traduire la volonté des parties d’obliger l’Employeur à négocier avec
le Syndicat le salaire d’un poste
ayant
fait l’objet de modifications
« importantes », c’est-à-dire de modifications majeures. Pour ma
part, j’estime que c’est cette seconde signification qu’il faut retenir. (Les
soulignés sont de l’arbitre Boisvert.»
·
Voir la définition du dictionnaire,
onglet 1;
·
La convention collective ne prévoit pas de
définition de changement important;
·
Il faut donc voir à chercher le sens commun que
les parties ont voulu lui donner;
·
Il est clair pour les parties que le changement
important ne peut être assimilé à la création d’une nouvelle occupation;
·
Les parties n’ont pas limité la portée des mots
« changements importants », c’est donc dire tout changement
important survenu qui fait suite à une réorganisation des méthodes de
travail, à un ajout de tâches, à un changement de procédé, à un changement de
procédure, à un changement technologique, etc.;
·
Le fait que l’employeur ait des obligations de
minimiser l’impact des changements technologiques et une disposition
« red circle » à l’article 26 de la convention collective, la
pièce S-1 n’annihile en rien l’article 19.04;
·
Il s’agit de deux clauses distinctes, une qui
protège les salariés incapables de s’ajuster aux changements technologiques
et une qui permet des augmentations salariales pour ceux qui vivent des
changements importants dans leur occupation, peu importe la cause des
changements;
·
Les parties savaient pertinemment qu’il y avait
des changements technologiques qui intervenaient à l’usine de Windsor et
avaient tout le loisir d’exclure ces changements de l’article 19.04. Or,
ils ne l’ont pas fait;
·
Les parties ont fait par ailleurs modifier le
texte pour le rendre plus restrictif suite à notre grief et devant le nombre
important de demandes de réajustements salariaux (voir le nouveau texte de
l’article 19.04 de la convention collective E-1);
·
L’arbitre Cloutier mentionne
dans la sentence arbitrale inédite concernant le
Syndicat des employés de
la Société des Casinos du Québec Inc.
et la
Société des Casinos du
Québec inc.
rendue le 6 juin 2002, onglet 10, qu’une modification
substantielle des responsabilités d’un emploi :
·
« … équivaut donc de
façon pratique et pragmatique à un ou des
·
changements importants aux
tâches, aux fonctions qui sont confiées à
·
un salarié ou un groupe de
salariés. »
·
Un changement important peut être un changement
important apporté aux
tâches ou fonctions;
·
Il peut y avoir « modification
substantielle » à un emploi lorsque les tâches sont changées de façon
notable, même si la substance de l’emploi est demeurée la même (voir la
décision arbitrale concernant le
Syndicat des
employés de Danone Inc
. c.
Danone Inc
.,
T.A. 1018-6175, 2001-01-22, AZ-0141086, D.T.E.2001T-326, onglet 7);
·
La question n’est pas de savoir si la finalité
de la tâche est la même, mais bien s’il y a eu des changements importants;
·
De plus, pour qu’il y ait un changement
important, il n’est pas nécessaire que ce soit les tâches ou les fonctions
principales qui soient modifiées;
·
En effet, un changement important dans un
emploi :
·
« découle souvent de plusieurs petites
altérations s’étendant dans le temps, des changements de procédés et de
technologie, des changements organisationnels, des ajouts ou des retraits
touchant une ou plusieurs tâches principales, secondaires ou
occasionnelles. »
·
(Voir la décision arbitrale du
Syndicat des
employé-e-s de la Société des casinos du Québec (CSN), section unité générale
et
la
Société des casinos du Québec inc
., M. Pierre N.
Dufresne, 30 juin 2004, onglet 11).
·
Il faut distinguer les changements technologiques
et les effets de ceux-ci sur la main-d’œuvre (voir la définition de
« changement technologique » dans Gérard Dion, onglet 2);
·
Un changement important peut donc notamment
survenir suite à un changement technologique;
·
Les parties en étaient conscientes (voir la
lettre d’entente # 309, pièce S-70, page 2, paragraphe 4);
·
Un changement à une occupation peut être le
résultat des effets d’un changement technologique (voir la décision arbitrale
concernant les
Papiers de communication Domtar Centre
d’affaires Windsor,
c.
le Syndicat des
travailleurs des pâtes et papiers de Windsor inc. et la FTPF - CSN,
M
e
Marc Gravel, arbitre, 2008, (T.A)
, onglet 5);
·
De nombreuses procédures ont dû être développées
par les électriciens et techniciens en instrumentation pour faciliter le
travail avec ces nouveaux équipements;
·
De plus, il peut s’agir d’un changement important
même si un salarié n’y consacre que peu de son temps de travail (voir la
décision arbitrale concernant les
Services Drummondville inc.
c. l’
Union
des ouvriers du textile-coton de Drummondville inc
., AZ-00141307,
onglet 8).
1.4 Admissions
·
Il y a eu les admissions d’usage, sauf que la
partie patronale s’est réservé le droit d’invoquer la prescription du grief;
·
Ce moyen de prescription a été retiré en cours
d’audience;
·
Il y a eu la décision interlocutoire relativement
à votre juridiction;
·
Enfin, il y a eu admission de l’employeur sur le
tableau déposé par le syndicat comme pièce S-17, à l’effet qu’il s’agit du
début et de la date de fin des bons de travail pour chacun des équipements;
·
Pour faciliter l’identification, le syndicat a
regroupé les changements par secteurs (électricité et instrumentation et
aussi, vapeur, machines et finition), mais il n’y a eu aucune admission à
l’effet que les changements sont intervenus seulement dans le secteur
identifié au tableau (voir la pièce S-17 «
in fine
»);
·
Entente à l’effet de procéder sur le fond du
dossier dans un premier temps et de discuter du quantum plus tard;
·
Que la réclamation au niveau du quantum ne débute
qu’à partir du dépôt du grief, mais que cette admission ne vaille que pour le
quantum, ainsi l’employeur ne pourra en tirer d’argument relativement au fond
du litige.
2-
CHANGEMENTS
IMPORTANTS INTERVENUS CHEZ DOMTAR WINDSOR POUR LES EMPLOIS D’ÉLECTRICIEN ET
DE TECHNICIEN EN INSTRUMENTATION
2.1 Période visée :
N.B. :
Dans le cadre de votre délibéré, je vous invite à vous remettre dans le
contexte de l’époque pertinente au litige, car ce qui peut sembler facile,
voire anodin aujourd’hui étant donné l’explosion des nouvelles technologies,
ne l’était pas nécessairement à l’époque pertinente du litige.
La preuve a révélé notamment :
·
Que l’usine fonctionne 24 heures sur 24, sept
jours par semaine;
·
Que l’employeur, à son usine de Windsor, a
toujours apporté des améliorations technologiques afin d’améliorer la
fiabilité, la rapidité et la constance des équipements;
·
Que durant la période 1999-2005, il y a eu
un « boum technologique » incroyable, tel boum n’avait jamais eu
lieu auparavant;
·
Que ce « boum technologique » est
différent des mises à niveau nombreuses que les salariés subissaient
auparavant et continuent de subir;
·
«modifié de façon considérable les méthodes de travail »
(Témoignage de M. Éric Montmigny);
·
Que les électriciens ont été obligés de faire
beaucoup d’efforts pour s’ajuster à cette nouvelle réalité;
·
« Ça a demandé une grande ouverture d’esprit
face aux rôles et responsabilités qu’ont engendrés tous ces projets »
(Témoignage de M. Éric Montmigny);
·
Période où il y a eu l’informatisation de
nouveaux équipements;
·
Période où il y a eu l’arrivée d’outils
diagnostiques plus poussés, plus complexes;
·
Arrivée de la technologie numérique et de
nouvelles plateformes de travail qui n’étaient pas connues;
·
Ajout de nouveaux principes de procédés plus
évolués (système de contrôle de tension, presse à pince, poutre à
déplisseuse, caisse à dilution, auto-jointeuse à la bobineuse, etc.);
·
Des investissements majeurs ont été faits par
l’employeur durant cette période, notamment plus de 50 millions de dollars
pour le « speed up » de la machine # 7 (Pièce S-15 (29) et
témoignage de M. Éric Montmigny, remplacement des automates programmables GE
série 6 pour les PLC 90-70 (phase 1, pièce S-15 (25) : 600
000 $; phase 2, pièce S-15 (15) :110 500 $), plusieurs
millions de dollars pour l’ajout d’une section de l’usine consacrée à la
cogénération (Pièce S-15 (22). Les équipements mentionnés dans les pièces
S-15 et S-16 sont pour la très grande majorité des DAFF (demande
d’affectation de fonds, dont le chiffre associé aux bons de travail commence
par 999), et « c’est des travaux qui coûtent cher »
(Témoignage de M. Michel Godbout);
·
La rapidité, la quantité (visait 2 000 tonnes
pour l’an 2 000) et la qualité du papier ont été augmentées;
·
On est passés durant cette période de l’ère
analogique à l’ère numérique, du tournevis et du DOS, à la logique Windows et
même à l’écran tactile;
·
Les équipements ajoutés ont de nouvelles
fonctionnalités : paramètres, menus, fonctions, modes opératoires, etc.
qui n’existaient pas auparavant;
·
Les trois départements de l’usine ont été touchés
par ces changements importants, soit les secteurs de la finition, des
machines et de la vapeur/récupération;
·
On y a changé de nombreux équipements qui étaient
connus de tous depuis bien des années par des nouveaux inconnus des mécaniciens
en instrumentation et des électriciens.
2.2 Mouvement de personnel
entre les départements :
La preuve a révélé, notamment :
·
Affichages de postes de jour ou de relève;
·
Affichage et mutation pour les électriciens
(Article 11.01.07, Guide des employés de métier, pièce S-2);
·
Mutation des techniciens en instrumentation
(Article 11.07.07, Guide des employés de métier, pièce S-2);
·
Les salariés de jour peuvent être appelés à aller
aider les salariés de relève (Témoignage de M. Renaud Marchand);
·
Politique (Pièce S-79);
·
Dédiés qui changent de façon périodique
(exemple : annuellement, pour les techniciens en instrumentation dans
le secteur finition) (Témoignage de M. Samson);
·
Lors des « shut down », les
salariés d’un secteur peuvent être appelés en renfort dans d’autres secteurs
(Témoignage de M. Éric Beaudette);
·
Lors des « specials calls », les
salariés peuvent être appelés à aller réparer un bris dans un département
autre que le leur (Témoignage de M. Éric Beaudette, notamment);
·
Les salariés des trois grands secteurs de l’usine
ont été touchés (vapeur/récupération, machines et finition);
·
Lors des remplacements de congé de vacances, les
autres salariés du secteur sont appelés à travailler sur des équipements qui
ne leur sont pas attitrés habituellement;
·
Les salariés de relève de l’instrumentation sont
responsables des problématiques de l’usine au complet;
·
Les salariés électriciens de relève (séparés par
secteur) sont appelés à effectuer leurs tâches sur plusieurs équipements;
·
Juste à regarder l’expérience de travail des
salariés, on constate que ceux-ci sont appelés à changer de fonctions et de
département dans l’usine.
2.3 Expérience des
témoins de la partie syndicale :
·
M. Éric Beaudette :
-Électricien chez Domtar depuis 1996
(17 ans) ;
-Il a travaillé à la pulperie et
depuis 15 ans et demi à la vapeur/récupération;
-Ses supérieurs à cette époque :
MM. Michel Samson et Marco Lavigne.
·
M. Renaud Marchand :
-Électricien chez Domtar depuis 1986
(27 ans);
-Il a travaillé à l’usine
St-François, à la nouvelle usine dans le secteur machines, sur la relève aux
machines et sur la relève à la finition;
-Il est de jour à la finition à
l’époque pertinente au litige, dédié à la coupeuse biélomatique et au centre
de palettisation et fait des remplacements sur la relève de jour et de nuit;
-Ses supérieurs
à cette époque étaient : M. Mario Durocher : secteur
biélomatique ;
M.
Michel Vachon, centre palettisation.
Les
ingénieurs de système à cette époque étaient : M. Valois
Santererre; M.
Michel Cloutier;
M.
Daniel Mercier.
M.
Éric Montmigny :
-Électricien chez Domtar depuis 1988
(25 ans);
-Il a travaillé à l’usine
St-François, puis au secteur vapeur/récupération de 1992 à 1998 ; ensuite, il
a été transféré à la finition en 1998 jusqu’en 2000 où il a été muté au
secteur machines où il est responsable des commandes (dédié) ;
-Ses
supérieurs à cette époque étaient : MM. Michel Godbout et
Sylvain Frappier (un peu avant 2005).
·
M. Pierre Massé :
-Électricien chez Domtar depuis 30
ans (1983);
- Il a travaillé de jour à l’ancienne
usine et il a aussi travaillé sur la relève de la nouvelle usine pendant deux
ans (secteur machines); ensuite, il était de jour à la finition jusqu’en 2005
et après, jusqu’à aujourd’hui, il est sur la relève du Sud (secteur machines
et finition); il était dédié à la finition au moment pertinent au litige ;
-Ses supérieurs à cette époque
étaient : MM. Marc Guérin (contremaître) et François Messier (contremaître
électrique).
·
M. Carl Desrochers :
-Technicien en instrumentation depuis
le 25 septembre 2000 chez Domtar ;
- Il a travaillé un an aux machines
de jour, neuf ans à la vapeur récupération, trois ans sur la relève et depuis
trois mois, il est à la finition; il était à la vapeur/récupération au moment
pertinent au litige;
-Ses supérieurs à cette époque
étaient : MM. Sylvain Frappier (secteur machines) et Marco Lavigne
(secteur vapeur/récupération).
·
M. Martin Lapré :
-Technicien en instrumentation depuis
1996 chez Domtar;
- Il a travaillé un an au secteur
nord, depuis 1997 il est aux machines à papier principalement de jour, sauf
lors de « special calls » de nuit, il est aussi attitré au système
Mesurex;
- Ses supérieurs à cette époque
étaient : MM. Michel Godbout et Sylvain Frappier.
·
M. René Audet :
-Technicien en instrumentation depuis
1988 chez Domtar;
- Il a travaillé de 1988 à
1991 à l’usine St-François et de 1991 à aujourd’hui, aux machines à
papier de la nouvelle usine;
-Son supérieur à cette
époque était : M. Sylvain Frappier.
2.4 Témoins experts :
·
L’arbitre n’est pas lié par l’opinion des témoins
experts (M. Jeannot Landry, M. Jacques Desbiens, M. Daniel
Mercier, M. Daniel Veillette);
·
Ils n’ont pas la qualité d’experts externes
neutres, étant donné qu’ils travaillent pour Domtar ou ont travaillé pour
Domtar toute leur vie;
·
MM. Luc Lacouture, Sylvain Frappier
et Stéphane Samson n’ont pas été déclarés comme témoins experts devant le
tribunal;
·
Une preuve très technique a été présentée et les
personnes les mieux placées pour évaluer l’ampleur des changements sur ces
deux occupations, sont celles qui sont en première ligne, soit les
électriciens et les techniciens en instrumentation;
·
L’ingénieur de système n’est pas le premier
répondant, il a son bureau et n’est pas en permanence avec les électriciens;
il n’interviendra qu’en cas de besoin;
·
D’ailleurs, ce n’est pas lui qui fait le travail,
car il n’a pas le droit d’utiliser ses outils;
·
M. Samson reconnaît aussi que les
techniciens en instrumentation, la plupart du temps, sont capables de régler
les problématiques directement sans appeler M. Desbiens;
·
D’ailleurs, M. Desbiens, qui est l’ingénieur
électrique, a lui-même reconnu ne pas avoir été impliqué dans les changements
et ne pas connaître la majorité des nouveaux équipements en cause;
·
Les témoins syndicaux, quant à eux, ont une vaste
expérience dans l’usine et étaient présents au moment du litige et ont vécu
l’avant et l’après, ce qui n’est pas le cas de l’ensemble des témoins
patronaux.
2.5 Plan de
l’usine :
Secteur vapeur/récupération :
·
Il y a quatre chaudières;
·
La cogénération;
·
Le traitement de l’eau;
·
Les soufflantes;
·
Environ 10 électriciens de jour (8 h à
16 h);
·
Un électricien de relève aux machines, un dans le
secteur nord et un à la finition (deux quarts de travail 7 h -19 h et
19 h à 7 h);
·
Sept techniciens en instrumentation.
Secteur machines à papier :
·
Deux machines à papier (machine # 7 et
machine # 8);
·
Environ 10 électriciens de jour (8 h à
16 h);
·
Cinq électriciens sur la relève qui couvrent
24 heures par jour, sept jours par semaine;
·
Huit techniciens en instrumentation.
Secteur finition :
·
Coupeuses de feuilles de différents formats;
·
Deux lignes : une pour mettre feuille dans
des boîtes et une autre pour mettre les feuilles sur des palettes de bois ;
·
Entreposage ;
·
Cinq ou six électriciens de jour. ;
·
Relève qui couvre les machines à papier et la
finition;
·
Deux techniciens en instrumentation.
Secteur pulperie :
·
Quatre ou cinq électriciens de jour;
·
Six techniciens en instrumentation.
·
Relève en instrumentation : couvre toute
l’usine 24 heures sur 24, sept jours sur sept : environ sept techniciens.
2.6 Changements
importants :
La preuve a révélé de façon
générale :
·
La production a augmenté, comme la rapidité et la
qualité du papier, suite à des investissements majeurs (« speed
up »);
·
Des changements importants ont résulté de l’ajout
de plus de 20 nouveaux équipements pour les techniciens en instrumentation;
·
Des changements importants ont résulté de l’ajout
de plus de 25 nouveaux équipements pour les électriciens;
·
Les salariés ont vécu beaucoup de changements en
très peu de temps;
·
En effet, les tâches et fonctions des salariés
ont dû être modifiées afin de faire fonctionner adéquatement l’usine avec les
équipements qui avaient de nouvelles fonctionnalités;
·
On a aussi ajouté nombre de nouveaux équipements
qui n’ont remplacé aucun équipement;
·
Des nouvelles tâches ont été ajoutées en
conséquence (outils diagnostiques, analyse de données, route
d’entretien, « troubleshooting », calibration, programmation,
vérification, etc.) qui étaient inconnues auparavant;
·
Tâches nouvelles (comme dans la décision
arbitrale de M
e
André Rousseau du 10 novembre 1982 visant les
mêmes parties, pièce S-71 en liasse, où il y a eu un ajout de tâches suite
au départ du chef arracheur de rames);
·
Les tâches et fonctions sont devenues plus
complexes, plus difficiles, plus spécialisées, « plus dures à
porter », demandent un effort mental;
·
Pour pouvoir entretenir, réparer, calibrer et
programmer un appareil, il faut connaître l’appareil en question;
·
Le fonctionnement des nouveaux équipements était
soit inconnu purement et simplement des salariés, soit différent au point tel
que de la formation était nécessaire afin de les comprendre et de pouvoir
effectuer les tâches qui y sont reliées;
·
De nombreuses formations ont dû être données pour
que les salariés apprennent le fonctionnement des nouveaux équipements et les
tâches reliées à ces équipements ont changé;
·
La formation n’est pas une familiarisation;
·
De nombreux manuels de fournisseurs ont dû être
consultés;
·
Les salariés doivent avoir des connaissances plus
poussées pour pouvoir travailler sur tous les équipements qui leur sont
attitrés;
·
Depuis cette période, les salariés sont
dorénavant plus formés, plus « connaissants »;
·
Même les ingénieurs de système ont dû être formés
sur bon nombre d’équipements ou apprendre leur fonctionnement à l’aide des
manuels des fournisseurs;
·
Une période d’apprentissage intensive et
prolongée pour plusieurs équipements a été nécessaire;
·
Plusieurs manuels de formation ont été bâtis,
dont plusieurs ont été déposés en preuve;
·
Les salariés ont dû développer de nouvelles
procédures, de nouvelles façons de faire, d’entretenir, de réparer, de
programmer et de calibrer les nouveaux équipements;
·
Les salariés ont aussi dû faire preuve
d’autonomie et d’adaptation afin d’être en mesure d’effectuer les tâches
reliées aux nouveaux équipements;
·
Les salariés ont dû chercher auprès de collègues,
de manuels, de fournisseurs, d’ingénieurs, des solutions aux problèmes qu’ils
n’avaient jamais rencontrés auparavant;
·
Les salariés demandent souvent de l’aide auprès
de leurs collègues qui ont une connaissance plus poussée de l’appareillage
qui fait défaut (exemple : dédié);
·
Bien souvent, ce sont les salariés qui trouvent
les solutions aux problèmes, sans passer par les ingénieurs (M. Renaud
Marchand);
·
Les électriciens entendus en preuve sont des
électriciens d’expérience; ils connaissent leur métier, même si le tribunal
ne les a pas qualifiés d’experts;
·
Les techniciens en instrumentation demandent
rarement des conseils aux ingénieurs de système;
·
De soir, de nuit et lors des fins de semaine, il
n’y a pas d’ingénieur de système;
·
Depuis cette période, les salariés sont devenus
plus versatiles (exemple : machine # 7 et machine # 8), ils peuvent
faire fonctionner des équipements différents sur les deux machines alors
qu’auparavant, les équipements étaient identiques);
·
Les changements technologiques sont tels que la
nature des tâches, des fonctions, des responsabilités des électriciens et des
techniciens en instrumentation, est changée;
·
Autrement, il ne pourrait y avoir aucune
augmentation de salaire pour eux en cours de convention collective, car les
tâches sont bien délimitées par métier (voir la limitation à
l’article11.07.06 pour les mécaniciens en instrumentation);
·
Rien dans l’article 19.04 qui permet d’exclure
quand c’est un changement technologique; d’ailleurs; ce n’est pas la
compréhension qu’en a le syndicat;
·
Analyse de la méthode Thériault a démontré des
changements importants justifiant une augmentation salariale;
·
Ils doivent toujours faire leur route d’entretien
et des réparations, mais les équipements sur lesquels ils travaillent sont
rendus beaucoup plus complexes qu’avant, cela a demandé des connaissances, de
la formation, des nouvelles habiletés et de l’adaptation;
·
Ils doivent avoir une connaissance pointue des
différents nouveaux et importants équipements;
·
Complexité des connaissances;
·
Nouveaux problèmes à résoudre;
·
Pour les salariés qui sont venus témoigner,
ceux-ci trouvent tous que ces nouveaux équipements ont apporté des
changements importants au niveau de leurs tâches d’électricien ou de
technicien en instrumentation;
·
« Souvent ce qui simplifie la tâche de
l’opérateur, complexifie la mienne » « plus dure à porter »
(Témoignage de M. Pierre Massé);
·
Les outils de travail changent ; les salariés
délaissent leur tournevis pour utiliser les ordinateurs avec une plateforme
Windows;
·
Avant, ils passaient du câblage et ils étaient à
80 % du temps avec leurs outils, maintenant, c’est 20 % du temps
avec leurs outils (Témoignage de M. Éric Montmigny);
·
Programmation et analyse de données,
développement d’outils diagnostiques, qui n’existent pas dans la description
de tâches des électriciens (exemple : M. Éric Montmigny :
« Tool Box »);
·
Relativement à la programmation, M. Renaud
Marchand dira : « On a besoin des connaissances de l’ingénieur de
système et il a besoin de nos connaissances, on s’assoit avec l’ingénieur et
on regarde quelle programmation on pourrait faire »;
·
À l’article 11.01.02 : Outils utilisés par
l’électricien. Cet article ne mentionne pas : ordinateur, écran
tactile, logiciels de programmation;
·
Avant, c’était plus mécanique, maintenant, c’est
plus électronique (voir notamment l’article 11.01.06 - procédure de travail);
·
Vous n’avez qu’à regarder les outils utilisés
(articles 11.01.08 et 11.01.09);
·
Dans les tâches et fonctions, il y a calibration,
mais pas de programmation, d’analyse de données et développements ou encore
d’ajustement de luminosité pour obtenir une photo de qualité pour les
mécaniciens en instrumentation (articles 11.07.01 et 11.07.05);
·
Vous n’avez qu’à regarder les outils utilisés par
les techniciens en instrumentation pour constater que les tâches ont changé
(articles 11.07.08 et 11.07.09) ; aussi, il n’est pas mentionné :
ordinateur, écran tactile, logiciels de programmation;
·
Certaines tâches sont plus stressantes, car elles
peuvent avoir des impacts majeurs sur la production (exemples : arrêt
complet, explosion de gaz, etc.);
·
Il est certain qu’une fois que les salariés l’ont
appris ou 10 ans après, cela sera plus facile ; il n’en demeure pas moins
qu’il s’agit d’un changement important;
·
Les salariés ont vécu de nombreux autres
changements durant la période qui n’est pas en cause ici (exemple : M.
René Audet, pièce S-62, p. 3 «
in fine
»).
2.7 Analyse selon la méthode
Thériault
·
Preuve démontre que deux occupations auraient dû
subir des augmentations salariales;
·
Méthode développée par un expert en évaluation
salariale (voir les pièces S-73 à S-76);
·
Méthode connue des deux parties et utilisée à
plusieurs reprises (notamment, lors de la lettre d’entente # 309, pièce S-70,
p. 3);
·
Analyse a été faite pour l’ensemble des métiers
d’entretien et seulement deux métiers ont vu leurs résultats favorables (voir
les pièces S-73 à S-76), soit le métier d’électricien et celui de technicien
en instrumentation;
·
Aucune preuve n’a contredit le témoignage ni la
méthodologie utilisée par M. Alain Gaudreault;
·
C’était le même article 19.04 qui existait
lorsque chacune des évaluations salariales a été faite à l’aide de la méthode
Thériault.
2.8 Résumé succinct de la
preuve pour les changements importants pour l’occupation d’électricien
Secteur finition
Tâche # 1 : Remplacement du
PLC automation « step 5 à step 7 »
·
Témoin : M. Pierre Massé
·
Cela a été la deuxième étape (Pièce S15(1)), une
fois que la tâche # 2 a été faite;
·
Les électriciens ont fait l’installation en
parallèle qui a duré un mois de temps;
·
« Plus sophistiqué », « pris
plusieurs mois à apprendre le logiciel »;
·
Le dédié s’occupait du démarrage avec l’ingénieur
de système;
·
Il y a eu des demi-journées de formation et des
journées de formation pour les électriciens afin de leur fournir la base;
·
Les électriciens font l’entretien et la
programmation, la plupart du temps;
·
Ils ont appris conjointement à le faire
fonctionner à l’aide de manuels et par essais et erreurs;
·
Les électriciens sont responsables du bon
fonctionnement de cet appareil;
·
« Troubleshooting ».
Tâche # 2 : Remplacement des
automates Siemens « step 5 à step 7 »
Témoin : M. Pierre Massé
·
Il y avait trois automates programmables sur le
folio qui contrôle les séquences d’information et ils faisaient fonctionner
les moteurs (deux moteurs principaux, mais une vingtaine de moteurs au
total);
·
Les électriciens ont fait l’installation en
parallèle en changeant la quincaillerie, le « rack », les
cartes, etc. pour faire des tests;
·
Les tests ont duré plusieurs mois (une à
plusieurs fois par semaine);
·
Les électriciens branchaient, débranchaient …;
·
Le gros changement provient du programme;
·
L’ancien était en DOS et le nouveau dans
l’environnement Windows;
·
« Pour nous autres, on repart avec un
nouveau système »;
·
Le remplacement s’est fait en deux phases et cela
était la phase 1 (pièce S(15(2));
·
Les électriciens du département et la relève ont
à travailler avec cet équipement;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 3 : Reprogrammer la
cartonneuse PEMCO avec Intouch
Témoin : M. Pierre Massé
·
Intouch est une interface opérateur pour activer
des fonctions sur la machine PEMCO (met du papier dans des boîtes de carton);
·
Avec Intouch, c’est un nouveau type de
programmation qui vérifiait tout type de capteur;
·
Démarrage a pris des mois;
·
Programmation plus compliquée et « pas
simple à suivre »;
·
Formation d’une demi-journée par la firme qui a
installé Intouch;
·
L’électricien dédié fait la programmation
(modifications mineures);
·
Cela a pris des mois pour être à l’aise avec
Intouch;
·
A dû se référer aux manuels, au fournisseur et à
l’ingénieur de système suite à des problèmes avec Intouch;
·
A eu beaucoup de questions des opérateurs et a dû
leur donner un soutien lors des mois qui ont suivi le démarrage, ce qui
n’était pas le cas avant;
·
« Troubleshooting » très long au début
et moins long une fois que Intouch a été « apprivoisé »;
·
Intouch a été installé ensuite sur d’autres
machines du département;
·
Équipement a été supprimé aux alentours de 2007
sur la cartonneuse.
Tâche # 4 : Nouveau
palettiseur folio AUTEFA
Témoin : M. Pierre Massé
·
Il s’agit d’un palettiseur qui empile des
palettes de bois une par-dessus l’autre;
·
« Première fois qu’on avait à installer un
réseau comme celui-là », « ça été toute une aventure »,
« grosse différence, c’est le réseau qui reliait à fréquences
variables »;
·
Avant, si un moteur ne démarrait pas, les
électriciens utilisaient un multimètre pour mesurer les tensions;
·
Avec l’arrivée de AUTEFA, les commandes arrivent
par réseau;
·
Le signal voyage d’une nouvelle façon
(information binaire entre l’automate et la commande);
·
Première machine enfermée avec un système de
protection qui a apporté des problèmes que les électriciens n’avaient jamais
vécus;
·
Les électriciens ont peu participé à
l’installation, mais ils ont assisté le fournisseur lors du démarrage;
·
Formation du dédié avec le fournisseur lors du
démarrage;
·
Le dédié a transmis l’information aux autres
électriciens;
·
Le dédié a monté des procédures;
·
Suite à l’installation, les électriciens ont à
faire l’entretien;
·
« Troubleshooting ».
Tâche # 5 : Remplacement du
système SYMADYN
Témoin : M. Pierre Massé
·
L’appareillage a été changé sur la coupeuse folio
et le nouveau logiciel est aussi de la compagnie Simadyn;
·
La programmation est différente d’avant;
·
M. Massé est allé passer trois jours à
Atlanta avec l’ingénieur de système, M. Valois Santerre, pour apprendre à
le faire fonctionner;
·
Les électriciens ont fait l’installation qui a
duré de deux à trois jours;
·
Deux semaines à faire des tests suite au
démarrage;
·
Ça a pris plusieurs mois pour être à l’aise avec
la partie qui était souvent utilisée de l’appareillage;
·
Formation par jumelage et par essais et erreurs
ainsi que par recherche dans la documentation;
·
Les électriciens étaient responsables d’apporter
des modifications au système;
·
« Pour faire des petits changements,
j’étudiais des heures » « juste pitonner, c’était compliqué »,
« logiciel pas facile à utiliser »;
·
L’ancien système Simadyn était peu connu des
électriciens;
·
Les électriciens font l’entretien;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 6 : Modification
au positionnement des palettes et au système de sécurité
Témoin : M. Renaud Marchand
·
A été mis en place suite à un accident d’un
salarié qui emballait les « skids » manuellement;
·
Un ingénieur (M. Francis Boulanger, a fait une
étude de risques) et les électriciens ont participé à une solution en lien
avec le Comité de santé et sécurité au travail;
·
Les électriciens ont fait l’installation qui
s’est étendue sur des semaines;
·
Nouvel équipement inconnu de tous;
·
Première fois qu’il était installé, enligné,
connecté;
·
« Jamais vu ça de sa vie »;
·
Les électriciens ont appris à le faire
fonctionner par jumelage;
·
« Troubleshooting », très long au
départ (peut prendre une heure si c’est la première fois que tu as à réparer
un problème);
·
Équipement a été en fonction « un bon »
5 ans;
·
Un employé est dédié sur cet équipement.
Tâche # 7 : Ajout de
« photocells »
Témoin : M. Renaud Marchand
·
Deux types de « photocells » (charges
de 103 pouces et « photocell » à distance focale);
·
Les électriciens ont fait l’installation;
·
Les électriciens ont dû comprendre leur fonctionnement;
·
« Ce n’est pas changer
la « photocell » qui est important, c’est ce qu’on fait avec
la « photocell », « Faut savoir quoi faire avec »;
·
Maintenant, il y a 75 « photocells »;
·
Il y a des « photocells » programmables
qui sont plus compliquées à changer (exemple : si c’est une
« photocell » à détection focale ou une
« photocell »
ajustable, etc.);
·
On doit faire des tests avec le lecteur lorsque
l’on change une « photocell »;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 8 : Lasers de
positionnement transstockeur et pastilles RF
Témoin : M. Renaud Marchand
·
Il y en a eu sept à la finition pour prendre des
charges;
·
Il y a des risques que les rouleaux de papier
tombent si le transstockeur n’est pas à la bonne place;
·
Nouveau principe de fonctionnement des lasers,
les pastilles RF et l’antenne RF versus les encodeurs sur la roue
d’entraînement et les barres de synchronisation;
·
Le tout en lien avec le PLC;
·
Les électriciens ont fait l’installation;
·
La calibration du laser est à apprendre et à
faire;
·
Les électriciens doivent maintenant connaître les
deux fonctionnements pour pouvoir effectuer leurs tâches;
·
Vertical : encore encodeur,
horizontal : pastilles RF;
·
De nombreux essais et erreurs sur une longue
période, « des semaines voire des mois »;
·
Les électriciens qui étaient là à l’époque (MM.
