Le cursus de premier cycle en droit adopté par l'Université McGill en 1998 - le programme transsystémique - est issu du passé politique, social et intellectuel propre à sa Faculté de droit. Ce texte dresse le bilan de ces contextes et caractérise le programme comme un entretien portant sur le droit, le langage et la connaissance qui n'a cessé d'alimenter le programme d'enseignement depuis la fondation de la faculté, il y a 150 ans. Le texte débute en juxtaposant les expressions « No Vehicles in Park » et « No Toilets in Park», suggérant que le droit et l'éducation juridique sont des tentatives herméneutiques fermement ancrés dans l'expérience sociale. À McGill, une telle méthode d'interprétation peut être décrite comme une « polyjuralité constitutive » - un terme proposé par les auteurs afin de rendre cc qui constitue les fondements théorique de l'enseignement transsystémique, une pratique épistémologique et pédagogique à la fois pluraliste, polycentrique, non positiviste et interactive. Prenant l'exemple du cours de première année de Fondements du droit canadien, les auteurs suggèrent de nouvelles avenues pour le programme. Ils soutiennent que l'un des objectifs clés du programme transsystémique est d'accroitre les opportunités qu'ont les étudiants de devenir les agents de leur propre éducation et concurremment de participer dans la reconstruction du droit et de la connaissance juridique. Le programme transsystémique défie les pratiques orthodoxes et les catégories préétablies de connaissance. Les configurations du cursus, toutefois, ne sauraient être figées: même la polyjuralité constitutive pourra, un jour, perdre sa place privilégiée à McGill en tant que méthode d'interprétation.