Alain Larose et Marc Richard) l’ont appris en même temps que l’ingénieur de
système;
·
Apprentissage par jumelage;
·
Les électriciens ont dû calibrer les lasers et
comprendre leur fonctionnement;
·
Des procédures ont été développées;
·
Pas eu de formation pour détecter les problèmes
lorsque les transstockeurs arrêtaient;
·
Il y a une route d’entretien et de vérification;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 9 : Descendeur
de rouleaux électromécaniques
Témoin : M. Renaud Marchand
·
Problématique pour la machine # 7 étant
donné les différentes grosseurs et les différents poids des rouleaux de
papier ainsi que le nombre plus important de rouleaux;
·
C’est M. Pascal Proulx, électricien, assisté de
M. Francis Boulanger, ingénieur, qui ont travaillé sur ce projet;
·
L’équipe de projet a fait l’installation
(électriciens et mécaniciens);
·
Un gros moteur a été mis en place avec une
nouvelle « drive » pour la machine # 7;
·
Cela a eu pour effet d’augmenter la vitesse du
descendeur et son efficacité;
·
Ces deux personnes sont allées à Montréal pour
apprendre le fonctionnement de la « drive » Siemens;
·
C’est nouveau à la finition et inconnu des électriciens;
·
Une formation a été donnée par ces deux personnes
aux autres électriciens;
·
Photo : 68.jpg;
·
Plusieurs paramètres et sous-paramètres à
comprendre et à entrer pour avoir une bonne régulation;
·
Une notion importante de sécurité;
·
Beaucoup de difficultés au départ pour
l’ajustement des gros freins et les valves hydrauliques;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées;
·
Il peut y avoir des problèmes au niveau des
freins, mais c’est un équipement fiable.
Tâche # 13 : Remplacement
des imprimantes d’étiquettes
Témoin : M. Renaud Marchand
·
Ces imprimantes ont remplacé les imprimantes
Ceto;
·
Des procédures ont été développées;
·
Il y a eu 15 imprimantes d’installées sur une
période de deux ans;
·
Trois modèles de Zebra (105S et 105Se :
semblables, 105Sl : différente et utilisée au centre de palettisation);
·
Comme les trois modèles sont différents, ce n’est
pas la même configuration pour les programmes et pour l’entrée de paramètres;
·
Ajout de tâches pour le dédié et le salarié de relève;
·
Les électriciens doivent faire les réparations
d’urgence;
·
Cela a « été très demandant », car au
départ M. Marchand était « le seul à savoir les réparer »;
·
Les électriciens du département et de relève ont
été formés par M. Renaud Marchand (quatre heures par personne);
·
L’apprentissage s’est fait par le dédié
(M. Marchand) par de l’autoformation à l’aide du manuel du fabricant;
·
Période d’un an avant d’être à l’aise (pour le
dédié);
·
Nettoyage et ajustements à faire toutes les
semaines;
·
Réparations à faire chaque mois si les
imprimantes étaient bien entretenues;
·
Il y a eu des réparations majeures qui prenaient
des heures;
·
M. Marchand était sollicité de trois à
quatre fois par semaine pour l’ensemble des imprimantes Zebra, sur une
période de deux ans;
·
« Troubleshooting » et tâches reliées.
Tâche # 14 :
Remplacement du redresseur de bobine # 1
Témoin : M. Renaud Marchand
·
Très peu d’interventions de la part des
électriciens avec l’ancien redresseur de bobines à contrôle hydraulique, si
ce n’est que des constantes à changer dans le PLC;
·
Nouveau redresseur est à contrôle hydraulique
proportionnel;
·
Avant, quand le redresseur donnait des coups, les
mécaniciens venaient l’ajuster;
·
Avec le nouveau, le contrôle se fait maintenant
par le groupement électrique;
·
M. Marc Richard, électricien, et M. Roy,
ingénieur, ont travaillé sur la mise en place de cet équipement;
·
Les électriciens ont fait l’installation, dont M.
Renaud Marchand;
·
Cela a pris du temps pour l’ajustement de
l’équipement;
·
Formation par jumelage avec M. Marc Richard,
électricien;
·
Deux semaines pour être à l’aise;
·
« Troubleshooting »;
·
Route d’entretien aux six mois;
·
Un employé dédié sur cet équipement;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâches # 12, # 15, # 16, # 23, #
28 : Changement du PLC série 6 pour faire l’implantation des PLC GE
de type 90-70 et remplacement du logiciel LM90 (dans tous les secteurs).
Témoin principal : M. Éric
Montmigny
·
Changements arrivés dans le projet de
modernisation de l’usine;
·
Les automates sont arrivés avec leur propre
logiciel de programmation (LM90);
·
Remplace partout dans l’usine les automates série
6 avec un logiciel de programmation LM6, de nombreux Daff (voir les
pièces : S-15(12, 15, 16, 17, 18, 19, 25, 30);
·
Les automates série 6 étaient les plus répandus
dans l’usine (ils gèrent les 3/4 des équipements de l’usine) et sont connus
de tous les électriciens;
·
Les électriciens ont dû faire l’apprentissage des
automates, mais aussi du logiciel de programmation;
·
Conception différente, nouvelles cartes
d’alimentation, nouvelles cartes de logique, nouvelles cartes de
communication, nouvelle présentation graphique, nouvelles clés de fonction et
nouvelle programmation;
·
Équipement majeur dans l’usine, car ces automates
sont utilisés au quotidien par les électriciens et contribuent à la bonne
marche de l’usine;
·
Les électriciens travaillent quotidiennement avec
ces automates;
·
Les électriciens ont fait l’installation dans les
différentes sections de l’usine et ont dû opérer les deux types d’automates
jusqu’au changement complet des automates série 6;
·
Formation d’une journée complète par le
fournisseur GE à l’ensemble des électriciens;
·
Cela prend de deux à trois mois avant d’être à
l’aise avec ces nouveaux automates;
·
Arrivés dans l’ensemble de l’usine (exemple :
département des machines : témoignage de M. Éric Montmigny);
·
LM 90 et les PLC 90-70 étaient inconnus des
électriciens;
·
« Troubleshooting » différent d’avant;
·
Les PLC GE de type 90-70 sont encore utilisés
quotidiennement dans l’usine aujourd’hui, mais le logiciel LM90 a été
remplacé par Proficy Machine Edition (voir la tâche # 35)
·
LM90 est arrivé sur nouvelle plateforme Windows
avec des fonctions plus évoluées;
·
« Troubleshooting »;
·
Témoins patronaux ont confirmé que le changement
des PLC avait eu lieu dans toute l’usine.
Secteur vapeur
Tâche # 18 :
Remplacement du PLC TURVCON par le FSC
Témoin : M. Éric Beaudette
·
L’automate contrôle la chaudière de récupération;
·
Cette chaudière est la plus grosse du
département;
·
C’est très critique au niveau du moulin, car si
on fait une mauvaise manœuvre, « on fait planter tout le moulin »;
·
Il y a donc un stress associé aux opérations de
cet automate, car il y a une méconnaissance du produit;
·
« Lorsqu’il y a une action à prendre sur
l’automate, il y a beaucoup de précautions à prendre »;
·
L’automate gère tous les éléments critiques
(pression de gaz, contrôle de liqueurs, etc.);
·
Cet automate programmable (TURVCON, automate
série 6) était présent partout dans l’usine;
·
À cette époque, le PLC TURVCON, automate série
6, était connu de tous et on entrait dedans à l’aide d’un ordinateur et
d’un logiciel connu de tous;
·
Au niveau technique, les électriciens du
département savaient intervenir sur le PLC TURVCON série 6 ;
·
En plus de gérer les éléments critiques de
combustion, l’automate gère aussi le ESP, « Emergency shut down
procedure »;
·
FSC, « C’est un monstre »,
« évolution majeure », « programmation 100 %
inconnue », « il a fallu bâtir des procédures pour savoir
naviguer », « programmation par porte logique », « on a
eu à changer des cartes, on ne sait pas où on s’en va »; « les gens
sont perdus », « à l’époque pertinente, pas grand monde à
l’aise »; « l’adaptation ne se fait pas en une semaine »;
·
Intervenait peut-être aux deux semaines sur une
période de 16 semaines;
·
À chaque fois qu’il faisait des interventions, il
réapprenait des choses;
·
Installation faite par des salariés et de
nombreuses heures ont été facturées à l’automne 2004;
·
Formation a été donnée aux dédiés dès les 27 et
28 avril et ensuite, de la formation a aussi été donnée aux autres
électriciens (une journée) pour qu’ils puissent faire l’entretien et les
réparations;
·
Le FSC était en fonction « à
100 % » à partir du « shut down » de la
mi-avril 2005 pour le ESP, mais M. Jeannot Landry dira qu’environ
10 % des entrées et sorties de l’appareil étaient utilisées;
·
À l’heure actuelle, 10 % des entrées et
sorties ne sont toujours pas utilisées;
·
Même l’appareil n’est pas utilisé à sa pleine
capacité, les électriciens doivent savoir l’utiliser à 100 % lorsqu’un
problème survient;
·
Il s’est souvent fait appeler pour aider d’autres
électriciens;
·
Ils ont même attendu une journée d’arrêt pour
changer les cartes électroniques;
·
Il s’agit d’un grief de nature continue (voir le
cahier d’autorités déposé relativement à la compétence du tribunal, à
l’onglet 2 : définition dans le Dictionnaire canadien des relations
du travail de Gérard Dion, onglet 3 : Droit de l’arbitrage de
grief, 3
e
édition), onglet 4 (voir les décisions
arbitrales concernant
Les industries Aérospatiales Mécair inc. c. Le
Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries Aérospatiales
Mécair (CSN),
onglet 5 :
Industries B & X Inc. c.
Métallurgistes unis d’Amérique, local 8990
, onglet 8 :
Gilles
Soucy c. Ministère de la Sécurité publique);
·
«Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 19 : Ajout de
la cogénération
Témoin : M. Éric Beaudette
·
Pièce S-12 (manuel de formation);
·
Avant, il n’y avait rien. Aucune électricité
n’était produite à partir de la vapeur;
·
Investissement majeur et agrandissement de
l’usine;
·
Bâtisse entière a été bâtie pour abriter la
machine de 10-15 pieds de large, 30-35 pieds de long et 12 pieds de haut;
·
Deux nouveaux disjoncteurs électriques de 13 800
volts (c’est nouveau à l’usine) ;
·
Fonctionne complètement différemment;
·
Les électriciens ne savaient pas comment
manœuvrer les disjoncteurs;
·
Un électricien a même pesé sur le
« reset » et cela a causé beaucoup de dommages;
·
Élément de stress;
·
Toutes les tâches reliées à cet équipement sont un
ajout, car la cogénération n’existait pas auparavant;
·
Cela a demandé de nouveaux apprentissages;
·
« Programmation « Tool Box » qui
n’était utilisée nulle part ailleurs dans le moulin », « juste pour
entrer dedans, il y a une multitude procédures », « nouveau à
100 %, n’existait pas avant »;
·
L’électricien doit répondre à l’opérateur qui est
incapable de démarrer la machine;
·
Formation d’une journée (Pièce S-12 : doit
comprendre la synchronisation et les principes d’un turboalternateur);
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 20 :
Modification aux contrôles des soufflantes
Témoin : M. Éric Beaudette
·
Équipement critique, car si on a un problème avec
les soufflantes, l’environnement peut faire arrêter l’usine;
·
Changement du panneau avec boutons pour interface
opérateur tactile, « principe Windows », page 7.1, pièce S-13;
·
Les électriciens ont fait l’installation;
·
Ajout de tâches, dans les six premiers
mois :
soutien technique
aux opérateurs avec l’interface opérateur
tactile (« devait intervenir beaucoup plus qu’avant », « les
opérateurs ne savaient pas naviguer »);
·
La programmation devait être entrée à l’aide d’un
ordinateur portable et cela n’existait pas avant, « c’était plus
mécanique »;
·
Nouveau panneau Bentley Nevada avec une
protection d’équipements, de nouvelles fonctionnalités et de nouvelles
protections (exemple : température);
·
« Doit entrer dedans » pour faire la
programmation à l’aide d’un logiciel;
·
« Au niveau de leur travail, c’est de
l’inconnu »;
·
Danger d’arrêter les quatre soufflantes en même
temps : élément de stress;
·
Auparavant, chaque soufflante avait son
contrôleur IRD et le déclenchement était ajusté manuellement par les
électriciens;
·
Formation d’une journée, pièce S-13;
·
Travail conjoint avec l’ingénieur de système;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Secteur machines
Tâche # 25 : Améliorer
le positionnement des poupées.
·
A été retiré de la demande.
Tâche # 27 : Dans le
cadre du « speed up » de la machine
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Deux responsables ont été affectés à temps plein
de jour (MM. Éric Montmigny et Bernard Messier) sur une période d’un an pour
faire l’inventaire des pièces, la préparation de formation, la compréhension
des équipements et du procédé, les essais et la mise en place;
·
Plus de 50 millions d’investis dans des
technologies de pointe;
·
Modifications aux méthodes de travail;
·
Ajouts de tâches et de responsabilités;
·
Développement de procédures par les dédiés, pour
faciliter le travail des électriciens;
·
Salle de contrôle des commandes a été construite
et est maintenant occupée en permanence par un dédié pour analyser les
données, contrôler, surveiller, configurer, reprogrammer, faire un suivi et
réparer les « drives » qui n’existaient pas auparavant;
·
Des équipements d’importance ont été touchés par
ces changements;
·
Des nouveaux principes de procédés sont
arrivés : système de contrôle de tensions, poutre à déplisseuse, nouveau type
de presse, caisses à dilution, auto-jointeuse à la bobineuse;
·
Déplacement d’une équipe de projet en Virginie
chez la compagnie GE pendant une semaine complète pour procéder à des tests
(bancs d’essai sur la partie « software »), de deux à trois mois
avant l’installation des équipements;
·
Tous les électriciens du département ont été
attitrés à la surveillance des nouveaux équipements;
·
Formation à l’ensemble des électriciens du
département de cinq jours par la compagnie GE;
·
Formation par jumelage;
·
Arrêt de la machine à papier pendant trois
semaines pour l’installation des nouveaux équipements;
·
Les électriciens ont fait l’installation ou ont
participé à l’installation des nouveaux équipements;
·
Une grande partie de la machine numéro # 7 a
été changée par l’ajout des nouveaux équipements (voir plus bas);
·
Les tâches à effectuer sont dorénavant
différentes sur la machine # 7 et la machine # 8;
·
Les salariés doivent être en mesure d’effectuer
leurs tâches sur les deux machines;
·
Formation de
deux semaines
sur la
« drive » de prévue en Virginie par le fournisseur GE, mais cela a
été refusé par l’employeur;
·
Le dédié indique que cela lui a pris plus ou
moins un an avant d’être à l’aise avec tous les équipements.
Tâche # 27 a) : Implantation
de commandes à vitesses variables « GCE Modèle DC2000 »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Trente commandes SP3200 (technologies analogique
et numérique) ont été remplacées;
·
Nouvelle commande entièrement numérique;
·
Cinq formats de commandes différentes;
·
« Beaucoup plus complexes que ce qu’il y
avait dans l’usine », « Quand j’entraîne quelqu’un comme nouveau
responsable, je lui dis que ça va prendre un an pour être à
l’aise », « Les gens ne sont pas à l’aise »;
·
Environ 30 procédures ont été développées par les
électriciens;
·
Il faut se retrouver à travers plusieurs
centaines de paramètres, comprendre les relations entre les 30 commandes et
les interconnexions;
·
Les électriciens ont participé à l’installation;
·
Il y eu de l’autoformation par les dédiés pour
comprendre le fonctionnement et trouver une harmonie entre les différentes
sections (exemple : si une section accélère ou une autre décélère),
après la formation de cinq jours (pour le « speed up »);
·
Apprentissage par jumelage;
·
« Troubleshooting » par les dédiés et
la relève;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 27 b) :
Implantation de commandes à vitesses variables « GCE AVI300 »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Dix commandes de ce type ont été installées;
·
La commande arrive avec son propre réseau de
communication ISBOS, sa propre structure et sa propre logique de programmation;
·
Courant continu, l’ancienne commande avait un
courant alternatif et continu;
·
La commande est complexe, même si elle n’est pas
de grande taille;
·
Il y eu de l’autoformation par les dédiés, après
la formation de cinq jours (pour le « speed up »);
·
Plusieurs diagnostics sont possibles lors du
« troubleshooting » ; les électriciens vont voir dans le livre
d’instructions;
·
« Troubleshooting » : se fait
« avec la goutte sur le front », « au début, moins à
l’aise », « moins connu »;
·
Routes d’entretien ;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 27 c) : Implantation
d’un PLC de type « Controlor UC2000 »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
C’est l’automate principal, chef d’orchestre pour
l’ensemble du système de commandes, c’est l’élément central d’échanges;
·
« Structure de programme unique en son
genre », « logique de programmation non
familière », « représente son lot de difficultés
techniques »;
·
Gère six réseaux de communication : DLAN
(UC2000), ISBUS (AV300i), Ethernet (réseau de l’usine), Modbus (lien avec
système de contrôle), Global data (entre-barrages entre équipements), bloc
Genius (entrées et sorties pour éléments de champs);
·
Formation de cinq jours de GE que tous les
électriciens ont eue (pour le « speed up »);
·
Par la suite, de l’autoformation en compagnie des
ingénieurs (MM. Daniel Veillette et André Bertrand);
·
Le Controlor UC2000 remplace notamment le Master
serie 6 qui était connu de tous les électriciens et qui était partout dans
l’usine;
·
Le Master serie 6 n’avait qu’un lien de
communication pour les commandes;
·
Nouveau PLC « complexifie le travail de
l’électricien »;
·
Était inconnu des électriciens;
·
Beaucoup d’interventions des électriciens au
départ, car il y avait beaucoup d’éléments à modifier;
·
En 2013, les interventions ont été faites de une
à deux fois par mois;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées en lien avec le premier UC 2000 installé et ceux qui ont été
installés par la suite (quatre au total en 2013).
Tâche # 27 d) : Implantation
d’un logiciel de programmation « TOOL BOX »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Nouveau logiciel d’exploitation qui contrôle
l’automate principal Controlor UC2000;
·
Tool Box est arrivé dans le cadre du « speed
up », mais aussi, il est arrivé à la cogénération durant la période
visée;
·
Arrivé avec la plateforme Windows, un des
premiers dans l’usine qui a ajouté à la complexité de l’apprentissage de cet
équipement;
·
Avec l’arrivée de Tool Box, trois logiciels ont
été retirés (LM6 (Atari, versus Tool Box : Xbox), logiciel Master Helper
(plateforme DOS) et le système d’information (de quatre à six signaux sur
une période d’une minute à la fois, versus Tool Box : 250 gigs :
100 signaux jusqu’à un an en arrière);
·
Formation aux électriciens sur la souris, l’ouverture,
les enregistrements, etc.;
·
Volet de visualisation et analyse de données;
·
Sont greffées à Tool Box des pages graphiques de
signaux et des pages de statuts d’équipements sur le réseau qui sont
dorénavant surveillées et analysées par les électriciens;
·
Analyse par les électriciens, ligne par ligne,
dans les pages d’événements et d’alarmes pour voir où les problèmes sont
survenus;
·
Tool Box a donc apporté de nouvelles tâches et
responsabilités dans le travail des électriciens;
·
Le dédié et l’ingénieur de système ont dû
s’autoformer après la formation de cinq jours (pour le « speed
up »), car la formation de deux semaines en Virginie a été refusée par
l’employeur;
·
La programmation est souvent faite de pair avec
l’ingénieur de système, même si ce dernier est responsable de celle-ci;
·
En fin de compte, le dédié fait de la
programmation;
·
L’électricien dédié fait aussi de la
configuration et le suivi;
·
Tool Box améliore des outils diagnostiques qui
permettent à l’électricien d’analyser des problèmes;
·
Facilite l’analyse et le diagnostic des
problèmes, les nouvelles données et les nouveaux problèmes lorsqu’on sait
s’en servir;
·
« Troubleshooting »;
·
L’équipement encore en fonction aujourd’hui et
les tâches reliées sont faites de façon quotidienne depuis le « speed
up » de la machine # 7 du « bureau » du dédié;
·
Aussi, nouveauté du Tool Box dans le cadre de la
cogénération.
Tâche # 27 e) : Implantation
d’un logiciel de diagnostics « CIMPLICITY »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Interface opérateur dédiée à la confection de pages
de données diffusées dans l’ensemble de l’usine;
·
Sur plateforme Windows;
·
Plusieurs applications possibles (commandes à
distance des équipements, contrôle de procédés, visualisation de graphiques,
logs d’alarmes, etc.);
·
Outil de travail que les électriciens
n’utilisaient pas auparavant;
·
Outil qui n’est pas disponible; donc, il n’est
pas utilisé sur la machine # 8;
·
Pas d’appels des opérateurs de la machine # 8
pour la commande (pas d’outils diagnostiques, donc pas d’appels);
·
Ajout de tâches sur la machine # 7;
·
Les électriciens confectionnent aussi des pages
de données qui seront ensuite disponibles pour tous les salariés;
·
Méconnus par l’opération, les électriciens
(notamment les électriciens de relève) ont dû apporter leur support aux
opérateurs de manière fréquente (lors du démarrage et lors des arrêts
sectoriels (arrêts aux trois semaines));
·
Formation aux autres électriciens de cinq jours
qui englobe tout le « speed up » (une heure pour Cimplicity);
·
Apprentissage s’est fait par autoformation pour
le dédié et à l’aide du manuel du fournisseur après la formation de cinq
jours;
·
Formation a ensuite été donnée pour le nouveau
dédié par un jumelage de deux jours;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 27 f) : Implantation
d’un logiciel de programmation « VERSAPRO »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Utilisé pour un PLC 90-30 pour l’auto-jointeuse
de la bobineuse qui est aussi un nouvel équipement;
·
«Entièrement nouveau »;
·
Les électriciens n’avaient pas de tâches reliées
auparavant, puisque les opérateurs devaient passer la feuille à la main;
·
Avec l’auto-jointeuse de la bobineuse, tout se
fait de façon automatique;
·
Nouveaux outils inconnus des électriciens avec un
environnement Windows;
·
Ils ont dû apprendre les menus, sous-menus,
clés raccourcis, visualisation des programmes et la programmation);
·
Dédié a dû intervenir suite à la mise en place
pour certaines corrections;
·
Formation donnée par le dédié aux électriciens du
département (quatre heures);
·
« Troubleshooting » et travail relié;
·
Versapro a été remplacé par
Proficy « Machine Edition » pour l’auto-jointeuse de la
bobineuse vers 2009.
Tâche # 30 :
Implantation du logiciel de gestion « IMMPOWER »
Témoins : MM. Renaud Marchand,
Éric Beaudette, Éric Montmigny et Carl Desrochers
·
Nouveau logiciel pour le suivi des équipements;
·
Présent dans toute l’usine;
·
Plus puissant et plus complexe que le DMS;
·
Comporte la même base de données, mais avec des
nouveaux écrans et nouveaux tableaux ;
·
Une formation de huit heures a été donnée à
l’interne pour tous les salariés;
·
Ajout de responsabilités, entre autres, faire les
demandes de travail;
·
Pour ce faire, il faut choisir le type de bon de
travail (démantèlement, ajout, modification. etc.), une sélection de la
priorité, le type de métier qui doit intervenir, etc.;
·
C’est surtout les salariés de l’entretien qui
font une demande de travail, particulièrement les électriciens et les
techniciens en instrumentation (témoignages de MM. Michel Godbout, Éric
Montmigny);
·
Cela lui a pris un mois pour être à l’aise avec
Immpower;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 31 : Implantation des
contrôleurs de type « PRCV »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Acquis pour remplacer les PRCIV et pour le
contrôle des nouveaux moteurs IMD en lien avec le positionnement des plaques
des raffineurs présentes sur la machine # 7;
·
Les nouveaux contrôleurs sont entièrement
numériques et programmables à l’aide de Iconfig entièrement numérique, alors
que le PRCIV était analogique et se programmait de façon manuelle;
·
PRCIV avait des sorties statiques alors que PRCV
a des sorties analogiques;
·
« Technologie unique », « On n’a
pas ça ailleurs dans l’usine »;
·
Les électriciens ont fait l’installation;
·
Formation donnée par les dédiés sur le
« speed up » de la machine # 7;
·
Il mentionne qu’il aurait besoin d’aide encore
aujourd’hui pour l’installer, alors qu’un électricien d’expérience, à l’aide
du manuel, serait capable d’installer le PRCIV (« c’est plus
mécanique »);
·
Il y a un électricien de dédié;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
32 : Ajout de moteurs avec contrôle de vitesse intégré de type
« IMD » pour le contrôle des plaques des raffineurs MC
Témoin : M. Éric Montmigny
·
On y accède à l’aide d’un clavier portatif pour
les diagnostics de fautes et le réarmement des fautes;
·
Vingt paramètres pour le moteur;
·
Quinze fautes possibles;
·
Avant, c’était un moteur standard de deux
vitesses, maintenant c’est un moteur à vitesses variables intégré de 0-1800
RPM;
·
Les électriciens se doivent d’acquérir de
nouvelles connaissances;
·
Formation de quatre heures à l’ensemble des
électriciens du secteur machines;
·
Les électriciens doivent pouvoir utiliser à la
fois le PRCV avec les six moteurs IMD (car un raffineur de plus a été ajouté
lors du « speed up ») sur la machine # 7 et le PRCV avec les
cinq moteurs deux vitesses sur la machine # 8;
·
Il y a donc un moteur de plus à entretenir sur la
machine # 7;
·
« Troubleshooting » et entretien;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
33 : Ajout de consoles d’opération de type « Quick Panel »
comme interface opérateur
Témoin : M. Renaud Marchand
·
Nouvelle technologie avec écran tactile, lien
Ethernet et tâches reliées;
·
Remplace des boutons traditionnels;
·
Dans plusieurs secteurs de l’usine
(exemples : la finition : la cartonneuse, la machine # 7);
·
Quatre ont été installées à cette période à la
finition et dans le cadre du « speed up » de la machine # 7;
·
Électriciens
les programment
et les
installent;
·
Apprentissage de la programmation;
·
Apprentissage via les livres et de
l’autoformation;
·
Ensuite, il y a eu de la formation par jumelage;
·
Il y avait de nombreux supports à l’opération
lors de la mise en place puisque ce nouvel appareil était méconnu des opérateurs;
·
Au départ, les interventions étaient quotidiennes
et hebdomadaires;
·
« Troubleshooting »;
·
Développement de nouvelles fonctionnalités par
les électriciens pour la production (ajouts de boutons, d’alarmes, de
graphiques) et modifications;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
35 : Implantation du logiciel de programmation « Proficy Machine
Edition »
Témoin : M. Éric Montmigny
·
Remplace le LM90 sur l’ensemble des PLC 90-70
dans l’usine;
·
Formation de quatre heures ou plus, donnée à
l’ensemble des électriciens de l’usine;
·
Nouvel environnement de travail;
·
Ils doivent savoir utiliser ce logiciel pour
faire fonctionner les PLC 90-70 (trois quarts des équipements de l’usine);
·
Cela a pris de deux à trois mois avant d’être à
l’aise avec le nouveau logiciel, alors que les électriciens s’en servent
quotidiennement;
·
Ils doivent se former de nouveau alors qu’ils
viennent d’apprendre le fonctionnement du LM90;
·
« Troubleshooting »;
·
Lorsqu’ils ont des problèmes, ils peuvent se
référer à l’ingénieur de système;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
2.9 Résumé
succinct de la preuve pour les changements importants pour l’occupation de
technicien en instrumentation
Tâche # 1 : ORP
Témoin : M. René Audet
·
Témoignage écrit - Pièce S-62, p. 4;-9;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-72;
·
Analyse la quantité d’eau afin de détecter la
présence de bactéries et injecte la quantité de biocides en conséquence;
·
Nouvel appareil qui ne remplace pas un autre et
ajout
de tâches
pour les techniciens;
·
Installation faite par les techniciens en
instrumentation; (de un à deux jours par appareil, six au total);
·
Programmation, calibration et échantillonnage;
·
Dédié a appris avec le manuel du fabricant et
les autres techniciens par jumelage avec le dédié (de deux à trois heures);
·
Il doit faire la route d’entretien quelques fois
avant d’être à l’aise avec l’équipement;
·
Route d’entretien hebdomadaire (au début :
une journée complète ; maintenant : une demi-journée);
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 2 : Cellules de
charge Hardy P/E et calandres ABB
Témoin : M. René Audet
·
Témoignage écrit - Pièce S-62, p. 22 à 27;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-72;
·
Cet appareil mesure la force de traction appliquée
sur le rouleau par la feuille lors du déplacement de celle-ci;
·
Deux à la presse encolleuse, deux aux calandres
de la machine, deux transmetteurs à la presse encolleuse et un transmetteur
aux calandres;
·
À la presse encolleuse, il n’y avait aucun appareil
; aux calandres, il y avait un système oléopneumatique qui ne donnait aucun
signal et ne contrôlait rien;
·
Le nouvel appareil est configurable et sert au
contrôle des tensions;
·
Ajout de tâches;
·
Installation par les techniciens pour la partie
« signaux et transmetteurs », programmation et configuration par
ceux-ci;
·
Formation par jumelage (quelques heures);
·
Route d’entretien lors d’arrêts des machines;
·
Technicien utilise le manuel du fabricant pour
le « troubleshooting »;
·
Travail relié (une heure par semaine suite à
l’installation) pour le nettoyage et refaire le zéro, alors qu’auparavant
aucun entretien n’était pas fait par les techniciens;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 3 : FREENESS
Témoin : M. Martin Lapré
·
Témoignage écrit - Pièce S-48;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-54;
·
Sert à prendre des lectures du raffinage de la
pâte;
·
Les techniciens ont fait l’installation (cinq
appareils);
·
Avant, il y avait quatre appareils de conception
plus mécanique;
·
Ardu à démarrer (environ deux mois), dont une
semaine intensive à faire des tests de laboratoire avec le technicien du
fournisseur;
·
Calibration et configuration très ardues;
·
Grosse tâche quotidienne pour le suivi de
l’entretien durant la période pertinente (30 minutes par appareil)
·
Avant, c’était le même travail par appareil (30
minutes), avec un équipement en moins;
·
Le dédié a donné de la formation aux autres
techniciens;
·
Le dédié passe la moitié de son temps sur cet
appareil;
·
« Specials calls », car la relève ne
connaît pas bien l’appareil;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés;
·
« Troubleshooting »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
4 : Ajout d’un nouveau système Kajaani (analyseur) aux machines à papier
Témoin : M. Martin Lapré
Témoignage écrit - Pièce S-50;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-55;
·
En lien avec le « speed up », car la
caisse d’arrivée a été changée;
·
Kajaani RMI est différent du Kajaani pour la
consistance micro-ondes ou celui dans le Nord;
·
Technicien a fait l’installation pendant deux
mois à temps plein;
·
M. Lapré a appris dans les manuels à l’installer
et à le faire fonctionner;
·
Un technicien de la Finlande est venu en jumelage
avec le dédié afin de régler des problèmes liés à l’installation et au
fonctionnement de l’appareil;
·
M. Lapré a formé deux techniciens durant une
semaine à temps plein;
·
L’ancien appareil avait moins de possibilités de
lectures, d’échantillons, de calibration, de suivis, etc.;
·
Avec l’ancien appareil, il y avait du nettoyage à
faire;
·
Maintenant, le technicien doit vérifier une fois
par jour la tendance, s’assurer que les valves vont bien et faire le
nettoyage;
·
Avec le Kajaani, le menu est complètement
différent, la programmation est ajustable avec laquelle les techniciens ont
à jouer régulièrement;
·
Nouvelle communication « mod post »
(inconnue des techniciens);
·
Technicien dédié a développé des procédures;
·
Les salariés de relève ont de la difficulté avec
cet appareil, car ils ne savent pas comment il fonctionne;
·
« Specials calls » (au début, une fois
par semaine);
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 5 : Ajout de
valves SMART avec communication HART et du logiciel de diagnostics aux machines
à papier
Témoin : M. René Audet
·
Témoignage écrit - Pièce S-62, p. 9-15;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-72;
·
Configuration nécessaire pour tous les
paramètres;
·
Avant, la calibration des positionneurs
pneumatiques se faisait avec deux vis d’ajustements ; c’était très simple et
très rapide;
·
Présents dans toute l’usine maintenant;
·
Les techniciens ont fait l’installation;
·
Une journée de travail lorsqu’on travaille pour
la première fois avec un positionneur intelligent;
·
Programmation compliquée, avec un menu complexe,
qui se fait à l’aide d’un communicateur Hart;
·
Avant, cela prenait 15 minutes pour installer et
calibrer un positionneur, maintenant, cela prend une demi-journée pour
installer et calibrer et une autre demi-journée pour passer un câble;
·
Techniciens de jour et de relève ont eu de la
formation du fournisseur et de l’autoformation à l’aide des livres;
·
Personne n’est à l’aise avec de la programmation
de ce genre;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés;
·
« Troubleshooting » et route d’entretien;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 6 : Ajout de
caméras de bord de feuilles à l’Aquatrol aux machines à papier
Témoin : M. Martin Lapré
·
Témoignage écrit - Pièce S-46;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-56;
·
Problème survenu suite au « speed up »
avec l’ajout d’un nouveau rouleau;
·
Nouvelles tâches
,
nouvelles façons de faire;
·
Les techniciens attitrés ont développé à
l’interne le nouveau système; il n’existait pas ailleurs;
·
Durée du développement : de six à sept mois;
·
Temps pour être à l’aise : six mois;
·
Des recherches ont été faites sur Internet et ils
ont fait des essais et erreurs. Ils ont calibré les caméras et ont programmé
les informations dans la caméra;
·
Ajout de cette technologie a réglé beaucoup de
rejets;
·
Techniciens dédiés ont fait l’installation sur la
machine # 7 et par la suite, sur la machine # 8;
·
Techniciens dédiés ont monté une formation pour
les autres techniciens;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés;
·
« Troubleshooting »;
·
Route d’entretien (15 minutes par jour);
·
Nettoyage lors d’arrêts des machines (30 minutes
à une heure);
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 7 : Ajout d’un
nouveau contrôle de la caisse d’arrivée (dilution) à la M/C 7
Témoin : M. René Audet
·
Témoignage écrit - Pièce S-62, p. 15 et
suivantes;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-72;
·
A été installé durant le « speed up »
de la machine # 7 par un entrepreneur;
·
243 valves à vérifier et à calibrer;
·
Optimisation sur plusieurs mois, car les
paramètres de base n’étaient pas adaptés à la machine # 7;
·
Formation a été donnée à un technicien au Japon
pendant quelques semaines;
·
Formation donnée aux techniciens d’une durée
d’une semaine par la compagnie Mesurex;
·
Plusieurs mois pour devenir à l’aise avec l’équipement
(quelques semaines pour la procédure d’alignement);
·
Techniciens ont fait face à de nombreux problèmes
d’alignement;
·
M. Audet a écrit une procédure pour faire
l’alignement;
·
Beaucoup d‘appels spéciaux pour faire des
alignements;
·
Tout est différent (à l’exception du signal qui
provient de Mesurex) versus le système qui faisait bouger la lèvre par
section de six pouces (Slicemate);
·
Environ 25 heures par semaine de temps de travail
reliées à cet appareil pour les techniciens;
·
« Troubleshooting »;
·
Route d’entretien à l’arrêt annuel;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 8 : Honeywell – Changement aux HPM
Témoins : Martin Lapré, Carl
Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-49;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-57;
·
Ordinateurs qui communiquent entre eux pour
contrôler tout le procédé à travers l’usine;
·
Un technicien a été libéré à 100 % pour
l’installation;
·
Plusieurs techniciens ont aussi travaillé sur
l’installation, mais pendant des périodes variables;
·
De six à sept mois pour la mise en place;
·
Formation a été donnée aux techniciens et à la
relève par les techniciens dédiés (quatre heures);
·
Ingénieurs de système ont eu de la formation
plus poussée;
·
Plus de possibilités de configuration et de
programmation, plus de pages de consultation et d’informations relativement
au réseau;
·
Plus de possibilités d’alarmes;
·
Appel des opérateurs lorsqu’il y avait des
problèmes avec Honeywell;
·
« Pas encore à l’aise avec Honeywell »
·
Un technicien à temps plein dédié s’occupe du
système Honeywell;
·
« Specials calls »;
·
Plus de possibilités lors de
« troubleshooting»;
·
Route d’entretien;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 9 : Réparations
des appareils de laboratoire
Témoin : M. René Audet
·
Témoignage écrit - Pièce S-62, p. 28;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-72;
·
Ajout de tâches,
car
auparavant les appareils de laboratoire du secteur machines à papier et du
secteur nord étaient réparés par un sous-traitant;
·
Il y a des réparations électroniques qui sont
faites, d’autres sont plus mécaniques;
·
Des réparations de différents types, des fois
simples, d’autres fois plus complexes;
·
Recherches sur Internet ou dans le livre du
fabricant pour trouver des solutions aux problèmes;
·
Quelques heures de travail consacrées à
l’apprentissage;
·
Temps consacré : environ une demi-journée
par semaine;
·
Les techniciens effectuent encore les réparations
des appareils de laboratoire.
Tâche
# 11 : Ajout d’un appareil pour consistance micro-ondes aux
machines à papier
Témoin : M. Martin Lapré
·
Témoignage écrit - Pièce S-47;
·
Manuels du fournisseur - Pièce S-59;
·
Passe d’une technologie mécanique à électrique et
physique avec des ondes;
·
Technicien dédié a fait l’installation;
·
Trois façons de communiquer avec cet appareil
(sur le transmetteur, sur un clavier ou avec un communicateur Hart);
·
Auparavant, il y avait deux potentiomètres ; le
technicien ajustait manuellement la calibration;
·
Très complexe (techniciens doivent reprendre
leurs notes quand ils ont à travailler dessus);
·
L’ancien appareil n’avait aucun menu ;
·
Démarrage a pris au moins un mois;
·
Calibration se poursuit sur deux à trois semaines
en lien avec des tests de laboratoire;
·
Ça peut prendre une demi-journée à une journée
pour faire des calculs;
·
Formation par jumelage lors de rotations des dédiés
et par la lecture des manuels;
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien;
·
Ancien appareil n’est encore utilisé ailleurs
dans l’usine;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâches
# 12 et # 26 : Ajout d’un actionneur REXA pour les valves
hydrauliques aux machines à papier et analyseur REXA
Témoin : M. Martin Lapré
·
Témoignage écrit - Pièce S-53;
·
Manuel du fournisseur - Pièces S-41, S-42;
·
Quatre REXA au contrôle des trappes à mousse
(Pièce S-80) et un REXA aux machines à papier (Pièce S-16 (10);
·
Pour ouvrir et fermer une valve de contrôle de
pâte de la machine;
·
Les techniciens ont fait l’installation sur les
deux machines à papier;
·
Formation donnée au dédié par le fournisseur;
·
Dédié a transmis les principes de fonctionnement
aux techniciens de jour et à ceux de relève (une heure);
·
Beaucoup de problèmes avec l’alimentation de la
valve de sorte qu’un technicien de Boston a dû venir pour diagnostiquer le
problème;
·
Suivi hebdomadaire des courbes de procédés;
·
Inspection complète aux six mois;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées;
·
« Troubleshooting. »
Tâche
# 13 : Ajout de caméras haute vitesse pour les casses aux
machines à papier
Témoin : M. Martin Lapré
·
Témoignage écrit - Pièce S-45;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-60;
·
Avant, il y avait quatre caméras; maintenant, il
y a 24 caméras de meilleure qualité;
·
Technicien dédié a fait l’installation qui a pris
plusieurs mois à temps plein avec un autre technicien à temps partiel;
·
Le fournisseur de logiciel est venu de la
Finlande quelques semaines pour donner un coup de main et former le dédié;
·
Il y a eu de l’autoformation avec le manuel et
par essais et erreurs;
·
Formation transmise par le dédié aux collègues
par jumelage durant cinq jours ouvrables;
·
Cela a pris « un bon six mois » pour
être à l’aise avec le système;
·
Pour avoir un système fiable, de cinq à six mois
ont été nécessaires;
·
Avec le nouveau système, il y a des ajustements
possibles de caméras et de la configuration à faire;
·
Il y a, avec le nouveau système, trois types de
caméras qui doivent être connus du technicien;
·
Maintenant, il y a de nombreuses possibilités de
configuration (voir la section « System setting guide » - Pièce
S-60);
·
Ajout de tâches;
·
A dû développer une expertise en photo (où mettre
la luminosité pour obtenir de belles images);
·
La charge est telle maintenant qu’un technicien
est attitré à temps plein sur ce système, ce qui n’était pas le cas
auparavant (pour les réparations de caméras, réajustements,
synchronisations, utilisation du « perfect wash » (géré par un
PLC), etc.);
·
Avant, un technicien allait changer les cassettes
une fois par semaine (cinq à dix minutes) et faisait le
« troubleshooting » une fois par semaine durant 30 minutes;
·
Un an après l’installation sur la machine #
7, le système a été installé sur la machine # 8 (aussi, 24 caméras);
·
Le dédié à temps plein doit ajuster les caméras,
faire la synchronisation et changer les caméras;
·
Il y a même quelqu’un de garde pour le système
Mesurex les soirs et fins de semaine;
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien;
·
Il y a eu des « specials calls »;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche
# 14 : Ajout du nouveau système ULMA pour l’analyse et le
diagnostic aux machines à papier
Témoin : M. Martin Lapré
·
Témoignage écrit - Pièce S-52;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-61;
·
Regarde, à l’aide de caméras, les défauts de la
feuille de papier;
·
M. Lapré a fait l’installation (deux jours);
·
Ulma a été installé sur les deux machines à
papier;
·
Difficultés résident dans la programmation et le
fonctionnement;
·
Plusieurs mois à le faire fonctionner (premier
mois à temps plein et par la suite, par demi-journées);
·
Auparavant, les caméras donnaient des formes en
pixels, alors que maintenant il s’agit de vraies images;
·
Maintenant, il y a de nombreux paramètres à
ajuster pour le technicien en fonction du nombre de grammes recherché;
·
Huit à dix groupes de calibrations différentes;
·
Plus de 20 caméras alors qu’avant, il y en avait
huit par système;
·
Cabinet d’alimentation de la source lumineuse
n’est pas de la même technologie;
·
Cartes électroniques différentes (Pièce S-52,
page 4), technologies pour poutres lumineuses et caméras sont
différentes;
·
Plus difficile à diagnostiquer les problèmes;
·
Deux à trois mois à travailler sur le système
chaque jour pour être à l’aise;
·
Formation donnée par la firme ABB (deux jours)
aux dédiés;
·
Relève a eu de la formation de base (deux
heures);
·
« Troubleshooting » est moins visuel et
il y a plus de points à vérifier, c’est plus compliqué;
·
« Specials calls »;
·
Route d’entretien à chaque arrêt.
Tâche # 15 : Analyseur
d’opacité Rosemount OPM-2001
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Sert à mesurer le nombre de particules qui sort
de la cheminée;
·
Équipement critique pour l’environnement;
·
Technologie numérique avec de la programmation;
·
L’ajustement se fait par programmation et le
principe de fonctionnement est différent;
·
Technicien ont dû apprendre le fonctionnement (voir
la pièce S-19 (p. 3-8), la conception (Pièce S-19 (p.1-3), la
calibration, l’entretien, la réparation, la programmation, etc.;
·
Appareil plus complexe (notamment la
programmation) (voir la pièce S-19 (pp. 3-30, à 3-32));
·
Doivent se connecter à l’appareil pour le
« troubleshooting» de l’appareil, alors qu’avant, l’inspection était
visuelle et il y avait une utilisation du multimètre;
·
Entretien n’est pas le même, il se salissait
beaucoup et demandait de plus gros entretiens que le précédent (entretien aux
deux semaines);
·
Suivi à faire à tous les jours sur PI;
·
Technicien passait plus de temps sur le nouvel
opacimètre que sur l’ancien;
·
On poussait plus la chaudière à la limite avec le
nouvel appareil;
·
Ça prenait un iris pour vérifier la calibration,
alors qu’il n’était pas utilisé pour l’ancien;
·
Formation de deux jours au dédié et ensuite, il y
a un transfert des connaissances aux autres techniciens;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés (une journée pour cet appareil);
·
Techniciens ont fait l’installation et doivent le
programmer;
·
Ils doivent remplir des rapports de vérifications
qui sont historiés depuis l’installation de l’appareil;
·
Techniciens ont eu beaucoup de problèmes avec cet
appareil à cause d’un problème de conception (au niveau des changements de
température);
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien;
·
Équipement a été remplacé par le Durag D-R 290
après la période visée par le grief.
Tâche 18 : Turbidité
Parthech
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-31;
·
Manuel du fournisseur – Pièce S-23;
·
Nouvel appareil
qui
n’existait pas auparavant ; donc, ajout de tâches;
·
Équipement important puisqu’il permet d’éviter
trop de rejets à la rivière;
·
Les techniciens ont fait l’installation à partir
du livre;
·
Les techniciens ont dû apprendre le procédé et
l’impact sur l’opération;
·
Les techniciens ont dû développer une façon de
faire avec l’équipe technique du laboratoire pour les calibrations;
·
Route de tests à faire;
·
Technicien dédié a reçu une formation de deux à
quatre heures pour l’entretien et la calibration;
·
Précautions à prendre au niveau sanitaire;
·
Ils ont des appareils en double, les techniciens
peuvent faire des tests sur le doublon;
·
Quand ils ne trouvent pas la solution, ils
travaillent plus ou ils appellent le fournisseur;
·
« Ils n’ont pas toujours les
solutions », « Ce n’est pas simple »;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés et pour les salariés de relève;
·
« Troubleshooting » (ce n’est pas
régulier, mais ils ont eu des problèmes) et route d’entretien (au moins une
fois par semaine);
·
Daff (S-16 (15)) mentionne le remplacement de
sondes, mais cela a été mis à titre indicatif; le changement invoqué, c’est
lorsque le procédé de turbidité Partech a été mis en place;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
19 : Ajout d’un « analyseur d’Alun Milton Roy » à la
vapeur/récupération
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-32;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-23;
·
M. Luc Lacouture, alors technicien, l’a installé
et a fait venir le spécialiste (deux fois) pour savoir comment l’étalonner,
car il ne savait pas comment faire;
·
Les techniciens ont fait l’installation;
·
Nouvel appareil
qui
n’existait pas auparavant; donc, ajout de tâches;
·
Apprentissage de l’appareil a été nécessaire et
les tâches reliées;
·
Communications et interrelations nécessaires avec
l’opération;
·
Il y a un suivi journalier sur le PI pour
s’assurer du bon fonctionnement (vérification des courbes, si elles sont
belles ou non);
·
Avant, il n’y avait aucun lien avec l’opération;
·
M. Lacouture dira « que c’est
l’étalonnage qui était plus dur »;
·
De 15 à 30 minutes par deux semaines (M. Carl
Desrochers), M. Lacouture « se mélange » à savoir si c’est aux deux
semaines ou à chaque mois;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés (deux heures environ) et pour les salariés de relève;
·
Plus ou moins 20 heures de travail sur l’appareil
pour être à l’aise;
·
Il y a eu des bris, mais ce n’est pas fréquent;
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien.
Tâche # 20 :
Turbidimètre 172OD HACH
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-33;
·
Manuels du fournisseur - Pièces S-24 et S-25;
·
Remplacement d’un transmetteur;
·
Les techniciens ont fait l’installation durant
deux jours;
·
Cela a pris des mois, voire des années à le
mettre en place, car il y avait des problèmes de débit;
·
Avec le nouvel appareil, ils doivent faire de la
calibration, alors qu’aucune calibration n’était nécessaire avec l‘ancien
équipement;
·
Les techniciens de l’usine ont fait de
l’amélioration continue, alors que le fournisseur était incapable de faire
des améliorations;
·
Ajout de tâches pour les techniciens;
·
Avant, les techniciens utilisaient un
potentiomètre, maintenant ils utilisent un clavier et doivent entrer des
paramètres;
·
Formation donnée par un technicien à l’interne
aux salariés de jour et à la relève (deux heures);
·
Autoformation à l’aide des manuels;
·
Cela prend de 15 à 20 heures pour être à l’aise;
·
Il y a un dédié;
·
Entretien hebdomadaire de deux heures, car il y a
trois appareils de turbidité;
·
Au départ, ils allaient aux deux semaines faire
du dépannage et ils y vont plus souvent au printemps et à l’automne;
·
Aussi, il y a de la formation par jumelage lors
de rotations des dédiés et pour les salariés de relève;
·
Entretien différent, programmation différente;
·
« Troubleshooting » est fait par les
techniciens, mais c’est difficile;
·
M. Lacouture, ne sait pas quel appareil il y
avait auparavant.
Tâche
# 21 : Ajout d’un nouvel appareil « analyseur de calcium et
de sodium Orion et de conductivité cationique » à la vapeur/récupération
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-34;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-26;
·
Arrivé en même temps que la cogénération;
·
Avant, il y avait un appareil pour le sodium;
maintenant, il y a deux appareils pour le sodium et un
nouvel appareil
pour le calcium;
·
Ajout de tâches;
·
Évite les dépôts dans l’appareil de la
cogénération, les bris et des coûts importants d’entretien;
·
Un technicien a participé à l’installation qui a
été faite par une équipe de projet (deux journées);
·
Suite à l’installation, les techniciens passaient
plusieurs heures par semaine sur cet équipement pendant trois à quatre mois
d’affilée ;
·
Deux techniciens ont eu deux jours de formation,
dont M. Desrochers;
·
Apprentissage de la procédure de protection
(équipement de protection individuel : masque et gants);
·
Calibration assez difficile;
·
Un technicien de dédié;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés et autoformation à l’aide du manuel du fabricant;
·
Le technicien fait le suivi sur le PI;
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien (deux heures par mois);
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 22 : Analyseur
de conductivité Cationique
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit, - Pièce S-35;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-27;
·
En lien avec la tâche # 21;
·
Ajout d’un
nouvel appareil
qui n’existait
pas auparavant;
·
Ajout de tâches;
·
Un technicien a participé à l’installation qui a
été faite par une équipe de projet (deux journées au total);
·
Il y a eu, suite à l’installation, des problèmes
qui sont survenus avec le débit, le transmetteur et la colonne cationique (le
technicien a cherché des solutions avec le laboratoire) ;
·
Menus, programmation et alarmes très complexes ;
le technicien doit souvent se référer dans le manuel;
·
Il y a un dédié pour cet équipement;
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien (deux heures par mois);
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
23 : Changement de l’analyseur de PH basse conductivité
« Swan » à la vapeur/récupération
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-36;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-28;
·
Technicien dédié a fait l’installation avec
l’aide du fournisseur;
·
Formation a été donnée au dédié par le
fournisseur;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés (deux heures);
·
Formation pour tous les salariés de relève par le
dédié de jour;
·
Vingt heures de travail sur cet appareil pour
être à l’aise;
·
Avant, les ajustements étaient faits à l’aide
d’un tournevis;
·
Maintenant, les appareils sont complètement
électroniques, ce qui fait en sorte qu’il faut programmer les alarmes,
calibrer et ajuster les débits de l’échantillon;
·
Maintenant, il y a trois sondes au lieu d’une
seule;
·
Il y a quatre appareils;
·
Les techniciens ont eu des problèmes avec cet
appareil suite à son installation (problèmes d’échantillonnage);
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien (au total : deux heures par deux semaines);
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 24 : Analyseur
d’alkalimètre Kajaani
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-37;
·
Manuel du fournisseur - Pièce S-29;
·
Ajout d’un
nouvel appareil
qui n’existait
pas auparavant;
·
Ajout de tâches pour les techniciens;
·
Avant, il n’y avait que des tests manuels
effectués par les opérateurs;
·
Les techniciens ont fait l’installation;
·
La quantité a augmenté (RPM);
·
Le rendement est augmenté de plus ou moins
20 %;
·
Les techniciens ont développé l’échantillonnage à
l’usine avec le fournisseur de Finlande;
·
Les techniciens ont dû apprendre le
fonctionnement et doivent faire l’analyse des résultats des tests de
répétabilité (Pièce S-29, première page);
·
Ce n’est pas un appareil commercialisable;
·
C’est unique à Domtar et c’est unique à Windsor;
·
Il y a encore des problématiques avec l’appareil;
·
Pour le dédié, cela a pris au moins un an (pas à
temps plein) pour être à l’aise avec l’appareil, mais il a encore des
problèmes;
·
Une personne de dédiée;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés;
·
Les techniciens de relève ont été formés sur
fonctionnement de base pour faire des réparations de base;
·
Il y a des « specials calls » sur cet
appareil (quelques-uns par année), car il est très complexe;
·
Demande beaucoup de temps : une heure par
jour de vérifications de données et de quatre à six heures chaque jeudi;
·
Une ou deux heures de réparations et de
déblocages en moyenne par semaine, sans compter les réparations majeures (qui
peuvent prendre jusqu’à plusieurs journées);
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche # 25 : Analyseur
d’explosivité Controls Instrument
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-38;
·
Manuel du fournisseur, - Pièce S-40;
·
Nouvel appareil qui ne remplace aucun autre
appareil;
·
Donc, ajout de tâches;
·
Appareil important, car il mesure le degré
d’explosivité des gaz;
·
Formation de quatre heures donnée aux salariés du
département;
·
Entretien à faire aux mois pour la calibration,
notamment (une à deux heures);
·
Le technicien doit vérifier le PI;
·
M. Lacouture en parle comme un d’appareil
important;
·
Entretien annuel (une journée);
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés;
·
« Troubleshooting » (une fois par mois)
; cela peut durer de 15 minutes à deux heures;
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
Tâche #
27 : Ajout d’un analyseur de densité « Corialis
Endress-Hauser » à la vapeur/récupération
Témoin : M. Carl Desrochers
·
Témoignage écrit - Pièce S-39;
·
Manuels du fournisseur - Pièces S-43 et S-44;
·
Les techniciens ont fait l’installation;
·
Les techniciens doivent faire la calibration
suite aux tests de laboratoire;
·
Calibration et programmation difficiles;
·
Manuel du fournisseur utilisé chaque fois qu’il y
a eu une intervention sur l’appareil;
·
Formation par jumelage lors de rotations des
dédiés (deux heures);
·
Les techniciens de relève ont été formés par
jumelage (une heure);
·
Dix heures pour être à l’aise avec l’équipement;
·
Le technicien intervient environ une heure par
semaine sur cet équipement;
·
« Troubleshooting » et route
d’entretien (au début : aux mois);
·
Équipement encore en fonction aujourd’hui et
tâches reliées.
3- CONCLUSION
Considérant
le grief déposé et la décision interlocutoire que vous avez
rendue, nous vous demandons respectueusement de :
Faire
droit
au grief;
Constater
que des changements importants sont intervenus pour les emplois
d’électricien et de technicien en instrumentation durant la période visée, ce
qui donnait ouverture à l’article 19.04 de la convention collective de
travail 1999-2005;
Constater
que l’employeur a contrevenu à la convention collective en
faisant défaut de fixer un taux temporaire et de négocier un taux
permanent avec le syndicat pour les emplois d’électricien et de technicien en
instrumentation;
Ordonner
à l’employeur de fixer rétroactivement un taux
temporaire pour les emplois d’électricien et de technicien en
instrumentation;
Ordonner
à l’employeur de négocier avec le syndicat un taux permanent
pour les emplois d’électricien et de technicien en instrumentation;
Réserver
compétence sur le quantum de toutes sommes rétroactives à être
payées aux salariés visés en lien avec votre décision;
Rendre
toute autre ordonnance de manière à sauvegarder les droits
du syndicat.
Le 12 novembre 2014 »
[89]
À l’appui de sa plaidoirie, le procureur syndical
a soumis une liste d’autorités (voir Annexe 1).
[90]
À l’appui des textes soumis, le procureur
syndical souligne que la nouvelle convention collective, soit celle adoptée
après la convention collective applicable en l’espèce a défini ce qu’étaient
les changements importants visés par l’article 19.04, soit la convention
collective s’étendant de mai 2005 à avril 2010. Cette disposition prévoit ce
qui suit :
« Un changement important constitue
une ou des modifications majeures qui sont apportées par la direction de
l’usine aux responsabilités essentielles d’une occupation de l’Annexe A ou
A-1, équivalant à toute fin pratique à créer une occupation qui n’existait pas
dans l’usine. »
[91]
Il souligne que l’origine du changement est sans
importance pour justifier l’application de l’article 19.04. Il souligne qu’un
nouvel équipement n’entraîne pas nécessairement un changement justifiant
l’application de l’article 19.04. Il rappelle qu’à l’époque la preuve a
démontré que les salariés de l’usine au départ ignoraient le fonctionnement
de la plateforme Windows puisque les ordinateurs auxquels ils avaient alors
accès n’étaient pas munis de cette plateforme mais plutôt de la plateforme
DOS. Partant, ils ont dû se familiariser avec la plateforme Windows après son
introduction. Il souligne que le soussigné doit évidemment analyser et
appliquer les dispositions de l’article 11.01.01 de la convention collective
1996-1999 (S-2) dont la convention collective applicable en l’espèce a retenu
cette disposition qui définit les fonctions de base de l’électricien dans les
termes suivants :
« Installer et entretenir toute
sorte d’équipement électrique tel que les lignes de transport d’énergie, transformateurs,
moteurs, panneaux de commande, centres de commande de moteurs, équipement
électronique, etc.
Faire le travail d’établi nécessaire
à la réparation et l’assemblage des pièces requises pour les commandes de
relais, démarreurs et équipements apparentés. »
[92]
Et il en est de même à l’endroit des mécaniciens
en instrumentation en vertu de l’article 11.07.01 de la convention collective
1996-1999 qui définit les fonctions de base des mécaniciens en
instrumentation, désormais appelés techniciens en instrumentation, en ces
termes :
« Installer, réparer, calibrer,
éprouver et ajuster tous types d’instruments électriques, électroniques,
mécaniques et pneumatiques servant à indiquer, garder un record ou contrôler
les différents procédés. De plus, installer, réparer, calibrer, éprouver et
ajuster tous les dispositifs servant en conjonction avec les systèmes
d’instrumentation cités ci-haut ainsi que tous les dispositifs servant à
enregistrer, indiquer et contrôler. »
[93]
Le procureur souligne que les fonctions des
électriciens et des techniciens en instrumentation ont évolué dans le temps
et que des changements technologiques peuvent impliquer un changement
important. En ce qui a trait à la tâche de l’opérateur, il indique que cette
dernière complexifie la tâche du personnel en charge de l’entretien de
l’installation. Il souligne par exemple que l’installation d’un écran tactile
permet à l’opérateur de contrôler l’équipement sur lequel il travaille. Il
insiste sur le fait que désormais les électriciens travaillent très souvent
sur des ordinateurs. Ces derniers sont passés de la mécanique à
l’électronique. Il insiste sur le fait que les techniciens en instrumentation
ont dû développer de nouvelles méthodes de travail en raison des nouveaux
équipements installés pendant la période visée par le grief soumis à
l’attention du soussigné. Il rappelle que la preuve établit qu’à l’époque de
leur introduction, les changements n’étaient pas simples, parfois les
salariés visés ont mis jusqu’à six mois pour être à l’aise avec le nouvel
équipement. Il souligne que la nouvelle technologie introduite est évidemment
toujours présente. Il rappelle que le témoin Daniel Mercier aurait clairement
indiqué que lorsque l’on veut introduire des équipements standards qui ne
nécessitent pas de longues périodes d’apprentissage, cependant les nouveaux
équipements installés ont dans de très nombreux cas obligés l’Employeur à
permettre aux salariés visés des périodes d’apprentissage sur les nouveaux
équipements. Il rappelle à ce sujet que mettre six mois pour devenir à l’aise
n’enlève point le caractère important du changement. Il souligne que la
preuve établit que l’installation de la cogénération a entraîné une nouvelle
responsabilité envers les électriciens. À l’appui de sa présentation, il
souligne la sentence de l’arbitre Jean-Pierre Tremblay dans l’affaire
GoodYear
Canada Inc.
c.
Métallurgistes unis d’Amérique, section locale 919
(1998, CanLII 2463 (QC SAT) où ce dernier écrit :
«
LE LITIGE
:
Par son grief, le syndicat conteste
l’absence de révision automatique à intervalles réguliers des descriptions et
des évaluations des tâches, et ce en violation des dispositions de la
convention collective. Le syndicat réclame que l’employeur se conforme à ses
obligations en la matière et que tous les employés lésés par une telle
situation soient monétairement compensés par les pertes encourues, en plus de
demander le versement d’une somme de $10 000.00 pour dommages réels
et exemplaires.
Les dispositions pertinentes de la
convention collective se retrouvent à la clause 5.02 qui se lit ainsi :
5.02 a) Tout poste des employés
techniques et de bureau tel que déterminé par le certificat d’accréditation
sera soumis aux dispositions des clauses suivantes. Ces dispositions
s’appliqueront aussi lors des évaluations de postes causées par des
modifications de tâche sur ces postes ou par la création de nouveaux postes.
b) Un comité formé de quatre (4)
représentants de l’Employeur sera chargé de produire les descriptions et
évaluations selon la procédure suivante :
1) A intervalles
de six (6) mois débutant en Janvier 1994, le comité vérifiera les
descriptions de tâches courantes en fonction de leur date effective ou en
fonction de changements majeurs survenus depuis la dernière vérification.
Si une
description de tâches date de plus d’un (1) an ou si des changements
importants sont survenus lors des derniers six (6) mois, un avis sera envoyé
à chaque employé concerné ainsi qu’au chef du département. Une copie de tel
avis sera remise au Secrétaire du Syndicat Local 919.
…
Quant au cœur du problème, il
convient de le situer dans son contexte ; l’employeur exploite une usine
de fabrication de pneus, un secteur où il y a de fréquents changements
technologiques qui se répercutent sur la production ; pour demeurer compétitive,
l’usine se doit de fournir des produits de qualité, montrer une productivité
élevée, et se tenir à la fine pointe des améliorations technologiques et
techniques. Cela a pour effet, entre autres choses, de modifier les
descriptions et les évaluations des tâches des employés représentés par le
syndicat.
D’où l’existence d’un mécanisme de
révision que l’on retrouve dans la convention collective depuis plusieurs
années. »
[94]
Il invoque également la décision du tribunal
d’arbitrage présidé par M
e
Serge Brault dans l’affaire
Journal
de Montréal, une division de Corporation Sun Média et Imprimerie Mirabel Inc.
(SOQUIJ AZ-50735010) où ce dernier écrit :
« [258] L’ampleur des
changements technologiques que représente Mirabel est telle que la nature des
fonctions des pressiers et manutenteurs en est changée. Le témoignage de
monsieur Felly à ce sujet est explicite, articulé, et il n’est contredit par
personne. Il y a changement technologique majeur et ce fait justifie des
changements et réalignements importants. »
[95]
Il invoque également la décision de M
e
Marc Gravel dans l’affaire
Syndicat des travailleurs des pâtes et papiers
de Windsor inc.
et
La FTPF-CSN
, 2008 CanLII 63253 (QC SAT) où ce
dernier écrit :
« [7] Avant de débuter la
relation de la preuve telle quelle, afin que la lecture de la présente
décision soit aisée, il convient de relater dès ici ou de reprendre les
articles sur lesquels le Syndicat fonde sa réclamation.
S-1
EXTRAIT
« ARTICLE
19
TAUX DE SALAIRE
19.01
La Compagnie et le Syndicat acceptent que les taux de salaire tels
qu’établis à l’annexe « A et A-1 » ci-attachée, font partie
intégrale de cette convention et continuent d’être en vigueur pour la durée
de cette convention.
19.04
a) Si une nouvelle occupation est établie, un taux temporaire est
fixé par la Compagnie, après discussion avec le syndicat, en tenant compte
des classifications actuelles de l’annexe A et A-1 et des lignes de
progression de cette convention.
b)
Les parties conviennent qu’un taux de salaire peut être ajusté dans une
occupation existante lorsque survient un changement important dans cette
occupation. Un changement important constitue une ou des modifications
majeures qui sont apportées par la direction de l’usine aux responsabilités
essentielles d’une occupation qui n’existait pas dans l’usine.
c) Dans
les cas ci-haut si les parties ne conviennent pas du taux à appliquer à
l’occupation, le Syndicat peut déposer un grief en seconde démarche. Dans
l’établissement du taux révisé, l’employeur ou l’arbitre ayant à trancher un
grief le cas échéant, doit tenir compte de l’Annexe A et A-1 de même que des
lignes de progression où l’occupation se situe dans l’usine ou des grades des
familles dans le cas du groupe bureau. »
…
[13] En juin 2007, l’Employeur a
acheté un nouveau loco-tracteur et comme celui-ci pouvait être télécommandé
par un opérateur à l’extérieur de la cabine, il a fusionné le poste de
serre-freins à celui d’opérateur de loco-tracteur.
[14] La nouvelle machine est moderne,
sûrement moins exigeante quant au travail physique de son opérateur, et a
ceci de très particulier, que, tout en ayant la même utilité que l’ancien
loco-tracteur, c’est-à-dire voir au déplacement des wagons de fourniture à
l’usine et celui des produits finis de l’usine aux rails où les wagons seront
pris en charge par St. Lawrence Railway, c’est le même objet ou finalité de
ce loco-tracteur. Plus moderne, soit, mais il a les mêmes buts et fonctions
que l’ancien loco-tracteur : le déplacement sécuritaire des wagons des
marchandises reçues ou à expédier.
…
[21] En réalité, l’opérateur du
loco-tracteur est alors descendu de sa cabine pour opérer, via un
« remote control », le loco-tracteur à partir du sol, mais toujours
dans la même finalité, savoir déplacer les wagons sur les rails de façon
sécuritaire et efficace selon les besoins de l’entreprise et de ses
différents départements.
…
[23] Il lui a fallu un entraînement
d’environ trois jours pour apprendre l’opération du nouveau loco-tracteur. Il
a dû se familiariser avec cette nouvelle technologie d’ordinateur et de contrôle
à distance, alors qu’auparavant, il n’en avait pas été ainsi.
[24] Il considère que le travail à
l’extérieur est beaucoup plus exigeant physiquement que ce qu’il faisait
auparavant dans sa cabine de loco-tracteur climatisée. Il doit travailler
courbé, debout, manœuvrer les bras d’acier des aiguillages, ce qui peut être
assez dur physiquement parfois, casser de la glace en hiver, pelleter de la
neige, épandre du sable, dégeler des aiguillages avec pic et masse, toutes
autant de tâches très physiques qu’il n’avait pas à accomplir comme
opérateur. Après l’enseignement ou la formation donnée par le représentant du
fournisseur du loco-tracteur, la compagnie Wajax, monsieur Gagnon s’est
familiarisé avec le contrôle par ordinateur et il lui a fallu quatre à cinq
mois aisément pour devenir sûr de lui-même à l’opération du nouveau
loco-tracteur, tant au point de vue sécuritaire que de la prévoyance des
accidents toujours possibles. Il a dû se familiariser avec le manuel du
fabricant (pièce S-3) pour apprendre le dépannage (« trouble
shooting ») de base du loco-tracteur.
…
[31] Cette lettre avait connu son
aboutissement, si on peut dire, par la pièce S-6 déjà citée.
[32] Le président du Syndicat,
monsieur Alain Gaudreault, nous explique qu’au cours des années, l’Employeur
et le Syndicat ont développé, à l’aide du consultant Mercer & cie, une
grille d’analyse des évaluations de tâches qu’il dépose comme pièce S-7.
[33] Au cours des années aussi, cette
grille a été utilisée pour une première fois en 1995, ensuite en 1998 et
2004, toujours selon les demandes faites en vertu de l’article 19.04 de la
convention collective, tel qu’il était alors et tel qu’il est maintenant.
Quand est arrivé le nouveau loco-tracteur, l’Employeur a annoncé qu’il y
aurait restructuration chez l’équipe extérieure et le Syndicat a fait grief,
pour ensuite utiliser seul, sans la collaboration de l’Employeur, la grille
S-7 pour évaluer le changement. L’Employeur, selon monsieur Gaudreault, n’a
pas voulu utiliser cette grille dans ce cas précis.
[34] Or, selon ce témoin, il y a une
augmentation notable des responsabilités de l’opérateur et cela, de façon
flagrante. Monsieur Gaudreault a donc procédé lui-même à réévaluer le poste,
en s’assurant de faire remplir un questionnaire à cet effet par les employés
concernés pour ensuite en compiler les résultats.
…
[55] Au soutien de son argumentation,
la procureure syndicale cite les décisions de l’arbitre M
e
Marc
Boisvert dans
DANONE INC.
et
SYNDICAT DES EMPLOYÉS DE
DANONCE INC.
, grief n
o
9663, réévaluation du poste
d’opérateur-doseuse I, classe 3, décision du 22 janvier 2001, et de M
e
François Blais dans
SOCIÉTÉ DES CASINOS DU QUÉBEC INC.
et
SYNDICAT
DES EMPLOYÉS-E-S DE LA SOCIÉTÉ DES CASINOS DU QUÉBEC (CSN) SECTION UNITÉ
GÉNÉRALE
, grief n
o
02-G-19 (collectif), décision du 18 février
2004.
[56] Dans
DANONE INC.
, M
e
Boisvert écrit, à la page 12 :
« Je me suis longuement
interrogé sur la portée de l’expression « modifié
substantiellement », utilisée à la clause 22.03 de la convention.
Puisque les parties n’ont pas défini le mot « substantiel », il fut
dès lors présumer qu’elles entendaient retenir son sens commun.
Or je retiens que ce mot, dans le
contexte de la clause 22.03, peut revêtir deux significations, si je me fie
au dictionnaire Le Petit Robert. Il peut signifier évidemment que les parties
entendaient obliger l’Employeur à négocier avec le Syndicat le salaire d’un
poste uniquement lorsque sa
substance ou son essence était modifiée
. »
[57] M
e
Boisvert
continue :
« Par contre ce mot pouvait
aussi traduire la volonté des parties d’obliger l’Employeur à négocier avec
le Syndicat le salaire d’un poste
ayant
fait l’objet de modifications
« importantes », c’est-à-dire de
modifications
majeures.
Pour ma part, j’estime que c’est cette seconde signification qu’il faut
retenir. »
[58] Et à la page 13 :
« Or la preuve non contredite
est à l’effet que ces postes ont fait l’objet de modifications importantes à
compter de l’automne 1997, puisque les tâches qu’ils effectuent depuis lors
sont totalement différentes, même s’il s’agit toujours de tâches d’appoint.
Et j’en arrive à cette conclusion
pour plusieurs motifs. En premier lieu, il m’apparait difficile de ne pas
considérer importantes, au sens où l’entend la clause 22.03 de la convention,
des modifications qui chambardent de fond en comble depuis 1997, les tâches
des « opérateurs – doseuse I, classe 3 ».
…
[75] Il n’y a pas de preuve qui
démontrerait que les tâches autrefois dévolues au serre-freins étaient
reconnues comme incluses dans celles de l’opérateur loco-tracteur. On ne peut
pas dire non plus qu’elles l’auraient été bien avant si la machine eût été
plus moderne, comme la nouvelle l’est. Lorsque les positions ont été créées,
il est certain que les parties, sans qu’on ait besoin de preuve à cet effet,
n’avaient pas à l’esprit l’opération quasi informatisée de cet appareil.
Elles ne pouvaient donc pas s’imaginer qu’une fusion des deux fonctions
aurait lieu.
[76] Il est vrai que l’opération à un
seul homme, vu la modernité de la nouvelle machine, est plus homogène, efficace,
et sûrement plus économique : un poste est éliminé. Cependant, la
fonction d’opérateur loco-tracteur n’est plus la même qu’avant juin 2007.
Elle est bien différente, puisqu’elle comporte, depuis cette date, toutes les
tâches du serre-freins. C’est ainsi que si on se place dans la position
d’opérateur loco-tracteur maintenant, il est certain que la conduite du
loco-tracteur est différente, mais il y a changement majeur, puisque cette
fonction de conduite du loco-tracteur n’est plus dissociée des fonctions
qu’exécutait auparavant le serre-frein, fonctions qui sont devenues parties
intégrantes, ajoutées à, imbriquées dans la fonction d’opérateur.
[77] C’est un changement important,
une modification majeure apportée par la Direction aux responsabilités
essentielles de l’occupation opérateur loco-tracteur. Elles ne sont plus, et
elles ne seront plus, ce qu’elles étaient essentiellement avant juin 2007.
[78] Le tribunal fait donc droit au
grief et ordonne aux parties de se conformer aux dispositions du paragraphe
19.04 c) de la convention collective pour chercher à s’entendre sur un taux
révisé de l’occupation opérateur loco-tracteur et à défaut d’entente dans les
90 jours de la présente décision, l’une ou l’autres des parties pourra
s’adresser au soussigné pour qu’il les entende et statue conformément à cet
article. »
[96]
Il invoque également la décision de M
e
François Blais dans l’affaire
Société des Casinos du Québec Inc.
et
Syndicat
des employés-e-s de la Société des Casinos du Québec (CSN), Section unité générale,
2004 CanLII 55495 (QC SAT) où l’arbitre écrit :
« [2] Pièce S-1 extrait :
«
GRIEF
Numéro
02G19
Nom de l’employeur :
Société de Casinos de Québec
Nom du syndicat :
S.E.S.C.Q.
Grief individuel Grief
collectif [X] Grief syndical
Nom de la personne salariée
(s’il y a lieu)
collectif
Service ou
département :
Comptage
Titre
d’emploi :
Préposé comptage
GRIEF
DESCRIPTION DU GRIEF
Le 1
er
août 02 une
demande de reclassification à la classe 67 a été formulée à l’employeur selon
l’article 22.15 entre autres de la convention collective.
RÉCLAMATION
Nous réclamons rétroactivement au
1
er
août 02 d’être payé à la nouvelle classe salariale (67) pour
l’emploi tel que stipulé dans notre convention collective.
et tous les autres droits et
avantages prévus à la convention collective, la compensation de tous les
préjudices subis, de quelque nature qu’ils soient, incluant les dommages
moraux et exemplaires ainsi que le préjudice fiscal. Le tout rétroactivement
et avec intérêts au taux prévu au Code du travail, sans préjudice aux autres
droits dévolus.
Signature(s) Date :
24/09/02 »
…
[12] Selon le témoin, depuis 1994, de
nouveaux éléments justifient la demande de reclassification de l’emploi de
préposé au comptage. Il s’agit :
-
de l’interaction avec les clients
-
de l’utilisation de la CPS
-
la cueillette des pourboires des croupiers et
l’argent des appareil de paiements de lots (APL)
-
du comptage des jetons utilisés aux tables de jeu
-
de l’introduction de nouveaux logiciels MDV
(mouvement des valeurs).
…
[27] Ces nouvelles tâches sont :
1) Opérer la machine CPS 600 (
au rapport de l’expert à la page 3, il
décrit cette machine comme portant le numéro 6000, il s’agit sans doute d’une
erreur
). L’utilisation de la CPS aurait été introduit dans l’entreprise
en même temps que les accepteurs de billets. 2) Entrer les décomptes sur
informatique pour suivre continuellement le mouvement des valeurs. Lors de
son témoignage, l’expert Pilon a ajouté qu’il s’agissait d’un nouveau
logiciel informatique MDV complètement nouveau, alors qu’en 1995, selon lui,
il n’y avait pas d’ordinateur. 3) Cueillir les pourboires des croupiers et
l’argent des appareils de paiement de lots. Selon cet expert, il s’agit d’un
nouvel équipement introduit après 1996, qui est surtout utilisé par les préposés
aux machines à sous. Les préposés au comptage quant à eux doivent recueillir
l’argent.
[28] Depuis 1996, de nouvelles
méthodes de travail ont été introduites comme : 1) l’utilisation
des cartes magnétiques pour harmoniser le système comptable avec le système
Casino privilèges et 2) la cueillette d’argent des tables de jeu et des
machines à sous pendant les heures d’ouverture du Casino. Celui-ci est
maintenant ouvert 24 heures sur 24, ce qui a une conséquence sur le service à
la clientèle.
[29] Ces nouvelles tâches et méthodes
de travail ont un impact sur l’évaluation du poste de préposé au comptage,
selon l’Expert Pilon.
…
[157] Le procureur du syndicat
rappelle l’origine du grief qui vise à reconnaître la modification
substantielle des responsabilités de l’emploi de préposés au comptage. Il
appuie sa réclamation sur l’article 22.15 de la convention collective qui
prévoit ce qui suit :
«
22.15 Nouvel emploi
Advenant la création d’un nouvel
emploi ou la modification substantielle des responsabilités de l’emploi
existant, les parties se rencontrent afin de s’entendre sur le salaire
régulier de cet emploi. À défaut d’entente, un arbitre décide du salaire
régulier de cet emploi en se basant sur le salaire régulier des autres
emplois. »
…
[165] Quant à ce qui constitue une
modification substantielle des responsabilités de l’emploi, le procureur du
syndicat réfère l’arbitre à la décision de Me Pierre Cloutier à la page
58 :
« Le mot
« modification » de son côté, renvoie au mot
« changement » (page 661 du Petit Larousse illustré) et le mot
« responsabilités » peut être assimilé par extension à un poste, à
une charge, à une fonction, voir à une tâche.
Une modification
« modification substantielle des responsabilités d’un emploi
existant » équivaut donc de façon pratique et pragmatique à un ou des
changements importants aux tâches ou fonctions qui sont confiés à un salarié
ou un groupe de salarié. »
[166] Et l’arbitre Cloutier écrit
plus loin à la page 59 :
« Il est vrai, d’une part,
que le texte du paragraphe 22.15 de la convention collective liant les
parties ne contient aucune référence spécifique au plan d’évaluation des
emplois et de gestions des salaires mis sur pied par l’employeur, mais il
n’en demeure pas moins que ce plan est un outil de travail extrêmement pertinent
et intimement lié à la classification des emploi et à l’élaboration d’une
structure des salaires ou avantages sociaux. Dès lors, il m’apparaît
important de ne pas adopter une attitude rigide ou fermée dans l’analyse des
changement allégué par la partie syndicale et de tenir compte de tout fait
pertinent qui peut être utile à cette analyse.
À titre d’exemple, si un
changement a une incidence directe sur la cote qui peut être attribué à un
des sous-facteurs mentionnés au plan d’évaluation des emplois et de gestion
des salaires adoptés par le Casino, la partie réclamante peut plaider qu’il
s’agit d’un changement important ou substantiel et dès lors cette preuve peut
être pertinente lorsque le tribunal aura a décidé s’il s’agit d’une
modification substantielle ou mineure.
À mon avis, ce serait
déraisonnable pour le présent tribunal d’adopter une attitude rigide et
inflexible qui pourrait le conduire à rejeter une preuve qui serait
pertinente à la question principale en litige, celle de déterminer s’il y a
eu des modifications substantielle des responsabilités de l’emploi de préposé
à l’entretien extérieur et des stationnement, sous prétexte que cette preuve
serait liée à l’analyse des sous-critères prévus au plan d’évaluation. »
…
[220] L’article 22.15 prévoit ce qui
suit :
«
22.15 Nouvel emploi
Advenant la création d’un nouvel
emploi ou la modification substantielle des responsabilités de l’emploi
existant, les parties se rencontrent afin de s’entendre sur le salaire
régulier de cet emploi. À défaut d’entente, un arbitre décide du salaire
régulier de cet emploi en se basant sur le salaire régulier des autres
emplois. »
[227] Cette démarche est également
conforme à la démarche de l’arbitre Cloutier. Toutefois, je me distingue de
cet arbitre car il m’apparaît que le sens prépondérant de la jurisprudence
est à l’effet qu’il doit y avoir modification à la substance du poste pour
accueillir le grief. Cependant, je soumets simplement que le plan
d’évaluation a modulé ces critères et les rend moins exigeant parce que les
parties l’appliquent et le comprennent en ce sens, en l’utilisant pour savoir
s’il y a des modifications substantielles à un emploi. En conséquence, le
changement de niveau peut amener l’arbitre à considérer qu’il y a eu une
modification substantielle dans les responsabilités de l’emploi. D’ailleurs,
la constatation d’une modification substantielle des responsabilités d’un
emploi survient indépendamment du plan d’évaluation. Le plan ne permet que de
mieux saisir lorsqu’il y a une telle modification.
…
[230] La preuve a révélé qu’il y a eu
des nouvelles tâches et méthodes de travail, depuis la dernière évaluation de
l’emploi de préposé au comptage. Les heures d’ouverture du casino ont été
modifiées ce qui a amené les préposé au comptage à être en contact avec la
clientèle. De plus, l’introduction de cartes magnétiques pour harmoniser le
système comptable avec le système Casino privilège ne tient pas compte de ces
nouvelles heures d’ouverture du Casino. L’introduction et l’utilisation de la
CPS a modifié les fonctions de préposé au comptage et a eu un impact sur
divers aspects de la fonction. Ainsi les opérations de comptage s’effectuent
mécaniquement, alors que dans les autres salles comptage elles s’effectuent
manuellement par les préposés eux-mêmes. Un nouveau poste a été créé selon
Monsieur Bussières, opérateur à la CPS dont les fonctions consistent à
alimenter l’équipement en billet (pièce E-6). Il ressort très clairement de
la preuve que l’habileté de l’opérateur influence la performance de l’équipement.
En outre, il y a eu modification de la procédure d’ouverture des cassettes,
utilisation de plateaux de réserve pour fournir les croupiers en jetons et
pour cueillir leurs pourboires. Les machines à sous ont été munies d’accepteurs
de billets de banques et de cassettes, de nouvelles procédures écrites ont
été communiquées aux préposés. Le système informatique a été actualisé. En
août 2002, deux employés étaient assignés pour cueillir l’argent des
appareils de paiements de lots (APL). Enfin il ressort de la preuve que peu
de formation est dispensé aux employés, sauf pour la CPS, il s’agit surtout
de période de familiarisation avec le travail à faire. Cependant ces
nouvelles tâches et méthodes de travail ont-elles impliqué une modification
substantielle des responsabilités selon le critère modulé par la
preuve ? C’est ce qui amène l’analyse des sous-facteurs. À cette étape
de l’analyse, le fardeau de la preuve repose sur les épaules du syndicat.
…
[237] Il ressort de la preuve que la
CPS 600 n’est pas utilisé par d’autres employés que les préposés au comptage.
En ce sens, ils doivent acquérir des connaissances spécifiques à son
utilisation. En outre, l’habileté de l’opérateur influence la performance de
celui-ci. Je note que l’extrait du plan d’évaluation des emplois (pièce S-3)
ne définit pas la notion d’équipement. Pour sa part, l’expert syndical y fait
directement référence dans son expertise (pièce S-4 à la page 5) sans que ce
ne soit contesté par l’employeur, même s’il a défini la CPS comme un appareil
(pièce E-6). L’expert de l’employeur ne conteste pas non plus la
référence de l’expert syndical à la notion d’équipement, il l’utilise
spécifiquement lorsqu’il compare l’emploi de mécanicien de machines fixes à
celui de préposé au comptage (pièce E-8 à la page 16) en distinguant le
travail à accomplir plutôt que la définition qu’il en donne. En conséquence,
je retiens de la preuve que la CPS est un équipement. Le niveau D fait appel
à la connaissance d’équipements, j’y attribue donc le niveau D. À cela s’ajoute
la connaissance de divers logiciels informatiques pour suivre le mouvement
des valeurs. Enfin, l’exercice de comparaison des emplois à l’égard de ce
sous-facteur est moins significatif parce qu’ils sont les seuls à utiliser la
CPS.
…
[249] Il ressort de l’analyse que
l’utilisation de la CPS et l’interaction avec les clients a eu un impact
significatif sur le niveau de certains sous-facteurs. L’utilisation des
plateaux de réserve et de cartes magnétiques, la modification aux procédures
pour ouverture des cassettes, accepteurs de billet de banque, leurs nouvelles
procédures écrites ou encore, la cueillette de l’argent des appareils de
paiements de lots (A.P.L.) et enfin l’introduction de nouveaux logiciels, n’a
pas eu d’impact significatif sur le niveau de l’ensemble des sous-facteurs.
…
[252]
POUR TOUS CES MOTIFS,
L’ARBITRE :
ACCUEILLE
partiellement le grief déposé en l’instance par la partie syndicale ;
DÉCLARE
qu’il y a eu modification substantielle des responsabilités du poste de
préposé au comptage ;
RÉSERVE
sa juridiction pour décider du salaire régulier de cet emploi en se basant
sur le salaire régulier des autres emplois. »
[97]
Il invoque également la décision du tribunal d’arbitrage dans
l’affaire
Danone Inc.
et
Syndicat des employés de Danone Inc.
où
l’arbitre M
e
Marc Boisvert écrit :
«
I
LE LITIGE
L’Employeur fabrique du yogourt, sous
de multiples formats et diverses saveurs. Les salariés de l’entreprise sont
répartis en plusieurs classes d’emploi, lesquelles tiennent compte des tâches
principales et habituelles de chacun d’eux. L’une de ces
classes
d’emploi est intitulée « opérateur – doseuse I, classe 3 ».
Par grief du 21 novembre 1997, le
Syndicat estime que l’Employeur a fait des changements technologiques dans
cette classe d’emploi, sans avoir négocié
préalablement
avec lui le
salaire qui devrait être désormais octroyé aux salariés qui en font partie.
Compte tenu de ces changements, le
Syndicat me demande de m’autoriser de la clause 22.03 de la convention et de
réajuster le salaire des « opérateurs – doseuse I, classe 3 »
(S-2).
…
On obtient par la suite le produit
fini (soit le yogourt d’une saveur donnée), en dosant la pâte avec une
confiture de fruits prédéterminée, le tout en respectant les normes de
qualité de l’entreprise. Et le dosage se fait en branchant un réservoir de
confiture à un réservoir de pâte, en tenant compte des proportions
prescrites, lesquelles varient selon les contenants. Le produit fini est
ensuite refroidi et entreposé en caisses et en palettes.
Or à l’automne 1997,
l’entreprise
a modifié sa méthode de dosage, et par conséquent les tâches accomplies
jusque là par les « opérateurs – doseuse I, classe 3 ».
Le Syndicat estime qu’en effectuant
ces changements, l’Employeur a apporté des modifications substantielles à
cette classe d’emploi, au sens où l’entend la clause 22.03 de la convention.
ET le Syndicat ajoute que l’Employeur a contrevenu à cette même clause en
refusant de négocier avec lui le taux de salaire auquel avait droit depuis
l’automne 1997, chaque « opérateurs-doseuse I, classe 3 ». La
clause 22.03 est ainsi rédigée :
«
Modification substantielle
d’un
poste ou création d’un nouveau poste
Advenant que l’Employeur décide de
modifier
substantiellement un poste
existant ou s’il décide d’en
introduire un nouveau pendant la durée de la
convention
, il en négocie
le salaire avec l’Association. Si aucune entente écrite n’intervient dans un
délai raisonnable,
l’Employeur
peut appliquer temporairement le
salaire qu’il propose et l’Association peut alors recourir directement à l’arbitrage
prévu à la convention. La décision de l’arbitre a un
effet
rétroactif
à la date de la mise en vigueur de la modification du poste existant ou de la
création du nouveau poste. »
…
La clause 22.03 de la convention
oblige clairement l’Employeur à négocier avec le Syndicat, le salaire de tout
poste qu’il décide de modifier substantiellement. Or le Syndicat estime que
l’Employeur a omis de négocier avec le
salaires
des « opérateurs
– doseuse I, classe 3 », même si ces postes ont été substantiellement
modifiés depuis l’automne 1997.
Pour disposer du litige, j’estime
qu’il faut répondre à trois questions. Je dois, dans un premiers
temps
,
me demander quelle était l’intention des parties en obligeant l’Employeur à
négocier le salaire d’un poste « modifié substantiellement », au
sens où l’entend la clause 22.03 de la convention.
Dans un second
temps
, et une
fois cernée la portée de l’expression « modifié
substantiellement
»,
je devrai analyser la preuve dans le but de vérifier si les postes des
« opérateurs – doseuse I, classe 3 », ont été substantiellement
modifiés.
Enfin, dans un troisième temps, et
advenant réponse affirmative à la question suivante, je devrai fixer le taux
de salaire auquel ont droit, depuis l’automne 1997, les « opérateurs –
doseuse I, classe 3 ».
Je me suis longuement interrogé sur
la portée de l’expression « modifié substantiellement », utilisée à
la clause 22.03 de la convention. Puisque les parties n’ont pas défini le mot
« substantiel », il faut dès lors présumer qu’elles entendaient retenir
son sens commun.
Or je retiens que ce mot, dans le
contexte de la clause 22.03, peut revêtir deux significations, si je me fie
au dictionnaire Le Petit Robert. Il peut signifier évidemment que les parties
entendaient obliger l’Employeur à négocier avec le Syndicat le salaire d’un
poste uniquement lorsque sa
substance ou son essence est modifiée
.
Par contre ce mot pouvait aussi
traduire la volonté des parties d’obliger l’Employeur à négocier avec le
Syndicat le salaire d’un poste
ayant
fait l’objet de modifications
« importantes », c’est-à-dire de
modifications
majeures.
Pour ma part, j’estime que c’est cette seconde signification qu’il
faut
retenir.
Car le but visé par la clause 22.03
m’apparaît clair : on voulait obliger les parties à négocier le salaire
de tout poste dont les tâches étaient notablement changées, et ce, peu
importe à mon avis si sa substance ou encore son essence demeurait la même.
Il est d’ailleurs important de noter que la clause 22.03 n’oblige pas
l’Employeur à modifier le salaire des salariés occupant des postes modifiés
substantiellement. Elle l’oblige uniquement à négocier le salaire de ce poste
avec le Syndicat.
À mon avis, les considérations qui
précèdent disposent de la première question que je devais résoudre, à savoir
la portée de la clause 22.03 de la convention. À ce stade-ci, il me faut
analyser la preuve dans le but de vérifier si les postes d’« opérateurs
– doseuse I, classe 3 » ont fait l’objet de modifications importantes à
compter de l’automne 1997.
Or la preuve non contredite est à
l’effet que ces postes ont fait l’objet de modifications importantes à
compter de l’automne 1997, puisque les tâches qu’ils effectuent depuis lors
sont totalement différentes, même s’il s’agit toujours de tâches d’appoint.
Et j’en arrive à cette conclusion
pour plusieurs motifs. En premier lieu, il m’apparaît difficile de ne pas
considérer importantes, au sens où l’entend la clause 22.03 de la convention,
des modifications qui chambardent de fond en comble depuis l’automne 1997,
les tâches des « opérateurs – doseuse I, classe 3 ».
Car c’est manifestement ce que révèle
la preuve. Ainsi, avant l’automne 1997 les « opérateurs – doseuse I,
classe 3 », étaient affectés à la fin de la ligne de production où ils
aidaient les « opérateurs – mélange, classe 5 ». Ils opéraient
certaines machines en s’assurant, par simple vérification visuelle, qu’elles
ne manquaient pas de matière première.
Or depuis cette époque, les
« opérateurs – doseuse I, classe 3 » n’effectuent plus les mêmes
tâches. Ils voient désormais à ce que les bassins de fruits soient alimentés
correctement et font les branchements nécessaires à la production ou à la
stérilisation.
Au surplus, la preuve non contredite
est à l’effet que les « opérateurs – doseuse I, classe 3 », sont
appelés à faire preuve, depuis l’automne 1997, d’une plus grande initiative
qu’auparavant.
La preuve révèle évidemment que les
« opérateurs – doseuse I, classe 3 » ne s’occupent pas directement
de la qualité du produit. La preuve révèle aussi que ces postes demeurent des
postes d’appoint. Il s’agit cependant là de considérations qui ne modifient
pas, à mon avis la portée de la clause 22.03 de la convention.
Car il doit y avoir négociation entre
l’Employeur et le Syndicat relativement au salaire de tout poste modifié de
façon importante. Dans l’affaire sous étude, le taux de salaire auquel
avaient droit les « opérateurs – doseuse I, classe 3 » depuis
l’automne 1997, devait donc être négocié entre les parties.
Et après mûre réflexion, j’estime
difficilement applicables à l’affaire sous étude, les décisions arbitrales
citées par l’Employeur. Il en va ainsi de la décision rendue par l’arbitre
Guy Dulude dans l’affaire
Produits Forestiers Tembec (1990) Inc. Division
Abitibi, usine Taschereau
, c.
Syndicat canadien des communications, de
l’énergie et du papier, section locale 3057
.
L’arbitre Dulude y était appelé à
décider si l’ajout de trois moniteurs dans une salle de contrôle avait accru
les responsabilités de surveillance et d’intervention d’un scieur de petite
ligne. Il a conclu qu’il ne s’agissait pas là d’une modification au sens où
l’entendait la convention étudiée.
Dans l’affaire Produits Forestiers
Tembec, l’employeur avait uniquement confié aux salariés des tâches
similaires à celles qu’ils accomplissaient. Dans l’affaire sous étude, on a
confié aux titulaires de poste « opérateurs – doseuse I, classe 3 »
des tâches entièrement nouvelles.
L’affaire
Union des routiers,
brasseries, liqueurs douces et ouvriers de diverses industries, local 1999
c.
Cosmair Canada Inc.
est également différente. Le salarié impliqué
dans cette affaire effectuait avant comme après les modifications, les mêmes
tâches.
L’arbitre Foisy a conclu que les
modifications au poste n’étaient pas substantielles, après avoir constaté que
le travail du salarié demeurait le même, nonobstant le fait qu’il devait
compléter plus de formules qu’auparavant. Tel n’est pas le cas dans l’affaire
sous étude, puisque les tâches ne sont plus les mêmes. »
[98]
Il invoque également la décision de Marcel
Guilbert dans l’affaire
Services Drummondville inc.
et
Union des
ouvriers du textile-coton de Drummondville inc.
, SOQUIJ, AZ-00141307 où
l’arbitre écrit :
« L’avis de changement S-4 émis
en vertu de l’article 8.00 de la convention S-1 par le génie industriel
contient la description de fonction modifiée de Responsable de l’entretien de
la machinerie : on y retrouve les 10 nouveaux éléments de travail
(caractères gras) ajoutés à la description le 17 octobre 1999 :
AVIS
DE CHANGEMENT EN VERTU DE L’ARTICLE 8 (S-4)
DU
PARAGRAPHE : .00
Veuillez
noter le changement suivant effectif le : 17 octobre 1999
Département : Filage Occupation : Responsable
de l’entretien de la machinerie
– Raison du changement –
Projet pilote d’une durée de 6 mois
de l’occupation responsable de l’entretien de la machinerie de la façon
suivante :
Planifier et superviser la révision
mécanique et le dégraissage des métiers à filer HB, Zinser et Marzoli-Murata.
Il sera responsable de la condition mécanique des métiers révisés et verra à
la bonne marche de la révision et du dégraissage. Il se procurera tout ce qui
est nécessaire à la révision mécanique et au dégraissage. Il fournira les
rapports requis par la supervision. Plus spécifiquement, il sera responsable
des items suivants :
Inventaire JDE
Cédule de maintenance
Audition des métiers
Suivi des bons de travail et fiches
Commandes de pièces
Communications avec les réviseurs et
réparateurs
Chargé de projets
Travaux avec les érecteurs
Le taux contractuel du responsable de
l’entretien de la machinerie sera majoré de 5.0 % durant la durée du
projet pilote avec une réévaluation à la fin.
De plus, toujours à titre
d’essai :
Une prime de flexibilité de $
1.00 / heure lui sera versée sur le modèle du réviseur auditeur Tsudakoma.
N.B. Ce projet pilote pourrait ne pas
être retenu et être arrêté en tout temps.
C. Bernard
Génie industrie
…
Par ailleurs, la preuve documentaire
indique que l’occupation de Responsable de l’entretien de la machinerie avait
été évaluée à 494 points en octobre 1997 (S-5), soit avant l’ajout des 10 nouveaux
éléments d’octobre 1999 (S-4). Cette évaluation provenant de l’application
d’un système par points et facteurs comprenant sept facteurs, mesure la
difficulté relative des occupations. En octobre 1997, l’évaluation et les
exigences se lisent comme suit en S-5 :
ÉVALUATION EN
OCTOBRE 1997 (S-5)
|
Facteur
|
Degrés
|
Points
|
Exigences
|
1. Habileté
|
18
|
189
|
Requiert
normalement 18 mois pour effectuer la tâche d’une façon compétente.
|
2. Mentalité
|
3
|
75
|
Doit
être capable de suivre les instructions générales et prendre des décisions;
la supervision est partielle.
|
3. Responsabilité
|
4
|
80
|
Dommage
à l’équipement, outillage, matériaux ou produits représentant une valeur
monétaire élevée.
|
4. Effort
mental
|
3
|
30
|
Travail
standardisé mais présentant quelques difficultés; opérations sont
variables.
|
5. Effort
physique
|
4
|
40
|
Manipulation
continuelle de poids moyens et occasionnelle de poids lourds. Position de
travail difficile.
|
6. Environnement
|
4
|
40
|
Conditions
générales désagréables. Plusieurs facteurs désagréables avec exposition
continue.
|
7. Dangers
inhérents
|
4
|
40
|
Possibilité
plus élevée d’accidents.
|
Total :
|
|
494
|
|
L’ajout des 10 éléments nouveaux à la
description de Responsable de l’entretien de la machinerie, en octobre 1999
(S-4, S-6), a fait hausser l’évaluation à 650 points, soit une augmentation
de 156 points ou de 31,6 % par rapport à l’évaluation d’octobre 1997
(S-5). Dans la nouvelle description, les résultats de l’évaluation et les
exigences par facteur sont ainsi présentés en S-6 :
ÉVALUATION EN
AVRIL 2000 (S-6)
|
Facteur
|
Degrés
|
Points
|
Exigences
|
1. Habileté
|
30
|
245
|
Requiert
normalement 30 mois pour accomplir cette occupation avec compétente.
|
2. Mentalité
|
5
|
125
|
Doit
être capable de suivre des objectifs généraux. Doit avoir un haut degré de
débrouillardise, d’initiative et de très bonnes aptitudes à diriger son
propre travail
|
3. Responsabilité
|
5
|
100
|
Dommage
à l’équipement, outillage, matériaux ou produits représentant une valeur
monétaire élevée.
|
4. Effort
mental
|
5
|
50
|
Concentration
très élevée. Travail difficile à organiser et très précis demandant un soin
et une attention extrême pour la vérification.
|
5. Effort
physique
|
4
|
40
|
Manipulation
normale de poids moyens et occasionnelle de poids lourds.
|
6. Environnement
|
5
|
50
|
Conditions
générales très désagréables.
|
7. Dangers
inhérents
|
4
|
40
|
Possibilité
plus élevée d’accidents.
|
Total :
|
|
650
|
|
…
Il ressort de la preuve que
l’Employeur a apporté une modification importante voire même substantielle à
la fonction de Responsable de l’entretien de la machinerie lorsqu’il a
ajouté, en octobre 1999, 10 nouveaux éléments de travail à la description de
fonction S-5 d’octobre 1997. Ces nouveaux éléments de travail ne représentent
que 10 % du temps de travail du salarié selon l’estimation très
approximative de l’Employeur. Mais pour déterminer si l’on a affaire à une
nouvelle occupation, il faut également tenir compte d’une autre variable,
soit la difficulté relative des nouvelles tâches. En l’espèce, l’Employeur
utilise un système par points et facteurs qui permet de déterminer la valeur
relative des occupations. Au fait, les fiches d’évaluation S-5 et S-6
indiquent qu’il existe une différence nettement significative sur le plan de
la difficulté relative entre la description de fonction S-5 d’octobre 1997
(avant l’ajout des 10 nouveaux éléments de travail) et la description de
fonction S-6 d’octobre 1999 (après l’ajout des nouveaux éléments de travail).
Rappelons que l’évaluation de S-6 (650 points) est supérieure de 31,6 %
par rapport à l’évaluation de S-5 (494 points). En conséquence, il n’est pas
déraisonnable de conclure que l’occupation S-6 constitue une nouvelle
occupation, composée substantiellement de nouvelles tâches, qui aurait dû
faire l’objet d’un affichage par l’Employeur et ce, conformément à la clause
15.08 de la convention collective S-1.
…
Par ces motifs, le tribunal fait
droit au grief syndical 99-01 (S-2, S-3).
L’ajout de 10 nouveaux éléments de
travail effectué par l’Employeur à l’occupation de Responsable de l’entretien
de la machinerie constitue une modification substantielle et de ce fait, le
tribunal en conclut que l’Employeur doit procéder à l’affichage de la
nouvelle occupation créée par l’avis de changement du 17 octobre 1999 (S-4).
Le tribunal se réserve compétence
dans le dossier pour régler toute mésentente découlant de l’application de la
présente sentence arbitrale. »
[99]
Il invoque également la décision de l’arbitre
Marc Poulin dans l’affaire
Produits forestiers Donohue Inc., division
pâtes et papiers, secteur Baie Comeau
c.
Le Syndicat canadien des
communications, de l’énergie et du papier, section locale 352
, 2001
CanLII 2870 (QC SAT) où l’arbitre écrit :
« Il s’agit d’un grief déposé
par le syndicat le 29 mars 1999 (S-2). Il conteste les qualifications exigées
par l’employeur pour pouvoir postuler deux postes temporaires de mécanicien
de machines fixes d’usine graisseur (« huileur »). L’affichage daté
du 25 mars1999, mentionne que l’instruction requise est un diplôme d’études
professionnelles en mécanique (DEP) (S-3). Le grief est libellé comme
suit :
Nature du grief : Affichage
de 2 postes temporaires au département mécanique (lubrification graisseur).
Les exigences sont injustifiées et discriminatoires pour les employés qui
possèdent le plus d’ancienneté.
Règlement recherché : Le
respect de la clause 5.03-a de la convention collective.
…
Selon ses prétentions, la preuve
révèle que l’évolution technologique qu’a connue son usine de Baie-Comeau,
échelonnée sur les dernières années, a apporté des changements importants
dans les tâches des mécaniciens de machines fixes d’usine graisseur. Ainsi,
conclut-il, l’exigence d’un DEP est en lien direct avec ces tâches, compte
tenu des systèmes de lubrification modernes.
…
De son côté, l’employeur
exprime d’abord son désaccord sur l’analyse de la preuve faite par
le syndicat et sur son interprétation de la convention collective.
Il déclare qu’il faut examiner les
droits de gérance prévus à la convention collective et voir dans quelle
mesure ces droits sont limités par la convention collective. Quant à
l’analyse de la preuve, le syndicat omet, dit-il, de mentionner en quoi
l’évolution technologique a eu un impact sur le poste de mécanicien de
machines fixes d’usine graisseur.
…
L’employeur poursuit en analysant la
preuve. Deux témoins syndicaux affirment que le travail de « huileur »
n’a pas changé : ils font leur routine habituelle, ajoutent de l’huile
quand il en manque et s’ils rencontrent un problème ils appellent le
contremaître. La question n’est pas de savoir si les « huileurs »
sont bons ou mauvais. Personne n’a été congédié.
L’évolution technologique a fait
évoluer la fonction de mécanicien de machines fixes d’usine graisseur. Daniel
Cloutier a bien résumé la situation : auparavant, on mettait de l’huile
ou de la graisse jusqu’à ce que ça coule par terre; aujourd’hui, le « huileur »
doit comprendre ce qu’il fait et réagir adéquatement. Car, les nouveaux
systèmes de lubrification sont complexes.
L’employeur ne cherche pas à ce que
le mécanicien de machines fixes d’usine graisseur en fasse plus, comme semble
le craindre le syndicat. Mais, il faut tenir compte de l’évolution. Ghislain
Lavoie a mentionné à plusieurs reprises qu’il faisait appel aux
contremaîtres. Les « huileurs » étaient de plus en plus confrontés
avec les difficultés comme le démontre l’historique de Paul Castonguay et les
contremaîtres devenaient débordés. C’est justement cette situation qui a
amené l’employeur à modifier ses exigences.
Depuis 1990, l’évolution
technologique a amené beaucoup de changements. Au début, l’employeur a pu
s’accommoder avec les « huileurs » en place et « formés au
travail ». Mais, des modifications majeures ont été apportées depuis
1997 et il y en aura d’autres. Il ne s’agit donc pas d’une situation tolérée
depuis 1990, comme le prétend le syndicat. Le témoignage de Daniel Cloutier
l’a bien précisé. L’affichage en litige a eu lieu au début de l’année 1999,
donc pas longtemps après les changements importants.
…
Selon l’employeur, la preuve démontre
sans équivoque que la tâche a évolué et que les exigences d’un DEP sont en
lien direct avec la tâche compte tenu de l’évolution des systèmes de
lubrification modernes. Il est impossible de conclure autrement, soutient-il.
…
Dans ce contexte, l’arbitre doit
s’assurer qu’il a exercé ses droits de gérance de façon non abusive, ni
discriminatoire ou injuste. Autrement dit, est-ce que le fait de demander un
DEP pour devenir un mécanicien de machines fixes d’usine graisseur constitue
une exigence raisonnable et justifiée?
…
La preuve révèle que l’usine de
Baie-Comeau a connu une évolution technologique importante à partir des
années 1980. Ces changements technologiques ont connu leur apogée à la fin
des années 1990 et même certains ne sont pas encore complétés. Cette
évolution technologique n’est pas contestée. En général, l’usine est
maintenant dotée d’équipements plus dispendieux, fonctionnant à des vitesses
plus rapides et à des températures plus élevées et ils supportent des charges
plus lourdes.
Cependant, le syndicat soutient que
cette évolution technologique n’a pas modifié de façon importante l’exécution
des tâches du mécanicien de machines fixes d’usine graisseur. Selon lui, son
travail est même facilité par les « routes » qui indiquent tout ce
qu’il doit faire au cours de sa tournée. S’il éprouve une difficulté non
reliée à la lubrification, il appelle le contremaître en devoir qui fait
faire la réparation par un homme de métier.
L’employeur prétend de son côté que
l’évolution technologique oblige maintenant le « huileur » à
comprendre le fonctionnement d’équipements complexes pour bien faire son
travail. Ces équipements exigent une plus grande compréhension de leurs
systèmes de lubrification et de leur fonctionnement en général. Cette
connaissance permet au mécanicien de machines fixes d’usine graisseur de
détecter plus adéquatement les anomalies et de prévenir des dommages
importants.
…
On ne peut pas reprocher à
l’employeur d’avoir attendu en 1999 pour demander un DEP alors que les
changements technologiques ont commencé quelques années avant. En effet, ces
changements se sont produits graduellement ils sont devenus vraiment
significatifs vers la fin des années 1990. Il est normal qu’il ait attendu
que les changements soient plus généralisés et importants avant de revoir ses
exigences. S’il avait procédé plus rapidement le syndicat s’en serait plaint
avec raison. »
[100]
Il invoque également la sentence arbitrale de Pierre Cloutier dans
l’affaire
Syndicat des employés-e-s de la Société des casinos du Québec
inc.
c.
Société des casinos du Québec inc.
où il écrit :
« L’ajout de cette expression au
texte original pose deux (2) problèmes de taille qu’on doit résoudre :
premièrement, que signifie l’expression «
modification substantielle
des responsabilités de l’emploi existant
» et deuxièmement,
quand
cette modification substantielle des responsabilités de l’emploi doit-elle
avoir eue lieu?
4.1 – Qu’est-ce qu’une
modification substantielle des responsabilités de l’emploi existant?
Dans
Syndicat des employés de
Danone Inc. c Danone Inc.
, T.A. 10108-6175, 2001-01-22, AZ-0141086,
D.T.E. 2001T-326, l’arbitre Marc Boisvert a répondu à une question semblable
de la façon suivante :
(…) Je me suis longtemps interrogé
sur la portée de l’expression « modifié substantiellement »,
utilisée à la clause 22.03 de la convention. Puisque les parties n’ont pas
défini le mot « substantiel », il faut dès lors présumer qu’elles
entendaient retenir son sens commun.
Or, je retiens que ce mot, dans le
contexte de la clause 22.03, peut revêtir deux significations, si je me fie
au dictionnaire Le Petit Robert. Il peut signifier évidemment que les parties
entendaient obliger l’employeur à négocier avec le syndicat le salaire d’un
poste
uniquement lorsque sa substance ou son essence était modifiée
.
…
À mon avis, ce serait déraisonnable
pour le présent tribunal d’adopter une attitude rigide et inflexible qui
pourrait le conduire à rejeter une preuve qui serait pertinente à la question
principale en litige, qui est celle de déterminer s’il y a eu des
modifications substantielles des responsabilités de l’emploi de préposé à
l’entretien extérieur et des stationnements, sous prétexte que cette preuve serait
liée à l’analyse des sous-critères prévus au plan d’évaluation.
Si une preuve est pertinente à la
question en litige, elle doit être examinée par le tribunal, peu importe sa
provenance, en autant évidemment qu’elle soit recevable en droit.
…
Ceci étant dit, il faut retourner au
texte du paragraphe 22.15 et se demander si ce changement est une
« modification substantielle des
responsabilités
de l’emploi
existant. Le mot clef que j’ai d’ailleurs souligné est évidemment le mot
« responsabilités ». Le paragraphe 22.15 exige, non pas une
modification substantielle des compétences requises pour occuper un poste,
mais une modification substantielle des
responsabilités
attribuées à
cet emploi.
…
Une des tâches ou responsabilités
principales de l’emploi de préposé à l’entretien extérieur et des
stationnements telle qu’on la retrouve sur l’avis d’affichage du 6 juillet
200 (document E-6) est certes la
conduite
de l’équipement motorisé
comme les laveuses de plancher motorisées, les balais mécaniques, les
tracteurs, les aspirateurs, la camionnette à neige et de façon plus
spécifique tous les équipements d’entretien motorisés énumérés sur la liste
que l’on retrouve à la troisième page du document préparé conjointement par
les parties et déposé sous la cote S-5. J’ajouterais même que la conduite de
ces équipements est au cœur même de cet emploi et en constitue l’essence
même. Pas de conduite d’équipement d’entretien motorisé et pas de poste, à
moins de revenir aux conditions de 1993.
…
… On peut donc raisonnablement
conclure que la conduite de tous ces nouveaux équipements qui sont apparus en
1998 exige de ses préposés un degré d’habileté, de dextérité et de
connaissances plus élevé qu’avant.
…
L’expert syndical, M. Jean-Yves
Pilon, base son argument sur le
Guide de l’équité salariale
dont un
résumé est annexé à son rapport déposé sous la cote S-6. Ce guide mentionne
que le facteur « qualifications requises » mesure, entre autres, la
formation nécessaire,
la durée minimale d’expérience préalable
et la
période d’entraînement ou d’adaptation nécessaire à l’accomplissement
satisfaisant du travail.
…
Je suis d’accord avec ces arbitres
pour dire,
qu’en soi
, l’introduction d’une nouvelle machine n’est pas
déterminante et qu’il faut d’abord regarder les conséquences que
l’introduction d’une machine peut avoir sur les tâches. Si les tâches
demeurent inchangées et sont les mêmes, il sera bien entendu difficile de
conclure qu’il y a eu une modification substantielle des tâches ou des
responsabilités
comme dans le présent dossier.
Toutefois, il faut comprendre aussi
que pour tirer une conclusion valable, il faut considérer l’ensemble des
changements et non pas un changement en particulier. C’est le portrait
d’ensemble qui nous permettra de conclure ou non à l’existence d’une
modification substantielle.
À ce stade-ci de la décision, je ne
pense pas qu’on puisse conclure de façon péremptoire que la tâche des
préposés à l’entretien extérieur et des stationnements est la même sous
prétexte que les préposés accomplissent les mêmes tâches, à savoir, nettoyer
les aires de stationnement du Casino de Montréal. Il faut regarder l’ensemble
du dossier avant de tirer une conclusion définitive.
D’autre part, comme je l’ai mentionné
précédemment, la présence d’un système d’évaluation extrêmement sophistiqué
et « vivant », pour employer l’expression de l’expert patronal,
nous force à examiner, comme je l’ai fait maintenant, les conséquences que
peut avoir l’augmentation de la machinerie sur les divers sous-facteurs du
plan d’évaluation.
Si l’augmentation de la machinerie a
une influence déterminante sur ces sous-facteurs pour modifier le pointage
accordé à ces sous-facteurs, cette preuve devra être considérée sérieusement
pour aider le tribunal à répondre à la question en litige.
Je dis cela car dans les trois (3)
décisions précitées, les arbitres n’ont pas eu à composer avec des plans
d’évaluation des emplois et les changements étaient plus simples à
cerner : l’entrée de données informatiques dans l’affaire
Dismat
,
un changement de procédé d’opération dans l’affaire
Cosmair
et
l’addition d’une nouvelle machine dans l’affaire
Bandag
.
...
Il faut conclure, premièrement, que
l’augmentation de la machinerie n’est pas à lui seul un facteur qui pourrait
justifier le changement de cote mais qu’il a une influence relativement
importante.
…
Si, en l’an 2000, l’employeur exige
une expérience minimale de deux (2) ans dans la conduite des équipements
nouveaux et renouvelés alors qu’il ne l’exigeait pas,
dans les faits
,
en 1997, force nous est de conclure que la conduite de ces équipements est
plus complexe qu’avant. Sinon pourquoi insister sur cette expérience, comme
nous l’a mentionné M. Ouellet, alors qu’en 1997, on ne le faisait pas?
...
Enfin, l’ajout important de certains
équipements comme le chariot élévateur, le camion Chevrolet Sierra 2500 avec
saleuse et chasse neige, la laveuse hybride motorisée à pression et la
modernisation de plusieurs autres comme les laveuses, balais mécaniques et
aspirateurs me portent raisonnablement à conclure que les préposés à
l’entretien extérieur et aux stationnements doivent faire preuve d’habiletés
manuelles dans plus de 50 % de leur temps et en conséquence la cote A
m’apparaît raisonnable, d’autant plus qu’aucune preuve ne démontre que
l’expert syndical réclamait la même cote en 1995.
…
Dans la présente décision, j’ai
d’abord déterminé que l’expression « modification substantielle des
responsabilités » utilisée par les parties au paragraphe 22.15 de la
convention collective faisait référence à des changements importants survenus
dans les tâches relevant de l’emploi de préposé à l’entretien extérieur et
des stationnements et non uniquement lorsque la substance ou l’essence même
d’un poste était modifiée.
J’ai souligne qu’il fallait donner
une interprétation large et libérale à cette expression et que cette
interprétation était compatible avec le plan d’évaluation des emplois et de
gestion des salaires mis sur pied par l’employeur et que l’expert patronal
décrit lui-même comme un système « vivant » qui peut être modifié
au fil des années.
J’ai mentionné que toute preuve
tendant à démontrer une modification substantielle des responsabilités était
recevable même si cette preuve concernait une modification à la hausse des
sous-facteurs établis dans le plan d’évaluation.
…
J’ai mentionné aussi qu’il fallait
avoir un portrait global de l’ensemble des faits mis en preuve tant du côté
syndical que patronal pour tirer une conclusion définitive sur la question en
litige, c’est-à-dire celle de savoir s’il y avait eu une modification
substantielle des responsabilités depuis la dernière évaluation du poste de
préposé à l’entretien extérieur et des stationnements établie en 1995.
Par la suite j’ai évalué un par un
les changements mentionnés par le procureur syndical et leur impact que ces
changements pouvaient avoir sur les cotes d’évaluation des divers
sous-facteurs du plan d’évaluation.
…
Il est vrai, comme le souligne le
procureur patronal, que le travail est toujours le même, soit nettoyer
l’extérieur des immeubles et les stationnements mais l’exécution de ces
tâches est plus difficile qu’auparavant pour les raisons que j’ai
mentionnées. Si l’exécution des tâches est plus difficile, il est logique de
croire que les responsabilités des préposés sont accrues car l’employeur
exige d’eux qu’ils soient plus vigilants, plus attentifs et plus habiles pour
que le travail soit bien effectué à travers les voitures et la
clientèle. »
[101]
Enfin, il invoque la sentence de l’arbitrage Pierre N. Dufresne dans
l’affaire
Syndicat des employé-e-s de la Société des casinos du Québec
(CSN), section unité générale
et
La Société des casinos du Québec inc.
où l’arbitre écrit :
« Cependant, à l’article 22.15
de leur convention collective, les parties ont prévu deux exceptions à cette
règle. Elles se sont exprimées ainsi :
« Advenant la création d’un
nouvel emploi ou
la modification substantielle des responsabilités de
l’emploi existant
, les parties se rencontrent afin de s’entendre sur le
salaire régulier de cet emploi. À défaut d’entente,
un arbitre décide du
salaire régulier de cet emploi en se basant sur le salaire régulier des
autres emplois
».
(Le souligne est de l’arbitre.)
…
La seconde vise la situation où il y
a eu modification de l’emploi. Les parties ont assorti une condition
préalable à l’ouverture de ce recours. Elles ont choisi de limiter la
révision du salaire d’un emploi existant au seul cas de modification
substantielle des responsabilités.
Certes, le premier événement est plus
facile à constater. Il n’en va pas de même pour le second événement. En
effet, la modification d’un emploi découle souvent de plusieurs petites
altérations s’étendant dans le temps, des changements de procédés et de
technologie, des changements organisationnels, des ajouts ou des retraits
touchant une ou plusieurs tâches principales, secondaires ou occasionnelles.
Malgré cette difficulté, le Syndicat
doit faire la preuve que les responsabilités de l’emploi existant ont été
modifiées de façon substantielle. S’il ne réussit pas à satisfaire cette
condition préalable, l’arbitre n’a pas compétence pour, le cas échéant,
modifier le salaire convenu tel que stipulé à l’Annexe A de la convention
collective.
Par ailleurs, cette difficulté réside
moins dans l’identification de la modification des responsabilités que dans
la détermination du caractère substantiel de cette modification.
…
L’arbitre retient de la convention
collective, des affichages et de la description d’emploi de l’Employeur que
les responsabilités correspondent aux finalités de l’emploi tandis que les
tâches constituent les actions faites pour assurer ces finalités.
Quant au caractère substantiel de la
modification des responsabilités de l’emploi d’électricien, le recours au
sens courant des mots nous renseigne ainsi :
« … qui appartient
à la substance…, à l’essence, à la chose en soi, … riche en substance par son
contenu, … Important
Þ
considérable
. Des avantages substantiels. Une augmentation
substantielle
Þ
appréciable, sérieux
. »
L’arbitre est d’avis que les mots
« modification substantielle » peut avoir le sens de modification
dans la substance ou l’essence du poste, mais également le sens de
modification considérable, appréciable ou sérieuse. Il ne convient pas
d’écarter l’une ou l’autre de ces deux significations. Il est préférable
d’examiner la réalité de l’emploi à l’égard de chacune d’elle et de décider,
selon les faits mais en preuve, laquelle ou lesquelles s’appliquent.
…
Quant au projet d’alimentation
secondaire dont les documents remis sont datés du 17 juillet 2001, le travail
effectué a porté sur la conception, la planification et la préparation du
projet. Certes, ce projet s’est déroulé à partir d’instructions provenant de
monsieur Morrow, superviseur technique.
Ce travail ne s’inscrit pas dans le
cadre de la responsabilité générale portant sur l’entretien, la modification
et l’ajout de systèmes électriques. Cette tâche découle d’une responsabilité
qui se situe en amont de celles dévolues à l’emploi d’électricien telles que
mentionnées à la description d’emploi et aux affichages.
Tenant compte de la preuve reçue à
l’égard des tâches 2, 3 relative aux équipements électroniques, 6, 7, 8 ainsi
sur le travail effectué dans le cadre du projet d’alimentation secondaire du
2
e
étage, l’arbitre est d’avis que le Syndicat a satisfait avec
succès son obligation de prouver l’existence d’une modification substantielle
des responsabilités survenue après l’entrée en vigueur de la convention
collective. »
[102]
Il termine sa plaidoirie en rappelant au Tribunal de faire droit au
grief et d’ordonner à l’Employeur de fixer rétroactivement un taux temporaire
pour les emplois d’électricien et technicien en instrumentation.
PLAIDOIRIE PATRONALE
[103]
D’entrée de jeu, le procureur dépose un plan détaillé écrit de sa
plaidoirie qui se lit ainsi :
Dans le cadre de sa plaidoirie, l’employeur soumet
respectueusement au tribunal d’arbitrage le plan
d’argumentation suivant:
À titre
introductif, nous désirons d’abord rappeler les circonstances entourant le
dépôt du grief E-30. Au cours de la période 1999-2005, certaines
améliorations technologiques ont été introduites chez Domtar inc.,
principalement en raison de la désuétude de plusieurs équipements. Nous
tenons d’ailleurs à préciser que Domtar inc., depuis le début de ses
opérations et jusqu’à aujourd’hui, est constamment en évolution technologique
afin d’être en mesure d’être compétitive sur le marché.
Ainsi, des griefs
ont été déposés au cours de cette période (une douzaine), soit en 2000-2001,
par des syndiqués à la production, en vertu de l’article 19.04 de la
Convention
collective de travail
, invoquant alors des changements importants à
l’opération qui méritaient une augmentation salariale, le tout tel qu’il
appert plus amplement des pièces S-64, S-65 et S-66.
Suivant le dépôt de
ces griefs, et ce, après diverses séances de médiation, des règlements à
l’amiable sont intervenus entre l’employeur et le syndicat, le tout tel qu’il
appert plus amplement, entre autres, des lettres d’entente n. 309 (Pièce
S-70) et n. 344 (Pièce S-67). Des augmentations de salaires ont donc été
accordées à certains groupes de syndiqués.
Par conséquent,
tous les employés de métier ont alors décidé de déposer, eux aussi, le même
type de grief, espérant pouvoir obtenir une augmentation salariale en vertu
de 19.04, et ce, comme leurs collègues à l’opération. Ils ont donc déposé le
grief 2 jours avant la fin de la
Convention collective de travail
, et
ce, semblerait-il, afin de réserver leurs droits.
Cette situation de
faits est par ailleurs confirmée par le témoignage de monsieur Dany Picard,
celui qui a déposé le grief.
Toutefois, aucune
entente n’est intervenue entre l’employeur et le syndicat concernant les
employés de métiers. Par ailleurs, en date du 5 novembre 2007, l’employeur en
arrivait à la conclusion « qu’aucune modification majeure ou
significative du rôle des métiers n’est survenue antérieurement à l’échéance
de la convention collective, expirant le 30 avril 2005, et qu’en conséquence
aucun ajustement n’est approprié dans les circonstances », le tout tel
qu’il appert plus amplement de la pièce S-63.
Quatre ans après le
dépôt du grief, soit en 2009, la partie syndicale a fait une analyse
unilatérale en utilisant l’outil Thériault pour déterminer s’il y avait eu
des changements importants entre 1999 et 2005. Ils en sont arrivés à la
conclusion que seulement deux métiers avaient subi des changements
importants, soit les électriciens et instrumentistes.
Voilà pourquoi nous
en sommes ici aujourd’hui.
1)
Dépôt
du grief en date du 28 avril 2005 (Pièce S-3)
-
Le libellé du grief est général et
imprécis, en plus de viser tous les corps de métier, demandant simplement un
« réajustement salarial » (Décision interlocutoire de M
e
Turcotte datée du 14 février 2014, par. 21).
-
Le grief n’invoque pas l’élément
primordial, soit la survenance de changements importants, ni même de
référence à la disposition elle-même (Décision interlocutoire de M
e
Turcotte datée du 14 février 2014, par. 19).
-
Le grief a été déposé 2 jours avant
que la
Convention collective de travail
1999-2005 vienne à échéance,
englobant ainsi plusieurs remplacements d’équipements suivant l’évolution
technologique et quelques nouveaux équipements, introduits à l'usine depuis
1999.
-
Alors que l’audition de ce grief
avait été prévue pour les 18 et 25 janvier 2012, l’employeur était toujours
sans aucune véritable assise des prétentions syndicales. Ainsi, en date du 9
janvier 2012, des précisions ont été demandées au syndicat par
correspondance, soit :
o
la liste des métiers visés;
o
les changements importants invoqués
(lesquels, pourquoi et quand?);
o
les réajustements demandés et les
preuves justificatives.
-
Le 16 janvier 2012, le syndicat
répondait à la demande de l’employeur, indiquant que les métiers visés
étaient l’électricien et le mécanicien en instrumentation, invoquant 26
changements pour les électriciens et 38 en instrumentation, et ce, entre 1999
et 2005;
-
Le 23 janvier 2013, soit un an plus
tard, l’employeur recevait une liste à jour des changements identifiés. Nous
étions alors à 42 changements pour les électriciens et 27 en instrumentation.
Des milliers de pages de bons de travail (BT) ont dû être fournies par
l’employeur à la demande du syndicat, et ce, à quelques jours de l’audition;
-
Un tableau a finalement été rédigé
par la partie syndicale, au cours de l’audition, soit la pièce S-17, afin de
déterminer quels étaient exactement les changements invoqués, tout en
déterminant la période touchée par chacun des changements;
-
Lors de l’audition, représentant une
vingtaine de jours, plusieurs changements ont finalement été retirés par le
syndicat alors qu’ils étaient hors délais, soit 12/37 en électrique, en plus
de 6 changements qui n’en représentent qu’un seul (doublons). 3/27
changements ont été retirés en instrumentation.
2)
Compétence
de l’arbitre conformément à l’application de l’article 19.04 de la
Convention
collective de travail
1999-2005 (Pièce S-1)
a)
La compétence matérielle
invoquée d’office par l’arbitre
En janvier
2014, après plusieurs journées d’audition, l’arbitre a invoqué d’office sa
compétence quant à l’article 19.04, doutant de sa propre compétence à
entendre le grief, et ce, alors qu’il y a eu admission à l’effet qu’aucun
taux temporaire n’avait été fixé par l’employeur, étant donné que ce dernier
indiquait qu’il n’y avait eu aucun changement important.
Dans les
jours qui ont suivi, la partie syndicale a fait ses représentations devant
l’arbitre quant à sa compétence. Toutefois, il est important de noter que
l’employeur n’a fait aucune représentation à ce sujet, laissant la décision à
la discrétion de l’arbitre.
Le 10
février 2014, l’arbitre rendait sa décision sur sa propre compétence :
o
L’arbitre a compétence pour statuer
si l’employeur a respecté l’obligation que lui impose le 1
er
paragraphe de l’article 19.04 de la
Convention collective de travail
,
qui impose à l’employeur de fixer un taux temporaire aux occupations qui ont
été l’objet de changements importants;
o
Il y a mésentente concernant
l’application du paragraphe 1 de l’article 19.04. Y a-t-il eu respect ou non
du 1
er
paragraphe dans son application?;
o
Le Tribunal statuera si la preuve
démontre de façon prépondérante que les changements visés par le grief soumis
sont des changements importants justifiant le soussigné d’ordonner à la
partie patronale de fixer un taux temporaire.
Rappelons
par ailleurs que l’article 11.03 de la
Convention collective de travail
circonscrit
les pouvoirs de l’arbitre :
« Les
parties à cette convention doivent accélérer les procédures d’arbitrage et la
décision de l’arbitre est finale, lie toutes les parties et doit être
exécutée en dedans de 14 jours, mais dans aucun cas l’arbitre n’a le pouvoir
d’ajouter, de retrancher, d’amender ou de modifier la convention ».
a)
L’article 19.04 et le pouvoir de
l’arbitre :
Le taux temporaire
doit être établi et fixé par l’employeur qu’à une seule condition,
c’est-à-dire seulement s’il existe des changements importants à l’occupation.
La
Convention collective de travail
n’oblige pas l’employeur à établir
un taux temporaire à tous les coups, mais seulement à le faire si une
nouvelle occupation est établie ou s’il juge qu’il survient un changement
important dans une occupation existante, en tenant compte des classifications
actuelles de l’annexe « A » de cette convention. L’employeur a donc
le droit de juger, d’analyser et d’évaluer s’il est en présence d’un
changement important dans une occupation existante. Par ailleurs, si aucun
taux temporaire n’est fixé par l’employeur, l’arbitre n’a pas compétence pour
décréter un taux permanent.
Il est important de
noter que la
Convention collective de travail
n’impose pas d’outils,
de méthodes, de limites ou de critères particuliers à analyser par
l’employeur pour décider s’il y a eu un changement important. La décision de
statuer sur l’existence ou non du changement important n’appartient pas au
syndicat, ni au salarié. Cela relève du droit de direction de l’employeur,
qui n’y a d’ailleurs jamais renoncé expressément, ni même implicitement (voir
pièce S-63). Seul l’employeur peut fixer un taux temporaire.
Si le syndicat
croit que l’employeur a tort lorsqu’il ne décrète pas qu’il y a eu changement
important, il peut déposer un grief qui permettra à l’arbitre de vérifier si
l’employeur a bien appliqué le paragraphe 1 de l’article 19.04. L’arbitre
devra donc vérifier s’il y a eu des changements importants aux métiers en
cause qui justifieraient ce dernier à ordonner à la partie patronale de fixer
un taux temporaire.
Selon la partie
patronale, l’article 19.04 ne s’applique pas au cas en l’espèce. L’employeur
n’a fait qu’utiliser son droit de direction afin de remplacer des équipements
désuets, par l’évolution de la nouvelle technologie, soit des nouveaux
outils, de nouveaux équipements et des nouvelles méthodes de production, tous
en lien avec l’évolution technologique normale des méthodes de procédés dans
les industries papetières.
3)
Droit
de direction de l’employeur
a)
Prévu à la
Convention
collective de travail
Rappelons d’abord certaines parties
du préambule de la
Convention collective de travail
, qui fait par
ailleurs partie intégrante de cette dernière.
Ce préambule rappelle les principes
qui doivent guider les parties dans leurs relations de travail:
o
La compagnie et
le Syndicat conviennent que
l’entreprise
en tant qu’entité économique
et sociale
doit
, d’une part
être efficace, profitable et
concurrentielle
et d’autre part, développer des rapports fondés sur le
respect mutuel et un milieu de travail sain, sécuritaire et de qualité. Ceci
permettra
d’assurer la viabilité et la prospérité de l’entreprise, des
produits et un service de qualité, et un emploi stable et valorisant
pour
tous les travailleurs et travailleuses.
o
Pour atteindre
ces buts, l’entreprise
doit fabriquer des produits de qualité par une
saine gestion de ses ressources, notamment les ressources humaines
dans
le cadre d’une gestion destinée à favoriser l’adaptation des travailleurs à
une plus grande implication dans l’organisation et la réalisation de leur
travail.
o
Pour ce faire,
sont
privilégiés le développement et la formation de la main-d’œuvre, la mise en
place de mécanismes de transmission de l’information relative aux activités
de l’entreprise […].
o
De même, ils
conviennent de
mettre en place tout mécanisme approprié afin de gérer les
changements dans l’organisation du travail de façon à les anticiper et les introduire
avec ordre et progressivement
.
[Nos soulignés]
L’article
3 de la
Convention collective de travail
détermine les divers droits
de direction de la compagnie. Les paragraphes a) b) e) et plus
particulièrement, g) de l’article 3.01 doivent être soulevés :
3.01
Le Syndicat reconnaît
que
la compagnie a le droit exclusif
de :
a)
Diriger et
gérer ses affaires à tous les points de vue, sauf lorsqu’un de ces privilèges
est spécifiquement limité par les dispositions de cette convention;
b)
Maintenir
l’ordre, la discipline et l’efficacité;
e)
Diriger la main-d’œuvre;
g)
D’apporter dans l’usine des
nouvelles méthodes de production et des améliorations technologiques et
opérationnelles pour le fonctionnement de l’usine.
[Nos
soulignés]
Mais
encore, étant donné les nombreuses améliorations technologiques que
l’employeur a le droit d’introduire en vertu du paragraphe g) de l’article
3.01, les parties ont aussi pris le temps de négocier l’article 26 de la
Convention
collective de travail
sur les changements technologiques, qui prévoit la
collaboration des parties afin de trouver des moyens de bien gérer
l’introduction de nouvelles technologies :
26.01
La compagnie et le syndicat
reconnaissent qu’ils ont, conjointement avec le gouvernement, une
responsabilité réelle et directe à tous les niveaux pour réduire au minimum
les effets défavorables ou adverses qui peuvent découler de l’automatisation,
d’une nouvelle méthode de production et des changements technologiques. Ils
conviennent de travailler conjointement à chercher les moyens de prévoir ces
effets défavorables et de les atténuer.
26.02
Advenant que
des projets
soient élaborés en vue d’introduire du nouvel outillage ou une nouvelle
méthode de production
résultant en une diminution de la main-d’œuvre
requise ou en des déplacements multiples, la Compagnie discute, aussitôt que
possible, ces projets avec le Syndicat local avant leurs mises en
application.
Ces
discussions peuvent
inclure les questions de ré-entrainement
ou
déplacement, lorsque c’est possible pour les employés affectés qui ont
l’habileté potentielle et qui peuvent remplir les exigences normales pour le
fonctionnement du nouvel outillage ou de la nouvelle méthode.
[Nos
soulignés]
L’article
26 ne s’applique pas spécifiquement au cas en l’espèce, mais permet tout de
même de démontrer que les améliorations technologiques font partie de la
réalité chez Domtar inc. L’employeur peut donc prévoir l’introduction de
nouveaux outils ou de nouvelles méthodes de production. La formation et
l’entrainement rémunérés sont souvent la façon idéale pour rendre le salarié
apte à gérer ces améliorations technologiques.
Bref, la
Convention
collective de travail
négociée par les parties a donc laissé à
l’employeur une très grande latitude vis-à-vis l’introduction d’améliorations
technologiques.
Il faut
lire la
Convention collective de travail
dans son ensemble. Il ne
serait d’aucune logique que l’employeur ait le droit d’introduire des
nouvelles méthodes de production et des améliorations technologiques et
opérationnelles pour le fonctionnement de l’usine, mais qu’à chaque fois,
cette introduction permette l’application de l’article 19.04 sur les
changements importants pour obtenir une augmentation salariale. L’article
19.04 est plutôt là dans le but d’éviter à ce que les « améliorations
technologiques » n’affectent pas l’essence même de l’occupation.
b)
Guide des
employés de métiers
L’employeur a le
droit incontestable de diriger ses employés. Ainsi, le
Guide des employés
de métiers
, qui incluent les tâches et responsabilités de chacun des
métiers, fait partie intégrante de la
Convention collective de travail
(art. 19.05 C.c.). Chaque description d’emploi y étant incluse identifie la
nature du travail à effectuer, comporte les caractéristiques de l’emploi et
énumère des exemples de tâches qui sont accomplies par le titulaire de
l’emploi. La description de tâche ne contient pas une liste exhaustive de
toutes les tâches que les employés de métiers doivent effectuer, ni de tous
les outils et équipements auxquels ceux-ci sont appelés à travailler.
i)
Le métier
d’électricien
À l’article 11.01
du
Guide des employés de métiers
, nous retrouvons la description de
tâches de l’électricien. Ses fonctions de base sont dévoilées à l’article
11.01.01 :
Installer et
entretenir
toutes sortes d’équipements électrique
s tels que ligne de
transport d’énergie, transformateur, moteur, panneau de commande, centre de
commande de moteurs, équipement électronique, etc.
Faire le travail
d’établi nécessaire à la réparation et l’assemblage
des pièces requises
pour les commandes à relais démarreurs et
équipement apparenté
.
[Nos
soulignés]
À l’article
11.01.02, il est indiqué que l’électricien travaille, entre autres, avec des
outils électriques et électroniques.
Aux articles
11.01.04 et 11.01.05, il est indiqué que le contremaître, son superviseur,
dirige les électriciens assignés à la tâche.
À l’article
11.01.06, les diverses procédures de travail de l’électricien sont
énumérées :
a)
Reçoit
les schémas et instructions concernant le travail à faire.
b)
Interprète
les schémas, planifie les procédures de travail,
détermine les outils et
matériaux nécessaires
.
c)
[…]
d)
Analyse
et localise la source de troubles sur
l’équipement électrique
et fait
les
réparations jugées nécessaires
.
e)
Fait
des croquis quand il n’y a pas de diagramme ou de plans.
f)
Inspecte,
lubrifie, peinture et fait les
réparations mécaniques et électriques des
moteurs ou autres équipements électriques
.
g)
[…]
[Nos
soulignés]
Lors de l’audition,
ces tâches et responsabilités ont d’ailleurs été confirmées à plusieurs
reprises lors des témoignages de chacun des électriciens syndiqués.
Éric Beaudette,
électricien :
-
Tâches d’entretien
préventif : toutes sortes d’équipements, n’importe lequel qui doit être
fiabilisé, comme le filage et la calibration des différents appareils;
-
M’organiser pour que
tout fonctionne;
-
Installer les nouveaux
équipements et réparations;
-
Répondre aux demandes
de l’opération;
-
Analyser et trouver le
problème, effectuer des diagnostics;
-
Si on ne trouve pas le
problème, nous avons plusieurs ressources (collègues, ingénieurs, manuels et
fournisseur).
Renaud Marchand,
électricien :
-
Regarde le rapport de
l’employé de relève et vérifie s’il y a eu des problèmes sur la machine où il
est dédié. Va aussi voir l’opérateur de la machine;
-
Fait un diagnostic à
partir des données de l’opérateur;
-
Outils utilisés pour
résoudre un problème :
o
Ses
connaissances acquises;
o
Multimètre;
o
Plans
électriques;
o
Automates (tous
les équipements sont branchés sur des automates);
-
Si le problème n’est
pas résolu, voir ingénieur de système (travaille en étroite collaboration);
-
Quand le problème est
ciblé, appel l’instrumentiste et le mécanicien;
-
Quand on ne sait pas,
on va à la Bibliothèque ISO, qui contient les livres de références des
différents fournisseurs. On ne peut pas tout connaître, on peut seulement se
débrouiller;
-
Les tâches sont
planifiées par le contremaitre :
o
Entretien,
modification, installation, démantèlement.
-
Suivi des pièces des
équipements dans Immpower;
-
Évaluation d’un projet,
analyser, étude de coût, programmation, faisabilité du projet.
Appuis
-
Contremaître de
production à la biélomatik et à la pneumatique;
-
Ingénieur de système
(en étroite collaboration) : Michel Cloutier;
-
Il y a des ingénieurs
de système pour tous les corps de la finition. Quand on ne résout pas le
problème, on va voir l’ingénieur de système.
Éric Montmigny, électricien
Tâches :
-
Entretien préventif;
-
Ajout/modification
d’équipements;
-
Réparations plus
majeures (par rapport à ceux de relève, qui sont moins spécialisés que de
jour);
-
Démantèlement
d’équipements désuets.
Pierre Massé, électricien
-
Dans le jour, il faut
voir ce qui est à faire, comme l’installation, l’inspection et les routes
d’entretien;
-
Il faut faire le
trouble shooting, soit trouver le problème, diagnostiquer et réparer si
possible.
Daniel Mercier,
ingénieur
-
Lorsque
les électriciens sont impliqués dans le remplacement et l’installation de
nouveaux équipements, c’est que c’est leurs tâches de le faire. Ils sont
d’ailleurs formés par la compagnie sur les heures de travail;
-
Les
tâches sont effectuées dans leur quart de travail, ni plus ni moins.
ii)
Le métier de
mécanicien en instrumentation
À l’article 11.07
du
Guide des employés de métiers
, nous retrouvons la description de
tâches du mécanicien en instrumentation. Ses fonctions de bases sont
dévoilées à l’article 11.07.01 :
Installer, réparer,
calibrer, éprouver et ajuster
tous types d’instruments électriques,
électroniques, mécaniques et pneumatiques
servant à indiquer, garder un
record ou contrôler les différents procédés. De plus, installer, réparer,
calibrer, éprouver et ajuster
tous les dispositifs
servant en
conjonction avec les systèmes d’instrumentation cités ci-haut ainsi que tous
les dispositifs servant à enregistrer, indiquer et contrôler.
[Nos
soulignés]
À l’article
11.07.02 du
Guide des employés de métiers
, les outils et équipements
utilisés par le mécanicien à l’instrumentation sont les suivants :
Tous les
instruments de précision
ainsi que
l’équipement
à vérifier ou éprouver
requis
pour accomplir les fonctions ci-haut mentionnées.
Tous les outils à
main
, meule d’établi, foreuse à colonne et
l’équipement nécessaire
à la soudure à l’étain requis pour accomplir les fonctions ci-haut
mentionnées.
[Nos
soulignés]
Aux articles
11.07.03 et 11.07.04, il est indiqué que le contremaître, son superviseur,
dirige les mécaniciens en instrumentation assignés à la tâche.
À l’article
11.07.05, les procédures de travail sont décrites de la façon suivante :
a)
Se
sert des dessins, spécifications de manufacturiers, dessins
d’instrumentation, diagrammes, instructions requis dans l’accomplissement de
sa fonction. Fait des croquis quand il n’y a pas de plan ou de diagramme.
b)
Travaille
dans l’atelier ou l’usine au démantèlement, réparation, nettoyage,
inspection, calibrage et épreuve de
tous les instruments ou dispositifs
tels que requis pour accomplir sa fonction.
c)
[…]
[Nos
soulignés]
Lors de l’audition,
ces tâches et responsabilités ont d’ailleurs été confirmées à plusieurs
reprises lors des témoignages de chacun des mécaniciens en instrumentation
syndiqués :
Martin Lappré
-
Réparer
des appareils de contrôle, transmetteur, valve, analyseur;
-
Les
calibrer, faire l’entretien, faire l’installation quand il y a de nouvelles
installations;
-
On
est directement relié aux opérateurs. Quand ça fonctionne moins bien,
l’opérateur nous appelle pour que nous puissions contrôler, régler ou
ajuster;
-
Quand
il y a problème, on essaie de trouver la solution, voir s’il y a un problème
de procédé, un bris, une mauvaise calibration, etc.
Ces mêmes commentaires
ont été réitérés par Carl Desrochers et René Audet, tous les deux mécaniciens
en instrumentation, en plus de Luc Lacouture, cadre, mais anciennement
mécanicien en instrumentation à l’époque.
Par conséquent, la
partie patronale démontrera au Tribunal, et ce, sans l’ombre d’un doute, que
chacun des changements invoqués par la partie syndicale sont des
améliorations technologiques ou des évolutions technologiques dues à la
désuétude de plusieurs équipements, mais qui ne peuvent être assimilés à des
« changements importants » en vertu de 19.04 de la
Convention
collective de travail
, puisque les tâches et responsabilités qui
découlent de ceux-ci sont les mêmes que celles indiquées au
Guide des
employés de métier
. Ainsi, l’article 19.04 de la
Convention collective
de travail
est inapplicable au cas en l’espèce. Bref, l’employeur n’a
fait qu’utiliser son droit de direction.
c)
La jurisprudence
L’employeur
a le droit de varier la classification et les assignations des tâches.
D’abord, nous indiquons que la description de tâches prévues au
Guide des
employés de métiers
n’est pas exhaustive, tel qu’en fait foi le
vocabulaire utilisé. Ladite rubrique ne contient pas une description
exhaustive des tâches d’un emploi, ce qui laisse entendre que l’on peut confier
à ces salariés toutes autres tâches qui découlent normalement de la nature du
travail propre à cet emploi.
« Ainsi,
des tâches autres que celles qui sont décrites dans la description d’un
emploi peuvent être confiées à une titulaire de cet emploi, en autant que
ladite tâche soit semblable ou comparable à celles décrites ou en autant
qu’elles découlent normalement de la nature du travail identifiée dans la
description d’emploi ». (Voir :
Syndicat des employés du
Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (C.S.N.) et Syndicat des
fonctionnaires municipaux de Montréal
(2000-04-28), p. 23)
[ONGLET 3]
.
Par
conséquent, même s’il n’est pas explicitement inscrit dans la description de
tâches des électriciens et mécaniciens en instrumentation qu’ils doivent
apprendre ou acquérir de nouvelles connaissances, en plus de les partager à
leurs confrères, ces « tâches » sont inhérentes à la responsabilité
générale d’entretien et d’installation/modification d’équipements
électriques. Pareillement, la rédaction de procédures, qui a pour but de
faire des résumés pour se retrouver plus rapidement dans un équipement, est
une initiative des électriciens et mécaniciens en instrumentation qui
s’effectue dans un but de simplifier leur travail et de se rappeler rapidement
des informations importantes. Cette façon de procéder est inhérente à leurs
responsabilités principales, soit d’installer, de mettre en marche,
d’entretenir, de diagnostiquer et de réparer les équipements.
Ensuite,
en ce qui concerne le droit de gérance de l’employeur :
« La
jurisprudence arbitrale de même que les auteurs énoncent que l’employeur, en
vertu de ses droits de gérance, a le pouvoir d’assigner et réassigner ses
employés et de les affecter à des tâches requises aux fins des besoins de sa
production. Ces pouvoirs de direction ne sont limités que par des
dispositions claires et non ambiguës de la convention collective. » (
Association
des employés de Jomac Canada inc. et Jomac Canada inc.
(2007-08-28) p.
29)
[ONGLET 4]
.
« En
l’absence de dispositions dans ladite convention sur un sujet donné,
l’employeur a le droit de « gérer et d’opérer son établissement »
selon les besoins de son entreprise et rien ne vient entraver ce droit en
autant que la décision soit prise de bonne foi. » (
Association des
employés de Jomac Canada inc. et Jomac Canada inc.
(2007-08-28), p. 30)
[ONGLET 4]
.
« Autrement
dit, l’employeur peut gérer son établissement comme il l’entend et peut
notamment réorganiser ses méthodes de travail, à moins que la convention
collective ait abrogé ce droit. » (
Association des employés de Jomac
Canada inc. et Jomac Canada inc.
(2007-08-28), p. 31)
[ONGLET 4]
.
La preuve
a clairement révélé que l’employeur devait introduire des améliorations
technologiques et ainsi modifier les outils de travail et réorganiser les
méthodes de travail. La désuétude des équipements, la nature concurrentielle
de l’industrie de pâtes et papier et l’évolution technologique ont obligé
l’employeur d’agir ainsi. L’employeur a agi de bonne foi et de façon raisonnable
dans l’introduction des nouveaux équipements. Il a formé ses salariés, sur
les périodes de travail et dans leur quart de travail, afin que ceux-ci
soient rémunérés pour apprendre l’équipement, tout en permettant à ceux-ci de
s’acclimater aux améliorations technologiques, qui se sont introduites de
façon progressive. Les électriciens et instrumentistes étaient appuyés des
ingénieurs de l’usine, des fournisseurs, des fabricants, et de leurs
collègues, tout en ayant accès à toute la documentation pertinente.
4)
Notion
de « changement important »
D’entrée de jeu, le
fardeau de la preuve appartient au syndicat, qui devra démontrer une
modification de la substance ou de l’essence du poste d’électricien et de
mécanicien en instrumentation, ou d’une modification considérable,
appréciable ou sérieuse des responsabilités du poste en question. (
Syndicat
des employés de la Société des casinos du Québec (CSN), section unité
générale et Société des casinos du Québec inc.
2006 CanLII 4912, p. 37 et
39.)
[ONGLET 5]
.
a.
Définition du
terme « changement important »
Selon la
pièce E-1, soit la
Convention collective de travail
2005-2010, les
parties ont finalement décidé de définir la notion de « changement
important » à l’article 19.04, définition qui, par ailleurs, cadre avec
la jurisprudence
:
« Un
changement
important
constitue une ou des modifications majeures qui sont apportées
par la direction de l’usine aux responsabilités essentielles d’une occupation
de l’annexe A ou A-1, équivalant à toute fin pratique à créer une occupation
qui n’existait pas dans l’usine ».
Ainsi,
cette définition a été rajoutée dans la
Convention collective de travail
2005-2010 non pas pour rendre le texte plus restrictif que celui de la
Convention
collective de travail
1999-2005, mais pour arrimer la notion de
« changement important » à la jurisprudence et pour clarifier, une
fois pour toutes, ce que les parties entendaient par « changement
important ».
La jurisprudence
est assez unanime au sujet de la définition de « changement
important » dans une occupation.
-
Une
modification substantielle des responsabilités d’un emploi existant équivaut
donc de façon pratique et pragmatique à un ou des changements importants aux
tâches ou fonctions qui sont confiées à un salarié ou à un groupe de salariés
(
Syndicat des employés de la Société des casinos du Québec (CSN), section
unité générale et Société des casinos du Québec inc.
2006 CanLII 4912, p.
37)
[ONGLET 5]
.
-
« La
présence d’un changement substantiel dans la nature ou l’essence du travail
ou d’une modification considérable des responsabilités confiées aux
salariés » (
Société de transport et Ville de Laval
, par. 50.)
[ONGLET
5]
.
-
« Une
modification substantielle est donc une modification importante, majeure,
considérable. Cependant, cela exclut donc une modification qui est
superficielle, anodine, accessoire, non significative, mineure ».
Syndicat
des employés de la Société des casinos du Québec (CSN) et Société des casinos
du Québec inc.
(02-07-2004), p. 24)
[ONGLET 6]
.
b.
Cas
jurisprudentiels
Les décisions
suivantes sont des cas où il a été décidé qu’il ne s’agissait pas de
« changements importants ».
-
La
modification substantielle d’une tâche consiste en un « changement dans
la nature des tâches ». L’introduction de nouveaux procédés industriels
ou le réaménagement de procédés ne change pas, en soi, la nature des tâches
accomplies (
Cosmair Canada inc. et Union des routiers, brasseries,
liqueurs douces et ouvriers de diverses industries, section locale 1999
(Teamsters)
(1999 – Me Francis Léger, arbitre)
[ONGLET 9]
.
-
Ce
n’est pas généralement le fait qu’on utilise un nouvel outil de travail qui
déterminera si nous sommes en face d’un cas de modification substantielle
d’une fonction.
(Syndicat des employés de bureau de Dismat inc. et Dismat
inc.
1983-Arbitre J.G. Clément, p. 4 et 5.)
[ONGLET 11]
.
-
Un
changement d’outil de travail n’est pas un changement de vocation. (
Malette
Québec inc. (division panneaux Malette O.S.B.) et Syndicat canadien des
communications, de l’énergie et du papier, section locale 23
(2002-06-05)
[ONGLET 7]
.
-
Une
modification substantielle à une fonction suppose des changements dans la
nature même de la fonction et qu’il n’y a pas telle modification
substantielle lorsque les changements « constituent une évolution
normale de la même tâche ou l’ajout de produit semblable en remplacement d’un
autre produit ». (
Syndicat des employés professionnels et de bureau,
section locale 57 et Fiducie Desjardins
, 14-09-1993, cité dans
Syndicat
des employés de la Société des casinos du Québec (CSN) et Société des casinos
du Québec inc.
(02-07-2004, page 22)
[ONGLET 6]
.
-
Des
changements accessoires dans la méthode de travail n’équivalent pas à des
changements substantiels, car l’essentiel de l’occupation n’a pas changé, sa
nature demeurant la même. (
Association des employés de Jomac Canada inc.
et Jomac Canada inc.
(2007-08-28), décision de Me René Turcotte)
[ONGLET
4]
.
-
Suivant
le droit de gérance de l’employeur, ce dernier peut en effet décider
d’assigner certains employés à des tâches précises, réassigner ses employés
en raison des besoins de la production et modifier les tâches de ses employés
pour des raisons économiques. (
Association des employés de Jomac Canada
inc. et Jomac Canada inc.
(2007-08-28), décision de Me René Turcotte)
[ONGLET
4]
.
-
Le
changement était d’importance pour eux, mais c’était d’abord et avant tout un
changement d’outil de travail et non pas un changement de vocation. La
transformation d’une tâche manuelle en une tâche de gestion par ordinateur ne
suffit pas en soi à justifier une modification des conditions de travail. (
Malette
Québec inc. (division panneaux Malette O.S.B.) et Syndicat canadien des
communications, de l’énergie et du papier, section locale 23
(2002-06-05),
p. 13 à 16)
[ONGLET 7]
.
-
Alors
qu’une méthode de travail change radicalement, la nature de la tâche, elle,
reste inchangée. L’introduction d’un nouvel outil de travail ne constitue
aucunement un changement substantiel du poste. La façon d’accomplir la tâche
a évolué, mais non la nature de la tâche elle-même. Ce n’est pas la nature
des tâches qui a été modifiée, mais la façon de l’accomplir, avec
l’introduction d’un nouvel outil et une modification du time & motion. La
nature de la tâche demeure inchangée. (
Cosmair Canada inc. et Union des
routiers, brasseries, liqueurs douces et ouvriers de diverses industries,
section locale 1999 (Teamsters)
(1998-10-28 – Me Francis Léger, arbitre,
p. 8 et 11)
[ONGLET 9]
.
-
Le
développement technologique implique la remise en cause de méthodes de
travail antérieures et qu’il comporte bien souvent l’élimination de certaines
tâches, de procédés ou de démarches autrefois nécessaires. Il est clair que
l’évolution technologique, comme d’autres facteurs d’ailleurs, viennent
fréquemment modifier les façons de faire les choses. Les mécaniciens ont vu
leurs tâches révolutionnées par l’amélioration des systèmes mécaniques et les
éléments de contrôles électroniques intégrés.
Dans
chaque cas, c’est la façon d’accomplir la tâche qui a évolué. Non pas la
nature de la tâche elle-même. En l’occurrence, aucun des éléments de
modification des tâches de caristes, introduits avec le réaménagement de
l’usine, l’introduction de l’électronique et l’élimination des
manutentionnaires n’a pas eu pour effet de modifier substantiellement la
fonction des caristes. (
Cosmair Canada inc. et Union des routiers,
brasseries, liqueurs douces et ouvriers de diverses industries, section
locale 1999 (Teamsters)
(1998-10-28 – M
e
Francis Léger,
arbitre, p.12-13)
[ONGLET 9]
.
-
Le
fait de saisir des données à l’ordinateur avec un nouveau logiciel ne
constitue pas en soi une modification substantielle justifiant une
réévaluation de la fonction commis aux taxes. (
Boucherville (Ville de) et
Syndicat canadien de la fonction publique, section locale 962 (1996-09-13
),
p. 19 et 24)
[ONGLET 10]
.
-
« La
preuve a révélé qu’il y a certes eu des changements dans les tâches des
préposés à l’accueil depuis 1998, mais ce sont des changements accessoires,
mineurs ou des changements liés à l’évolution normale de cet emploi sur le
plan technologique ». (
Syndicat des employés de la Société des
casinos du Québec (CSN), section unité générale et Société des casinos du
Québec inc.,
p. 40)
[ONGLET 5]
.
-
Une
modification substantielle ou importante exclut la modification d’un emploi
qui ne constitue que l’évolution normale de tel emploi compte tenu des
améliorations technologiques que l’on apporte habituellement à tout emploi
dans le cours normal des affaires. (
Syndicat des employés de la Société
des casinos du Québec (CSN) et Société des casinos du Québec inc.
(02-07-2004, page 24)
[ONGLET 6]
.
-
Si
la technologie utilisée dans le poste de travail du plaignant a été
considérablement changée, cette preuve ne permet pas de conclure que cette
modification est certes substantielle. (
Québec Linge inc. et Teamsters
Québec, section locale 931
(2000-06-29)
[ONGLET 8]
.
c.
Changements
invoqués par la partie syndicale
Il faudra revoir la
pièce S-17 et le témoignage de chacun des témoins, autant ceux de la partie
syndicale que de la partie patronale.
-
Remplacements
dus à la désuétude des équipements
Nous tenons donc à
souligner le fait que les changements invoqués par la partie syndicale, plus
souvent qu’autrement, sont des remplacements d’équipements dus à la désuétude
de ceux-ci, en raison du fait qu’aucune pièce de rechange n’est disponible
sur le marché pour les réparer. En effet, les équipements des années 80-90
deviennent dépassés au point de vue technologique et il faut alors évoluer
aux nouveaux modèles disponibles sur le marché qui sont plus performants,
plus productifs, plus efficaces et qui, souvent, simplifient les tâches des
électriciens et mécaniciens en instrumentation lorsque ceux-ci ont appris
comment la nouvelle technologie fonctionne.
Certains
équipements sont aussi remplacés puisqu’ils sont devenus irréparables ou
parce qu’ils sont devenus trop dangereux. La santé et la sécurité au travail
sont des éléments importants à considérer.
Comme exemple
banal, nous ne pouvons plus acheter de télévisions neuves à boutons,
puisqu’ils ne s’en fabriquent plus. Aujourd’hui, ce sont des téléviseurs à
écrans plats avec une manette. La technologie évolue à chaque année et
l’employeur doit alors acheter de nouveaux modèles offerts sur le marché, qui
deviennent à chaque fois mieux conçus, plus productifs, efficaces, assurant
alors la rentabilité de l’entreprise.
L’installation et
l’implantation de nouveaux équipements font partie des tâches principales des
électriciens et du mécanicien en instrumentation.
-
Changements
au niveau des outils de travail et des méthodes de travail en raison de
l’amélioration technologique ou de l’évolution technologique
Mais encore, on
dénote qu’il y a effectivement des changements au niveau des outils de
travail, et ce, dus à l’évolution technologique normale de ceux-ci. Les
méthodes de travail en sont alors nécessairement affectées. Avant, les
électriciens travaillaient avec des multimètres et un tournevis, alors que
maintenant, ils travaillent avec des logiciels et des ordinateurs à souris.
Avant c’était des logiciels sur DOS, maintenant, c’est sur WINDOWS. Avant,
ils travaillaient sur les panneaux à boutons, alors que maintenant, ils
travaillent sur des écrans tactiles. Nous avons aussi entendu parler de la
comparaison entre le Atari et le XBOX.
Bref, les
changements invoqués par la partie syndicale doivent être considérés comme
des évolutions technologiques, comme par exemple, une différente version d’un
même équipement, d’un logiciel ou d’une carte électronique, alors que
d’autres sont des changements technologiques, comme par exemple, passer de la
technologie analogique à numérique.
-
Effort
mental important pour apprendre la technologie et être à l’aise avec celle-ci
Les électriciens et
mécaniciens en instrumentation indiquent qu’ils ont dû apprendre de nouvelles
méthodes de travail, en plus d’apprendre à travailler avec de nouveaux outils
et de nouveaux équipements. Ceux-ci ont été formés par l’entreprise et ont eu
tous les moyens et le temps nécessaires pour être en mesure de travailler
avec les nouvelles technologies. Cet apprentissage, selon nous, fait partie
de leurs tâches et est même inhérent à leurs métiers. Ceux-ci doivent
constamment se mettre à jour dans les nouvelles technologies, comme l’avocat
qui doit se mettre à jour avec les nouvelles lois.
Ceux-ci apprennent
sur leur quart de travail, alors que la charge de travail n’est pas plus
grande. Ils font tout de même leur travail dans 8 heures ou 12 heures. Même
s’il y a, dans certains cas, plus d’équipements à s’occuper, ou les mêmes
équipements multipliés à plusieurs endroits, les tâches sont les mêmes et
l’employé de métier effectue ce qu’il peut faire dans son
« shift ». La charge de travail n’en est pas augmentée pour autant.
L’évolution
technologique des équipements permet souvent de faciliter la tâche des
employés de métier, alors qu’ils ont maintenant accès à divers outils plus
performants et efficaces.
-
Accès
à de la formation et à tous les manuels nécessaires à l’installation et
l’entretien des équipements
De ce qui découle
des témoignages, dès l’introduction d’un nouvel équipement, celui qui est
attitré à l’installation est souvent celui qui en apprend le plus en premier.
Il reçoit une formation parfois plus longue que les autres.
Celui-ci aura
alors, plus tard, à transférer ses connaissances à un autre collègue, par
jumelage, en temps et lieu, afin que d’autres collègues puissent être en
mesure d’effectuer leurs tâches sur l’équipement. Toutes les formations sont
rémunérées par l’employeur. Des manuels de formation peuvent aussi être
remis. Chacun des employés de métier a accès à tous les manuels d’entretien
et manuels d’installation remis par le fournisseur de l’équipement. Ils
peuvent même trouver de l’information supplémentaire au travers internet. Ces
apprentissages sont inhérents à leur métier.
-
Appui
des ingénieurs, des superviseurs, des fournisseurs et de leurs collègues.
Les électriciens et
mécaniciens en instrumentation ne sont pas laissés à eux-mêmes quant à
l’introduction des nouveaux équipements, des nouveaux outils ou des nouvelles
méthodes de travail. Ils ont, entre autres, l’appui des ingénieurs de
l’usine.
Suivant les
témoignages des ingénieurs amenés par la partie patronale, nous pouvons faire
les constatations suivantes quant à leurs tâches et responsabilités :
-
Maintenir
et optimiser les systèmes de contrôle, dont les automates, contrôle de
moteurs, interface opérateur;
-
S’assure
que tout le système fonctionne adéquatement, puisqu’il est responsable de la
performance de l’équipement;
-
Veiller
au remplacement des équipements et des pièces désuètes, tout en s’assurant
que le nouvel équipement est plus performant que l’ancien ou à tout le moins,
est autant performant.
-
Support
aux gens d’opération et de maintenance;
o
Supporte
les électriciens, particulièrement lors du trouble shooting. Quand il y a des
problèmes, l’ingénieur se doit de les assister;
- L’ingénieur
doit aussi former les électriciens, particulièrement lors de l’installation
de nouveaux équipements;
- Il
se charge de programmation (stratégies de contrôle, voir de quelle façon
l’équipement va fonctionner).
Les électriciens et
mécaniciens en instrumentation ont aussi directement accès aux fournisseurs
des équipements. Certains sont directement sur place et d’autres peuvent être
rejoints par téléphone ou par courriel. Ils ont bien certainement accès à
leur superviseur et à leurs collègues de travail également.
d.
Le cas des
« dédiés »
Suivant les divers
témoignages des électriciens et mécaniciens en instrumentation, nous avons pu
effectivement remarquer une façon de fonctionner chez Domtar inc. par rapport
à certains équipements de l’usine. En effet, par souci d’efficacité,
certaines personnes sont assignées à certains équipements plus pointus au
niveau de la technologie afin de les comprendre plus en profondeur, et ce,
pendant une période de plus ou moins un an.
Le
« dédié » à tel ou tel équipement sera alors la personne-ressource
pour effectuer le suivi, les réparations, modifications et/ou améliorations,
puisqu’il aura les connaissances requises pour gérer les problématiques plus
importantes. Cette façon de faire assure donc la maximisation de l’appareil,
tout en permettant aux électriciens et mécaniciens en instrumentation de ne
pas avoir à connaître dans ses moindres petits détails chacun des équipements
plus technologiques.
L’employeur, dans
son droit de direction, a le droit de maintenir l’efficacité et de diriger la
main-d’œuvre (Article 3.01 b) e) de la
Convention collective de travail
).
Aux articles 11.01.04, 11.01.05, 11.07.03 et 11.07.04 du
Guide des
employés de métiers
, il est indiqué que le contremaître, son superviseur,
dirige les électriciens et mécaniciens en instrumentation assignés à la
tâche. Ainsi, l’employeur peut diriger et gérer ses affaires à tous les
points de vue, sauf lorsqu’un de ces privilèges est spécifiquement limité par
les dispositions de cette convention (Article 3.01 a) de la
Convention
collective de travail
). L’article 19.04 spécifie toutefois que cette
façon de faire de l’employeur ne doit pas apporter des changements importants
à l’occupation sans l’octroi d’une augmentation salariale. Dans le cas en
l’espèce, l’électricien ou le mécanicien en instrumentation, malgré avoir été
assigné à un équipement en particulier, continue d’effectuer les mêmes tâches
et d’occuper les mêmes responsabilités.
En distinguant le
dédié, la partie syndicale tente de renégocier la
Convention collective de
travail
afin de créer une nouvelle classification pour le métier
d’électricien et de mécanicien en instrumentation. L’arbitre n’a d’ailleurs
aucunement le pouvoir d’ajouter ou de modifier la
Convention collective de
travail
signée par les parties.
e.
Conclusion
Les
témoignages de chacun des employés et des cadres permettent tous clairement
de démontrer que nous ne sommes pas en présence de « changements
importants », tels que la jurisprudence l’a établi, qui mériteraient une
augmentation salariale. Tous les changements invoqués par la partie syndicale
sont des améliorations et/ou évolutions technologiques normales dans le cadre
des fonctions de l’électricien et du mécanicien en instrumentation. Sinon,
cela permettrait aux syndiqués d’obtenir une augmentation salariale à chaque
fois que la compagnie introduirait un nouvel équipement, ce qui pourrait dire
à chaque semaine.
Ils ont
toujours eu les mêmes responsabilités et les mêmes tâches inscrites au
Guide
des employés de métiers
inclus à la
Convention collective de travail
1999-2005. Les outils et les méthodes de travail ont évolué, sans plus. Par
conséquent, l’article 19.04 ne s’applique pas et l’employeur avait raison de
ne pas établir de taux temporaire.
La partie
syndicale tente tout simplement de renégocier la
Convention collective de
travail
signée en 1999-2005. D’ailleurs, alors que le grief avait été
déposé 2 jours avant la fin de la
Convention collective de travail
, le
syndicat aurait pu facilement tenter de renégocier leur taux salarial suivant
les « changements importants » qu’ils prétendaient subir dans leur
métier.
Voici par ailleurs
la conclusion de Daniel Mercier, ingénieur chez Domtar :
Nous
n’avons pas le choix de vivre avec les changements technologiques, c’est une
question de survie de l’entreprise. Des changements sont vécus à toutes les
semaines. Nous sommes toujours là-dedans. L’ingénieur passe au moins 50 % de
son temps à gérer la planification de l’implantation de nouvelles
technologies. Il y a toujours des changements à faire. C’est le budget
disponible qui nous guide. Nous sommes toujours en retard sur la technologie.
Bref, c’est une roue qui tourne continuellement.
De ce qui précède,
pour être en mesure d’évaluer s’il existe un changement important aux tâches
ou responsabilités essentielles de l’électricien et du mécanicien en
instrumentation, il faudra nécessairement analyser le
Guide des employés
de métiers
.
5)
Équipements
« hors délai » et la notion de grief continu
Les
faits
D’abord,
nous tenons à rappeler certains faits. La partie patronale, lors de
l’audition, a renoncé à son objection préliminaire concernant la prescription
du grief, soit qu’il ait été déposé plus de 60 jours après l’occurrence de la
condition causant le grief (art. 10.01 de la
Convention collective de
travail)
, et ce, principalement pour aller au fond du débat.
Toutefois,
la partie patronale comprend que la partie syndicale prétend toujours que le
présent grief est de nature continue. En effet, lors de l’audition, la partie
syndicale a indiqué que le quantum de la réclamation devait se calculer à
partir du 28 avril 2005, soit à partir de la date du dépôt du grief, et ce,
jusqu’à aujourd’hui. Elle ne demande donc aucune réclamation monétaire avant
cette date. Celle-ci plaide donc nécessairement le grief continu.
La partie
syndicale prétend aussi qu’il faut considérer tous les changements qui ont
débuté pendant la période 1999-2005, même ceux qui n’étaient pas terminés
après la période. Il faut comprendre que du point de vue patronal, certains
équipements ont été invoqués de façon prématurée, tel que le démontre
certains bons de travail. En effet, l’installation de certains équipements a
débuté pendant la période 1999-2005, mais ne s’est pas terminée dans la
période en question. Ainsi, certains équipements ne pouvaient être utilisés
par tous les électriciens/instrumentistes qu’après la période. Mais encore,
il a été démontré par certains témoignages rendus lors de l’audition que
certains changements ont débuté avant la période 1999-2005 (Voir la pièce
S-17).
Équipement
dont le début du BT est avant le 1
er
mai 1999 :
Électrique :
2, 5, 9, 13, 14, 20, 27, 28. Instrumentation : 2, 7, 24, 25.
Équipement
dont la fin du BT est après le 30 avril 2005
:
Électrique :
8, 12, 16, 18, 25, 35. Instrumentation : 8, 14, 23.
Au
surplus, lors du témoignage de monsieur Gaudreau, il a été dit que la partie
syndicale ne désirait pas faire un nouveau grief selon l’article 19.04 pour
le métier d’électricien et de mécanicien en instrumentation à chaque bouton
qui s’installait, alors elle les accumulait.
Monsieur
Dany Picard a d’ailleurs indiqué que le grief sous 19.04 était différent et
compliqué pour les gens de l’entretien, puisqu’il y avait des changements
invoqués à plusieurs dates et dans plusieurs secteurs. Les syndiqués ne
pouvaient donc pas déposer des griefs à chaque changement, cela aurait été,
selon eux, trop difficile à gérer. En fait, le syndicat ne savait pas quand
déposer un grief pour les employés de métier. Il a donc attendu à la toute
fin de la
Convention collective de travail
avant de le déposer.
Par
conséquent, malgré le fait que la partie patronale ait renoncé à invoquer la
prescription du grief, il est toutefois important que le Tribunal se penche
sur la question du grief continu afin de régulariser la mésentente concernant
l’application du paragraphe 1 de l’article 19.04 de la
Convention
collective de travail
. En effet, le tribunal devra établir si le grief
déposé par le syndicat, malgré son libellé extrêmement imprécis, est
réellement de nature continue. Ceci permettra aussi de régler définitivement
le débat quant aux règles d’application de l’article 19.04, qui s’appliquent
d’ailleurs toujours entre les parties en date d’aujourd’hui.
La
doctrine et la jurisprudence
La
doctrine s’exprime de cette façon au sujet du grief continu (Droit de
l’arbitrage de grief, p. 177-178)
[ONGLET 12]
:
« En
règle générale, le redressement réclamé par voie de grief concerne une
situation qui s’est concrétisée à un moment relativement précis dans le
temps. Il s’agit alors d’un événement passé et réalisé. Exceptionnellement,
le litige peut se situer en un contexte où la prestation de travail qui
sous-tend la réclamation en est une à exécution successive et dont la
violation de la convention collective serait récurrente et répétitive. En
somme, l’événement qui donne prise au grief se répète de façon épisodique de
sorte que, lors de son dépôt, le grief vise cette pratique intermittente de
l’employeur. L’illustration classique est la demande de correction du salaire
à un moment donné, mais avec effet rétroactif parce que l’employeur applique
depuis quelque temps, semaine après semaine, un taux salarial qui ne serait
pas ou ne serait plus applicable à l’endroit de certains salariés. Ce genre
de grief est qualifié de grief continu et l’expression serait d’origine
jurisprudentielle ».
Pour
déterminer s’il s’avère d’un grief continu, il est essentiel de s’arrêter à
l’objet véritable du grief.
Dans le
cas en l’espèce, nous ne sommes pas en présence d’un grief de classification,
où un mauvais taux de salaire est appliqué, tel que le syndicat semble tenter
de le prétendre. Ce n’est pas le statut d’électricien ou de mécanicien en
instrumentation qui est contesté, alors qu’aucune nouvelle classification
n’est demandée.
Ce que le
syndicat demande à l’arbitre, suivant l’article 19.04 de la
Convention
collective de travail
et tel que l’arbitre l’a précisément indiqué dans
son jugement daté du 14 février 2014, c’est de décréter si la partie patronale
a respecté ou non le 1
er
paragraphe dans son application. Bref, la
partie syndicale dépose un grief, car elle prétend qu’il y a eu un changement
important au métier d’électricien et de mécanicien en instrumentation.
Il faut
comprendre qu’il y a deux gestes de l’employeur. Au paragraphe 1, l’employeur
effectue un geste de direction en ne fixant pas de taux temporaire, décrétant
qu’il n’existe aucun changement important. Au paragraphe 2, si l’employeur a
établi un taux temporaire, alors l’employeur devra établir un taux permanent
en réajustant le salaire prévu à l’annexe A. Ces deux démarches sont
distinctes l’une de l’autre. Selon le grief daté du 28 avril 2005, il est
clair que la procédure visée est celle établie au paragraphe 1.
Nous
sommes devant un grief bien arrêté dans le temps, soit, suivant les
prétentions du syndicat, la constatation d’un changement important dans le
métier d’électricien et de mécanicien en instrumentation. La partie syndicale
conteste le fait que l’employeur n’ait pas fixé un taux temporaire suivant
les changements importants invoqués par le syndicat, prétendant donc qu’en
date du 28 avril 2005, il y avait changement important dans les métiers
invoqués.
Pour
conclure à un grief continu, il doit y avoir violation continue d’une
obligation plutôt que des dommages récurrents à la suite d’une violation.
Nous sommes en présence d’un événement bien arrêté dans le temps, soit
l’arrivée de « changements importants ». Le paragraphe 1 ne peut
faire vivre un grief continu.
Lorsque le
grief s’attaque au droit de réclamer une rémunération ou autre prime
monétaire, et ne conteste pas plutôt une erreur (dans la rétroactivité,
erreur de calcul, mauvais taux salarial ou échelle de traitement erronée) ou
autre contravention du genre, il a alors majoritairement été décidé qu’il ne
s’agissait pas d’un grief continu. Ce n’est pas parce qu’un grief contient
une réclamation afférente à la rémunération qu’il constitue pour autant un
grief continu. (
Syndicat des technologues d’Hydro-Québec (SCPF/FTQ,
section locale 957) c. Hydro-Québec
, 2007 CanLII 6586 (QC SAT), par. 25)
[ONGLET 16]
.
L’événement
qui donne naissance au grief est le « changement important », soit
une situation de faits bien arrêtée dans le temps, soit au moment où les
responsabilités essentielles ont été modifiées.
Dans la
décision
Resto-Casino inc. c. Syndicat des employé-es de la Société des
casinos de Québec (CSN, section Resto-Casino inc.),
2007 CanLII 2227 (QC
SAT)
[ONGLET 17]
, nous sommes en présence d’un grief qui découle d’un
article de la convention collective sur la « modification substantielle
des responsabilités de l’emploi existant ». Les parties s’entendent que
l’arbitre doit déterminer en premier lieu s’il y a modification substantielle
des responsabilités et si oui, quel doit être l’ajustement salarial pour les
salariés occupant l’emploi de chef de partie.
Le
Syndicat soumet qu’il s’agit d’un grief de nature continue et qu’il peut
mettre en preuve toutes les modifications des responsabilités de l’emploi de
chef de partie précédant le dépôt du grief en novembre 2004 jusqu’au moment
de l’audition par l’arbitre. Le procureur syndical soumet qu’il s’agit d’un
processus graduel de modifications de l’emploi qui s’est continué après le
dépôt du grief, indiquant qu’il attaque une ligne de conduite de l’employeur.
L’arbitre
en arrive aux conclusions suivantes :
« Après
avoir analysé la convention collective et les principes en semblables
matières, l’arbitre conclut qu’il ne s’agit pas d’un grief de nature
continue, puisque le syndicat a contesté une situation passée et non pas une
pratique continue de l’employeur (par.17).
Ainsi,
l’arbitre devra déterminer s’il y a eu des modifications substantielles avant
le dépôt du grief; sa juridiction doit s’exercer dans ce cadre. Les parties
doivent bientôt renégocier leur convention collective qui vient à échéance le
31 mars 2007. Elles pourront alors dans le cadre des négociations, convenir
d’un nouveau salaire pour toutes les modifications substantielles survenues
éventuellement après le dépôt du grief (par. 20).
Une clause
de réouverture sert à régler certaines situations spécifiques pendant la
durée du contrat. La décision arbitrale au fond règlera cette question
spécifique, le reste relevant de la négociation entre les parties (par. 21).
Le présent
grief n’est pas de nature continue et la preuve des modifications
substantielles des responsabilités de l’emploi devra se limiter à celles
survenues avant le dépôt du grief, la preuve postérieure étant admissible
uniquement si elle sert à clarifier les modifications existantes au moment du
grief (par. 22) ».
Mais
encore, il faut se rappeler la logique de notre système de relations de
travail qui veut que les parties examinent toutes les conditions de travail
des salariés, particulièrement le salaire, lors de la négociation de la
convention collective de travail. En effet, les modifications antérieures à
la date du début de la convention collective de travail sont réputées, de
façon absolue, compte tenu de notre système de relation de travail, avoir été
considérées lors de la négociation menant à la signature de la convention. Si
on n’adoptait pas cette solution, c’est l’intégrité même du système de
relations de travail qui serait en péril. Par ailleurs, les modifications
survenues après la fin de la période de la convention collective de travail
doivent nécessairement être négociées au renouvellement de ladite convention.
(
Syndicat des employés de la Société des casinos du Québec (CSN), section
unité générale, c. Société des casinos du Québec inc.
, 2006 CanLII 4912
(QC SAT), p. 37 et 38
[ONGLET 5]
;
Syndicat des employés de la
Société des casinos du Québec (CSN) et Société des casinos du Québec inc.
,
D.T.E. 2004T-852, p. 11 à 14).
[ONGLET 6]
.
Nous
invitons aussi le Tribunal à considérer les décisions suivantes :
Union
des routiers, brasseries, liqueurs douces et ouvriers de diverses industries,
local 1999 c. Laboratoire Riva inc
.,
2012 CanLII 8880 (QC SAT)
[ONGLET 13]
.
Le grief
vise la détermination d’un nouveau taux de salaire pour les préposés aux
travaux divers, car le taux de salaire versé ne correspond plus à la
complexité des tâches. La modification des tâches a été implantée en février
2008. Une nouvelle description de tâches a suivi au plus tard en avril 2008.
L’employeur a fait un choix et a revu l’organisation du travail. Il a modifié
la description de tâches du préposé aux travaux divers, sans changer sa
classification ou son taux de salaire. C’est cela que le syndicat conteste et
le Tribunal ne peut modifier l’essence du grief. La violation alléguée par le
grief n’est pas de nature continue. Elle ne se répète pas à chaque fois qu’un
préposé aux travaux divers effectue des tâches de lavage de pièces. Il s’agit
là des effets de la décision, mais pas de la décision elle-même (p.7).
Fraternité
des policiers et policières de Gatineau inc. et Ville de Gatineau
(T.A., 2010-07-08), SOQUIJ
AZ-50660188
[ONGLET
14]
.
Le grief
réclame du Tribunal qu’il interprète la notion de projet spécial et détermine
si dans les faits le travail confié aux agents constituait ou non un tel
projet au sens de la
Convention collective de travail
. Si le grief
avait contesté le fait que ces tâches soient faites par un agent et que le
Tribunal ait conclu dans ce sens, il y aurait eu violation de la
Convention
collective de travail
à chaque fois que l’agent en question aurait fait
ce travail. Nous aurions donc été bel et bien en présence d’un grief continu.
Ce n’est toutefois pas ce qui est en cause ici. La décision de procéder par
projet spécial a été prise à un moment spécifique dans le temps. Il est vrai
que cette décision emporte des effets à long terme, mais il n’en reste pas
moins qu’une seule décision a été prise. Elle ne s’est pas répétée. (p. 18 et
19).
Syndicat
des employés d’entretien de la Société de Transport de la Ville de Laval
(CSN) et Société de transport de la Ville de Laval
, (T.A., 2008-10-20), SOQUIJ
AZ-50518002
[ONGLET 15]
.
Les
parties ont spécifié à l’audience qu’elles ne demandaient à l’arbitre que de
déterminer si la preuve démontre l’ajout de responsabilités aux préposés au
service et gareurs et, dans l’affirmative, si cet ajout constitue une
modification dans une fonction existante au sens de l’article 17.05 de la
Convention
collective de travail
. Les parties ne s’entendent pas sur le moment de
l’entrée en vigueur de ces changements. L’arbitre en vient à la conclusion
que les inspections avant départ existaient chez l’employeur depuis 1998.
N’eût été un changement important introduit en 2003, l’argument de
prescription soulevé par l’employeur aurait été bien fondé. (p. 1, 2, 16 et
17).
Bref,
selon la partie patronale, le présent grief, en lien avec le paragraphe 1 de
l’article 19.04 de la
Convention collective de travail
, n’est pas de
nature continue, tel qu’en fait foi la jurisprudence précitée.
6)
Utilisation
de l’Outil Thériault lors du témoignage de monsieur Gaudreau pour évaluer les
changements importants
D’entrée
de jeu, nous doutons de la pertinence de toute la preuve qui a été présentée
par la partie syndicale, plus particulièrement en lien avec le témoignage de
monsieur Alain Gaudreau, et qui découle de l’Outil Thériault (Pièces S-66,
S-67, S-69, S-70, S-73 à S-78). Cette preuve, sous réserve de la pertinence
et de sa force probante, aurait peut-être pu être présentée par la partie
syndicale dans le cadre de l’évaluation du quantum, soit pour établir
l’augmentation salariale applicable, et non pour déterminer, en premier lieu,
s’il existe ou non des changements importants aux métiers d’électriciens et
de mécaniciens à l’instrumentation lors de la période 1999-2005. Cette
méthode d’évaluation n’est aucunement prévue à l’article 19.04 de la
Convention
collective de travail
, ni nul part ailleurs. Aucun critère particulier ne
doit être pris en compte par l’employeur afin d’évaluer s’il y a eu
survenance de changements importants dans une occupation existante.
Toutefois,
si l’arbitre en arrive à la conclusion que cette preuve est pertinente pour
évaluer s’il y a eu des changements importants en vertu de l’article 19.04 de
la
Convention collective de travail
, voici ce que la partie patronale
a à dire à ce sujet.
a)
La méthode
Thériault : un processus d’évaluation des emplois non prévu à la
Convention
collective de travail
Le travail
effectué par les salariés est généralement défini par l’employeur.
Cependant, la
Convention collective de travail
peut en délimiter le
contenu. Chaque emploi est composé de diverses tâches qui impliquent certains
gestes à exécuter ou certaines activités à accomplir.
L’évaluation
des emplois vise à attribuer une valeur à chacun des emplois dans une
organisation en fonction de son apport et de ses caractéristiques selon une
méthode bien établie, et non pas à évaluer l’apport des individus. Dans le
processus d’évaluation, des emplois de valeur équivalente peuvent aussi être
regroupés, à des fins de rémunérations, dans des classes d’emplois, selon le
mode d’évaluation retenu.
Voir :
Gérard Hébert,
« La convention collective au Québec », 2
e
édition,
Éditions Gaëtan Morin – p. 260 ss.
[ONGLET 18]
.
Toutefois,
cette méthode d’évaluation des emplois, pour être invoquée par une partie,
doit être prévue à la
Convention collective de travail
qui a été
négociée entre les parties, ce qui n’est pas le cas en l’espèce.
L’outil
Thériault a certes été développé et utilisé par le passé pour évaluer des
postes à l’opération (et non des employés de métier), mais cette démarche
d’évaluation des emplois a été effectuée conjointement par les parties, et
ce, dans des contextes particuliers et avec l’aide de plusieurs
professionnels (Pièces S-70, paragraphe 2 et 6 et S-74, page 1).
Au plus,
il y a la lettre d’entente n. 313 (Pièce S-69) qui démontre l’intention des
parties de développer une démarche d’équité salariale conjointe. Toutefois,
il a été admis par la partie syndicale que cette lettre d’entente n’a jamais
été intégrée à la
Convention collective de travail
. Les parties n’y
ont jamais donné suite.
b)
L’utilisation
de la méthode Thériault dans le cadre de certains règlements à l’amiable chez
Domtar inc. avec les opérateurs (Pièces S-67, S-69 et S-70)
Suivant
plusieurs griefs déposés sous l’article 19.04 de la
Convention collective
de travail
par des syndiqués à l’opération (et non des employés de
métier), un règlement final à l’amiable est intervenu entre les parties
suivant l’exercice d’une médiation avec monsieur Marcel Guilbert, tel qu’il
appert de la lettre d’entente n. 309 datée du 4 avril 2003 (S-70).
Au
paragraphe 1, les emplois visés par la transaction sont nommés.
Le
paragraphe 2 prévoit que les parties effectueront conjointement l’évaluation
des postes visés afin de vérifier s’il y a eu un changement important à l’une
ou l’autre des occupations. Dans le cas en l’espèce, l’évaluation présentée
par la partie syndicale a été effectuée de façon unilatérale, sans la
présence de l’employeur.
Le
paragraphe 3, au 3
e
alinéa, en plus du paragraphe 13, indiquent
que tous ceux qui auront choisi de porter les griefs en arbitrage au lieu de
profiter de l’entente à l’amiable ne pourront se prévaloir de cette dernière
et prétendre que toute résolution découlant du processus d’évaluation visé
par l’entente peut ou pourrait s’appliquer ou être utilisé de quelque façon
que ce soit lors d’un tel arbitrage. La partie syndicale tente d’aller à
l’encontre de cette clause, pourtant très claire.
Aux
paragraphes 6 et 9, il est déclaré que l’outil Thériault sera utilisé
conjointement par les parties et qu’il sera appliqué par monsieur Roland
Thériault de la firme Mercer. Les résultats obtenus doivent être analysés par
monsieur Thériault, soumis aux parties en présence du médiateur, monsieur
Guilbert. Dans le cas présent, aucune de ces étapes n’a été effectuée par la
partie syndicale.
Suivant
l’exercice de la médiation, la lettre d’entente 344 (Pièce S-67) a été signée
par les parties le 2 avril 2004, étant le résultat de l’entente concernant le
règlement final/total des griefs effectués en vertu de l’article 19.04 de la
Convention
collective de travail
. Les augmentations salariales y sont dévoilées. La
correspondance datée du 16 juin 2004 (Pièce S-66) confirme la lettre
d’entente (Pièce S-67), énumérant les griefs visés par cette dernière.
c)
Témoignage de
monsieur Gaudreau et dépôt des pièces S-73 à S-78
Monsieur
Gaudreau a témoigné sur les documents déposés sous la cote S-73 à S-78.
Celui-ci a expliqué qu’il a été impliqué dans la méthode Thériault utilisée
pour effectuer l’évaluation des divers corps de métiers.
En effet,
il a fait part qu’en 2009, la partie syndicale a décidé, de façon
unilatérale, d’utiliser l’Outil Thériault développé conjointement avec
l’employeur dans les années 90 pour évaluer les changements importants qu’ils
invoquaient. Il n’est aucunement expert dans le domaine et n’a obtenu aucune
formation pour effectuer ce type de travail.
La partie
syndicale a fait remplir un questionnaire à un échantillon de 3 personnes par
métier (instrumentation : Yves Bergeron, René Audet et Robert Lamarche -
Électrique : Mario Boucher, Renaud Marchand et Pascal Proulx). Nous
rappelons que seulement monsieur Audet et monsieur Marchand sont venus
témoigner, sans pour autant avoir témoigné sur ces documents qu’ils ont
eux-mêmes remplis.
Les
documents ont été remplis comme s’ils se remettaient eux-mêmes dans la
période de 1999 (soit 10 ans auparavant) et dans la période 2005, afin
d’établir les différences entre l’emploi en 1999 versus l’emploi en 2005.
Les
résultats ont été analysés par un certain comité, et ce, sans expertise, qui
a revu à la hausse ou à la baisse certaines réponses. Un tableau des
résultats a été rédigé (Pièce S-78), conformément aux scénarios de
classification qui avaient été rédigés pour les opérateurs (p. 3 de la Pièce
S-77). Nous rappelons d’ailleurs qu’à même la pièce S-77, il est écrit
« ébauche ».
Ces
résultats n’ont aucune force probante et aucune crédibilité. Il ne s’agit que
d’une auto-évaluation, d’un travail qui manque d’objectivité et qui ne lie
aucunement le Tribunal. En effet :
-
Toute implantation
d’une méthode d’évaluation quantitative requiert de former au préalable ceux
qui l’administreront, et ce, étant donné la complexité qui découle de
l’évaluation des emplois. En effet, ceux-ci doivent être formés sur
l’interprétation et l’administration de l’outil de mesure, en plus d’être
accompagnés à des séances d’évaluation et de validation des résultats
d’évaluation par un consultant de Mercer. Cette situation, à elle seule, peut
compromettre la qualité des résultats de pointage d’un emploi;
-
L’objectivité des
résultats est tributaire de la qualité de la source d’information. La méthode
pour recueillir des données sur l’emploi doit être systématique et absente de
biais individuel. Ce biais est apparent lorsque le nombre de titulaires visés
par la cueillette d’information ne permet pas d’être représentatif du groupe
de personnes occupant l’emploi ou, en contexte de relations de travail, si
seulement l’une des parties administre la cueillette et l’analyse des
données. Dans le cas présent, l’évaluation n’a pas été effectuée de façon
conjointe, soit avec la présence de l’employeur, ce qui nuit à la crédibilité
des résultats. Mais encore, l’échantillonnage est complètement inadéquat,
soit seulement 3 personnes par corps de métier. Bref, il n’existe aucun souci
de représentativité.
Enfin, la question
de qualifier ce qu’est un changement important dans un emploi s’agit d’une
question juridique qui ne relève pas de l’expert en évaluation d’emploi, mais
bien de l’arbitre. (
Syndicat des employés de la Société des casinos du
Québec (CSN) et Société des casinos du Québec inc.
(02-07-2004), p. 20)
[ONGLET
6]
.
7)
Conclusion
Aucun
changement important n’est intervenu. À chaque fois, ce sont les mêmes
responsabilités de l’employé de métier dans le cadre de son travail. Les
changements interviennent dans les moyens (équipements, logiciels). Ce sont
des améliorations technologiques normales qui découlent de l’évolution de
l’industrie des papetières. L’employeur a seulement utilisé son pouvoir de
direction pour introduire des améliorations technologiques.
Nous
sommes en présence d’un grief d’équité déguisé, et ce, subséquemment à
l’augmentation salariale à l’opération qui a été établie suivant un règlement
à l’amiable. Un témoin de la partie patronale a confirmé cette version des
faits. Si les syndiqués désiraient une augmentation salariale, compte tenu
des améliorations technologiques, ils auraient dû en discuter lors de la
négociation de leur nouvelle
Convention collective de travail
qui a
débuté quelques jours après le dépôt du grief.
Enfin,
respectueusement, l’employeur vous demande de rejeter le grief. »
[104]
À l’appui de son plan d’argumentation, le procureur patronal a soumis
une liste d’autorités (voir Annexe 2). À l’appui des documents soumis à
l’attention du Tribunal, il rappelle que le grief soumis à l’attention du
soussigné vise la période de changements survenus entre le mois de janvier 1999
et le mois d’avril 2005. Ce grief a été déposé à la suite d’une entente
intervenue entre l’Employeur et les opérateurs des équipements concernant une
augmentation de salaire de ces derniers. Il rappelle qu’un témoin a même
déclaré que le grief en était un d’équité vu que l’Employeur avait accordé
une augmentation de salaire aux salariés opérateurs en raison des changements
d’équipement intervenus pendant cette période. Il rappelle qu’au départ le
grief déposé visait tous les métiers mais qu’en 2009, le Syndicat a choisi de
limiter sa demande à deux métiers, soit celui des électriciens et des
techniciens en instrumentation. Il rappelle qu’en 1999, l’Employeur et les
salariés savaient qu’on était au cœur d’une période d’amélioration
technologique. Lors de la réplique syndicale, le procureur syndical a rappelé
que l’article 19.04 de la convention collective de même que l’article 26
remontent tous deux à la convention collective applicable en 1978. Les deux
clauses ont toujours existé en parallèle. Il rappelle que selon M
e
Vaillancourt en 2006, les parties auraient précisé le sens et la portée des
termes « changements importants » visés par l’article 19.04. Le
procureur syndical soumet l’interrogation suivante : partant, la disposition
19.04 de la convention collective introduite en 2005 est-elle plus
restrictive? Il rappelle qu’il est évident que les parties n’écrivent jamais
pour ne rien dire. Il rappelle que l’univers des pâtes et papiers en est un
où règne une concurrence importante. Il souligne que la source des
changements intervenus n’a aucune espèce d’importance. Il rappelle qu’il y a
eu une entente entre les parties pour regrouper les changements survenus
entre janvier 1999 et le 30 avril 2005 en un seul grief. Il rappelle que ce
grief n’en est pas un qui vise l’équité, que le témoin qui a émis une opinion
en ce sens était un témoin patronal et non syndical. Il rappelle d’ailleurs
que l’augmentation salariale consentie aux opérateurs l’a été plus d’un an
avant le dépôt du grief dont le soussigné est saisi. Il rappelle qu’au départ
le grief visait les quatorze métiers et qu’après une analyse profonde, le
Syndicat a réduit sa demande à deux types de salariés, soit les électriciens
et les techniciens en instrumentation. Il rappelle que le Syndicat, au cours
de la très longue preuve soumise à notre attention, a à l’occasion soit
ajouté ou retiré des changements dont la liste avait été déposée en début
d’instance. Il souligne que l’existence des fonctions de base n’empêche nullement
l’application de l’article 19.04. Il rappelle d’ailleurs que les fonctions de
base n’ont pas été modifiées lors des renouvellements des dernières
conventions collectives. Il rappelle que les témoins patronaux avaient
intérêt à nier l’existence de l’ampleur des changements survenus entre
janvier 1999 et le 30 avril 2005. Il souligne que ceux qui ont vécu les
changements sont les mieux placés pour en évaluer l’ampleur.
[105]
Lors de cette supplique, le procureur patronal a rappelé que
l’existence de dédiés n’implique pas qu’il faut conclure à l’entrée en place
d’un changement important vis-à-vis duquel un salarié est désormais dédié.
DÉCISION
[106]
La solution au grief soumis à notre attention repose sur la réponse à
la question suivante : la preuve révèle-t-elle de façon prépondérante
que les changements survenus à l’entreprise Domtar Windsor pendant la période
visée par le grief sont si importants dans une occupation existante, soit
celle des électriciens et des techniciens en instrumentation, qu’ils
contraignent l’employeur à fixer un taux temporaire? La preuve révèle que l’employeur
n’a pas fixé de taux temporaire en invoquant que les changements intervenus
n’étaient pas importants au point de justifier l’implantation d’une
augmentation tes taux salariaux des des salariés visés par le grief(S-63).
[107]
La réponse à cette question exige de donner un sens et une portée à
l’article 19.04 de la convention collective pertinente. Cette disposition se
lit ainsi :
«
19.04
Si une nouvelle
occupation est établie ou s’il survient des changements importants dans une
occupation existante, un taux temporaire est fixé par la Compagnie, après
discussion avec le Syndicat, en tenant compte des classifications actuelles
de l’Annexe « A » de cette convention. Ce taux temporaire est en vigueur
jusqu’à ce qu’un taux permanent soit négocié par les parties dans un délai ne
devant pas dépasser trois (3) mois. »
[108]
Les parties ont convenu, afin d’interpréter le sens et la portée de
cette disposition, de soumettre au soussigné les textes pertinents de la
convention collective antérieure et ceux de la convention collective
postérieure. Le texte de l’article 19.04 de la convention collective
antérieure est identique à celle applicable.
[109]
Le texte de l’article 19.04 de la convention collective postérieure
se lit ainsi :
«
19.04
a) Si une
nouvelle occupation est établie, un taux temporaire est fixé par la
Compagnie, après discussion avec le Syndicat, en tenant compte des
classifications actuelles de l’annexe A et A-1 et des lignes de progression
de la convention.
b) Les parties conviennent qu’un taux
de salaire peut être ajusté dans une occupation existante lorsque survient un
changement important dans cette occupation. Un changement important constitue
une ou des modifications majeures qui sont apportées par la direction de
l’usine ou responsabilités essentielles d’une occupation de l’Annexe A ou A-1
équivalent à toute fin pratique à créer une occupation qui n’existait pas
dans l’usine. »
[110]
Pour bien déterminer le sens et la portée de cette disposition, le Tribunal
doit tenir compte de l’article 3.01 g) de la convention collective qui se lit
ainsi :
3.01
Le
Syndicat reconnaît que la Compagnie a le droit exclusif de
…
g) apporter dans l’usine des
nouvelles méthodes de production et des améliorations technologiques et
opérationnelles pour le fonctionnement de l’usine. »
[111]
En ce qui a trait au sens et à la portée des changements importants
qui justifient la fixation d’un taux temporaire d’augmentation de salaire, le
Tribunal doit évidemment tenir compte des tâches que la convention collective
confie aux électriciens et aux techniciens en instrumentation. Les fonctions
de base de l’électricien sont définies à l’article 11.01.01 du
Guide des
employés de métier
faisant partie de la convention collective antérieure
et toujours en vigueur, ce guide qui se lit ainsi :
«
11.01.01
Fonctions
de base
Installer et entretenir toutes sortes
d’équipement électrique tel que lignes de transport d’énergie,
transformateurs, moteurs, panneaux de commandes, centre de commande de moteur,
équipement électronique, etc. Faire le travail d’établi nécessaire à la
réparation et l’assemblage des pièces requises pour les commandes à relais,
démarreurs et équipement apparenté.
11.01.02
Outils
et équipement utilisés
Outil électrique et électronique,
filtreuse, fer à souder, vérificateur de relais, scie, perceuse, pince,
gabarit, multimètre, torche à gaz, clef, marteau, tournevis, presse, palan,
éperons, échelle, fusil à graisse, huilier. »
[112]
Les fonctions de base du technicien en instrumentation sont
déterminées par l’article 11.07.01 de cette même annexe. À l’époque, les
techniciens en instrumentation portaient le titre de mécanicien en
instrumentation. L’article 11.07.01 se lit ainsi :
«
11.07.01 Fonctions de base
Installer, réparer, calibrer, éprouver
et ajuster tout type d’instrument électrique, électronique, mécanique et
pneumatique servant à indiquer, à garder un record ou contrôler les
différents procédés. De plus, installer, réparer, calibrer, éprouver et
ajuster tous les dispositifs servant en conjonction avec les systèmes
d’instrumentation cités ci-haut ainsi que les dispositifs servant à
enregistrer, indiquer et contrôler. »
[113]
L’arbitre M
e
Jean-Paul Lemieux cite une sentence
arbitrale, soit l’affaire
Papiers de communication Domtar
et
Syndicat
des travailleurs des pâtes et papiers de Windsor inc.
, sentence rendue le
16 décembre 1992. Le grief dont l’arbitre Lemieux était saisi portait sur
« l’ajustement salarial des employés de service – ligne de progression L
12 ». Les employés visés par le grief demandaient un ajustement de
salaire en raison des modifications survenues au sein de leurs tâches.
L’arbitre Lemieux, interprétant l’article 19.04 de la convention collective,
l’a interprété de la façon suivante :
« L’abolition de deux postes
dans la ligne de progression n’a pas augmenté le contenu de l’occupation de
déplacement. La preuve est claire : il n’existe aucune relation entre le
changement E-1 et la proposition globale S-10. L’employé de service n’étant
pas placé dans les bonnes conditions pour demander la mise en application de
19.04. Les nouvelles fonctions semblent moins complexes que celles enlevées.
L’employé n’est pas régulièrement cédulé en temps supplémentaire. »
[114]
Il apparaît, selon l’arbitre Lemieux, que pour qu’un changement soit
qualifié d’important et justifie l’application de 19.04, il doit y avoir
ajout aux tâches du salarié. L’arbitre M
e
Marc Gravel, dans
l’affaire
Syndicat des travailleurs des pâtes et papiers de Windsor inc.
et la FTPF – C et cite dans une sentence rendue le 24 octobre 2008 a
interprété le sens et la portée des mots « changements importants »
apparaissant à l’article 19.04 de la convention collective. En effet, le
grief dont il était saisi indiquait que le nouveau taux salarial pour cette
occupation résultait du fait qu’en vertu de la convention collective de
travail, un changement important est survenu sur l’occupation loco-tracteur.
L’arbitre s’est prononcé de la façon suivante :
« [71] Selon le soussigné, il
s’agit d’un cas patent de l’application de l’article 19.04 b) car il est
survenu dans une occupation existante (celle d’opérateur loco-tracteur)
un changement important dans cette occupation. Il y a effectivement eu
« un changement important (qui) constitue une ou des modifications
majeures (qui sont) apportées par la direction de l’usine aux responsabilités
essentielles d’une occupation de l’annexe A ou A-1 (celle d’opérateur de
loco-tracteur), équivalent à toute fin pratique à créer une occupation qui
n’existait pas dans l’usine. »
[72] Ici, on a laissé à l’occupation
de M. Gagnon le titre d’opérateur loco-tracteur. Après la fusion de
l’occupation serre-freins à celle de loco-tracteur, on aurait pu modifier le
titre et l’appeler « préposé aux opérations ferroviaires » qui
aurait inclus à la fois l’opération du nouveau loco-tracteur et les tâches
« au sol » exercées par le serre-freins avant l’arrivée du nouveau
loco-tracteur.
[73] M. Gagnon, lorsqu’il était
opérateur de l’ancien loco-trateur, n’était pas serre-freins. Le
serre-freins, à l’époque, n’était pas non plus opérateur de loco-tracteur.
M. Gagnon n’avait pas les responsabilités du serre-freins et le serre-freins
n’avait pas les responsabilités de l’opérateur loco-tracteur. Certes, il
s’agissait d’une équipe de deux personnes ayant des responsabilités différentes,
mais depuis l’arrivée du nouveau loco-tracteur, cette « équipe »
est formée d’une seule personne, soit l’opérateur du loco-tracteur.
[74] En ce sens, il n’y a aucun doute
que l’occupation d’opérateur de loco-tracteur a connu un
bouleversement, un changement majeur.
[75] Il n’y a pas de preuve qui
démontrerait que les tâches autrefois dévolues au serre-freins étaient
reconnues comme incluses dans celles de l’opérateur loco-tracteur. On
ne peut pas dire non plus qu’elle aurait été bien si la machine eut été plus
moderne, comme la nouvelle l’est. Lorsque les positions ont été créées, il
est certain que les parties, sans qu’on ait besoin de preuves à cet effet,
n’avaient pas à l’esprit l’opération quasi informatisée de cet appareil.
Elles ne pouvaient donc pas s’imaginer qu’une fusion des deux aurait lieu.
[76] Il est vrai que l’opération a un
seul homme, vu la modernité de la nouvelle machine, est plus homogène,
efficace et surtout plus économique : un poste est éliminé. Cependant,
la fonction d’opérateur loco-tracteur n’est plus la même qu’avant juin 2007.
Elle est bien différente, puisqu’elle comporte, depuis cette date, toutes les
tâches du serre-freins. C’est ainsi que si on se place dans la position
d’opérateur loco-tracteur maintenant, il est certain que la conduite du
loco-tracteur est différente, mais il y a changement majeur, puisque cette
fonction de conduite du loco-tracteur n’est plus dissociée des fonctions
qu’exécutait auparavant le serre-freins, fonctions qui sont devenues
partie intégrante, ajoutées à, imbriquées dans la fonction d’opérateur.
[77] C’est un changement important,
une modification majeure apportée par la Direction aux responsabilités
essentielles d’opérateur loco-tracteur. Elles ne sont plus, et ne le seront
plus, ce qu’elles étaient essentiellement avant juin 2007.
[78] Le Tribunal fait donc droit au
grief et ordonne aux parties de se conformer aux dispositions du paragraphe
19.04 c) de la convention collective pour chercher à s’entendre sur le taux
révisé de l’occupation opérateur loco-tracteur et à défaut d’entente dans les
quatre-vingt-dix jours de la présente décision, l’une ou l’autre des parties
pourra s’adresser au soussigné pour qu’il les entende et statue conformément
à cet article. »
[115]
L’arbitre Gilles Ferland dans l’affaire
Syndicat des employés du
Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (C.S.N.)
et
Syndicat
des fonctionnaires municipaux de Montréal
, émet une sentence fort
pertinente au problème soumis à notre attention en s’exprimant en ces
termes :
« Suivant la clause 32.01 de la
convention collective, les descriptions d’emplois font partie intégrante de
la convention. Chaque description d’emploi identifie la nature du travail à
effectuer, comporte les caractéristiques de l’emploi et énumère des exemples
de tâches qui sont accomplies par le titulaire de l’emploi.
Tel qu’elles sont libellées, les
descriptions d’emploi apparaissant à la convention collective ne contiennent
pas toutes les tâches qui peuvent être confiées à une personne salariée. En
effet, il faut comprendre du titre même de la rubrique « Exemples de
tâches accomplies » que ce que l’on retrouve sous cette rubrique, ce
sont des tâches qui servent à illustrer ou à préciser le travail à effectuer.
Il faut donc en inférer que si ladite rubrique ne contient pas une
description exhaustive des tâches d’un emploi, d’autres tâches semblables ou
comparables à celles décrites peuvent être confiées aux titulaires de
l’emploi. Au surplus, les parties ont stipulé dans chacune des descriptions
que le titulaire de l’emploi peut effectuer « tout autre travail
connexe », ce qui laisse clairement entendre que l’on peut confier à ce
salarié toute autre tâche qui découle normalement de la nature du travail
propre à cet emploi.
En termes de classification ou
d’évaluation des emplois, une tâche peut être définie comme un
« regroupement d’activités requises d’une personne et demandant un
effort d’ordre mental ou physique en vue d’atteindre un but déterminé ».
Par ailleurs, une activité, « c’est la plus petite partie en laquelle il
est possible en pratique de diviser une tâche… » étant entendu que règle
générale, « une tâche comprend plusieurs activités ».
[116]
L’arbitre M
e
Nathalie Faucher dans l’affaire
Syndicat
des employés d’entretien de la Société de transport de la Ville de Laval
(CSN)
et
Société de transport de la Ville de Laval
(grief
syndical) émet une opinion fort pertinente en ces termes :
« L’établissement d’un taux de
salaire s’effectue normalement en prenant en considération divers facteurs
tels que, par exemple, la complexité de la tâche, les exigences scolaires,
les connaissances techniques, la force physique, le jugement, etc. Il serait
à tout le moins étonnant, voire même absurde, d’imposer à l’employeur
d’augmenter un salaire au simple motif qu’une modification mineure est
survenue dans les tâches d’une fonction ou d’un poste. Même dans les cas de
modifications de tâches plus substantielles, une augmentation salariale n’est
pas automatique. Ainsi, dans l’affaire Cosmair, l’arbitre Francis Léger
réfère à une décision non rapportée rendue par l’arbitre Claude Foisy entre
ces mêmes parties. Bien que l’arbitre Foisy ait été d’avis qu’une véritable
modification était intervenue dans les fonctions des salariés notamment par
l’ajout de responsabilités supplémentaires, il a néanmoins refusé d’octroyer
une augmentation salariale au motif que ce changement n’était suffisamment
substantiel pour justifier une telle augmentation salariale. Ses propos sont
ainsi rapportés par l’arbitre Léger à la page 14 de sa sentence :
« Finalement, la preuve a
démontré que l’ouvrier de fabrication grade 3 doit maintenant faire un
inventaire qu’il ne faisait pas auparavant. Il s’agit à mon avis d’un
véritable changement quant à la nature du travail et qui comporte des
responsabilités accrues. Cependant, quand je considère l’ensemble du travail
d’inventaire c’est-à-dire 4 à 5 heures par semaine effectuées en rotation ou
au hasard des disponibilités, je ne peux conclure que ce changement est
substantiel au point où le taux de salaire doivent être modifié. » »
[117]
Le soussigné avait déjà rendu une décision dont certains éléments
s’apparentent à des éléments soumis à notre attention dans l’affaire
Association
des employés de Jomac Canada inc.
et
Jomac Canada inc.
(grief
syndical)
le soussigné s’était exprimé en ces termes :
« [51] Le soussigné tient à
préciser immédiatement qu’il appartient à la partie syndicale de démontrer
que les modifications des méthodes de travail étaient telles qu’il y a eu
création d’une nouvelle position ; il leur appartient de convaincre le
soussigné que les mots « position nouvellement créée » ont un sens
et une portée tels qu’ils englobent, comprennent les changements ci-avant
décrits pour pouvoir exiger la négociation de la description, la
classification et le taux de cette position nouvellement créée et ainsi
soutenir avec succès un grief reprochant à l’employeur cette absence de
négociation.
…
[54] En tout premier lieu, on se doit
de constater que l’annexe A de la convention collective ne constitue pas une
description exhaustive des tâches, des emplois y énumérés. Il s’agit tout
simplement d’une énumération qualificative des emplois avec les salaires
minimums afférents au 1
er
juin des années 2005, 2006 et 2007. On
n’y retrouve en aucune espèce de façon quelque description de ces emplois,
aucune des tâches que ces personnes doivent accomplir n’y est inscrite. C’est
la preuve des habitudes de travail qui a démontré au soussigné quel était le
contenu des emplois des presseuses et des inspectrices-empaqueteuses.
[55] La preuve révèle sans l’ombre
d’un doute que les salariées en cause effectuent exactement le même travail
qu’avant, à savoir presser des gants, les inspecter et les emballer. Elles
utilisent les mêmes outils qu’auparavant. Les outils qui ont été modifiés
l’ont été pour simplifier leurs tâches et non la rendre plus complexe. En
effet, les principales modifications quant aux outils de travail ont été la
construction d’une nouvelle table pour faciliter la tâche des
inspectrices-empaqueteuses, de plus, on a changé la distributrice des
étiquettes que l’inspectrice-empaqueteuse doit apposer sur chaque gant, qui a
subi avec succès l’inspection, afin de faciliter leur tâche en diminuant la
fréquence de remplacement des rouleaux d’étiquettes. De plus, on a modifié le
poste de travail de la salariée au moment où elle était affectée au pressage
des gants en y ajoutant un tapis anti-fatigue.
…
[58] En conséquence, le soussigné
conclut que la preuve démontre qu’il y a eu des changements accessoires dans
la méthode de travail à la suite d’une étude de temps/mouvement effectuée
pour le compte de l’employeur. Ainsi en a conclu l’arbitre M
e
Bernard Bastien dans la décision
Produits forestiers Donahue inc.,
division scierie secteur Senneterre
et
Syndicat des travailleurs de
Donahue – division Senneterre (CSN)
(AZ-00141103) où il écrit :
« L’essentiel de l’occupation
de scieur n’est pas changé, sa nature demeure la même. Tout au plus, la
méthode pour accomplir le travail a été modifiée. (…) Il est évident qu’il ne
s’agit pas d’un nouvel emploi ou d’une nouvelle occupation.
La jurisprudence est constante à
ce sujet. Pour qu’il s’agisse d’un nouveau poste ou d’une nouvelle fonction
donnant lieu à l’affichage, il faut que la nouvelle fonction soit composée
substantiellement
de nouvelles tâches. Ici, il m’apparaît clair que les tâches même modifiées
ne deviennent pas une nouvelle occupation du seul fait d’une modification.
(…)
Les transformations effectuées à
l’usine ne n’apparaissent pas suffisantes pour justifier la création d’une
nouvelle occupation et forcer l’Employeur à procéder à l’affichage. »
Tout comme dans le présent dossier,
l’arbitre Bastien se questionne sur l’absence des démarches du syndicat afin
de fixer une description, une classification et un taux salarial, s’il
prétendait véritablement qu’il y avait création d’un nouveau poste :
« D’ailleurs, il est
intéressant de constater que le Syndicat ne s’est pas prévalu des
dispositions de l’article 10.10 qui auraient pu lui permettre de négocier un
nouveau salaire, s’il prétendait à une nouvelle occupation. (…) »
« Dans Emballage
Victoriaville, l’arbitre Claude Dupuis écrit :
Pour qu’il s’agisse d’un
nouveau poste, il faudrait que la fonction soit composée substantiellement de
nouvelles tâches.
(…)
Je suis donc d’avis que
l’Employeur n’a violé aucune disposition de la convention collective. Il
s’est au contraire prévalu de ce que la convention collective lui permet dans
l’article 3, « Droits de la direction » :
3.01
Tous les pouvoirs de la direction,
à moins d’être expressément limités par la présente convention
, sont
réservés et conférés exclusivement à la Compagnie. (nous soulignons)
Je n’ai pas trouvé aucune
disposition qui limite « expressément » le droit de l’Employeur de
faire ce qu’il a fait. »
»
[118]
L’arbitre
M
e
Diane Fortier dans l’affaire
Syndicat des employés-e-s de la
Société des casinos du Québec (CSN), section unité générale
et
Société
des casinos du Québec inc.
s’exprime en ces termes :
« En effet, il faut une telle
modification substantielle pour que l’arbitre puisse intervenir. La clause
22.15, compte tenu de son libellé, ne peut être considérée comme une occasion
de revoir l’évaluation d’un emploi ainsi que le salaire à chaque fois qu’un
changement survient dans les tâches. Si les parties avaient voulu une telle
possibilité, elles se seraient exprimées autrement. Elles ont plutôt convenu
qu’il faut, pour appliquer cette clause, une modification substantielle de
l’emploi existant. Cela cadre bien d’ailleurs avec la première partie de la
clause qui vise la création d’un nouvel emploi. Les parties ont donc voulu
l’éventuelle intervention de l’arbitre advenant la création d’un nouvel
emploi ou la modification substantielle des responsabilités de l’emploi
existant. Il faut donc un changement majeur, important et considérable des
responsabilités. Cela est d’autant plus nécessaire du fait que les parties
ont convenu des salaires des différents emplois lors de la conclusion de la
convention collective.
Or, la preuve a révélé qu’il y a
certes eu des changements dans les tâches des préposés à l’accueil depuis
1998 mais ce sont des changements accessoires, mineurs ou des changements
liés à l’évolution normale de cet emploi sur le plan technologique. Le fait
que les préposés utilisent plus l’ordinateur qu’en 1998 ne constitue qu’une
telle évolution, qui s’est faite graduellement depuis 1996 lors de
l’implantation du système Bijou. La preuve n’a pas démontré qu’il y a eu à
cet égard un changement important depuis 1998. Pour ce qui est des coupons de
promotion, la preuve prépondérante a révélé qu’il y a toujours eu de tels
coupons et que ce n’est que le volume de ces coupons qui a changé. Il en est
de même des cartes de membres qui sont devenues des cartes Casino Privilèges
et qui sont émises en utilisant le système informatique.
Il est possible que les changements
aux tâches des préposés à l’accueil aient amené plus de travail mais ils ne
constituent pas une modification substantielle des responsabilités de
l’emploi.
Je ne crois pas que, selon la clause
22.15 de la convention collective, l’arbitre doivent nécessairement utiliser
le système d’évaluation des emplois pour déterminer s’il y a eu modification
substantielle des responsabilités de l’emploi visé. Conclure autrement
signifierait que les parties ont voulu que la clause 22.15 procure une occasion
de demander à l’arbitre de revoir l’évaluation et éventuellement le salaire
d’un poste lorsque survient un changement quelconque dans les tâches. Ce
n’est certes pas ce qu’ont voulu les parties car elles ne mentionnent
aucunement l’utilisation du système d’évaluation et ce, même dans le cas où
l’arbitre doit décider du salaire de l’emploi ayant subi une modification
substantielle. Dans un tel cas, les parties ont convenu plutôt que l’arbitre
doit décider du salaire « en se basant sur le salaire régulier des
autres emplois. »
Il ressort de ce qui procède, que
l’arbitre doit d’abord déterminer s’l y a modification substantielle des
responsabilités de l’emploi et si son analyse des changements survenus
l’amène à conclure qu’il n’y a pas de telle modification substantielle des
responsabilités, il doit rejeter le grief sans déterminer si les changements
amènent une modification des cotes accordées aux différents facteurs du plan
d’évaluation des emplois.
Étant donné que l’arbitre est lié par
la clause 22.15 qui l’oblige à décider d’abord s’il y a eu une modification
substantielle des responsabilités de l’emploi et que je conclus que les
changements apportés aux tâches de préposé à l’accueil ne constituent pas une
modification substantielle des responsabilités de cet emploi, je dois rejeter
le grief sans qu’il soit nécessaire d’analyser l’effet de chacun des
changements sur la cote accordée à chacun des facteurs du système
d’évaluation concernant l’emploi de préposé à l’accueil. (pages 18 à
21) »
[119]
L’arbitre M
e
Jean-Louis Dubé dans l’affaire
Syndicat
des employées et employés de la Société des casinos du Québec (C.S.N.)
et
Société des casinos du Québec inc.
s’exprime en ces termes :
« La logique de notre système veut
que lors de la négociation d’une convention collective, les parties examinent
toutes les conditions de travail des salariés de l’unité de négociation,
s’entendent sur ces conditions de travail et concrétisent cette entente dans
une convention collective définie au
Code du travail
comme une
« entente écrite concernant les conditions de travail […] ». Dans
la convention collective, les parties cristallisent pour une période donnée
les conditions de travail s’appliquant aux salariés de l’unité de
négociation. À titre d’exemple, les parties ont examiné l’emploi de préposé
aux machines à sous et se sont entendues à l’effet que, compte tenu de toutes
les tâches de cet emploi, les salariés occupant cet emploi auraient droit
pour la durée de la convention collective à tel salaire, avec augmentation
prédéterminée en cours de convention collective. Notre système de relations
du travail veut que toutes les modifications à l’emploi qui ont pu survenir
depuis la signature de la dernière convention collective, dans notre cas,
celles de 1996-1998, ont été envisagées, débattues, considérées pour que les
parties en arrivent à tel salaire dans la convention collective 1998-2003.
Dès lors, « la modification
substantielle des responsabilités de l’emploi » de préposé aux machines
à sous à laquelle réfère l’article 22.15 est nécessairement celle survenue
après l’entrée en vigueur de la convention collective le 15 juillet 1998, car
toutes les modifications antérieures à cette date sont réputées, de façon
absolue, compte tenu de notre système de relations du travail, avoir été
considérées lors de la négociation menant à cette signature du 15 juillet
1998. Si on n’adoptait pas cette solution, c’est l’intégrité même du système
de relations du travail qui serait en péril. La solution contraire conduirait
à des absurdités, contrevenant alors à la règle d’interprétation. En effet,
si on admettait la thèse syndicale, dès le lendemain de la signature de la
convention collective, soit le 16 juillet 1998, la partie syndicale aurait pu
faire des griefs en vertu de l’article 22.15 concernant plusieurs emplois et
relativement à des modifications survenues à ces emplois avant le 15 juillet
1998. On aurait alors négocié inutilement. Cela irait totalement à l’encontre
des principes et règles de base de notre système de relations collectives du
travail.
La solution à laquelle j’en arrive
est confirmée par la convention collective elle-même. En effet, l’article
22.15 débute par le mot « advenant ». Cela signifie implicitement,
mais non moins clairement, que ce ne sont que les modifications substantielles
futures, postérieures à la signature de la convention collective qui peuvent
être considérées. Le sens du mot « advenant » était très clair dans
le texte de la convention collective 1996-1998. En effet, « advenant la
création d’un nouvel emploi » ne pouvait que référer à la création d’un
emploi subséquemment à la signature de la convention collective. Or, comme
cette clause demeure toujours une disposition concernant la mésentente de
l’article 103 du
Code du travail
et n’a donc pas changé dans sa nature
même, elle ne peut porter que sur des faits postérieurs à la signature de la
convention collective. En d’autres mots, l’expression « advenant la
modification substantielle des responsabilités de l’emploi existant »
signifie de toute évidence « s’il survient une modification
substantielle des responsabilités de l’emploi existant après la signature de
la présente convention collective ». Autrement, c’est comme si à ce
texte on ajoutait quelque chose comme « et si lors de la négociation de
la présente convention, on n’a pas tenu compte suffisamment d’une
modification substantielle de l’emploi survenu depuis la dernière convention
collective ». On ne peut imaginer que les parties aient voulu une telle
chose, aient signé ce que l’on pourrait appeler un texte ouvert qui
permettrait à la limite de recommencer tout le processus de négociation et de
détermination des salaires.
Enfin, une analogie avec la notion
d’aveu extra-judiciaire ou d’admission peut être faite. Par la signature de
la convention collective le 15 juillet 1998, il y a aveu, admission que
l’emploi de préposé aux machines à sous, dans l’état où il est à ce
moment-là, vaut tel salaire. Il y a aveu, admission, entente. Et on ne peut
revenir sur cette question.
À la page 50 de la décision précitée
de M
e
Bernard Lefebvre, on retrouve une argumentation qui se
termine par les trois (3) paragraphes suivants :
« La clause 22.15 de la
convention collective 1998-2003 introduit un mécanisme de réajustement de
salaire durant le cours de cette convention collective et il n’est plus
possible de décréter le statu quo ni d’enjoindre à l’employeur de retirer les
ajouts de tâches qui modifient substantiellement les responsabilités d’un
emploi.
Il est logique de conclure que le
syndicat a gagné le droit de faire modifier de gré ou par arbitrage la classe
salariale d’un emploi durant la période de la convention collective.
L’employeur a gagné le droit de modifier les responsabilités attribuées à un
emploi durant cette même période, sans risquer d’être contesté à tout coup.
Bref, la dynamique a changé.
Dorénavant, la solution à toute
mésentente alléguant une modification substantielle des responsabilités d’un
emploi consiste à changer la classe salariale de cet emploi et non pas à
enjoindre à l’employeur de retirer les ajouts de tâches. »
Il va de soi que la modification
substantielle à l’emploi dont il est question à l’article 22.15 n’est pas
telle que l’emploi en devient un autre, par exemple que l’emploi de préposé
aux machines à sous n’est plus un emploi de préposé aux machines à sous mais
un autre emploi existant dans la convention collective. Sinon, on serait
devant un grief de classification. Et si cet autre emploi n’existait pas dans
la convention collective, on serait dans un cas d’application de l’article
22.16 concernant la création d’un nouvel emploi. Il s’agit donc
nécessairement d’une modification substantielle qui fait que l’emploi
continue d’en être un de préposé aux machines à sous. Et alors, sans la
présence de l’article 22.15 des mots « ou la modification substantielle
des responsabilités de l’emploi existant », l’employeur aurait le droit
de modifier de façon substantielle la responsabilité de l’emploi de préposé
aux machines à sous et un arbitre ne pourrait en aucune façon
« enjoindre à l’employeur de retirer les ajouts de tâches qui modifient
substantiellement les responsabilités » de l’emploi de préposé aux
machines à sous, comme le prétend M
e
Bernard Lefebvre, sauf
évidemment si on était devant un grief de fardeau exagéré de tâches alléguant
abus des droits de la direction, ce qui constituerait un litige d’une tout
autre nature. Avant 1998, la seule chose possible, à moins d’une entente
consentie de bon gré par l’employeur, était donc d’attendre la négociation en
renouvellement de la convention collective. C’est précisément en raison de
cette réalité que l’on retrouve de plus en plus des clauses semblables à
l’article 22.15 dans les conventions collectives de longue durée. »
[120]
L’arbitre Francis Léger rend une décision très pertinente dans
l’affaire
Cosmair Canada inc.
et
Union des routiers, brasseries,
liqueurs douces et ouvriers de diverses industries, section locale 1999
(Teamsters)
où il s’exprime en ces termes :
« J’estime, avec égards, que
cette affaire doit être distingués de la présente. En effet, et quoique j’arrive
à la même conclusion que l’arbitre Foisy, cela est évidemment pour des
raisons différente. Là, il s’agissait d’une affaire où la nature des tâches
avait réellement été modifiée, mais pas en suffisance, au plan quantitatif,
pour justifier l’intervention sollicitée. Ici, ce n’est pas la nature des
tâches qui a été modifiée, mais la façon de l’accomplir, avec l’introduction
d’un nouvel outil et une modification du
time & motion
. La nature
de la tâche est demeurée inchangée. Quant aux principes de droit cités par
l’arbitre Foisy, ils représentent valablement le droit applicable. Chaque cas
doit cependant être analysé en fonction des circonstances qui lui sont
particulières.
L’affaire
Syndicat des Salariés
Cléricaux et Techniques de l’Amiante (C.S.N.)
-et-
LAD, Société en
Commandite -et- Métallurgistes Unis d’Amérique, local 7649
est très
similaire à la présente. L’arbitre Morin y écrivait :
« La clause occasionnelle ou
instrumentale du problème soulevé par ce grief, croyons-nous, proviendrait de
l’usage de l’ordinateur par les techniciens en instrumentation électronique.
À ce sujet, la convention collective ne réserve nullement l’usage de
l’ordinateur ni l’usage de quelque logiciel particulier à un corps de métier
ou profession donnée. L’ordinateur est, à notre avis du moins, un simple
instrument, un outil de travail, une pièce d’équipement neutre que tous
peuvent utiliser s’ils savent, bien évidemment, en maîtriser la technique. Le
même instrument peut être utilisé a moult fins et ses usagers n’exercent pas
nécessairement le même métier parce qu’ils oeuvrent tous à l’aide de
semblables claviers. Aristote déjà le rappelait : «
…En effet,
un charpentier et un géomètre font bien porter leurs recherches l’un et
l’autre sur l’angle droit, bais c’est de façon différente; le premier veut
seulement un angle droit qui lui serve pour son travail, tandis que le second
cherche l’essence de l’angle droit et ses propriétés, car le géomètre est un
contemplateur de la vérité.
» (Ethique à Nicomaque, 1, 7, ligne 30)
Ajoutons que tout développement
technologique implique la remise en cause de méthodes de travail antérieures
et qu’il comporte bien souvent l’élimination de certaines tâches, de procédés
ou de démarches autrefois nécessaires. Il ne nous paraît pas utile d’illustrer
ce propos tellement il est de commune connaissance et même
d’expérience. »
Comme l’indique M
e
Morin,
l’ajout de l’électronique comme outil de travail ne change pas la nature de
la tâche, pas plus que l’utilisation de l’angle droit ne fait du charpentier
un géomètre. De même, l’introduction de nouveaux procédés industriels ou le
réaménagement des procédés ne change pas, en soi, la nature des tâches
accomplies.
Il est clair que l’évolution
technologique, comme d’autres facteurs d’ailleurs, vient fréquemment modifier
les façons de faire les choses. Les premiers ordinateurs étaient alimentés
par des cartes poinçonnées; l’élimination de ces cartons et leur remplacement
par les micro-puces n’a pas changé la nature des fonctions de
l’informaticien. Il en est ainsi des caissières auxquelles on procure de
nouveaux outils qui permettent d’augmenter l’efficacité de leur fonction, par
exemple les lecteurs de codes à barres, les paiements automatisés. Les
secrétaires ont vu leurs tâches révolutionnées par l’introduction du
traitement de texte et des boites vocales. Les mécaniciens de machines fixes
par l’amélioration des systèmes mécaniques et les éléments de contrôles
électroniques intégrés. Dans chaque cas, c’est la façon d’accomplir la tâche
qui a évolué. Non pas la nature de là tâche elle-même.
En l’occurrence, aucun des éléments
de modification des tâches de caristes, introduits avec le réaménagement de
l’usine, l’introduction de l’électronique et l’élimination des
manutentionnaires n’a eu, à mon avis, pour effet de modifier
substantiellement la fonction des caristes au point de justifier
l’intervention d’un arbitre en vertu des dispositions de la convention
collective. »
[121]
En l’espèce, la description de chacun des exemples de tâches
n’énumère pas les activités requises pour effectuer lesdites tâches.
[122]
Aussi, le soussigné est-il d’avis que non seulement des tâches autres
que celles qui sont décrites dans la description d’un emploi peuvent être
confiées à un titulaire de cet emploi, en autant que lesdites tâches soient
semblables ou comparables à celles décrites ou en autant qu’elles découlent
normalement de la nature du travail identifiée dans la description d’emploi,
mais également que les activités requises pour effectuer les tâches décrites
peuvent être autres que celles auxquelles le titulaire s’est livré
jusqu’alors, en autant que les activités en question soient inhérentes aux
caractéristiques de l’emploi.
[123]
Le soussigné partage entièrement la règle émise par de nombreux
arbitres dont les sentences ont été ci-avant analysées à l‘effet qu’a moins
d’une disposition explicite, l’énumération des tâches des salariés
apparaissant dans une disposition d’une convention collective n’est pas
exhaustive. Les tâches moindres et incluses font nécessairement partie des
tâches énumérées de même que celle de même nature. Partant, nous concluons
que l’apprentissage, l’étude du fonctionnement des nouveaux outils et
équipements fait partie des tâches des salariés visées puisqu’ils doivent
assumer l’entretien, la réparation des équipements. L’entretien et la
réparation des équipements exigent que les salariés maîtrisent le
fonctionnement de ces équipements. Tout le temps consacré à l’étude du
fonctionnement des nouveaux appareils ne constitue pas une tâche autre, une
nouvelle tâche.
[124]
Les salariés entendus ont beaucoup insisté sur le fait que des
nouveaux équipements, en ajout ou en remplacement, obligeaient les salariés
concernés à consacrer des heures, des jours, des semaines, voire parfois des
mois à l’étude du fonctionnement de certains nouveaux appareils avant d’être
à l’aise avec leur fonctionnement. Cette étude ne constitue pas une nouvelle
tâche, elle a toujours fait partie des tâches des salariés concernés en
raison de leur obligation de procéder à l’entretien, la réparation de ces appareils.
[125]
La preuve révèle que certains outils mis à la disposition des
salariés, tels que la plateforme Windows sur les ordinateurs mis à la
disposition des salariés, le système de gestion IMMPOWER, un logiciel auquel
tous les salariés ont accès, ces nouveaux outils procurent aux salariés un
moyen différent d’accomplir des tâches qui sont les leurs. Le logiciel
IMMPOWER permet aux salariés d’effectuer des directement des choix au lieu de
le faire par le recours à leur supérieur immédiat. Ils peuvent toujours avoir
recours à leur supérieur immédiat ou plutôt effectuer un choix par le biais
du logiciel IMMPOWER. Cet ajout d’outils ne crée pas une nouvelle tâche, il
permet d’accomplir une tâche par le biais d’un moyen différent
[126]
Le soussigné est en accord avec les avis contenus dans les deux
sentences ci-avant citées et portant l’interprétation de la partie
essentielle de l’article 19.04, soit l’importance des changements qui
justifient la fixation d’un taux temporaire d’augmentation des salaires des
personnes affectées par ces changements importants.
[127]
Le soussigné est donc d’avis que pour qu’il y ait un changement
important, la preuve doit établir de façon prépondérante que les changements
intervenus dans la période visée par le présent grief ont entraîné de nouvelles
tâches importantes aux électriciens et aux techniciens en instrumentation
pour justifier une fixation d’une augmentation temporaire de leur salaire. Si
la preuve révèle que les changements survenus et visés par le présent grief
n’ont pas ajouté de nouvelles tâches aux personnes visées par ces
changements, mais uniquement fourni des moyens différents d’accomplir leurs
tâches, le soussigné devra conclure que la preuve n’établit pas de façon
prépondérante que les changements survenus et visés par le présent grief
constituent des changements importants obligeant l’Employeur à fixer un taux
temporaire d’augmentation des salaires conformément au paragraphe 1 de
l’article 19.04 de la convention collective.
[128]
Le soussigné est d’avis que toutes les preuves soumises à son
attention concernant tous les changements survenus étaient des changements
qui introduisaient une nouvelle technologie qui n’entraînait pas une nouvelle
tâche pour les électriciens ou les techniciens en instrumentation mais au
contraire, visaient à faciliter leur travail. Le soussigné précise que le
fait pour les électriciens et pour les techniciens en instrumentation d’avoir
à maîtriser la plateforme Windows fait partie de leurs tâches. Le fait
d’apprendre à maîtriser une nouvelle programmation fait également partie de
leurs tâches. L’implantation de la cogénération n’a pas entraîné pour eux une
nouvelle tâche. L’implantation et l’entretien de ce nouvel appareillage fait
partie de leurs tâches.
[129]
Pour ces motifs, le soussigné conclut que la preuve soumise à son
attention n’ayant pas établi de façon prépondérante que les changements
survenus pendant la période visée par le grief soumis par le Syndicat ont
entraîné un changement important dans les tâches de l’électricien ou du
technicien en instrumentation, il conclut que l’Employeur avait donc raison
de refuser de fixer un taux temporaire prévu à l’article 19.04, paragraphe 1
de la convention collective.
[130]
En conséquence, pour tous les motifs susmentionnés, le soussigné
rejette le grief E-30/28-04-05 à son attention.
[131]
Fait à Canton de Hatley ce 22 décembre 2014.
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